Cléopâtre en bande dessinée… mais quel nez !

Cléopâtre est une reine qui a toujours fait rêver, du moins les grands de ce monde de Jules César à Marc-Antoine… sans oublier un certain Astérix qui la trouvait presque à son goût ! Mais qui connait réellement cette reine ? Peu de monde, en fait… Il est donc temps de découvrir cette Cléopâtre à travers la bande dessinée… Signalons quand même, avant de plonger dans le monde des bulles, que les deux biographies de Jules César en ma possession, celle de Eberhardt et celle de Robert Etienne, développent avec beaucoup de détails et arguments cette liaison qui partit probablement d’un coup de cœur entre un homme vieillissant et une jeune reine fascinante…Mais revenons-en à la bande dessinée et tout d’abord à cet album mythique, Astérix et Cléopâtre. Sixième épisode des aventures d’Astérix le Gaulois qui est né en octobre 1959 et donc qui va fêter ses 60 ans cette année ! L’album avec le nez égyptien… désolé, j’étais aussi distrait que Panoramix quand il découvre ce nez pour la première fois, donc, disais-je, cet album est sorti en 1965 après une prépublication dans le magazine Pilote. Pour moi, c’est le plus abouti des albums de Goscinny et Uderzo… J’en ai déjà parlé longuement et donc je ne vais pas tout reprendre ici mais il montre la confrontation entre César et Cléopâtre, entre Roma et Alexandrie… Par contre, il passe sous silence de nombreux éléments de l’histoire, ce qui est bien normal car les auteurs n’avaient nullement l’ambition de faire œuvre d’historien… on oublie donc que Cléopâtre était marié à son frère, qu’elle était d’origine grecque, qu’elle avait beaucoup de différence d’âge avec Jules César… et que ce dernier n’était pas encore dans une position de force absolue à Rome… Il faut donc lire et relire Astérix et Cléopâtre mais juste pour découvrir le talent d’un scénariste, René Goscinny…Pour Cléopâtre, on pourra lire avec plaisir le tome V du Troisième fils de Rome, Marc Antoine et Cléopâtre, de Moënard, Fonteriz et Baldo. Là, une fois encore, la fiction prend le dessus sur l’histoire. Mais c’est un parti pris des auteurs, car Romulus et Remus n’étaient pas seuls enfants de la louve, un fils secret était là et il aurait créé un ordre secret et noir pour détruire la ville de ses frères… Mais très vite, chaque album raconte un épisode de l’histoire de Rome en laissant peu de place à la fiction, trop peu de place diront certains… ici, dans ce tome V qui peut être lu indépendamment des autres, on va découvrir les dernières années de la République romaine et cette fameuse Cléopâtre qui après avoir aimé César tombera dans les bras de Marc Antoine… Une fin dramatique sans que l’on puisse dans cet album percevoir tous les tenants et aboutissants…Mais donc la question demeure, qui est cette fameuse Cléopâtre ? Là, il y a en bande dessinée une belle réponse, la biographie en plusieurs volumes de Marie et Thierry Gloris (pour le scénario) et Joël Mouclier (pour le dessin). Cette Cléopâtre, La reine fatale, série dont deux volumes sont déjà sortis, est très bien construite et le lecteur va plonger dans la connaissance d’une reine, d’un empire et de ses liens avec Rome… Ici les auteurs se sont taillé un chemin entre histoire et mythe, entre réalité et mythologie, entre clichés et rétablissements de vérités… Cela fonctionne très bien, on lit avec enthousiasme et plaisir, le dessin n’est pas figé et Jules César a bien les cheveux blancs, du moins ceux qui lui restent… J’ai beaucoup aimé cette lecture historique et cela m’a donné envie de découvrir qui était cette reine inconnue car finalement on ne la connait pas ou fort peu… Décédée à moins de quarante ans et enterrée avec son dernier amant, Marc Antoine, dans un mausolée que l’on n’a toujours pas retrouvé… tout dans sa vie porte à la construction d’un mythe ! Et les auteurs jouent remarquablement bien avec ces éléments-là ! Précisons que le dessin de Joël Mouclier est parfait pour rendre les expressions des personnages et donner une vie à cette cour lointaine… Une excellente bande dessinée !

