Quai des bulles 2021 : rencontre avec Fabien Toulmé

Ce n’est pas parce que la fin du festival se rapprochait et que j’avais déjà interviewé plus de 25 auteurs, qu’il fallait se relâcher ou même penser que les derniers arrivés seraient des auteurs de seconde catégorie… Dès dimanche après-midi, c’est Fabien Toulmé qui arrivait avec le sourire… Depuis la sortie de son « Ce n’est pas toi que j’attendais », en 2014, j’ai pris l’habitude de rencontrer très régulièrement Fabien, pour chaque sortie d’album, que ce soit à Paris, à Lyon, à Angoulême ou à Saint-Malo. C’est ainsi que j’ai parlé avec lui de ses livres, « Les deux vies de Baudouin » et les deux premiers tomes de « L’odyssée d’Hakim »… Oui, pour le troisième nous avons été perturbés par un certain confinement et une crise sanitaire sans précédent… Alors nous nous sommes rattrapés, et avant d’aborder le très sympathique dernier album, « Suzette », nous avons commencé par évoquer la fin de son triptyque consacré à Hakim… Voilà, une belle rencontre pour clore une journée de dimanche à Saint-Malo, un troisième jour de festival Quai des bulles…

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Magnifique soirée à Chalon-sur-Saône avec le Ballet national de Marseille !

Je suis sorti enchanté et plein d’énergie du spectacle « Room with a view » et, pourtant, on m’avait promis le fin du monde… Mais, si je devais imaginer la fin du monde, à quoi ressemblerait-elle « ma fin du monde » ? Quand on se pose cette question, comme pour les livres que l’emporterait sur une île déserte ou ce que l’on va mettre dans sa valise pour ses vacances prochaines, on ne peut répondre qu’avec sa culture, ses expériences, sa mémoire, sa raison, ses sentiments… et c’est bien pour cela que parler d’un spectacle vivant, aussi intense que « Room with a view » ne peut pas se faire dans un texte neutre, froid, détaché…

Si je devais imaginer la fin du monde, il y aurait probablement des images aussi violentes que celles que l’on peut admirer dans certaines représentations de l’Apocalypse dans l’art chrétien. Ce serait comme souvent dans les scènes de jugement dernier, avec de la nudité, de la tension, du choc, du sexe… Ce serait violent, bien sûr, parfois très violent !

Il y aurait aussi du sentiment, de la douceur, de la poésie, des larmes… vous savez comme pour extirper le « encore une fois avant de partir ! ».

Tout commencerait, je pense, j’imagine, par un individualisme forcené, « s’il n’y en a qu’un qui doit survivre ce sera moi », avant un grand plongeon dans la désespérance… « A quoi bon, c’est la fin ! »…

Enfin, il y aurait une sorte d’agonie qui durerait longtemps, avec du doute, de l’incertitude…  Puis, tout doucement, le collectif reviendrait, certes avec des rechutes, mais le groupe comprendrait que finalement ce ne pouvait être qu’ensemble que l’on pouvait se sauver… Ensemble !

A ce titre, le final du ballet était exceptionnel car les danseurs chantent et réussissent même à faire chanter le public malgré le masque !

Et c’est ce que j’ai cru voir dans ce magnifique spectacle de danse du Ballet national de Marseille, « Room with a view » lors du festival Transdanses de l’Espace des arts de Chalon-sur-Saône…

Alors, bien sûr, certains y ont vu plus la fin du « monde d’avant » avec la révolte de la jeunesse, la catastrophe climatique et écologique, un exercice de style plus politique qu’artistique… D’autres ne reteindront que cette musique totale et merveilleusement bien adaptée à cette danse sauvage, énergique, tonique et très maitrisée car visiblement posée sur une technique de haute volée… Et tout le monde a raison ! Oui, chacun a bien le droit de voir, ressentir, vivre, comprendre ce qu’il veut, ce qu’il peut, ce qu’il doit dans un spectacle vivant… Il n’y a pas de vérité absolue ! Chacun vit le ballet avec ses expériences, sa mémoire, ses fantasmes, ses révoltes, ses espérances, ses fantômes… et c’est bien ce qui rend le spectacle vivant essentiel, riche et profondément humain !

J’ai beaucoup aimé, j’ai passé une excellente soirée et je pense encore à tout ce que j’ai vu et entendu car il doit bien avoir encore quelques sens cachés à découvrir…

Et on pourrait même trouver dans ce spectacle de qualité les ferments pour la construction du monde de demain… Allez savoir !

