Pour cette dernière journée à Angoulême, pluvieuse mais non moins heureuse, l’équipe TAIS continue ses innombrables rencontres au sein d’une foule de plus en plus importante.
Une rencontre riche et inattendue pour Romane et Anaïs qui ont interviewé Chloé Cruchaudet. Cette auteure, à l’origine de la BD Mauvais genre, une adaptation de l’histoire vraie de Fabrice Virgili et Danièle Voldman, les a confortées dans leur première impression. Elles ont, toutes les trois, également parlé de la future adaptation filmée de cette histoire, et nos deux journalistes en herbe sont désormais très impatientes de voir ce qu’elle peut rendre d’après un point de vue masculin.

Anaïs a aussi fait la rencontre de Nancy Peña, accompagnée d’Anna : un échange agréable qu’elles auraient souhaité prolonger, au court duquel elles ont pu aborder les sorties BD récentes mais aussi celles à venir de l’auteure : Madame, qui raconte l’histoire de son chat, Médée ou encore le dernier tome du Chat kimono.

Du côté de chez Marie, c’est la BD Ekho et son dessinateur Alessandro Barbucci qui étaient à l’honneur. Elle aurait dû également rencontrer, avec Paulin, Marion Duclos, mais elle n’a finalement et malheureusement pas pu leur accorder d’interview.

Sébastien aussi a dû essuyer une petite déception : son rendez-vous avec Ronan Toulhouat a été reporté à demain.
En revanche lui et Lauren ont été très satisfaits de leurs échanges avec le scénariste d’une part et le dessinateur d’autre part, du tome 9 de la série Elfes : Corbeyran et Lemercier. Lauren a d’autant plus été touchée par l’intérêt qu’a pu porter Lemercier à leur propre cursus : il a en effet un parcours universitaire relativement identique aux leurs.

La rencontre de Sébastien et Michel avec Louise Joor, auteure de Neska du clan du lierre, l’aura marqué, notamment du fait de la gentillesse de son interlocutrice, mais aussi par sa confidence sur la naissance de la BD : l’idée vient d’un souvenir d’enfance où, petite, Louise Joor s’amusait à empiler les escargots sur un vieux tronc, les réunissant tous au même endroit par temps de pluie.
Tôt le matin, Florian et Michel se sont retrouvés avec un Fred Duval en plein réveil… ou presque ! C’était le Jour J pour cette rencontre et l’occasion d’ouvrir la dernière parution de Jour J, La république des esclaves. Ils ont pu aborder tous les aspects de la création de cette série et son avenir sans oublier le plus important, le lectorat ! .
Avec Leslie Plée, ce fut l’occasion, entre autres, de réfléchir à la place des auteures dans l’univers trop masculin de la bande dessinée.

En ce qui concerne Maxime, c’est accompagné d’Yves qu’il a pu rencontrer Patrick Baud. Ce dernier a en effet collaboré avec Davy Mourier sur le tome 2 d’Axolot, une BD qui tend à répertorier de nombreuses curiosités et découvertes. Patrick Baud a été durant cette interview fidèle à l’image qu’il donne dans ses vidéos Youtube : cool, bavard et fascinant !

Maxime a également participé, avec Michel, à l’interview de Lupano, en tant que caméraman. Michel de son côté a rencontré de nombreux auteurs et dessinateurs : Turf, pour le Voyage improbable, Cati Baur pour le 3ème tome des Quatre Sœurs, Fabrice Parme, pour Astrid Bromure, mais aussi Emmanuel Moynot, pour le Suite française. Ce dernier l’a particulièrement marqué de par son travail hyper engagé, de très grande qualité et sa maturité hors normes.

L’équipe TAIS a aussi continué ses visites d’expositions et de conférences : Yves et Maxime sont en effet allés voir l’exposition FOFF, tout à fait originale mais surtout complètement décalée.
De leur côté Jérémie et Sarah ont assisté, après l’interview de Benoît Lanciot responsable du partenariat entre la SNCF et le polar, aux diverses activités que proposait le stand SNCF. Ils ont notamment pu remporter, à l’occasion d’un concours, une séance de dédicace et d’échanges avec Bastien Vivès et Jason Latour.

Une journée encore vive en émotions s’annonce encore pour demain entre les dernières interviews et le retour.
Mais ce n’est qu’une vingtaine d’années plus tard, pour le 150ème anniversaire d’Alice qu’il s’y attèle vraiment et réalise en 6 mois un ouvrage de plus de 200 pages alternant illustrations à l’encre de chine et Posca, et illustrations à la gouache. Par sa grande maitrise de ce dernier medium, il confère à ses œuvres une esthétique onirique, à la lumière et profondeur saisissante de réalisme, immergeant immédiatement le lecteur dans ce monde merveilleux. Afin de s’approcher au mieux de la perception d’Alice dont la taille varie constamment, métaphore du passage de l’adolescence à l’âge adulte, Benjamin utilise divers procédés graphiques et éditoriaux. Tout d’abord la peinture à l’huile lui permet de jouer habillement avec les plans, lorsqu’Alice est de petite taille, les premiers plans sont flous, tandis que quand elle est de taille imposante la composition des pages prend le relais grâce à des doubles pages, et pages dépliantes étriquant quand même Alice pour donner cette sensation d’immensité.
C’est pourquoi dans un souci d’être au plus proche du « Alice » de Lewis, il à décider de travailler sur les textes de Henri Parisot, traducteur qui se pencha de longue années sur une traduction française la plus proche possible de l’original, les multiples jeux de langages n’ayant pas toujours leur équivalent.
Accompagnés d’Anaïs, ils ont ensuite arpenté Angoulême à la recherche d’expositions et ont ainsi pu admirer celle consacrée à la risographie, mais aussi découvrir le coin Jeunes Talents, très intéressant avec ses ateliers de sérigraphie participatifs. En revanche, l’exposition « Les Mutants », plus dirigé vers un public d’adolescents, a déçu les journalistes en herbe.
Après avoir interviewé hier Hub, l’auteur d’ « Okko », il a pu compléter son enquête avec un échange post-interview très intéressant avec Emmanuel Michalak, storyboarder de la série.
Aujourd’hui se tenait également une conférence sur les reprises de bandes dessinées : « prolonger les mythes », à laquelle ont pu assister Paulin et Yves. Ils ont pu y faire de riches rencontres, comme l’auteur et le dessinateur de la reprise d’«Alix» et le duo équivalent pour la BD «Corto Maltese» (interview un peu compliquée, à cause de l’accent espagnol des deux interlocuteurs), suivi d’un entretien privé avec Marc Jailloux pour sa reprise d’Alix, qui leur a parlé de sa vision moderne du graphisme.
Lauren et Marie, quant à elles, ont pu goûter aux joies des files d’attente, mais ont réussis à obtenir de belles dédicaces des trois dessinateurs de la série « Lastman », présents à l’occasion de la sortie du tome 8 de la bande dessinée et de sa série animée.

















