Ah, les séries…

Le mécanisme des séries n’est pas une invention de la télévision et des plateformes de toutes natures que l’on peut visiter aujourd’hui. En fait, au dix-neuvième siècle, le roman populaire et le feuilleton avait généralisé ce principe des héros récurrents qui reviennent sans cesse exciter la curiosité des lecteurs… Populaires, certes, mais devenus classiques certains de ces romans sont toujours bien présents et dans nos mémoires et dans les recoins poussiéreux de nos bibliothèques… Les trois mousquetaires, Le comte de Montecristo, les aventures d’Arsène Lupin et beaucoup d’autres encore… Bien sûr, les aventures du professeur Cosinus ou du sapeur Camembert entrent bien dans ces catégories comme, plus tard, Bécassine, Fantômas… Dans la lecture jeunesse, on trouvera Sophie de la comtesse de Ségur, le club des cinq, le clan des 7…

En fait, le lecteur aime bien retrouver ses héros, il connait presque la fin de chaque histoire sans trop de suspense, il voit ces personnages évoluer, grandir, vieillir… Certes, il ne s’agit pas toujours de grandes lectures mais ce sont des moments agréables à vivre, une lecture plaisir, confort, chaleureuse… Bref, une façon de se remettre en forme sans trop d’effort. Pour moi, ce n’est pas une lecture à supprimer de ma vie, à interdire aux enfants, à bannir ou moquer… C’est une lecture qui peut nous enchanter et qui peut prendre des formes diverses, aussi diverses que nos vies !

Je ne lis pas, je le concède bien volontiers, que des séries. Mais j’avoue qu’elles sont bien présentes dans ma table de nuit, moins dans ma bibliothèque car je donne assez facilement ces romans dès la lecture terminée… C’est ainsi que durant cette période festive de fin d’année, j’ai eu l’occasion de lire quelques ouvrages entrant bien dans cette catégorie des séries… Qu’il me soit donc permis d’en citer quelques-uns !

Je vais commencer par le dernier roman de Rhys Bowen traduit en français, Son espionne royale et le baron irlandais. Il est très difficile de classer cette série dont le dixième volume vient de sortir. On est dans un espace qui tient à la fois de la romance, de l’espionnage, du polar traditionnel, du cosy mystery et de la saga familiale… Vous mettez tout dans un sac, vous secouez un peu et en ouvrant vous trouvez Georgiana, Lady Georgie, membre de la famille royale, héritière lointaine dans l’ordre de succession, et amoureuse de Darcy qui a plusieurs défauts majeurs : pauvre, noble irlandais et catholique… Que voulez-vous, on ne choisit pas son amoureux ! Nous sommes dans les années trente, le prince de Galles, véritable héritier de la couronne britannique, est amoureux d’une femme américaine divorcée et remariée, Madame Simpson et la reine se fait beaucoup de soucis… Mais dans ce dernier opus, le père de Darcy, noble irlandais ans le sous, est accusé d’un meurtre…

J’entends bien les remarques des uns et des autres mais je vous avoue que c’est un roman que j’ai lu avec beaucoup de plaisir et je continuerai à lire les romans au fur et à mesure des sorties en langue française… D’ailleurs, on annonce le tome 11 pour fin avril 2023 ! Oui, le mécanisme des séries est presque sans limite…

Sans limite ? Pas réellement car, parfois, comme pour tous les êtres humains, l’auteur décède et laisse le lecteur sans suite, sans fin… La série est alors à l’arrêt mais… Oui, il y a bien un « mais ». En effet, un héros ne meurt jamais complètement et il arrive bien souvent qu’un ou plusieurs auteurs prolongent la vie du personnage adoré. Un des exemples les plus connus est ce bon vieil Arsène Lupin dont les vies sont multiples. Quand j’étais jeune (ça commence à remonter loin dans ma mémoire), j’avais dévoré les romans de Maurice Leblanc avec plaisir, délectation et bonheur infini. Il fait certainement partie des auteurs qui m’ont fait aimer la lecture… « Le bouchon de cristal », « 813 », « L’éclat d’obus », « L’aiguille creuse » ou « La Comtesse de Cagliostro »… Chaque titre, rien qu’en l’évoquant, déclenche des images dans ma mémoire… Mais quand j’eus pris le temps de tous les lire et relire, il fallut bien passer à autre chose… Et c’est là que j’ai découvert Arsène Lupin repris par Boileau et Narcejac ! Une série de cinq romans écrits « à la manière de… » et avec autorisation officielle des ayant-droits. J’ai lu aussi, avec plaisir mais parfois déception, quelques pastiches non autorisés avant de voir fleurir les romans racontant de nouvelles histoires d’Arsène Lupin depuis que le personnage est passé dans le domaine public (2012). C’est ainsi que j’ai pris le temps, juste avant ces fêtes de fin d’année, de relire les romans de Frédéric Lenormand consacrés à notre Arsène Lupin !