Oui, il y a donc moyen de découvrir une reine égyptienne avec la bande dessinée et de naviguer entre réalité et mythe… Il faut dire que l’on chuchote depuis Suétone que si le nez de cette reine avait été différent, la face du monde eut pu changer !

Alors, bonne lecture à tous !

Notre-Dame de Paris…

Parfois les mots manquent pour exprimer ce que l’on ressent… D’ailleurs, même la notion de patrimoine est difficile à expliquer… Là, il reste les souvenir de cette silhouette qui confirmait que l’on était bien à Paris, le long de la Seine…

Tout n’est pas parti en fumée mais il faudra attendre très longtemps avant de retrouver cette image…

Harmony vous donne un petit goût de ce que fut ce festival de la BD de Cluny…

Ce dimanche 31 mars à Cluny s’est déroulé le deuxième jour de la vingtième-et-unième édition du Festival de la BD, dans l’Abbaye, et au milieu des étudiants en blouse bariolée de l’ENSAM, donnant ainsi l’impression de déambuler au sein de Poudlard.Cette année, la marraine du festival était Yrgane Ramon, que l’on retrouve derrière Cath et son chat, série d’ailleurs mise à l’honneur sur l’affiche dont la dessinatrice a été chargée, conformément au rôle important qu’elle a tenu durant cette édition.Les visiteurs ont ainsi eu droit à bien des choses intéressantes. Des bandes-dessinées, des grands classiques aux dernières nées, étaient à vendre. De même, bien des auteurs étaient présents, pour des séances de dédicace, à condition bien sûr d’être suffisamment patient. En effet, le succès de certains d’entre eux était tel qu’il fallait prévoir un certain temps d’attente dans la queue avant d’obtenir ce que l’on voulait des invités.Mais ce n’était pas tout! L’une des salles était mobilisée afin d’héberger l’exposition concernant Le bruit de la machine à écrire, œuvre produite par Hervé Loiselet et Benoît Blary. Un ouvrage qui traite de l’un des plus grands mystères de Cluny, et qui, on en est certain, saura plaire aux passionnés d’Histoire, et plus particulièrement de la Seconde Guerre Mondiale…

Shelton rencontre Céline Théraulaz à Cluny…

Comme vous en êtes rendu compte, cette année, au festival de la bande dessinée de Cluny, je n’ai des yeux que pour les livres pour la jeunesse ou presque. Au départ, ce n’était pas un parti pris déclaré, mais en fait c’est venu très vite… A cela deux raisons : d’une part à force de fréquenter les salons de la bande dessinée, il y a de nombreux auteurs que l’on a déjà croisés. D’autre part, étant grand-père – et cela je l’assume entièrement – il me faut toujours trouver quelques ouvrages à rapporter à mes petits lecteurs… C’était donc décidé, j’allais me consacrer aux auteurs pour la jeunesse, auteurs trop souvent oubliés…Pour ce qui est de leur présence au festival de Cluny, elle est attestée quasiment depuis la création et pour ma part, chaque fois que je suis venu, ils étaient bien là… C’est une excellente chose, soit dit en passant, car de nombreux festivaliers viennent en familles et sont heureux de trouver des auteurs pour tous les âges… pour tous les goûts aussi !Céline Théraulaz était donc ici à Cluny, a priori pour la première fois et je ne la connaissais pas du tout. Elle présentait plusieurs ouvrages, certains étaient des illustrés pour la jeunesse, d’autres des bandes dessinées pour les enfants, enfin, elle est même l’autrice d’une bédé pour les futurs parents… Quand on est pédagogue, quand on vulgarise, autant le faire pour tous les publics et utiliser sa propre expérience… Une jeune maman parle aux futures mamans… D’ailleurs, Céline Théraulaz me glisse qu’elle fait même dans l’illustration de livres scolaires !Si on veut être complet sur le travail de Céline Théraulaz, il faut dire que cette graphiste illustratrice travaille tous azimuts y compris pour la presse car elle collabore à « Charlotte aux fraises »… Oui, c’est un magazine féminin pour les jeunes filles, les très jeunes filles, de 4 à 8 ans, mais je sais qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre à lire régulièrement son mag… non mais !Quant à Céline, je peux même vous dire qu’elle n’hésite pas à illustrer sur un mug, à proposer au public de belles illustrations originales pour encadrer dans la chambre des enfants… Bref, elle est partout !Pour revenir à une de ses dernières créations, la série « Maman et moi », aux éditions Clair de Lune, une bande dessinée pour enfants écrite avec Marc Cantin, elle raconte les prochaines vacances de Chloé et de sa maman… Or, quand on parle de vacances aux enfants, surtout, bien sûr, de vacances chez les grands-parents… on ne peut que plonger dans le bonheur ! Pour les parents lecteurs, il y aura aussi un peu de nostalgie puisqu’il s’agira de la cabane de notre enfance…Voilà donc encore une belle rencontre avec une autrice bien sympathique. Merci !

