Sarah, étudiante ivoirienne, profite de Quai des bulles pour aller à la rencontre de l’Afrique…
Et si on allait voir en Afrique ?
[Bon, il faut que je vous dise que la discussion fut délicate entre nous tous, l’équipe de Saint-Malo. Il faut dire, que moi, Sarah, Ivoirienne, j’avais écrit initialement « si on allait voir de l’autre côté de l’Océan ». Mais pour le reste de l’équipe, l’Afrique était de l’autre côté de la mer Méditerranée. J’entends bien, mais moi, Ivoirienne, je ne vis pas au bord de la mer Méditerranée, je suis sur les rivages de l’Atlantique. J’ai donc le sentiment de vivre de l’autre côté de l’Océan par rapport à mes amis français… Bon, ce n’est qu’une discussion qui montre bien que ces éléments-là sont à prendre avec précaution car très relatifs… C’est comme le disait mon professeur de physique, une question de référentiel…]
Donc, allons en Afrique pour rencontrer des auteurs BD que l’on ne connait pas assez et qui, pourtant, existent bien !
Pendant très longtemps les auteurs de bandes dessinées africains ont été très souvent ignorés. C’est sur le Quai des bulles à Saint-Malo, au tout début du festival qu’un stand attira particulièrement mon attention. Je m’approchais timidement, j’étais pour le moins étonnée » .Je scrutais les BD, sur les couvertures, des titres au lexique familier…
Sur ce stand, deux auteurs africains. A leurs accents prononcés aux couleurs tropicales, j’ai compris tout de suite qu’ils venaient de mon continent – ou, si vous acceptez mes explications, de l’autre côté de l’Océan. Je regardais les auteurs qui se prenaient au jeu des dédicaces, des dessins magnifiques d’ailleurs, qui m’attiraient beaucoup…
Koutawa Hamed Prislay (signature KHP sur ses albums), l’un des auteurs, est originaire du Congo Brazzaville où il naquit en 1979. Issu d’une formation artistique (peinture), il réalise dès 1998 une chronique sur la guerre du Congo sous le titre » Descente aux enfers « . En 2007 il se fait remarquer lors d’un événement organisé par le centre culturel français de Pointe-Noire. En 2012 il commence son aventure en bulles…
Aujourd’hui il nous présente sa dernière BD « Les dessous de Pointe Noire » dont il est aussi illustrateur. Il raconte une histoire tragique car il nous plonge au cœur du problème de la prostitution juvénile, fait – malheureusement – très répandu en Afrique. Et ce n’est qu’armé de son seul stylobille qu’il réalise des planches au réalisme impressionnant. Généralement, il dessine sur du papier recyclé… Son doigté est juste magnifique et je l’aurais bien observé plus longtemps sans bouger…
« Mamie Denis, évadée de la maison de retraite ». Ce titre vous intrigue ?
Sur la couverture de cette BD se tient une mamie à l’allure belliqueuse qui tient un cigare. Et ce titre !!! C’est l’œuvre du deuxième auteur que nous avons rencontré Adjim Dannghar. Cet auteur d’origine tchadienne installé depuis un moment en France nous propulse dans une histoire comique. Une mamie acariâtre, des voisins africains, les services sociaux et une pointe de racisme, voici quelques indices qui illustrent cette BD. Accompagné d’un autre auteur, Adjim se sert de l’actualité des migrations africaines en France pour nous raconter l’histoire de cette canaille de mamie. Il illustre parfaitement ses caricatures à travers son trait léger et avec de belles couleurs.
Adjim a aussi plusieurs cordes à son arc, il est membre du collectif L’Afrique dessinée ! Alors si vous ne souhaitez pas subir les représailles de mamie Denis, courez vite lire son histoire…
Bien sûr, on ne résume pas la bande dessinée africaine avec deux petites rencontres, deux auteurs perdus dans un océan franco-belge… mais, je voulais quand même dire, haut et fort, qu’il existait bien une bande dessinée africaine qui est à découvrir !
C’est par beau temps sur la Manche – si, cela existe bien ! – et sur le Quai des bulles de Saint-Malo que nous avons eu le plaisir de rencontrer l’autrice de la bande dessinée “Moi en double”. Elle était accompagnée d’Audrey Lainé, la dessinatrice de cet album.

Suheb Zako, dessinateur de cette BD a commencé par nous raconter son parcours avant de réaliser ce projet. Avant de se lancer en tant que dessinateur, il travaillait dans l’animation. Bien que la BD ait toujours été un rêve d’enfant, il a d’abord refusé de dessiner lorsque l’opportunité s’est présentée, par manque d’expérience de ce milieu. Mais à force d’encouragements, il finit par accepter ce défi qu’il ne regrette pas et qu’il souhaite même renouveler.
J’entame mon deuxième jour au Festival Quai Des Bulles de Saint-Malo en tant que journaliste et j’ai alors le plaisir de rencontrer Geoffroy Monde, scénariste et dessinateur de la bande dessinée “Poussière”.
