La fête de la musique est une fête de l’esprit… Non ?

En arpentant les rues de Chalon lors de la fête de la musique quelques phrases remontaient en moi…

« La musique souvent me prend comme une mer ! »  Charles Baudelaire

« La musique est libératrice, elle libère de la solitude et de l’enfermement, elle ouvre dans le corps des portes par où l’âme peut sortir pour fraterniser. »   Milan Kundera

« Le son pénètre directement notre corps. Ce que l’oreille peut accomplir à l’intérieur de notre cerveau, à l’intérieur de nos vies, rien d’autre ne peut le faire. »  Yehudi Menuhin

« L’éducation musicale n’est pas l’éducation du musicien, mais – avant tout – celle de l’humain. » Soukhomlinsky

« La musique donne une âme à nos cœur et des ailes à la pensée. »  Platon

« La musique folklorique, c’est la plus belle manière de faire savoir aux jeunes d’où ils viennent et où ils vivent. C’est une musique de participation, qu’ont chantée et dansée nos aïeux, c’est l’art du peuple, et non celui des vendeurs. »  Monique Désy Proulx

« La musique chasse la haine chez ceux qui sont sans amour. Elle donne la paix à ceux qui sont sans repos, elle console ceux qui pleurent. »   Pablo Casals

Vive la fête de la musique !

Axelle vous invite à découvrir la Citadelle de Besançon… Un prétexte pour ouvrir les yeux sur la biodiversité !

Symbole de la ville de Besançon et réputée imprenable, la Citadelle de Vauban accueille de nos jours un patrimoine culturelle important. Trois musées sont à l’honneur à l’intérieur ; le musée de la Résistance, le musée Comtois, et celui qui émerveille petits et grands, le Museum d’histoire naturelle. Normalement, un Museum ne présente pas de collection vivante mais c’est là la particularité de Besançon, ici, les collections sont vivantes et c’est pour les découvrir que nous nous sommes rendus à la Citadelle.

Il est très important de souligner la spécificité de cet espace animalier de Besançon. Ici, nous ne sommes pas dans un zoo qui exposerait le plus d’animaux possible. Les scientifiques qui gèrent cet espace prennent en compte, avec une particulière attention, la condition de l’animal (quelque ce soit son espèce) et à la biodiversité (diversité naturelle des êtres vivants et des écosystèmes). Les scientifiques cherchent à comprendre et faire comprendre les grands équilibres de la nature…

Un point très important nous a bien été expliqué par le directeur de l’Insectarium. Chaque animal ou insecte a un impact sur territoire où il est implanté. Il est important de rappeler ce fait car bien souvent, en tant qu’être humain, nous ne nous en rendons pas compte. Au sein de l’Insectarium, différentes espèces sont donc reproduites, tout en faisant attention à leur besoin. Il en est évidemment de même pour les autres espèces animales qui résident au sein du Museum.

Il attire aussi notre attention sur le fait que lorsque la durée de vie des animaux présentés au cœur de l’Insectarium est de deux mois, le soin porté à la reproduction est essentiel. Il nous fait rentrer dans une salle de reproduction où nous pouvons découvrir comment chaque espèce est suivie, analysée, accompagnée pour que le public puisse découvrir des animaux vivants dans un milieu très proche de la nature… Fascinant !

Chacun des résidents du parc habite un enclos où est reproduit son habitat naturel assez méticuleusement. Un point qu’il est assez rare de voir dans des zoos où généralement, les espaces sont soit trop petit soit mal adapté. Avoir l’appellation de parc animalier est donc assez difficile. En plus de permettre à petits et grands de découvrir certaines espèces, souvent menacées, tout au long du parcours on peut retrouver de nombreuses explications sur les différentes races. Il ne fait jamais de mal de s’instruire tout en s’amusant un peu.

Vous ne serez pas à l’abri, lors de votre visite de la Citadelle, de quelques émotions violentes, en fonction, bien sûr, de vos phobies et passions car vous verrez des rats en pleine activité, des araignées paisibles et des batraciens de toutes les couleurs, des tigres que l’on aimerait serrer dans les bras comme de bons gros matous et des lionceaux jouant comme des enfants dans un bas à sable…

Il n’est donc pas faux d’affirmer, que maintenant, c’est la biodiversité qui est reine à la Citadelle de Besançon, et que les animaux en sont les occupants. Un modèle qui pourrait inspirer d’autres responsables de lieux animaliers… pour le bien des animaux, pour informer le public, pour aider les scientifiques à comprendre cette diversité du vivant qui semble en grand danger…

Nantes avec Gary, Duras, Arendt et Veneziano !