Il s’agit là que quatre bons romans, très bien écrit, crédibles quant au personnage d’Arsène Lupin… Même si les puristes dès le départ peuvent être choqués : quoi, Arsène lupin en plein doute qui se retrouve chez le psy pour suivre une thérapie et changer de vie… Son problème, le vol ! La solution, l’abstinence totale ! Il fallait bien que Frédéric Lenormand trouve un motif particulier pour entrer dans cette série romanesque et il le fait avec talent… Beaucoup de plaisir à suivre Arsène confronté à la vie, à l’amour mais avec un psy pour l’empêcher de retomber dans ces larcins qui faussent sa vie depuis si longtemps… Arsène obligé de travailler pour gagner sa vie et vivre comme les autres sans utiliser la fortune accumulée depuis si longtemps… Tout un programme ! J’ai aimé !

Enfin, avant de laisser le rideau retomber sur Lupin – provisoirement, bien sûr – je citerais les différentes reprises du personnage en littérature régionale (je sais que cette expression n’est pas très exacte pour définir ces romans incarnés dans une région française… mais, même imparfaite, elle permet quand même de comprendre le champ de ces romans !)… Je pense en particulier à ce roman mettant en scène à la fois Arsène Lupin et Sherlock Holmes, « Le défi Holmes contre Lupin et les brigades »… Holmes et Lupin, en villégiature à Royan… Un beau roman d’aventures estivales pour ceux qui aiment ces deux personnages mythiques !

Mais je reviendrai encore vous parler de séries romanesques à découvrir car je ne pouvais pas parler de tout le même jour…

Très bonne lecture et à très vite !

Quai des bulles 2021 : rencontre avec Fabien Toulmé

Ce n’est pas parce que la fin du festival se rapprochait et que j’avais déjà interviewé plus de 25 auteurs, qu’il fallait se relâcher ou même penser que les derniers arrivés seraient des auteurs de seconde catégorie… Dès dimanche après-midi, c’est Fabien Toulmé qui arrivait avec le sourire… Depuis la sortie de son « Ce n’est pas toi que j’attendais », en 2014, j’ai pris l’habitude de rencontrer très régulièrement Fabien, pour chaque sortie d’album, que ce soit à Paris, à Lyon, à Angoulême ou à Saint-Malo. C’est ainsi que j’ai parlé avec lui de ses livres, « Les deux vies de Baudouin » et les deux premiers tomes de « L’odyssée d’Hakim »… Oui, pour le troisième nous avons été perturbés par un certain confinement et une crise sanitaire sans précédent… Alors nous nous sommes rattrapés, et avant d’aborder le très sympathique dernier album, « Suzette », nous avons commencé par évoquer la fin de son triptyque consacré à Hakim… Voilà, une belle rencontre pour clore une journée de dimanche à Saint-Malo, un troisième jour de festival Quai des bulles…

https://rcf.fr/culture-et-societe/le-rendezvous-litteraire?episode=181264

https://rcf.fr/culture-et-societe/le-rendezvous-litteraire?episode=182620

Rencontre à Paris avec Bernard Cosey

Comment qualifier ce moment passé en compagnie de Bernard Cosey, mercredi dernier à la galerie Daniel Maghen ? Commençons par préciser que cette galerie située rue du Louvres à Paris, consacre tout son espace à une rétrospective du travail graphique de Bernard Cosey. C’est jusqu’au 11 décembre et l’entrée est libre (ça c’est si vous passez par Paris avec une petite heure libre dans votre agenda !). Moi, j’avais rendez-vous avec Bernard Cosey pour parler de deux ouvrages qui viennent de sortir, le dernier album de la série Jonathan, La piste du Yéshé, et ce magnifique ouvrage de souvenirs divers (difficile de le classer en fait), A l’heure où les dieux dorment encore…

Sans vouloir comparer les entretiens entre eux, on peut quand même affirmer que s’entretenir avec Bernard Cosey est assez exceptionnel et unique… Ces « petites » trente minutes furent exquises, sublimes, délicieuses, merveilleuses, hors du temps, poétiques, méditatives, apaisantes, de nature à ressourcer, à vivifier, artistiques bien sûr, bullesques très certainement, profondément humaines sans aucun doute et j’en passe et des meilleures !

