Comment qualifier ce moment passé en compagnie de Bernard Cosey, mercredi dernier à la galerie Daniel Maghen ? Commençons par préciser que cette galerie située rue du Louvres à Paris, consacre tout son espace à une rétrospective du travail graphique de Bernard Cosey. C’est jusqu’au 11 décembre et l’entrée est libre (ça c’est si vous passez par Paris avec une petite heure libre dans votre agenda !). Moi, j’avais rendez-vous avec Bernard Cosey pour parler de deux ouvrages qui viennent de sortir, le dernier album de la série Jonathan, La piste du Yéshé, et ce magnifique ouvrage de souvenirs divers (difficile de le classer en fait), A l’heure où les dieux dorment encore…
Sans vouloir comparer les entretiens entre eux, on peut quand même affirmer que s’entretenir avec Bernard Cosey est assez exceptionnel et unique… Ces « petites » trente minutes furent exquises, sublimes, délicieuses, merveilleuses, hors du temps, poétiques, méditatives, apaisantes, de nature à ressourcer, à vivifier, artistiques bien sûr, bullesques très certainement, profondément humaines sans aucun doute et j’en passe et des meilleures !
Cosey, pour certains lecteurs, c’est avant tout la série Jonathan ! Mais, pour nous ce jour-là, ce fut l’ensemble de son travail, A la recherche de Peter Pan, Le voyage en Italie, Orchidea, Joyeux Noël ! May, Zélie Nord-Sud, Le Bouddha d’Azur… Oui, cet auteur nous a livré tant de trésors qu’il est impossible de tous les oublier… Sans oublier ses deux ouvrages consacrés à Mickey et Minnie !
Pour le Kiosque à BD de RCF en Bourgogne, diffusion prévue les 9 et 10 décembre, nous avons survolé son travail depuis la naissance de Jonathan et je me souviens du premier épisode publié dans le Journal de Tintin en 1975 ! Nous avons fait cette rétrospective en nous hâtant lentement, en tentant de maitriser au mieux notre avidité dévorante, en respectant son rythme… De toute façon, il est impossible de faire le tour de Bernard Cosey en une demi-heure. La frustration sera donc bien là, profitons-en pour la déguster avec gourmandise et sérénité…
Ce fut donc un moment inoubliable que je tenterai de partager avec vous d’ici quelques jours… D’ici là, n’hésitez pas à lire ou relire certains de ses albums ou aller voir ses planches originales à la galerie Maghen…
L’auteur suivant fut Serge Carrère, le dessinateur-créateur de la série Léo Loden. Je sais que cette série ne plait pas à tout le monde car elle navigue sur deux pentes, le polar et l’humour… Elle sera donc régulièrement, pour les uns ou les autres, perçue comme trop drôle ou trop policière… Quant à moi, je l’avoue, le j’aime bien et la suit depuis deux décennies… Cette année, Serge mesure le temps passé puisque les premiers coups de crayons ont été donnés il y a une trentaine d’années… Le prochain album sera celui des trente ans !!! L’entretien permet aussi d’aborder le travail de Christophe Arleston, sacré scénariste, qui maintenant a laissé entièrement la place à Loïc Nicoloff. Notre petite discussion se termine en regardant les jumeaux de Léo et Marlène grandir… Pas si courant un privé avec enfants… Non ?
La fin de la première journée de Quai des bulles a été marquée par une petite attente… Marc Jailloux était bien annoncé, mais avec un petit retard… Enfin, il est arrivé avec le coucher de soleil qui s’installait… D’un seul coup, on pardonnait le léger retard… On a pu parler de sa nouvelle série, Le sang des Valois, de son coscénariste Didier Decoin, de son travail sur cette magnifique série historique… Pour une fois, il y avait du monde autour de la table, et pourtant, tout le monde était captivé par ce qu’il disait. Il répondait aux questions avec précision, exemple, bonne humeur… Tout était limpide ! Enfin, pour terminer, il a exprimé son bonheur de retrouver l’ambiance de ces grands salons, les lecteurs, les collègues, les journalistes… Le premier acte de ce festival se clôturait en beauté !
Je suis sorti enchanté et plein d’énergie du spectacle « Room with a view » et, pourtant, on m’avait promis le fin du monde… Mais, si je devais imaginer la fin du monde, à quoi ressemblerait-elle « ma fin du monde » ? Quand on se pose cette question, comme pour les livres que l’emporterait sur une île déserte ou ce que l’on va mettre dans sa valise pour ses vacances prochaines, on ne peut répondre qu’avec sa culture, ses expériences, sa mémoire, sa raison, ses sentiments… et c’est bien pour cela que parler d’un spectacle vivant, aussi intense que « Room with a view » ne peut pas se faire dans un texte neutre, froid, détaché…

Quand Aimée de Jongh s’est présentée devant moi, elle n’avait pas encore le Prix Ouest-France-Quai des bulles, mais elle était déjà l’autrice de ce coup de cœur que j’avais eu il y a quelques mois avec magnifique et très profond « Jours de sable »… Elle était aussi la voix de la bande dessinée néerlandaise durant ce festival de Saint-Malo, un pays que nous ne connaissons pas assez en bédé… Elle a fait l’effort de parler français durant tout l’entretien et ce fut passionnant. Elle a beaucoup insisté sur les interrogations de l’artiste face à la misère du monde. Elle n’a pas de solution magique mais elle porte cette problématique en elle de façon terrible… Je suis très content que le choix du jury se soit porté sur son travail !
Gaétan Nocq a été le deuxième à se présenter devant notre micro… Il était là, suivi de Grands cerfs bleus qui semblaient ne pas le lâcher du regard… Certes, on s’est fait plaisir à évoquer ces belles forêts des Vosges, ces animaux sauvages et les hommes qui parfois peuvent tout gâcher en quelques minutes… On a aussi évoqué la transmission avec les étudiants puis qu’il a aussi une grande expérience d’enseignant… Enfin, on s’est laissé prendre par l’ambiance de ses histoires, car, pour moi, il est un grand auteur d’ambiance… et c’est magique !
Richard Guérineau a été mon premier invité de ce Quai des bulles 2021… Il est arrivé avec le sourire, de bonne humeur, heureux d’être là à Saint-Malo… Nous avons parlé de son travail depuis la fin du « Chant des Stryges » jusqu’au roman noir « Seul le silence » en passant, entre autres, par « Corke Park »… Une partie de la discussion a porté sur le mécanisme des séries, en particulier pour le dessinateur qui y passe beaucoup de temps comme lui avec les 18 albums de la série « Le chant des Stryges » !