Nantes a représenté pour moi une année de formation en alternance, où chaque passage en institut a été marqué par une identité assez forte, presque une aventure en elle-même, dans l’attente du futur stage. Mes fréquents allers-retours en train m’ont donné l’occasion de lire ; aussi en ai-je profité pour connaître des auteurs dont je n’avais pas encore parcouru les œuvres. Ainsi ai-je découvert, en même temps que la ville de Nantes, Romain Gary, Marguerite Duras et Hannah Arendt.

J’avais déjà lu La Vie devant soi, d’Emile Ajar – Romain Gary, et étais déjà passé en Loire-Atlantique, via la Baule-les-Pins. Cette ville agréable, douce, accueillante et pratique, malgré sa bien trop grande humidité à mon goût, m’a invité à la recherche tant d’exotisme que de réflexion, comme de la lutte contre mes propres clichés. M’habituant au climat océanique sur la longue durée, il était également temps d’appréhender les livres de Marguerite Duras, envers qui j’avais des a priori, en raison de ce que je percevais, de son vivant, comme un excès d’orgueil. Ayant adoré La Vie devant soi, je me sentais devoir persévérer. Quant à Hannah Arendt, la lecture de La Crise de la culture m’avait intrigué par son vif intérêt et l’exigence intellectuelle de cette série d’essais, pour le moins ardus : aussi ne voulais-je pas en rester là au sujet de cette auteure.

C’est ainsi que ces trois grands passages à Nantes pendant cette année ont été accompagnés de La Promesse de l’aube, Les Racines du ciel, de Romain Gary, Hiroshima mon amour, L’Amant, Un barrage contre le Pacifique, de Marguerite Duras, et les trois tomes thématiques des Origines du totalitarisme, de Hannah Arendt, Sur l’Antisémitisme, L’Impérialisme et Le Système totalitaire.

Ayant à m’interroger sur les valeurs de notre chère République, la plupart de ces lectures, à des degrés divers et selon leur nature respective, m’ont amené à me pencher sur le colonialisme français, travers plus que fâcheux pour un pays voulant incarner l’exemplarité humaniste. Des motifs, ici exposés, de ces lectures, il sera compris que cette combinaison tient en partie du hasard, mais il a agencé les choses de manière assez construite. L’instinct me guiderait donc de manière utile et enrichissante, de temps à autre. Comme quoi, il ne faut donc jamais désespérer.

Or, Nantes, la plaisante et douce ville humide, colonialiste, bien que moins négrière que Bordeaux, puis grande résistante, a donc servi de vecteur, voire de cadre à ces évasions vers l’Afrique noire francophone, le Vietnam, les dérives autoritaires du continent européen.  

Non côtière mais revendiquant son idée atlantique, Nantes est bercée par la Loire en son sud, au milieu de laquelle réside l’île Beaulieu, et par l’Erdre, rivière qui naît en centre-ville et qui va vers le nord de la ville. En son centre, la très verte et romantique île de Versailles figure en son milieu, près des institutions administratives, la Préfecture et le Conseil général, devenu « départemental ». Le cœur économique de la ville est situé à l’extrême-sud. Le nord est très résidentiel et paisible. Traditionnellement de droite, la première circonscription législatives est devenue écologiste en juin 2007, visiblement par attachement à un cadre de vie, entre Erdre et hippodrome.

Fort calme, très jolie, possédant son charme, mais sans excès, et l’humidité aidant, ces caractéristiques ont probablement contribué, implicitement, à une recherche d’exotisme. L’appréciant certainement, je n’éprouve pour elle aucune passion. Ma volonté d’approfondir mes connaissances littéraires m’ont mené vers les auteurs et œuvres susvisées.

L’amour, la nature et le pouvoir colonial en Afrique et en Indochine, les dérives du pouvoir, sous ses formes diverses, le respect des minorités, de la différence raciale, le reconnaissance de l’accès à la citoyenneté ont représenté des thèmes de divertissement et de réflexion. Leurs divers supports ont pris la forme de l’humour et de la lucidité caustique de Romain Gary, la sensualité, l’épure formelle et l’inspiration inégale de Marguerite Duras, l’exigence et la rigueur de Hannah Arendt dans la recherche d’analyse des manifestations du mal, par celle qui se définit comme une théoricienne du politique, davantage que comme une philosophe.

