Un très beau numéro spécial sur un des aspects des aventures de Tintin !

Je sais bien qu’il n’y a pas eu de nouveautés dans les Aventures de Tintin depuis longtemps et, pourtant, me revoilà à vouloir vous parler de Tintin… Simplement, s’il n’y a pas de nouveauté, il faut quand même dire que l’on n’a pas encore fait le tour de l’œuvre d’Hergé.

Œuvre ? Oui, indiscutablement, il s’agit bien d’une œuvre et pas seulement d’un ensemble d’albums pour la jeunesse. D’ailleurs, pourquoi parler des albums de cette série en disant pour la jeunesse. L’éditeur lui-même parlait plutôt d’un lectorat de 7 à 77 ans, on peut même dire de 5 à 77 ans depuis que les dessins animés ont popularisé Tintin et Milou chez les plus petits… D’ailleurs, pourquoi 77 ans alors que tant que l’on a la capacité de lire, de rêver, de voyager dans les pages, d’imaginer d’autres mondes… on peut bien lire Tintin, non ? Donc, Tintin étant pour tout le monde, il reste encore à savoir ce que cette lecture peut apporter aux lecteurs en ce début de vingt-et-unième siècle…

Le magazine Géo vient de proposer un très bel album illustré – dessins et photographies – pour aller à la rencontre des différents peuples visités par Tintin. On sait que Tintin était reporter, même si peu de ses articles furent publiés dans le Petit Vingtième, et ses nombreux voyages sont au cœur de ses aventures. Il est ainsi allé de la Sibérie à l’Afrique noire, de la Chine à l’Australie, de l’Amérique du Sud aux terres polaires, de la Syldavie à l’Écosse et j’en oublie bien d’autres de ces pays visités…

Reste donc une question fondamentale : Hergé nous raconte-t-il n’importe quoi sur chacun de ces peuples ou s’est-il bien documenté avant ? Le magazine Géo va ainsi nous montrer le point de vue d’Hergé puis nous montrera la réalité aujourd’hui de ces peuples… Et c’est passionnant !

Tout d’abord, de quels peuples parle-t-on ? Les Chinois, les Congolais, les Pygmées, les Berbères, les Bédouins, les Écossais, les Tziganes, les Sioux, les Syldaves, les Indiens, les Incas, les Quechuas, les Tibétains, les Japonais, les Soviétiques, les peuples d’Amazonie, les Arabes… Bref, presque toute la planète y passe et pas toujours avec les mêmes bases documentaires…

Ce que montre cet album d’une très grande richesse iconographique, c’est qu’Hergé a toujours fait un gros travail préparatoire pour dessiner au mieux ces peuples. Mieux, chaque fois qu’on lui a fait des remarques sur le bienfondé de ces dessins ou affirmations, il en a tenu compte lors des versions suivantes des albums. C’est ainsi, par exemple, que l’Écosse est devenue plus réaliste entre la première version de l’Île noire et la troisième (1938, 1943 et 1966).

J’avoue que je suis entré dans cet album sans aucun préjugé, que je l’ai dévoré lors d’un aller-retour sur Paris et que je ne sais même plus ce qui m’a le plus captivé : les dessins d’Hergé, ses croquis, les présentations des peuples, les reportages spécifiques… En fait, c’est un tout : plus je lisais, plus je voyageais et plus j’étais heureux !

C’est probablement là le cœur des aventure de Tintin : nous faire voyager, nous faire oublier le quotidien, nous faire vivre des aventures incroyables entre mythe et réalité, nous faire rencontrer l’humanité entière, nous faire grandir… bref, c’est bien la preuve qu’il s’agit là d’une œuvre littéraire majeure !

Donc, Tintin et les peuples du monde, un album hors-série de la revue Géo ou tout simplement les albums des aventures de Tintin qui sont toujours à lire et relire…