Cosey, pour certains lecteurs, c’est avant tout la série Jonathan ! Mais, pour nous ce jour-là, ce fut l’ensemble de son travail, A la recherche de Peter Pan, Le voyage en Italie, Orchidea, Joyeux Noël ! May, Zélie Nord-Sud, Le Bouddha d’Azur… Oui, cet auteur nous a livré tant de trésors qu’il est impossible de tous les oublier… Sans oublier ses deux ouvrages consacrés à Mickey et Minnie !

Pour le Kiosque à BD de RCF en Bourgogne, diffusion prévue les 9 et 10 décembre, nous avons survolé son travail depuis la naissance de Jonathan et je me souviens du premier épisode publié dans le Journal de Tintin en 1975 ! Nous avons fait cette rétrospective en nous hâtant lentement, en tentant de maitriser au mieux notre avidité dévorante, en respectant son rythme… De toute façon, il est impossible de faire le tour de Bernard Cosey en une demi-heure. La frustration sera donc bien là, profitons-en pour la déguster avec gourmandise et sérénité…

Ce fut donc un moment inoubliable que je tenterai de partager avec vous d’ici quelques jours… D’ici là, n’hésitez pas à lire ou relire certains de ses albums ou aller voir ses planches originales à la galerie Maghen…

Quai des bulles 2021 : rencontre avec Serge Carrère

L’auteur suivant fut Serge Carrère, le dessinateur-créateur de la série Léo Loden. Je sais que cette série ne plait pas à tout le monde car elle navigue sur deux pentes, le polar et l’humour… Elle sera donc régulièrement, pour les uns ou les autres, perçue comme trop drôle ou trop policière… Quant à moi, je l’avoue, le j’aime bien et la suit depuis deux décennies… Cette année, Serge mesure le temps passé puisque les premiers coups de crayons ont été donnés il y a une trentaine d’années… Le prochain album sera celui des trente ans !!! L’entretien permet aussi d’aborder le travail de Christophe Arleston, sacré scénariste, qui maintenant a laissé entièrement la place à Loïc Nicoloff. Notre petite discussion se termine en regardant les jumeaux de Léo et Marlène grandir… Pas si courant un privé avec enfants… Non ?

https://rcf.fr/culture-et-societe/le-rendezvous-litteraire?episode=179020

Quai des bulles 2021 : rencontre avec Marc Jailloux

La fin de la première journée de Quai des bulles a été marquée par une petite attente… Marc Jailloux était bien annoncé, mais avec un petit retard… Enfin, il est arrivé avec le coucher de soleil qui s’installait… D’un seul coup, on pardonnait le léger retard… On a pu parler de sa nouvelle série, Le sang des Valois, de son coscénariste Didier Decoin, de son travail sur cette magnifique série historique… Pour une fois, il y avait du monde autour de la table, et pourtant, tout le monde était captivé par ce qu’il disait. Il répondait aux questions avec précision, exemple, bonne humeur… Tout était limpide ! Enfin, pour terminer, il a exprimé son bonheur de retrouver l’ambiance de ces grands salons, les lecteurs, les collègues, les journalistes… Le premier acte de ce festival se clôturait en beauté !

https://rcf.fr/culture-et-societe/le-rendezvous-litteraire?episode=178338

 

Quai des bulles 2021 : rencontre avec Gaétan Nocq

Gaétan Nocq a été le deuxième à se présenter devant notre micro… Il était là, suivi de Grands cerfs bleus qui semblaient ne pas le lâcher du regard… Certes, on s’est fait plaisir à évoquer ces belles forêts des Vosges, ces animaux sauvages et les hommes qui parfois peuvent tout gâcher en quelques minutes… On a aussi évoqué la transmission avec les étudiants puis qu’il a aussi une grande expérience d’enseignant… Enfin, on s’est laissé prendre par l’ambiance de ses histoires, car, pour moi, il est un grand auteur d’ambiance… et c’est magique !