« 31 rue Vandenbranden » à l’Espace des arts de Chalon-sur-Saône

Hier soir, j’ai été voir « 31 rue Vandenbranden », pièce jouée par les danseurs de l’Opéra de Lyon. Dans un premier temps, après avoir simplement dit que j’ai adoré et profité pleinement de cet instant artistique (1h20), je voulais juste m’arrêter un instant sur certaines remarques entendues en sortant de l’Espace des arts de Chalon-sur-Saône…

Si j’admets volontiers, et sans aucune réserve, que certains spectateurs aient pu être déçus ou n’aient pas apprécié, j’ai été surpris d’entendre des adultes se plaindre du spectacle car trop violent, pas assez dansé, n’ayant rien à voir avec un ballet et j’en passe et des meilleurs…

J’ai entendu une dame dire que si elle avait su elle ne serait pas venue avec ses deux jeunes petits-enfants. Mais j’ai envie de lui dire qu’avant d’accompagner deux jeunes adolescents au spectacle, on doit (c’est un devoir) se renseigner sur ce que l’on va voir… Non ?

Or, si on se renseigne un tant soi peu, on peut lire :

« Dans cette œuvre au décor hyperréaliste, les corps sont cassés, les mouvements disloqués, les histoires brisées et les esprits fêlés. Pourtant, tout est d’une beauté sauvage ? »

Je suis désolé, ce n’est peut-être pas totalement explicite mais je n’emmène pas une jeunes fille de 10 ans voir ce spectacle… sauf à prendre des précautions, à regarder au préalable des extraits sur Internet (et il y en a), bref ce spectacle pour les plus jeunes mérite effectivement une préparation et un accompagnement !

Il faudrait aussi rappeler à tout un chacun que le mot « ballet » ne signifie pas « danse enfantine » et que l’on ne peut pas choisir ses spectacles sur juste le mot qui les catégorise : danse, théâtre, cirque, chanson, musique…

Ceci étant dit, il s’agissait pour moi d’un magnifique spectacle, un moment fort et de qualité ; et tant mieux s’il a fait réagir car l’art est aussi fait pour cela !

Le spectacle est encore joué ce soir et il reste quelques places…

https://www.espace-des-arts.com/

Les spectacles reprennent… parfois et il faut en profiter !

Une pièce de théâtre historique peut sombrer facilement dans le didactique et pédagogique et endormir tous ses spectateurs…

Une pièce de théâtre militante peut noyer toute l’histoire dans les bons sentiments, les sentences bien pesées et ennuyer profondément les spectateurs…

Une pièce de théâtre sur le football peut dissuader le spectateur classique qui préfèrera regarder ce soir-là, exceptionnellement, la télévision, sur Arte bien sûr…

Une pièce de théâtre féministe risque de faire fuir tous les hommes et lasser ceux qui seront quand même venus…

Et tout cela aurait pu s’appliquer à Féminines, pièce de Pauline Bureau, jouée à Chalon-sur-Saône, à l’espace des arts cette fin de semaine…

Car cette pièce parle bien de foot, est basée sur un fait réel, est bien féministe, militante et, pourtant, on ne s’y embête pas du tout !!! D’ailleurs, le public ne s’y est pas trompé et a applaudi longuement les acteurs à l’issue du spectacle…

Pourquoi ?

Mais parce que le texte est juste, la mise en scène excellente, la scénographie remarquable, le jeu des acteurs de très bonne qualité, la bande son adaptée, narrative et immersive… Bref, un excellent spectacle !

On mesure à travers cette histoire de la section foot féminine de Reims, le chemin qu’il a fallu parcourir pour arriver à voir des équipes de football féminin évoluer à la télévision française à l’heure de grande écoute… on comprend que ces filles et leur entraineur ont été des pionnières (oui, quand les filles sont plus nombreuses, on peut mettre au féminin, non mais…) et on ne peut que leur dire merci !

Pas merci pour le football, merci pour avoir permis aux filles de pratiquer le sport qu’elles veulent sans se soucier de l’avis des hommes !

Merci Pauline Bureau d’avoir fait ce travail de mémoire et de mener un combat artistique de qualité qui nous a réjouis !!!

Show must go on ! Après tout, le spectacle pourrait bien s’arrêter plus vite que prévu à cause de la pandémie alors profitons-en tant que l’on peut !!!

Crédit photos : Féminines © Pierre Grosbois

Kumulus, Nondedieu et mon plaisir de spectateur… à Chalon dans la rue 2019 !

