La dernière interview de ce festival d’Angoulême, juste avant de reprendre la route pour notre Bourgogne, a été avec l’équipe entière d’un album atypique, Irena. En effet, au fond du Chardon d’Écosse, charmant bar de la ville, nous avions rendez-vous avec Jean-David Morvan et Séverine Tréfouël, les deux scénaristes de l’album, et David Evrard, le dessinateur. Une très belle rencontre même si David, l’homme du dessin, n’a pas beaucoup fait entendre sa voix… par contre, il a dessiné en nous écoutant et le résultat fut à la hauteur de son silence : édifiant !
Pourquoi s’agit-il d’un album atypique ? Les auteurs ont décidé de raconter en trois albums, la vie – ou plus exactement une partie de la vie – d’Irena Sendlerowa. Cette femme a œuvré pendant quelques mois pour sortir des enfants du ghetto de Varsovie. Ce fut une résistante et en 1943 elle a été arrêtée, torturée et condamnée à mort. Elle n’a pas parlé et elle a été sauvée de l’exécution capitale in extremis… Elle est décédée à 98 ans, à Varsovie, en 2008…
Pour Séverine Tréfouël, il est très important de raconter cette vie exemplaire car nous avons besoin de ces exemples pour avoir du courage, agir, rester humain dans des périodes de crise et nous en vivons une, nous aussi… 
Jean-David Morvan voulait la bande dessinée et même une narration graphique comme celle de David Evrard car pour raconter tant d’horreurs et cruautés, pour montrer le destin tragique des enfants, il était inconcevable d’utiliser un style réaliste. C’eût été trop cruel, insoutenable, illisible… tandis qu’avec un style plus rond, plus « enfantin », le pire finit par passer et nous atteindre…
Certaines scènes ont été très difficiles à dessiner. Le ton juste a finalement été trouvé à chaque fois grâce au travail combiné de cette belle équipe. Espérons que ce récit – qui n’est pas un récit de plus sur la Shoah mais bien le récit du sauvetage d’enfants au cœur du ghetto de Varsovie par Irena – saura trouver son lectorat le plus large pour nous montrer que bien souvent le courage d’une seule personne peut stimuler celui des autres et produire ainsi des miracles !
J’eus la chance de le croiser lors de la conférence Glénat au cours de laquelle il reçut un album d’or, et j’ai pu prendre une rapide photo en sa compagnie. Mon empressement de l’interviewer le lendemain fut d’autant plus fort après cette furtive rencontre. J’étais prête !!!
C’est donc le cœur lourd que j’ai dû repartir, en espérant que tout cela ne soit que partie remise… Oui, Julien, je suis prête à t’interviewer pour la radio !!!
Le festival d’Angoulême, de sa préparation à ce grand reportage, fut, pour nous, l’occasion de découvrir des œuvres et de les lire, des artistes et de les rencontrer, des expositions et de les visiter… Mais, ce fut surtout une collection de moments de rencontre, de partage, d’écoute avec scénaristes, dessinateurs ou tout autre artiste du monde de la BD !
Malgré un petit souci nous privant de Chapuzet, coscénariste de la série avec Eric Corbeyran, nous avons pu poser quelques questions à Luc sur son travail de dessinateur, que cela soit sur Cognac ou même sur ses autres réalisations. Nous avons ainsi pu apprendre que Luc est un dessinateur passionné par le dessin à caractère réaliste et qu’il n’a pas peur d’avoir plusieurs projets différents en même temps. Autodidacte, il a su se créer une patte graphique grâce à ses différentes inspirations de jeunesses (Hergé, Pratt et Hermann), dont il a su se détacher aujourd’hui : il est lui-même !
Luc est un artiste attiré par les projets nécessitant un dessin pointu, réaliste et efficace. C’est bien ce que l’on peut constater dans ce polar Cognac ou très prochainement sur une œuvre basée sur l’aviation éditée par Glénat, œuvre pour laquelle il dit être totalement dans son domaine de création !
C’est à l’espace des rencontres internationales qu’a eu lieu la conférence de Reinhard Kleist, auteur allemand de bandes dessinées.