Nota bene : mon correcteur d’orthographe a beau me souligner en rouge « autrice », je rappelle que ce mot existe bien et qu’il est même conseillé de l’utiliser. C’est en tous cas le souhait de l’Académie Française !

Shelton rencontre Marie-Pierre Emorine à Cluny…

Marie-Pierre Emorine est une illustratrice et graphique qui habite Charnay-les-Mâcon et c’est de façon naturelle qu’elle accepte depuis une dizaine d’année de venir participer au festival de la bande dessinée de Cluny, salon atypique qui unit dans une même passion la bédé et le livre jeunesse… Ainsi,  c’est la famille qui trouve des auteurs et des livres pour un bonheur sinon partagé, au moins simultané !Marie-Pierre Emorine présentait là son petit dernier, L’îlot de sable blanc, qui en fait était en avant première sur le festival… Un magnifique album qui traite du respect de la nature, de l’environnement, du soin à apporter à notre planète… Enfin, tout cela avec légèreté car il s’agit bien avant toute chose d’une belle histoire pour la jeunesse…Nous avons choisi pour une de nos petites-filles un ouvrage qui parle de nature différemment car il est question là de Fées ! « Les fées de la nature »… Il y a les fées de la nuit, celle qui accompagne l’enfant au pays des rêves mais il y a aussi celle qui est au large du Pays Basque, celle qui est dans les sables profonds et chauds, les fées des arbres et celles des fleurs… et il y a même la fée des tempêtes !Oui, si on prend bien le temps de regarder la nature on ne peut que constater qu’elle est protégée, animée, mis en valeur par une multitude de fées bien sympathiques… Mais, nous, prenons-nous bien soin de ces fées ? Faudrait-il encore prendre le temps de les découvrir, de les regarder… Cet ouvrage pourrait bien être là pour nous conseiller d’ouvrir les yeux…

Durant de nombreuses années, j’ai appris à mes enfants à ne pas écraser les korrigans jouant dans la lande bretonne… et à force de regarder dans l’herbe en se penchant, ils les ont bien vus et ne les écrasent pas…

Les illustrations de Marie-Pierre Emorine sont de grande qualité et peuvent être admirées aussi bien par les petits que par les grands. Un peu comme si les livres et la nature étaient pour tous… d’ailleurs, il me semble que l’on devrait parler de livres illustrés, tout simplement, et pas de livre jeunesse… ce dernier terme est trop réducteur… Comme si un adulte n’avait pas le droit de s’offrir un bel album pour découvrir les fées de la nature… Au non de quoi, je vous le demande ?

Marie-Pierre Emorine a déjà illustré une cinquantaine d’ouvrages et on trouve sans trop de problème une bonne moitié en librairie, quitte à commander. « Les Fées de la nature » est publié chez Ecce, « L’îlot de sable blanc » chez Mazurka…

Donc bonne lecture à tous !!!