Sans que l’on sache bien si on sort de la crise sanitaire, si on en est sorti ou si on y restera – car tout est bien fragile et on manque d’éléments fiables pour assurer quoi que ce soi – force est de constater que de nombreux Français veuillent se comporter comme si tout était terminé… Et ne comptez pas sur moi pour aller dans un sens comme dans un autre… Non, je souhaite juste réfléchir sur certains aspects de cette « reprise » de la vie ordinaire, celle d’avant… ou pas.
Parlons tout d’abord des spectacles vivants. J’appartiens à ceux qui ont souffert de la diminution drastique des spectacles depuis plus d’un an… De février 2020 à juin 2021, je n’ai pu assister qu’à six spectacles et cela fait bien longtemps que cela ne m’était pas arrivé… Aussi, depuis la reprise progressive, je suis de très près tous les éléments positifs qui sont donnés, en particulier l’annonce des saisons à venir à Chalon-sur-Saône, Dijon, Lyon, Paris… Certes, on ne peut pas tout s’offrir mais choisissons ce qui nous convient le mieux…
Seulement voilà, le choix est surabondant !!! Pour ne pas dire plus… Les artistes ont travaillé l’écriture de nouveaux spectacles et tous ceux qui auraient du jouer depuis février 2020 sont prêts à venir présenter leurs spectacles… Les théâtres, les scènes nationales et autres institutions font tout pour rattraper le temps perdu et continuer à aller de l’avant… Du coup, par exemple à l’Espace des arts de Chalon-sur-Saône, une programmation qualitative et quantitative de septembre à décembre 2021 ! Du cirque, du théâtre, de la danse, de la musique… Qu’il devient difficile de faire son choix tout en gardant un œil sur son porte-monnaie… En écoutant Nicolas Royer, directeur de l’Espace des arts, présenter la future saison, on ne pouvait qu’être pris d’une sorte de malaise des cimes…
Un directeur de scène nationale annonçant la future saison 2021-2022
Côté édition, le même vertige s’empare du lecteur qui découvre le catalogue des sorties à venir, par exemple de la maison Delcourt en bande dessinée… Impossible de tout lire, tout acheter et, pourtant, tout ou presque fait envie… C’est terrible ! Je dis bien terrible c’est-à-dire que la peur de manquer le meilleur s’empare de nous…
Certes, je souris un peu aussi et j’apprécie de voir cette surabondance dans les domaines que j’aime. Mais je m’interroge aussi… Quand tout était normal, dans le monde d’avant, les jeunes auteurs, les nouvelles compagnies, les nouveaux spectacles et autres ouvrages de bédé avaient bien du mal à se faire connaitre et trouver leurs publics, leurs lecteurs… Comment cela va-t-il se passer maintenant ? Combien de jeunes artistes resteront sur le carreau ? Combien de chefs d’œuvre ne passeront pas dans mes mains, combien de spectacles ne vais-je pas voir ? Combien de créateurs n’arriveront-ils pas à vivre de leur travail pourtant remarquable ?
Alors, bien sûr, ici en particulier, je viendrai régulièrement vous parler de tout ce que j’aurai pu voir et apprécier mais je sais bien qu’il y aura des oublis, des ratés, des créations artistiques qui disparaitront avant d’avoir pu exister… Mais nous tenterons de nous réjouir avec ce qui ne nous aura pas échappé car dans tous les cas Show must go on !


Une pièce de théâtre historique peut sombrer facilement dans le didactique et pédagogique et endormir tous ses spectateurs…


















Ce sera une belle expérience d’autant plus qu’un auteur, Stéphane Gess, les accompagne et répond à leurs questions…


Pierre-Denis Goux,
Timothé Le Boucher, Claude Guth, Jean-Louis Mourier…
Mais je ne suis pas en reste car dès que je les sens bien embarqués, je vais réaliser mes interviews aussi avec Marc Jailloux, Alain Dodier, Philippe Aymond, Van Liemt, Hub et Jérôme Lereculey… J’apprécie de me garder les auteurs que j’aime lire et rencontrer… Ce sont mes petits plaisirs du festival, on n’est pas obligé de tout partager avec ses étudiants… En plus, cela tombe bien, ils n’ont pas toujours les mêmes goûts que moi…

Ce sont deux auteurs que je lis depuis longtemps, que j’apprécie beaucoup et que je suis content d’avoir rencontrés… Dès l’enregistrement terminé, je les laisse partir en dédicace où leurs lecteurs les attendent avec impatience…







Après, ce sera la cathédrale Saint-Pierre et les planches originales de Marc Jailloux. Il faut dire que son album consacré chez Glénat au premier pape, Saint-Pierre, ne pouvait qu’être mis à l’honneur dans cet auguste lieu… Nous aurons la chance de pouvoir rencontrer Marc Jailloux pour en parler durant le festival…