Les romans, souvent autobiographiques et en partie fictifs, des deux premiers, les essais politico-philosophiques de cette dernières ont donc servi à découvrir et à réfléchir ces thèmes récurrents, l’amour, la nature, le pouvoir dans les colonies françaises, la dérive du pouvoir. Et ces sujets sont presque devenus des synonymes de mon passage récurrent dans cette aimable ville humide, toute satisfaite de sa douceur de vivre.

La Douane de mer à Venise : à la rencontre du Juif errant, avec Jean d’Ormesson et Veneziano

Le Juif d’Arcadie, condamné à l’immortalité, traîne ses guêtres aux alentours de la Douane de mer, à Venise. C’est ce que prétend M. Jean d’Ormesson, de l’Académie française, dans son roman du même nom, La Douane de mer, donc.

Intrigué depuis longtemps par cette ville, ce qui me vaut de choisir le pseudonyme de Veneziano pour apparaître sur ce site, il ne m’en faut pas tant pour me lancer dans une investigation. Ayant découvert le siège de la République Sérénissime adolescent, en avril 1992, j’y retourne à plusieurs reprises, en raison des nombreuses visites culturelles qu’elle offre, des paysages à couper le souffle qui la jalonnent, en raison de son caractère quasi-inchangé depuis les XVIIème et XVIIIème siècles, également du calme qui s’en dégage, dans les quartiers à l’écart de la meute continuelle des touristes qui se concentrent à San Marco et le long du Rialto.

C’est peu après ma première visite que j’emprunte le livre de M. d’Ormesson, négligemment laissé sur une table par ma grand-mère. Le geste ne devait probablement pas être si anodin. Elle l’avait terminé il y a peu ; aussi semblait-il fort servir de communication différée entre nous, de source d’imaginations communes.

La Douane de mer, justement, entre l’église de la Salute et le long quai des Zattere, en face de l’île de la Giudecca, figure parmi ces lieux aussi paisibles que sublimes, où je peux rester béat et serein, de longs moments. A l’aube, avant le petit-déjeuner, et au crépuscule, à cet endroit, j’avoisine l’état d’extase. Quitte à être condamné à l’immortalité, pourquoi ne pas aménager sa peine en la subissant dans un endroit pareil ?

En avril 1998, j’y retourne, en lisant A la recherche du temps perdu, de Marcel Proust, avant d’atteindre l’opus final, Le Temps retrouvé, comme si tout se tenait. En février 2008, j’accompagne ma visite de L’Etat schizo, de Mme Martine Lombard, relatif aux hypocrisies des politiques français face à leurs responsabilités au sein des institutions de l’Union européenne. Cette lecture est suivie de celle de Corto Maltese : une ballade en mer salée, aventure par M. Hugo Pratt où son héros arpente les archipels du Pacifique. Ce livre a été acheté à la librairie française, tout au nord de la ville, vers l’Eglise Santi Giovanni e Paolo. En juillet 2013, j’y feuillette Fugues, recueil d’articles de M. Philippe Sollers, également grand admirateur de Venise. En juin 2014, outre plusieurs ouvrages consacrés aux musées locaux, j’y découvre un extrait de l’autobiographie de Casanova, acheté au Palais Querini, fort beau, près de l’Eglise Santa Maria Formosa.

Ce parcours irrégulier et ces lectures éclectiques contribuent-ils à me rapprocher du Juif errant ? M. d’Ormesson m’a-t-il donné suffisamment d’indices pour aller à sa rencontre ?

Son esprit semble y figurer partout. La longue conversation, d’un niveau culturel soutenu, ressemble à un témoignage de la charge historique, de l’imposante beauté du décor, malgré les façades quelque peu ternies et passages à restaurer qui émaillent le quartier du Dorsoduro (dos dur, en italien), au sud de Venise. Ce Juif éternel connaît tant de choses en deux mille ans d’existence, a tout vu et entendu, un peu à l’instar de cette ville ; aussi est-ce en hypermnésique, témoin et porteur des moindres détails de l’histoire de l’humanité qu’il en relate une part à l’académicien.

S’il choisit ce lieu, ce n’est pas par hasard, car, plus au calme que Jérusalem, Venise est porteuse d’une grande histoire qui s’est figée, tel un vestige menacé mais tenace, un peu à son image. S’il s’installe prêt de la Douane de mer, ce décision n’a rien d’innocent : il fait face à l’île de la Giudecca, qui a pu servir de déversoir aux délinquants et aux Juifs. L’assimilation est de mauvais goût, mais en dit long sur les représentations sociologiques de l’époque. Aussi Venise a-t-elle inventé le Ghetto, le tout premier du genre se situant près de la gare, au nord de la ville. Getto signifie « je jette », le mot se prononce « djetto » ; or, les Ashkénazes, d’Europe centrale, l’énonçaient tel qu’il est transcrit aujourd’hui.

