Quai des bulles 2015, journée du samedi 24 octobre

Toujours à Saint-Malo, en salle de presse de Quai des bulles en compagnie de Zita, Florian, Maxime et Michel…Edmond Baudoin

Si la journée de vendredi s’était terminée dans le bruit, celle de samedi commence dans la douceur, avec du soleil à l’extérieur sur la Manche et la présence ensoleillée et chaleureuse d’Edmond Baudoin… Qui résisterait à une telle personnalité ? Soixante-treize ans, un enthousiasme à faire bouger des statues de granit bretonnes, une passion à réveiller les cancres au fond d’une classe, un talent à faire pâlir les plus grands, des livres originaux et merveilleux qui ont fait rêver des centaines de passionnés à commencer par Michel qui attendait cette rencontre depuis longtemps…

Son dernier ouvrage est étonnant car il traite du destin de quatre scientifiques – Werner Heisenberg, Alan Turing, Leo Szilard et Hugh Dowding – et de leurs interrogations profondes. Il y a même des pages de mathématiques ce qui fait beaucoup rire cet auteur qui n’a pas fait d’études et qui se souvient de ses zéros en math !

Un beau moment qui fait dire à Maxime : voilà une journée qui commence bien !  

Frédéric Bézian

Un courant d’art aux accents du sud s’installe en même temps que Frédéric Bézian. Sa dernière production qu’on ne pourrait totalement qualifier de bande dessinée, est un livre sans tranche et à la trame narrative singulière. Comme une carte il se déplie, et chaque face présente une histoire différente mais toutes deux liées par le fond et la forme. Forme qui d’ailleurs est le sujet de cet ouvrage puisqu’il traite d’une part des recherches du mathématicien Olivier Byrne, sur la géométrie d’Euclide, triangles, carrés, ronds,…de couleurs jaunes, bleus et rouges…et d’autre part du pionnier de l’abstraction Piet Mondrian, qui aurait pu s’inspirer des travaux du mathématicien.

Support et thème peuvent déconcerter, mais comme l’a dit Bézian, un livre est comme un poulet sur une table, si on est végétarien on n’en mange pas, dans le cas inverse chacun choisit la partie qu’il préfère blanc ou cuisse ou les deux.

Ecouter Bézian, c’est aussi se laisser surprendre. Il a l’air sévère et distant, et, pourtant, il dégage très rapidement une chaleur amicale et paisible… Il parle de création comme il l’a pratique, c’est-à-dire de façon claire, accessible, humaine, géniale et pour nous ce fut du bonheur pur !

Marion Montaigne

L’interview de Marion Montaigne alias professeur Moustache, la fille illégitime d’Einstein, est à l’image de son ouvrage de vulgarisation scientifique, décalée mais très instructive ! Elle traite avec un style bien à elle des sujets très variés. Qu’est-ce que la vie d’astrophysicien ? Est-il possible de greffer notre tête sur un autre corps ? Pourquoi les hommes sont-ils bloqués à l’urinoir ? Autant de questions qu’on ne s’est jamais posées mais dont on souhaite désormais avoir une réponse…

Pour son quatrième volume de « Tu mourras moins bête…mais tu mourras quand même » le professeur Moustache s’attaque aussi à la culture cinématographique en analysant scientifiquement des films comme le Seigneur des anneaux, Interstellar ou encore Star Wars.

Cette interview se conclut par une question encore sans réponses: Un homme peut-il se faire greffer un utérus ? Peut-être aurons-nous une réponse dans la série qui sortira prochainement, consacrée au professeur Moustache et à ses multiples interrogations ?