L’exposition est intéressante car elle permet d’entrer complètement dans l’univers de la BD grâce à un décor omniprésent et de nombreuses activités interactives. Vous pouvez en effet intégrer le clan de votre choix dès l’entrée, avec un tatouage éphémère, puis vous lancer dans l’aventure LastMan.
A l’occasion du 43ème festival d’Angoulême, ils nous ont présenté le tome 4 des « Maîtres Inquisiteurs », ainsi que leur nouvelle édition limitée du One Shot 3 de « Nains », imprimé en noir et blanc pour mieux apprécier le dessin à l’état brut. Le dessinateur était surpris et très fier de voir le résultat final. En effet, un album comme celui-ci demande 9 à 10 mois de recherches et de travail. De plus, le dessinateur utilise une technique plutôt traditionnelle : il réalise le story-board au crayon puis un encrage manuel, et termine la colorisation sur ordinateur. Pour la série des « Maîtres Inquisiteurs », Deplano recherche une discipline et une justesse dans ses illustrations. Beaucoup d’échanges s’effectuent entre les deux collaborateurs, qui sont réactifs aux conseils et envies de chacun.
Lorsqu’il écrit ses scénarios, Jarry cherche à synthétiser, reprendre et reconstruire les mondes et personnages fantastiques connus de tous, pour raconter de nouvelles aventures, tout en conservant les codes emblématiques de ces univers. D’abord inspiré d’univers fantastiques comme celui de Tolkien, le scénariste s’est ensuite intéressé aux traités de navigation, d’archéologie et de spiritualité, c’est pourquoi il souhaitait un univers riche et ancré dans la réalité pour ses intrigues.
La collaboration entre les deux associés devenus amis était une évidence, car ils ont les mêmes centres d’intérêts et influences depuis l’enfance, et cela se prouve car ils en sont déjà à leur troisième projet commun, et on espère qu’ils continueront ainsi, pour notre plus grand plaisir !
Cette exposition cataloguait tous les écrivains, romanciers, illustrateurs, poètes et artistes qui ont influencé ou rencontré Pratt au cours de sa vie ; l’œuvre entière du célèbre illustrateur était évidemment aussi bien présente, avec plus de 120 dessins originaux à l’aquarelle ou encre de Chine tirés de ces diverses œuvres, ainsi que des magazines et projets datant de ces tout débuts jusqu’à la fin de sa vie.
La combinaison des illustrations recouvrant les murs ainsi que les citations des artistes qui ont influencé Pratt donnait une tonalité très personnelle à l’exposition, on avait l’impression de sentir le cheminement de la pensée et les inspirations de l’artiste. Des poètes comme Arthur Rimbaud, Robert-Louis Stevenson ont énormément inspiré Hugo Pratt. La poésie constituait sa principale inspiration, il trouvait dans les poèmes les images et les clés amorçant ses travaux. Dans les romanciers et écrivains qui l’ont vraiment marqué on peut retrouver les grands classiques comme Jack London ou Shakespeare.
Une grande partie de l’exposition est consacrée au héros emblématique qui a fait connaitre Pratt, le marin aventurier solitaire qu’on ne présente plus : Corto Maltese. On en apprend plus sur les idéaux et les valeurs qui ont donné naissance à ce personnage (le tout bien accompagné de dizaines de planches et croquis originaux).La fin de l’exposition est consacrée à l’évolution et à la reprise de Corto Maltese après la mort de son créateur. Pratt trouvait naturel que Corto continue à vivre après lui, c’est le défi que se sont imposé les deux auteurs Canales et Pellejero avec les nouvelles aventures au Canada de Corto Maltese. On trouve dans l’exposition des planches originales de cet ouvrage, le mythe est entre de bonnes mains.
La deuxième exposition que nous avons visité aujourd’hui se tenait à l’hôtel Simon, c’était une rétrospective sur les travaux d’illustration, d’édition et de graphisme de Jean-Christophe Menu. Nous avons pu y voir plus de 30 ans de travail, allant de ses débuts jusqu’à des travaux très actuels. L’artiste était présent en personne et nous a fait visiter son exposition en commentant tous ces travaux, il nous a offert une vision très claire de son univers.
Il a conçu une scénographie amusante et collant parfaitement à ses travaux pour l’exposition, des petits cartons rouges étaient répartis dans l’exposition et contenaient des anecdotes, des citations, des ressentis ainsi que des petites illustrations de l’auteur.