Samedi, lors de Quai des bulles 2018 de Saint-Malo, j’ai eu l’occasion de recevoir le dessinateur Sébastien Grenier, pour une interview à propos de la bande dessinée La Cathédrale des Abymes. Soyons très clairs dès le départ, ce n’était pas une bande dessinée que j’avais choisie dès le départ et Michel m’a un peu poussé pour je la lise, que j’entre dans cet univers qui au premier coup d’œil n’avait pas retenu mon attention… Pourtant…
Durant le festival du Quai des Bulles2018, j’ai eu l’occasion d’interviewer l’un des dessinateurs de la BD Brocéliande, Paul Frichet. Je ne connaissais pas cette série avant de préparer ce reportage et je n’ai lu qu’un seul tome, le quatre, Le tombeau des géants. Mais cela n’a pas d’importance car chaque tome peut se lire indépendamment et chaque histoire est écrite par un scénariste et mise en dessin par un dessinateur qui font équipe pour un seul tome…
Pour réaliser les dessins de Brocéliande, il utilise une tablette graphique ce qui lui permet de dessiner directement sur l’écran. Le scénariste lui fournit le scénario page par page pour qu’ils puissent travailler le story-board ensemble en décidant de l’organisation des planches, ce qui doit être dessiné jusqu’à arriver à un plan final. Son sens du détail dans les dessins lui est venu suite à la réalisation de la bande dessinée Inlandsis, bien qu’il soit tenté de revenir à un type de dessin moins détaillé.
J’avoue ma perplexité face aux sorties des nouveautés en bandes dessinées depuis quelques mois… Les nouveautés sont très nombreuses, parfois de grande qualité et je me demande comment les auteurs vont bien pouvoir tirer leur épingle du jeu… Et je ne parle pas des jeunes auteurs qui doivent batailler avec autant de concurrence !
Tous les jours ou presque, je découvre des albums, des séries, des auteurs que j’aurais bien envie de défendre immédiatement… et dans le même temps, des séries prennent fin mais nous ont tenu en haleine durant de longues années comme Les pirates de Barataria, Le chant des Stryges, Sasmira pour n’en citer que quelques unes…
Le centenaire de la fin de la Grande guerre a poussé des éditeurs dans des albums, des séries ou des coups éditoriaux – que je peux comprendre – mais qui parfois ont donné naissance à de véritables œuvres de qualité comme la série 14-18 de Corbeyran et Le Roux que j’apprécie beaucoup…
Alors, comment garder la tête froide, comment privilégier la qualité, l’émotion et le bonheur de lire dans cette affluence d’albums ? C’est difficile, angoissant presque, et c’est avec beaucoup de prudence que j’avance et continue de vous inviter à la lecture de la bande dessinée… Je tente de prendre du recul, de relire avant d’écrire ou enregistrer mes chroniques et je vous présente mes excuses par anticipation si un travail de qualité m’a échappé. Je ne réclame pas l’indulgence mais la compréhension… Trop, c’est trop !
J’espère, malgré tout, que vous trouverez chez moi quelques belles idées de lectures, que vous aurez envie d’aller à la rencontre d’auteurs que j’aime bien comme Zelba le 10 novembre à Chalon-sur-Saône… Et si vous trouviez un petit trésor inconnu, une histoire dont je n’aurais jamais parlé et qui m’aurait échappé, dites-le moi car j’adore découvrir et je n’ai aucune honte à le faire même quelques mois ou années après la sortie en librairie… La qualité n’est pas liée au marché, au commerce et à la présence en librairie !
La série Brocéliande – déjà 6 albums parus sur 7 annoncés – est une série qui met à l’honneur la fameuse forêt de Brocéliande, le Petit Peuple si cher à Pierre Dubois et les légendes de Bretagne… Le concept est assez simple, les albums sont indépendants et chacun raconte un conte se déroulant dans un lieu de Brocéliande, un lieu magique car dans cette forêt, tout est magique, enchanté et imprévisible, bien sûr !

La bande dessinée est souvent trompeuse, du moins, elle peut présenter quelques pièges pour celui qui regarde d’un œil, très vite, trop vite… Parfois, on est en présence d’un graphisme rugueux, agressif, violent même, mais qui raconte une histoire assez calme tandis qu’un graphisme doux, poétique et coloré peut renfermer l’histoire la plus sombre, la plus noire, la plus tragique… C’est ainsi que l’on a pu dire très longtemps que la bédé était faite pour les enfants car pleine de beaux dessins en couleurs…
Quand on prépare le festival Quai des bulles avec un professeur dans une salle à Chalon-sur-Saône, on n’imagine pas encore ce qui va nous arriver… Quand le premier jour du festival, on se retrouve dans la salle de presse, qu’il est 14h30, que notre premier interviewé va arriver dans trente minutes, le stress commence à m’envahir… Je me donne un peu de contenance, je scrute attentivement ma feuille de notes, je repense encore à cet ouvrage dessiné par Glen Chapron, je me remets les idées en place, tant bien que mal, afin de préparer au mieux cette entrevue… Je ne peux plus reculer, il faut y aller…
Nous parlons ensuite de sa dernière collaboration. Une histoire corse est le premier projet auquel il participe en collaboration avec Dodo. Il rencontre cette autrice un peu par hasard au cours d’un festival. S’en suit une collaboration autour d’une histoire très particulière, inspirée de fait réels mais pétri de culture corse. Une histoire corse, c’est l’histoire d’une jeune femme d’origine corse qui est en vacances dans sa famille sur l’île de beauté. Cette jeune femme fait la rencontre d’un homme qui se révèle être son frère caché. S’ensuivent les récits d’une profonde histoire de famille avec secrets et ambiance lourde de sens.