David Chauvel et Alfred

Est-il possible que certains fans de bédés ne connaissent pas encore ces deux grands auteurs que sont David Chauvel et Alfred ? Oui, probablement car après tout il y a tant d’auteurs et de sorties d’albums chaque année… Par contre, il y a tout à parier que les admirateurs de Daho bédéphiles vont tous dévorer cet ouvrage hommage qui accompagne la sortie de cet album Les chansons de l’innocence retrouvée…

Aucun de l’équipe n’était passionné par Etienne Daho. Certes, on connaissait certaines chansons – à part Michel qui semblait venir d’une autre planète où Daho aurait été inconnu – mais nous sommes bien tombés sous le charme de David et Alfred et celui de leur album que l’on peut apprécier même sans chantonner du Daho sous sa douche…

Durant plus d’une demi-heure, ils nous ont fait découvrir les dessous de la création d’un album de chansons, invite à rencontrer un chanteur dans sa simplicité et son humanité, créé des liens entre tous les créateurs…

Finalement, on aurait presque envie d’écouter du Daho en relisant l’album… Chiche ?

Hervé Bourhis

Michel a découvert Hervé Bourhis il y a bien longtemps à une époque où l’on ne faisait pas encore de la bédé numérique dans Professeur Cyclope. Il s’agissait d’un album très sympa dans la collection Tohu-Bohu, Thomas ou le retour du Tabou ! Depuis les bonnes bandes dessinées s’entassent pour le plus grand plaisir des lecteurs : Un enterrement de jeune fille, Piscine Molitor, Prévert inventeur… du moins, si on se limite à celles que l’on a adorées avant l’arrivée de la bédé numérique !

C’est dans cette revue déjà mythique, Le professeur Cyclope, qu’est né Le Teckel et c’est pour le retour triomphant qu’Hervé Bourhis faisait son escale devant le micro de vivre-a-chalon et RCF en Bourgogne…

Un beau moment de discussion libre et ouverte où il est question de bédé, de culture, de bande dessinée, de l’industrie pharmaceutique et même de libertinage… Hervé aime raconter des histoires et on l’écouterait des heures durant sans se lasser, avec la Manche devant nous… c’est comme dans un beau rêve…

Jung

Coréen adopté, arbre sans racine, Jung répond tout d’abord à nos questions avec un certain repli mais laisse finalement place au personnage attachant et captivant que l’on avait rencontré dans sa bédé autobiographique « Couleur de peau miel ». A travers cet ouvrage, il retrace avec humour et sensibilité son enfance et son adolescence d’enfant adopté qui cherche tout d’abord à enterrer ses origines coréennes mais qui est peu à peu rattrapé par son envie de comprendre et découvrir ses racines. Depuis il s’est rendu à plusieurs reprises en Corée afin de creuser son passé, et nous contera ses aventures et découvertes qu’il y’a fait dans le tome 4 qui sortira prochainement.

Dans son livre le plus récent, Le voyage de phœnix, il prolonge avec une fiction son travail sur les origines, sur la résilience et la reconstruction… Passionnant !

Philippe Jarbinet

Philippe Jarbinet se consacre depuis quelques années (2009) à la fin de la seconde guerre mondiale dans le sud de la Belgique (son pays) avec la série Airborne 44. Actuellement la série comporte trois diptyques de qualité. Chez lui autant de soin au scénario qu’au dessin, la documentation est d’une grande précision quant aux armements, aux tenues et aux équipements de toute nature… La bande dessinée n’est pas un amusement, c’est un art narratif complet qu’il est fier de pratiquer…

En plus de tout cela – on ne prête qu’aux riches – Philippe est un homme de qualité, agréable et disponible qui prend du soin à répondre aux questions sans ménager son temps ni son énergie… Tous les sujets y passent des Ardennes Belges aux anciens combattants, des soldats américains aux allemands, des femmes pilotes à sa jeunesse avec son père, des armes de la guerre aux souvenirs de ces évènements dans son village belge…

Il avoue avoir de la chance d’exercer ce beau métier d’auteur de bédés et il prend le temps de partager avec nous comme s’il s’enrichissait en notre compagnie… Merci Philippe !