La compagnie Kumulus, pour ceux qui suivent le festival Chalon dans la rue depuis quelques années, fait partie des grandes compagnies, celles qui offrent de grands spectacles, celles qui ne déçoivent pas le public… même si on n’est jamais obligé de tout aimer, les arts de la rue, c’est quand même la grande liberté des spectateurs !

Mais, disons-le clairement, si j’ai choisi jeudi matin de commencer par le spectacle Nondedieu de la compagnie Kumulus ce n’est pas en raison du passé. Les pendus et Silence encombrant sont bien installés dans ma mémoire et ils n’avaient pas besoin ni de compagnie ni de confirmation… Mais, quand un jour de canicule une compagnie joue à 9h30 du matin, avouons que c’est tentant de commencer avec elle cette première journée de festival…

D’accord, même entre 9h30 et 11h00, il a fait très chaud et si le public a chaud, on peut vous garantir que les acteurs, eux aussi, ont eu très chaud. Évacuons donc cette température et passons au spectacle !

Pour moi, cela n’engage que moi, il peut y avoir deux façons de voir ce spectacle étonnant et décapant ! Soi, on part de l’idée que nous allons assister à un spectacle de vieux artistes qui relèvent le défi de faire vivre un cirque alors que tous devraient être à la retraite… Ou, on peut aussi faire abstraction de l’âge des artistes et imaginer que ce spectacle va nous faire toucher l’envers du décor du cirque, l’humanité ancrée au fond de chaque artiste… Dans les deux cas, une forte imprégnation contemporaine qui rend le spectacle profond et finalement assez désespérant… L’artiste qui joue son rôle, c’est aussi chaque humain qui vit sa vie…

Oui, je sais, cela va vous sembler assez conceptuel et presque philosophique… mais c’est ainsi que j’ai vécu le spectacle…

Pour être plus léger, plus festif et proche du spectacle, on peut aussi vous dire que vous allez prendre place devant une scène particulière qui vous présentera au départ une face de la vie – que dis-je du spectacle – puis, sans que vous ayez à bouger l’autre face. En effet, c’est comme si le spectacle était composé de deux spectacles identiques, mais une fois vous voyez le spectacle, une fois la vie dans les coulisses, pile et face pour le même prix !

Je n’ai pas envie de vous en dire trop si ce n’est que c’est prenant, fascinant, triste parfois, burlesque bien souvent, drôle et fin, lourd et désespérant… bref, c’est comme la vie, quoi !

Je ne peux que vous conseiller ce spectacle hors normes, c’est au stade Garibaldi, demain jeudi soit à 9h30 soit à 19h00… Attention, la compagnie ne sera pas là samedi ni dimanche !

Ouverture populaire et officielle de Chalon dans la rue 2019 !

Porteurs d’eau, de l’eau au moulin, chaine humaine, de l’eau de la Saône jusqu’au square Chabas… Sur le papier, je n’étais pas convaincu par ce projet d’ouverture du 33ème festival Chalon dans la rue… Mais, comme toujours depuis plus de 20 ans, je n’allais pas ma laisser embarquer par des sentiments sans tester de façon factuelle ! Mercredi soir, comme de très nombreux Chalonnais, je suis allé au Port Villiers participer à cet évènement festif et participatif…

Parfois le concept peut être simple, pour ne pas dire simpliste, et la réalisation étonnante et pleine de richesses. Ce fut le cas ce soir d’ouverture du festival car le public a joué le jeu, a répondu présent avec ses gamelles, ses verres, ses bouteilles… L’eau est passée de l’un à l’autre et on a pu voir dans les participants des Chalonnais – commerçants, politiques, ambassadeurs du festival, citoyens ordinaires de tous les âges – avec à leurs côtés des artistes, des professionnels de la culture, des médias, des festivaliers extérieurs à la ville… La chaine allait de la Saône au square Chabas, Place des publics pour la durée du festival…

Tout le long de cette chaine humaine, des animations artistiques ont permis des pauses, des interludes, des respirations…

Franchement, c’était humain, participatif, festif, sympathique et bien agréable à suivre, à vivre… Quant à l’arrivée au square Chabas, il y avait là une dégustation de nouilles chinoises au bouillon pour tout le monde, de quoi dynamiser et inaugurer ces quatre jours de fête et de festival…

Longue et belle vie au 33ème festival Chalon dans la rue !