Il est donc logique de l’y trouver là. Mais l’ai-je vraiment croisé ? J’ai automatiquement croisé d’assez nombreuses personnes, dans les environs de la pointe de la Douane. Certains ont pu s’interroger sur ma présence, le long de ce quai des Zattere, de bon matin, à une heure où les touristes ne se hasardent pas. Aussi la plupart reste peu de temps sur ce qui ne reste qu’un lieu de passage, ce qui s’avère plutôt heureux pour apprécier avec autant plus de calme et de délectation cet endroit époustouflant. Sans doute paraît-il un tantinet solennel, mais sa beauté ne pas être déniée.

Des regards surpris se posent donc sur moi. Que puis-je chercher tous les matins, de si bonne heure, après ma douche et avant le petit-déjeuner ? Un peu de la beauté de la ville ? Oui, certes, mais pourquoi au même endroit et à ce moment-là ? Un peu de vigueur et de bonne humeur pour une journée chargée en visites et en longues marches ? Oui, assurément encore.

Mais je recherche avant tout des traces du passage de Ahasvérus, devenu Simon Fussgänger. Et, fatalement, j’ai croisé des visages récurrents, lors de ces visites matinales, de personnages à leur fenêtre, d’autres croisés de plain-pied, d’un certain nombre de chats qui viennent se caresser à mes chaussures. Ces épisodes, aussi curieux que répétés, pour devenir presque systématiques, ont inévitablement commencé par m’intriguer. A force de questionnements, j’ai fini par poser l’hypothèse qu’il s’agit d’émissaires bienveillants, chargés d’une mission de salutation indirecte.

Pour m’en assurer, j’y retournerai. Je tarderai sans doute à obtenir une réponse certaine. Mes futures visites, comme celles qui les précèdent, s’apprêtent à servir de madeleine de Proust, autant que de quête de ce personnage hors normes. Il me sert de clins d’œil à une série d’êtres chers, existants ou disparus.

(Comme je reviendrai probablement vers vous, et notamment pour évoquer Venise, je vous soumets ici les photos de ce lieu précis dont il est ici question, la Douane de mer.)

Lyon BD 2015, un grand évènement de la bande dessinée !!!

Dixième édition de la manifestation Lyon BD et force est de constater que cet évènement a tenu ses promesses. Pour moi, c’est un des rares grands festivals de bandes dessinées où l‘on peut trouver accessibles, du moins quand il n’y a pas trop de monde, des géants du neuvième art – et je pense en particulier à Baru qui était là samedi entouré d’un large public – et des débutants comme ces étudiants de l’école Emile Cohl dont on va attendre avec impatience les premiers albums…

Avec Axelle, ma brillante étudiante et stagiaire, nous avons arpenté les lieux de dédicaces, rencontré des auteurs connus et d’autres qui ne demandent qu’à le devenir, interviewé des auteurs heureux et fiers de montrer leur travail et même pris le temps de parler en anglais à un auteur néerlandais qui vient de sortir une petite merveille chez Casterman, Rembrandt…

Avant de revenir vous parler de tout cela, voici déjà quelques images pour vous mettre en appétit !

Premier instant : Fred Weytens et Yan Le Pon devant leur bébé (ou bédé, à vous de choisir), Gold of the dead, aux éditions Paquet.

Peu de temps après, Marie Avril, coloriste sur Gold of the dead, aux éditions Paquet, présente et dédicace son album Confidences à Allah, aux éditions Futuropolis.

Bel instant quand Baru, mon ami Lorrain, dessine sur son magnifique album Canicule, aux éditions Casterman

Quelle surprise, les éditions Warum son là avec, entre autres, Samuel Figuière et son album extraordinairement profond et humain L’esprit à la dérive. Comme quoi, les éditions Warum surprennent toujours…

La bande dessinée a toujours entretenu des liens étroits avec la peinture et Typex nous le rappelle, lui qui vient de loin pour faire revivre Rembrandt, aux éditions Casterman !

Enfin, petit moment de plaisir, je regarde Deloupy en plein travail de dédicace pour son album policier Lucia au Havre, aux éditions Jarjille, une magnifique histoire policière classique comme je les aime bien… Du franco-belge garanti !

C’est tout cela que vous avez manqué si vous n’étiez pas à Lyon ce week-end ! Donc, à l’année prochaine !!!