Nicolas Jarry, Stéphane Créty et Pierre-Denis Goux

Recevoir des Nains dans une émission de radio ne pose pas de problème particulier car cela ne se voit pas sur les ondes, surtout si les micros sont bien réglés au départ… mais, en fait, ce ne sont pas des nains que nous avons reçus mais les auteurs des Nains, série publiée par les éditions Soleil, ce qui n’est pas tout à fait la même chose !

Nicolas Jarry est le scénariste de la série Nains. Il nous a expliqué le concept, la façon de travailler, l’univers dans lequel il nous invite à voyager. Il parle avec conviction, joie, nous nous laissons prendre et on arrive très vite à cheminer avec Redwin de la Forge… On sent qu’il vient du monde du jeu de rôle, comme Michel d’ailleurs qui retrouve là un peu de sa jeunesse lointaine…

Pierre-Denis Goux, le dessinateur qui a posé les bases graphiques de la série parle ensuite de son travail et du premier album en particulier dont il a assuré le dessin. Puis, Stéphane Créty, le dessinateur du tome 2, parle de son travail et de sa passion pour l’histoire et la fantaisie. La série Nains lui permet d’unir les deux et ce n’est que du bonheur !

Un grand cri du côté de l’exposition de Fluide Glacial nous ramène à la vraie vie dans la salle de presse du Quai des bulles. Reconnaissons que ces animations bruyantes nous causèrent quelques difficultés lors des interviews radio…

Mahi Grand

Imaginez une jeune femme qui dans sa famille pied-noir entend en continu sa grand-mère dire « C’était mieux là-bas ! ». La situation est bloquée et on comprend qu’elle fasse, un jour, son sac et aille voir comment c’est là-bas ! C’est exactement ce qu’a fait Olivia Burton… Dès qu’elle a découvert l’Algérie, ses couleurs, ses paysages, ses habitants, elle a imaginé qu’elle ne pouvait raconter cette aventure qu’en bande dessinée…

Malheureusement pour elle, heureusement pour Mahi Grand, elle ne savait pas dessiner ! Comme ils avaient déjà travaillé ensemble, il sembla logique au deux d’unir leur travail pour cet ouvrage L’Algérie, c’est beau comme l’Amérique. Mahi Grand était à Saint-Malo, il est venu dire qu’il avait dessiné l’Algérie où il n’était jamais allé mais que la collaboration avait été parfaite… Depuis, il est allé en Algérie, du moins à Alger et il avoue qu’il n’aurait pas dessiné tout de la même façon même si de nombreuses personnes, pied-noir ou Algériens, lui ont dit que l’essentiel était bien là…

Un joli moment en compagnie d’un auteur charmant et délicat qui offre un ouvrage passionnant et agréable à lire !

Cyril Pedrosa

Maxime était un peu dans ses petits souliers pour recevoir Cyril Pedrosa car c’est lui qui devait le faire parler ce cet ouvrage impressionnant Les Equinoxes. Oui, il s’agit bien d’une œuvre imposante, mélange haut en couleurs, œuvre hybride entre bédé, roman, art plastique et poésie… Cyril nous a invités à le suivre au cœur de son histoire, celle qui traverse les saisons, nous plonge dans l’intimité et fait de la vie quotidienne une extraordinaire fiction ! La vie de ses personnages aux destins croisés nous a émus, impressionnés et ce fut une belle rencontre !