https://rcf.fr/culture-et-societe/le-rendezvous-litteraire?episode=173284

Direction Quai des bulles en compagnie de Nicolas Wild…

Né en 1977, Nicolas Wild est un ancien élève du célèbre atelier d’illustration des Arts Déco de Strasbourg. Ce fils de pasteur, alsacien d’origine, avait été l’initiateur et le coscénariste du Vœu de Marc, avec Boulet et Lucie Albon : un album tout public tendre et déjanté où se ressentait déjà son humour grinçant mais sans méchanceté. Cet humour avait déjà fait précédemment mouche dans une série de strips publiée aux Oiseaux de passage : Le Bourreau.

Avec Kaboul Disco, Nicolas a marqué les esprits de quelques milliers de lecteurs et de la presse. Et l’aventure se prolongera avec un second volume puis Kaboul Requiem. Cette série confirmait les qualités indiscutables de Nicolas comme narrateur BD, son sens de l’humour et même de l’autodérision car il s’agissait ici d’une histoire largement fondée sur le vécu…

Mais c’est avec l’album « Ainsi se tut Zarathoustra » que j’ai commencé à lire Nicolas Wild puis que j’ai pu l’interviewer. Il nous raconte un assassinat, il nous parle d’une religion que nous ne connaissons pas, le culte Zoroastre, de l’Iran… Il fait cela avec talent et en choisissant de créer un personnage de fiction pour mieux raconter la vérité… Son livre a été primé par France Info en 2014, comme bande dessinée de reportage et d’actualité…

Avec son dernier ouvrage, il va continuer dans le reportage ou le témoignage. On est venu le chercher et on lui a proposé de faire une bande dessinée sur « La maison des femmes » de Saint Denis… Encore une fois, on n’est pas dans la fiction mais bien dans un quotidien vécu par des femmes, un vécu parfois, malheureusement, beaucoup plus violent que nos petites fictions de la télé… Ici, cette maison des femmes est un véritable refuge pour des femmes en grande détresse…

La finesse de Nicolas est d’abord d’avoir su se faire accepter et adopter par le personnel de la Maison, par celles qui la fréquentent… Puis, dans un deuxième temps, d’avoir trouvé le moyen de nous raconter ces destins sans vouloir jouer les donneurs de leçons, sans nous faire pleurer à toutes les pages car cela aurait été insoutenable et je ne me réjouirai de le rencontrer à Saint-Malo… Non, il raconte en subtilité, en frère humain, en compagnon de route… Le ton est parfait !

Les vedettes se sont ces femmes qui en supportent plus que nous ne pourrions le faire ou même imaginer que cela puisse exister… Pourtant, c’est bien en France et parfois pas si loin de chez nous…

Un livre puissant, un livre témoignage, un livre à lire et faire lire et c’est bien pour cela que je voulais rencontrer durant ce festival Quai des bulles Nicolas Wild, pour vous le faire entendre aussi dans le Kiosque à BD sur RCF en Bourgogne…

Direction Quai des bulles en compagnie de Denis Falque…

Denis Falque est né le 12 juin 1969 à Lyon où il réside toujours. Son arrivée dans le monde de la BD est la concrétisation d’un vieux rêve d’adolescent, inspiré par Hergé, Franquin, Cabanes, ou encore Loisel. Malgré cette passion, il opte dans un premier temps pour une carrière d’illustrateur, et entre en 1987 à l’école Emile Cohl, pour trois ans. Son diplôme en poche, il travaille dans une agence de publicité pendant deux ans, où il réalise des illustrations, notamment pour le magazine Astrapi.

Son retour à la BD se fait à l’occasion d’un travail de coloriste, quand il rencontre le scénariste Corbeyran. Après avoir découvert ses découpages, il décide de se lancer dans la réalisation d’une BD. Ils proposent donc au Festival d’Angoulême 1993, Graindazur, une série jeunesse qui sera publiée chez Dargaud. C’est à cette occasion que j’ai réalisé ma première interview de Denis Falque.

J’ai aussi suivi son travail dans ces années là comme par exemple la couleur sur le Cadet des Soupetard, le dessin de la série Jane… Puis, il y eut « Le triangle secret » !