Philippe Valette auteur de la Bande dessinée George Clooney a sorti un tout nouveau livre déjanté nommé brillamment “Jean-Doux et la disquette molle”. Lecteur de ses premiers ouvrages, je me suis lancé dans la lecture de la nouveauté immédiatement…
J’ai eu la chance de le rencontrer et de l’interviewer samedi dernier à Angoulême ce qui m’a permis de découvrir l’homme qui se cachait derrière le masque de super-héros. La pression était bien-là mais ce fut agréable, j’ai pu découvrir ses influences, ses objectifs, comprendre tout son univers décalé.
Son nouveau livre parle d’une aventure en plein open space. La quête de la disquette peut faire directement penser à Indiana Jones et pour cause Philippe Valette s’inspire toujours des codes cinématographiques. Marquée par des réalisateurs comme Edgar Wright et James Gunn, la dynamique des propos, des plans et de la narration fonctionne à merveille.
Après une belle lecture, un très beau moment convivial et instructif !
[Lien vidéo autorisé par l’auteur Philippe Valette : https://www.youtube.com/embed/42Px3IsyadU ]
“Ce qui m’intéresse dans la bande dessinée, c’est de dessiner et mettre en scène des créatures qui m’ont toujours fait rêver”.
A cette occasion, l’auteur nous a parlé de sa relation avec le scénariste, de son amour pour le genre de la Fantaisie, de ses inspirations, provenant notamment de l’univers de Tolkien, et des motivations qui l’ont amené à dessiner. “Assez rapidement, je me suis dit que le dessin, c’était mon truc, je suis celui qui dessine [...], apparemment quand j’étais petit, il suffisait de me mettre dans un coin avec un papier et un crayon, et je barbouillais !”
Une fois l’interview terminée, Jérôme nous a offert du temps, bien considérable à Angoulême… Du temps pour dédicacer et mettre en scène certains de ses personnages de Wollodrïn, et du temps pour une discussion plus personnelle sur nos parcours et nos intentions futures en tant qu’étudiants. Il a même accepté de nous donner des conseils en dessin après avoir regardé quelques-unes de nos créations…

Après un premier trait de crayon professionnel à l’âge de 18 ans, une carrière riche en albums et récompenses, il s’est retrouvé avec Arleston à chercher un thème pour une belle série… C’est ainsi qu’est née Ekhö, sorte de fantaisie moderne ou presque…
Michel qui suit cette série depuis le début, enfin suivre est un bien grand mot car Sasmira, jusqu’à maintenant, a eu un rythme de sortie tellement chaotique que l’on a bien du mal à parler de série, se faisait un plaisir de rencontrer Anaïs Bernabé, autrice qui se retrouve aux commandes de cette histoire…

Tout d’abord la Craie des étoiles, dont le tome 2 sortira en mars prochain, est une bédé s’adressant à un jeune public avec une histoire fantastique saupoudrée de poésie qui délivre avant tout un message écologique. Ce qui lui a inspiré cette histoire s’avère être les questions de son fils, sur la nature. C’est d’ailleurs bien son propre fils qui est le personnage principal dessiné par Raphaël. En créant cette histoire il a voulu non seulement donner des réponses à son fils mais également créer une passerelle entre l’ancien temps et la modernité, au travers des différents lieux visités. Les adultes ont un regard plus bienveillant sur cette histoire et, avouons-le, Alexandre a été entièrement sous le charme de cette histoire, comme un grand enfant…
Le second ouvrage que nous avons abordé, Londres-Santorin, est quant à lui une histoire plus adulte, mêlant drame et histoire policière. Nous suivons l’aventure d’un auteur au travers de son voyage en quête d’inspiration, une certaine mise en abyme du travail d’écrivain.
J’ai donc pu rencontrer Julie Maroh, célèbre pour Le Bleu est une Couleur chaude mais aussi autrice de plusieurs bandes dessinées comme Skandalon ou plus récemment Corps Sonores.
L’artiste a pu m’expliquer l’évolution de son style au cours des années et comment elle essaye de mettre ses œuvres au service d’un engagement pour des diverses causes.