Erwan Le Saëc

Évidemment pas de déplacement à Saint-Malo sans parler de marins et de pêcheurs de morue. C’est cette activité qu’Erwan Le Saëc nous fait découvrir à travers la série bédé « Entre Terre et Mer ». Dans ces trois albums, nous suivons donc le périple d’un jeune homme (Pierre Abgrall) qui décide de tout quitter pour tenter de trouver un travail sur la côte en tant que saisonnier. Mais il va très vite être attiré par la mer et va décider de s’embarquer sur la « Charmeuse » au côté son équipage si particulier. Attention ne vous trompez pas cette bande dessinée ne raconte pas que l’histoire a proprement parlé des marins mais également de l’attente de leurs femmes et la peur de celles-ci de ne jamais les revoir…

Pour ce faire, l’auteur et le dessinateur ont tous deux choisi de représenter dans certaines pages les peurs de certains personnages quant à la mort, les différentes superstitions ou légendes de l’époque et nous font même rentrer dans l’inconscient de certains personnages à travers leurs rêves (ou plutôt cauchemars). C’est donc vous l’aurez compris un dessinateur qui nous invite au voyage et stimule notre imaginaire. A un moment, nous avons même crû que la « charmeuse » était là au large de Saint-Malo, à nous attendre…

Mais les reporters ne sont pas partis et Erwan leur a rappelé que la mer ne fut pas que source de bonheur, qu’elle a emporté avec elle de nombreux marins (parfois très jeunes) et qu’elle a fait beaucoup pleurer sur cette terre de Bretagne !

Fabien Vehlmann

La série Seuls est pour certains lecteurs une des grandes réussites de la bande dessinée jeunesse et rencontrer le scénariste c’est toujours l’occasion d’aborder plus de mille questions toutes aussi intéressantes les unes que les autres…

Après avoir parlé de cul – non, je n’exagère pas – avec une journaliste qui croyait que Seuls était une bande dessinée qu’il fallait interpréter comme Freud l’aurait fait à son époque, Fabien a plutôt parlé de la série, des personnages, des limbes, de la vie et de la mort, de la société… Oui, Seuls est bien comme une Utopie qui parle de nous, de notre société, des femmes et des hommes… et il n’y a pas que le cul dans la vie… Non ?

Passionnant de rencontrer un tel homme qui est à la fois un adulte racontant des histoires aux enfants – de 10 ans à 15 ans – et un enfant qui a bien conscience de ne pas être, encore, un adulte à part entière… Mais doit-on être adulte ? Ne faut-il pas garder un petit quelque chose de notre jeunesse ?

Chacun donnera sa réponse, bien sûr, et pour ceux qui veulent cultiver un petit souvenir de leur jeunesse : bonne lecture de Seuls !

Eric Chabert

C’est après une journée remplie de belles et diverses rencontres (toutes plus enrichissantes les unes que les autres) que nous avons pu rencontrer Alexis Chabert, dessinateur de la BD intitulée Gainsbourg qui retrace graphiquement l’histoire de ce légendaire chanteur…

Dès les premières pages le ton est donné on découvre un jeune homme talentueux mais déjà tourmenté par ces démons qui auront raison de lui quelques années/pages plus tard… Au cours de notre entretien, le dessinateur nous a expliqué le défi qu’a été de représenter pour lui ce chanteur dont les dessins il faut l’avouer relèvent parfois de la caricature (oreilles décollées, nez proéminent…). Pour lui, ce travail est nécessaire car le lecteur doit le reconnaître facilement et ces attributs font partie du charme du personnage…

C’est donc une bédé très visuelle, graphique, colorée et poétique qu’Alexis Chabert et François Dimberton nous proposent ici… Une bande-dessinée à avoir dans sa bibliothèque assurément et à lire en écoutant quelques-unes de ces chansons indémodables…

Didier Kassaï

Dès la lecture terminée, Zita savait que c’est elle qui interrogerait Didier Kassaï. Pourtant, avouons qu’un contretemps a bien failli faire sombrer ce plan dans le fond de la Manche… heureusement, la rencontre eut lieu !

Dans Tempête sur Bangui, l’artiste centrafricain expose avec simplicité, subtilité et parfois même avec humour, le paysage chaotique qu’il traverse tous les jours avec force, courage et lucidité.

