Mercredi 29 janvier, le festival de Shelton…

Dès l’arrivée à Angoulême, il faut avouer que nous avons plongé dans une ambiance légèrement morose… Enfin, disons pour ne pas dramatiser tout, que l’on a glissé dans une teinte grise et que la pluie qui ne nous a guère quittés durant tout le festival n’était pas la seule responsable… Depuis de longues semaines, on parlait du statut des auteurs, de leurs difficultés, d’un véritable raz le bol, on attendait une manifestation médiatique… Bref, la tension était d’autant plus palpable que le festival allait être le lancement officiel de l’Année de la BD…

Si on cumule à cela les problèmes de circulation, les choix plus ou moins heureux de la municipalité d’Angoulême, la venue surprise du président de la République et de ses nombreux CRS qui ont envahi la ville, les manifestations contre les retraites et celle des Gilets jaunes… on comprendra bien que l’ambiance ne fut pas que festive durant ces quatre jours de festival…

Cela ne signifie pas non plus, loin de là, que ce fut un mauvais festival car ce serait oublier quelques magnifiques rencontres, des expositions de qualité et une bande dessinée qui continue d’enrichir notre culture et qui ne cesse de nous surprendre… et n’est-ce pas cela que le bonheur des bulles…

Je vais donc essayer à travers la narration de « mon » festival de vous partager quelques temps forts, coups de cœur et parfois même coups de gueule !

Pour moi, le mercredi a d’abord été celui du voyage et 6 heures de route sous la pluie c’est quand même toujours un peu pénible. On arrive fatigué et il faut un léger temps d’adaptation avant de plonger dans l’ambiance festival. Dès que l’équipe entière – cette année 3 étudiants, Sarah, Alice et Tom, 2 anciens étudiants, Yannis et Alexis – est accréditée, on se partage les expositions. Le mercredi après-midi, traditionnellement, les expositions sont ouvertes à la presse avec souvent une visite guidée par commissaires et auteurs… Pas toujours simple de choisir quand certains auteurs ne nous sont pas connus mais tant bien que mal on tente de satisfaire chacun…

Je retiendrai l’exposition consacrée à Nicole Claveloux qui est une véritable surprise et aussi une dernière car l’hôtel Saint-Simon qui l’abrite ne devrait plus être un lieu d’expositions l’année prochaine car trop vétuste dit-on… Après, ce sera la cathédrale Saint-Pierre et les planches originales de Marc Jailloux. Il faut dire que son album consacré chez Glénat au premier pape, Saint-Pierre, ne pouvait qu’être mis à l’honneur dans cet auguste lieu… Nous aurons la chance de pouvoir rencontrer Marc Jailloux pour en parler durant le festival…

Enfin, première interview du festival avec la rencontre avec Etienne Oburie, dessinateur d’un album sur Simone Veil qui va sortir chez Steinkis. Pourquoi déjà une rencontre avec auteur, tout simplement parce qu’Etienne est l’un de ces auteurs qui vit à Angoulême et donc autant en profiter quand tout est encore calme et paisible…

Comme le voyage commence à se faire ressentir avec une fatigue qui me gagne – les plus jeunes peuvent encore avoir de l’énergie mais les vieux se protègent – on décide de ne pas aller à l’inauguration officielle – on y est juste entassé pour écouter quelques discours souvent peu pertinents – et on prend la direction du gîte. Quand on est huit à loger ensemble, que les moyens financiers sont limités, on se retrouve toujours assez loin du centre-ville. Notre gîte est à 40 minutes du centre du festival et nous allons donc faire ce voyage deux fois par jour avec deux voitures et chercher de la place pour se garer parfois avec difficulté…

Le lieu de vie est finalement très sympathique et le soir, on a de beaux échanges sur les expositions visitées par les uns et les autres, on se partage les rencontres du lendemain et les jeunes connaissent leurs premières inquiétudes en imaginant que demain ils seront parfois seuls face à des auteurs qu’ils ne connaissent pas…

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