A partir de 2000, il participe avec Didier Convard à la série du Triangle secret chez Glénat, une série/saga où plusieurs dessinateurs s’unissent en fonction des périodes de l’histoire. Denis Falque sera le référent pour la période contemporaine…

Il me semble très complexe de résumer simplement cette série et, plus largement, cet univers… Pourtant, si vous ne connaissez pas, il faut bien que j’en dise un peu quand même… On peut dire que l’on est dans l’histoire secrète, c’est-à-dire celle que l’on n’enseigne pas à l’école. On peut dire aussi, même si c’est assez réducteur, que tout au long de l’histoire de notre ère, il y a un long combat entre la Franc-maçonnerie (ou plus exactement, une loge) et l’Eglise catholique (et là aussi il faudrait préciser une partie de cette église…). Il y a derrière cet affrontement la recherche du tombeau du Christ avec cette grande interrogation : si le Christ est dans son tombeau, comment croire encore à la Résurrection ? Après, d’album en album, de série en série, on constate que tout cela est toujours plus complexe et on plonge dans une grande épopée d’espionnage, de mysticisme, de duperie, de trahison et de pouvoir… Passionnant !

Le dernier album de cet univers est « Famille de sang », premier album du cycle « Rectificando », entièrement dessiné par Denis Falque… Honneur donc de rencontrer Denis à Saint-Malo lors de ce 40ème Quai des bulles !

Direction Quai des bulles en compagnie de Jean-Louis Mourier…

Il y a quelques années, enfin comme le temps passe vite je devrais dire il y a plus de deux décennies, j’ai découvert la série Lanfeust de Troy grâce à un de mes fils qui voulait pour Noël le dernier album sorti… Si mes souvenirs sont bons, ce devait être le tome 4 et donc nous étions en 1996. Très vite je dévorais ces quatre premiers volumes et je restais fidèle à la série. Je reconnais d’ailleurs que le premier cycle de cette série, c’est-à-dire les huit premiers volumes scénarisés par Christophe Arleston et dessinés par Didier Tarquin, est tout simplement exceptionnel, drôle, très bien écrit et avec un dessin narratif détonnant !

Mais, le plus important n’est pas là… En fait, à ce moment là, je découvrais un personnage atypique, le Troll Hébus. Comme tous les trolls de cette série, Hébus aime boire et bien manger. Il ne se lave pas beaucoup et il est accompagné par un lot de mouches… Attention ! Il est par ailleurs très dangereux pour les humains, comme tous les trolls, mais comme il est enchanté par Nicomède, tout va bien pour Lanfeust et ses amis… Mais je ne pouvais pas imaginer alors qu’en 1997 Christophe Arleston se lancerait dans une série parallèle, Trolls de Troy, cette fois-ci dessinée par Jean-Louis Mourier. Mais ce qui est encore plus fort c’est que cette série continue régulièrement, malgré les ennuis de santé du dessinateur, et que le tome 25 est sorti en avril dernier… Enfin, et ce n’est pas rien, ce dernier volume paru, On ne badine pas avec les mouches, est de très bonne facture !

Alors, bien sûr, il faut comparer ce qui est comparable et ici, nous dans une série pour rire, avec des gags (et pas toujours dans la grande élégance !). Christophe Arleston, comme tous ceux qui tentent de distraire les autres, provoque le rire en pointant dans notre univers, dans notre société, dans nos traditions, ce qui mériterait d’être corrigé, amélioré, changé, révolutionné… Et Jean-Louis Mourier tente de mettre tout cela en dessin en enrichissant parfois le tout par sa patte graphique !

Il faut le dire, ici rien n’est bien sérieux mais cela fait du bien de rire de nos jours… Ou alors, parfois, tout est sérieux et il vaut mieux en rire ! La série Trolls de Troy sert peut-être à cela, nous faire regarder le monde sous un autre angle, avec le sourire et le sérieux en nous… Et si c’est bien le cas, ce que je pense, alors il faudrait tout simplement en rembourser l’achat par la sécurité sociale… Après tout, ne faut-il pas rire tous les jours pour conserver un bon potentiel humain et de bonne santé ? Donc, moi, je choisis de lire et relire Trolls de Troy et je ne m’en porte pas si mal… Donc, à vous de choisir !

Pendant ce festival Quai des bulles 2021, j’espère que ma rencontre avec Jean-Louis sera comme un petit havre de paix et de sérénité. On tentera même de ne pas trop rire pour que vous puissiez profiter de cette interview dans le Kiosque à BD sur RCF en Bourgogne !