Il y décrit sans prendre parti ce que vivent quotidiennement les habitants centrafricains et apporte un point de vue global sur la réalité d’une situation méconnue des Européens, situation qui frappe avec une violence inouïe également d’autres régions en Afrique. Amnesty International a coédité l’ouvrage, c’est pour vous dire à quel point il est important aujourd’hui que l’information se relaie, et que des auteurs, dessinateurs tel que Didier Kassaï soient soutenus, édités et diffusés !

Geneviève Marot

Il faut savoir clore un beau moment et ce n’est pas si simple car quand on est bien, on souhaiterait que cela ne cesse jamais… La rencontre avec Geneviève Marot est venue au bon moment car quitte à terminer une journée comme celle-ci – commencée avec Edmond Baudoin – autant le faire avec cette auteure d’une qualité humaine étonnante… J’en vois déjà qui imaginent que cette périphrase cache un talent moyen… Détrompez-vous, Geneviève est profondément humaine, douce, chaleureuse et attentive aux autres mais c’est aussi indiscutablement une auteure complète avec laquelle il va falloir compter car pour son coup d’essai elle a réalisé un coup de maître !

Certes, pour s’entretenir avec elle il fallut déplacer des chaises, trouver un coin tranquille dans un hôtel qui commençait à se remplir des bruits de festivaliers repus, de journalistes épuisés et d’auteurs éreintés… mais, à peine assis, on se serait cru sous un tamarinier accompagné d’un accordéoniste malgache… c’était peut-être, qui sait, Jean Piso. Attention, prononcez « pisou » !

L’ouvrage de Geneviève Marot – là, par contre prononcez bien maro – est de toute beauté et cela restera une des lectures fortes de cette fin d’année 2015. Il est pétri d’humanité, musical, exotique, drôle… La narration graphique est dynamique, plaisante et efficace ! On en finirait presque par douter que Geneviève signe ici sa première bande dessinée ! Et pourtant c’est bien le cas !

Et, bien sûr, mille regrets (pas éternels car il y aura des séances de rattrapage) pour ceux que l’on aurait dû rencontrer mais qui ont été victimes de quelques dysfonctionnements… Lupano, Philippe Buchet, Emem, Bastien Vivès, Jérémie Moreau…

 

Quai des bulles, journée du vendredi 23 octobre 2015

La journée du vendredi 23 octobre 2015, toujours en compagnie de Zita, Florian, Maxime et Michel…

Saint-Malo, salle de presse de Quai des bulles, du moins vue de la salle !

Lénaïc Vilain

Lénaïc fut le premier auteur à se présenter devant nous pour nous inviter à un voyage en Iran et à découvrir son livre Bons baisers d’Iran (éditions Vraoum!). Simple, touchant, précis dans ses réponses, il a su nous expliquer pourquoi il avait voulu visiter l’Iran avec sa compagne. Certaines anecdotes nous ont montré comment nos clichés sur ce pays nous aveuglent et pour un peu on bouclerait presque nos bagages pour Téhéran…

Son ouvrage, ni carnet de voyage ni fiction, est une excellente bande dessinée qui retrace les rencontres vécues, énumère quelques-unes des difficultés rencontrées, donne envie de dépasser les idées reçues sur ce « pays à risques »…

Wandrille

Une question ! On recevait qui ? L’auteur ? Le créateur de jeux ? L’éditeur ? Un mec sympa qui nous a fait beaucoup rire ? En fait, c’est un peu tout le monde qui s’est assis avec nous et ce fut passionnant !

Sans question posée – ou cent imaginées – Wandrille est déjà lancé, et nous présente avec humour et panache un jeu de carte qu’il vient récemment de sortir avec la collaboration de l’illustrateur Bastien Vivés. Le nom du jeu : Coup d’un soir, le but : pécho des meufs.

De quoi s’agit-il ? On doit dans ce jeu « comme dans la vraie vie » précisera Wandrille, répondre aux « attentes » des femmes en 4 catégories : sex-appeal, moral, réussite et classe. Chaque carte donnant au joueur un certain nombre de points dans ces catégories. Une fois les points suffisants, on annonce notre intérêt pour une fille et c’est à ce moment que les autres joueur peuvent avoir recours aux cartes spéciales comme « coup de pute » qui sont du type un  bouton d’herpès qui enlève des points de classe par exemple… cela empêche de « prendre » la fille en question…

Oui, cela semble compliqué, mais ses explications et son éloquence ne donnent qu’une envie, sortir le jeu et faire une partie à l’instant, mais nous sommes en plein boulot et malgré cet échange amusant, il reste encore pleins de questions.

Il nous parle de plusieurs BD et notamment de la création de Héros sur canapé. Ouvrage humoristique présentant différents héros et personnages célèbres en visite chez le psy, réunissant de nombreux illustrateurs qui en un strip nous font découvrir nos héros sous un autre angle.

Editeur de Vraoum, Wandrille est une personne très sympathique à l’humour débordant – parfois décapant – qui pourrait tout à fait être un personnage des livres ou jeux qu’il édite. D’ailleurs, allez savoir…

A ses cotés plus d’une demi-heure d’interview ne semble être que quelques minutes.

Amandine

Inquiète, terrorisée par la caméra (qui n’a pas été utilisée pour la mettre à l’aise) et prête à fuir devant le journaliste à la première occasion, voilà l’Amandine qui est venue nous rejoindre escortée par son attachée de presse qui tentait de la rassurer… Si, tu verras, c’est un gentil, ses étudiants sont des jeunes, tout va bien se passer…

Surprise, Amandine est parfaite devant le micro, précise, dynamique, vive dans ses réponses. On n’a vraiment pas l’impression qu’elle se force pour faire vivre Mistinguette devant nous, pourtant elle est là ! SOS cœur en détresse, le dernier album, traite de la séparation avec parfois de la gravité mais toujours un esprit positif et c’est pour cela que cette série est pour les jeunes filles de 12 à 15 ans… Enfin, il parait que les garçons aussi peuvent y trouver du plaisir !

Jacques Ferrandez

Parfois, l’auteur arrive comme un proche en territoire conquis. On sent que Michel et Jacques se sont rencontrés par le passé et s’apprécient. On attend l’interview comme le vacancier le beau temps. On sent que ce sera beau et agréable… et aucune déception ne viendra troubler cette fin de journée du vendredi 23 octobre…

Jacques Ferrandez explique sa démarche avec Yves Camdeborde, comment un dessinateur de bédés et un grand chef se sont retrouvés ensemble à traquer les producteurs de talent pour partager de beaux moments autour d’un verre de vin, d’un bout de fromage ou, même, d’un morceau de pain… Du pain j’en avais déjà mangé, mais là… Oui, chaque mot de Jacques Ferrandez nous fait saliver comme chacun de ses dessins nous raconte une belle histoire… Il fait le lien avec une de ses premières aventures en bulles, Arrière-pays, et c’est drôle car c’est de cette bande dessinée que nous a parlé Michel, juste avant la rencontre…

Laurent Chemineau

Un livre qui ne paye pas de mine au premier abord, un format qui n’est pas spectaculaire, des couleurs qui ne réveillent pas le lecteur qui commence à fatiguer après une journée qui fut longue – sept heures de voyage pour arriver jusqu’à Saint-Malo – et, pourtant, dès les premières minutes, nous sommes tous aux aguets !

Jacques Chemineau a décidé de faire revivre Julio Popper et je peux vous certifier que ce fut bien le cas durant près de vingt minutes. Il était là avec nous, toussant, parlant, réclamant plus de justice pour son travail, parlant de son frère, des indiens du grand sud, des financiers de Buenos Aires qui le soutiennent… Pour un peu, le froid de la Terre de feu nous aurait presque atteints dans la fournaise de la salle de presse du Quai des bulles…

Il est si fort, Jacques Chemineau, que ceux qui n’avaient pas encore lu son album décident de le lire au plus vite !

Réflexion de Michel, voilà un dessinateur qui parle comme un scénariste…

Mathieu Maudet

Au milieu de cet univers d’auteurs de bandes dessinées, il y eut une petite rencontre atypique avec un auteur jeunesse, un illustrateur. Il faut dire qu’il est Breton et qu’il était presque chez lui, sympathique et disponible, toutes les conditions étant donc bien réunies pour une interview d’un autre genre…

Dans son album Nous quand on sera grands, il propose, avec son compère scénariste Jean Leroy, de jouer avec les contes et les personnages. Tout le monde connait Le petit Chaperon rouge et Les trois Petits cochons, mais quand certains se rencontrent dans la cour de récréation, cela devient plus compliqué et moins connu, beaucoup moins connu !

Les minutes passées ensemble s’écoulent à grande vitesse, le personnel de la salle de presse chasse les journalistes et les auteurs – il n’y a pas de raison de faire des heures supplémentaires – et voici nos reporters bourguignons à finir la discussion sur le palier, dans l’escalier, dans le hall de sortie…

Petit livre donc mais bel échange avec un auteur adorable… une belle fin de journée !

Quai des bulles 2015, Saint-Malo et la bande dessinée… par Zita, Florian, Maxime et Michel

Cette année, un groupe d’étudiants – Zita, Maxime et Florian – accompagné de leur enseignant Michel, a eu la chance de pouvoir aller travailler au Quai des bulles. C’était le trente-cinquième festival de la bande dessinée et de l’image projetée de Saint Malo et ils y étaient… pour vous, bien sûr !

Il est bien écrit « travailler » car en l’espace de 36 heures de présence ils ont rencontré pas moins de 21 auteurs merveilleux qui les ont fait rêver et dont ils espèrent, maintenant, vous donner envie de les découvrir, de les lire… Le rêve n’est utile que s’il est partagé, non ?

Dans un premier temps, ils voulaient juste vous proposer de survoler ces rencontres avec une photo, une ou deux phrases, un dessin ou une couverture d’album… Une sorte de carte dans laquelle vous pourrez découvrir votre menu car chacun doit trouver l’auteur qui saura lui convenir… On n’est pas obligé de tout aimer, mais il faut tout goûter ! Pour les plats de résistance, ils reviendront avec articles, vidéos, photos, sons… Soyez patients !

Il ne faut pas oublier que si toutes ces rencontres ont pu avoir lieu c’est grâce aux attachées de presse des maisons d’édition et à l’organisation presse du festival. On n’en parle pas souvent mais que tous ces acteurs en soient remerciés du fond du cœur, sans vous, rien n’était possible !

Voici donc leur carte, leur menu et à vous de choisir !

 

Chambéry BD : Rencontre avec Joseph Constant par Lauren et Clément, étudiants en licence pro TAIS de Chalon-sur-Saône

A l’occasion de ce 39e Festival BD de Chambéry, nous avons rencontré de nombreux auteurs et dessinateurs, parmi eux le jeune scénariste et illustrateur Joseph Constant. Il nous a présenté son premier livre « Le grand jour » un illustré destiné à la jeunesse édité chez CHOURS. Il raconte l’histoire d’un village écossais dans lequel trois clans s’opposent, et afin d’apaiser ces tensions une fête est organisée mais cela ne va pas se passer comme prévu. L’histoire est racontée de manière ludique et ironique.

Joseph a fait ses études aux Beaux-Arts de Liège  où il a pris l’option Illustration afin de maîtriser progressivement les techniques traditionnelles telles que l’aquarelle, la plume, l’encre, ainsi que toutes les pratiques et formes de dessin. C’est  grâce à cela qu’il a réalisé son livre jeunesse à la plume et à l’aquarelle. Il aime rester sur le format papier pour dessiner, mais il lui arrive de retravailler ses illustrations sur ordinateur.

Il s’est servi d’un voyage en Angleterre comme source d’inspiration pour les décors et paysages de son livre. Une immersion nécessaire afin de rendre son récit plus réaliste et plus fidèle dans ses dessins.

Joseph est le fils de Michel Constant, lui-même auteur et dessinateur de bandes dessinées (Mauro Caldi, Au centre du Nowhere, Red River hotel…) c’est donc une passion qui se transmet de père en fils.

Un père qui l’a beaucoup aidé dans ses études, comme le dit Joseph « C’est lors de mes projets que mon père me poussait à fond afin de toujours faire mieux ». On comprend donc que c’est grâce à Michel Constant que Joseph a trouvé la motivation et le soutien pour devenir auteur, un métier difficile. Il nous livre aussi que son père « reste toujours une inspiration » même si il ne cherche pas forcement à le copier, il a su trouver lui-même sa pâte artistique. On peut donc noter une nette différence graphique et scénaristique entre le père qui fait de la BD pour un public plus âgé et le fils qui fait des illustrés pour la jeunesse.

Tous ses efforts ont payé car il a su trouver son public, venu en nombre pour lui demander une dédicace à l’occasion de ce premier salon.

Le sculpteur Denis Monfleur se pose à Chalon-sur-Saône !

C’est au cœur de l’Espace des arts que Denis Monfleur, sculpteur de pierres, est venu poser son œuvre, un travail qui redonne vie au minéral en reliant le granit à l’être humain. Quand on entre on est saisi par certaines pièces, accrochées au plafond, petits anges qui semblent nous faire oublier la pesanteur et, surtout, le poids du granit…et leur vie ne tient qu’à un fil…

Dans un deuxième temps, votre regard se pose sur les murs où vous découvrez des « Christ » et il est bien difficile de faire le lien entre ces signes hautement religieux et la non croyance de l’artiste. Interrogation, doute, hésitation, réflexion ou signe d’une profonde humanité qui se retrouverait face au Christ en croix avec aucune réponse satisfaisante ? Allez savoir, si la foi est un mystère, l’inspiration de l’artiste l’est aussi…

Enfin, si la pierre sculptée est éternelle – il faudrait une sacrée explosion nucléaire pour la faire disparaitre – force est de constater que la mort, elle, est bien présente dans cette exposition. Le Christ l’évoquait déjà mais les crânes alignés au fond de la salle, intitulés Vanité, rappelle que la vie n’a qu’un temps, le crâne restant comme seules traces d’un passage éphémère sur cette planète minérale…

Cette œuvre, même si l’artiste s’en défend, interroge le visiteur, le pousse dans ses retranchements et ne le laisse pas indifférent. Chacun retient ce qui le touche, le très grand comme le plus petit, chacun peut prier ou admirer, critiquer ou s’emplir poétiquement, qu’importe, la pierre restera, inamovible… et, pourtant, l’artiste, lui, disparaitra bien un jour et c’est peut-être aussi ce qui pousse le sculpteur à flirter avec l’immortalité… Allez savoir !

Mais il est possible que vous n’y voyiez pas la même chose et c’est pour cela que vous allez devoir vous rendre à l’Espace des arts pour vous confronter à ces œuvres de granit et de basalte, pour découvrir Denis Monfleur… et si vous accrochez, si vous entrez en dialogue avec ces Christ et ces crânes, si comme moi vous vous dites que l’art est profondément humain quand il est réalisé par Denis Monfleur, alors vous prendrez aussi la route du Creusot, où, l’ARC accueille la deuxième partie de cette exposition.

Ces deux installations, dans ces deux belles institutions culturelles, l’Espace des arts et l’Arc, sont à votre disposition jusqu’au 24 janvier 2016, c’est gratuit et il y a même des visites accompagnées pour vous aider à pénétrer cette œuvre majeure…