Quand la danse nous transporte au paradis…

La soirée d’hier soir, vendredi 15 février 2019, à l’Espace des arts de Chalon-sur-Saône, avait des relents de saveurs paradisiaques. Enfin, pour ceux qui croient qu’il existe bien un paradis… Pour les autres, parlez de vos rêves les plus fous, de vos fantasmes de bonheur, de vos espérances de sérénité et autre plénitude… Moi, j’ai toujours envie de croire que le paradis existe et je me demande parfois s’il ressemble à une magnifique bibliothèque, à un repas gastronomique, une symphonie tumultueuse ou un ballet magistral ! Hier soir, j’ai comme compris que ce pouvait être un ballet, s’il venait de Lorraine, bien sûr !

En effet, la venue du CCN-Ballet de Lorraine à l’Espace des arts restera dans la mémoire d’une grande partie du public car les chorégraphies étaient de qualité – Twyla Tharp et Merce Cunningham – et l’exécution sous la direction de Petter Jacobsson à la limite de la perfection. C’est d’ailleurs cette perfection – ou son approche – qui m’a fait penser au paradis…

La première pièce, Sounddance, a donné immédiatement le tempo de la soirée. Difficile de vous dire ce que j’ai ressenti mais je vais essayer quand même… J’avais le sentiment de voir des être vivants – peut-être des animaux – tous différents en pleine action. Chacun donnait le sentiment de mener sa vie sur une musique surprenante, très contemporaine, de David Tudor. Ce compositeur américain est connu pour sa musique expérimentale, voire industrielle. Je fais partie de ceux qui aiment et donc je n’ai pas été surpris ni gêné, j’ai pu apprécier ce que chorégraphe et danseurs allaient pouvoir en faire… C’est alors que ce qui pouvait sembler de la danse individualiste ou chaotique a pris son sens… C’est un peu comme dans la jungle… Chaque animal mène sa vie, peut être admiré en tant que tel puis, l’heure venue, tous se dirigent vers l’eau du fleuve pour boire et on admire le collectif… c’est un peu ce que j’ai ressenti dans un premier temps…Puis, j’ai mesuré le rythme, la performance, la technique dont faisaient état les danseurs… Une merveille, tout simplement… Rapidement, même les moins sensibles à la musique n’avaient plus que d’yeux pour les danseurs et ce qu’ils réalisaient devant nous… Et quand le rideau tombe, on est là en se disant que l’on vient de vivre un évènement, quelque chose de particulier et que cette expérience va rester dans nos mémoires définitivement… et comme quand on regarde la nature, on ne garde pas un danseur ou un autre, un animal ou un autre, mais bien tout un ensemble magique et paradisiaque…

La seconde pièce m’a moins touché et m’a permis de reprendre des forces pour le ballet In the upper room, un moment étonnant avec une musique de Philip Glass spécialement écrite pour ce ballet. Et là, plus de doute j’étais bien au paradis…

Comment vous dire ce qui se passe lors d’un tel ballet… Premières notes, premiers mouvements, premières énergies et on quitte notre siège – pourtant de qualité depuis la rénovation de l’Espace des arts – et on atteint en quelques instant un nirvana lointain, magique, sacré, divin, inconcevable quelques minutes avant le lever de rideau… Ce n’est pas artistique, ni technique, ni physique, ni dynamique, ni fou, ni endiablé – tiens, pour un paradis l’image est osée ! – mais c’est tout cela à la fois et pendant 45 minutes on ne sait plus où donner des yeux, des oreilles, de la tête et du cœur… Tout s’enchaine, tout se voit, tout se dit, tout se montre et on absorbe tout sans en laisser une miette…Vous allez me dire avec raison, certainement, que la danse ne dit rien, qu’elle n’est pas si porteuse de sens, surtout quand elle contemporaine et je vous répondrais avec certitude que vous ne deviez pas être là hier soir à l’Espace des arts ! Car, hier, elle était tout cela et même plus !

Finalement, le plus difficile, ce fut de se retrouver dans son fauteuil et de se lever pour repartir dans le froid et dans la nuit… On était si bien au paradis !

Lanfeust, Didier Tarquin et Angoulême 2018

Il y a quelques années, sous la pression amicale, filiale et bien sympathique d’un de mes enfants, je plongeais dans la série Lanfeust de Troy. Le scénariste Christophe Arleston et le dessinateur Didier Tarquin étaient pour moi de grands inconnus et je n’avais pas beaucoup lu à cette époque d’Heroic fantasy !

Comme beaucoup de personnes de ma génération, j’avais lu quelques petites choses (je pense aux bandes dessinées Aria et Thorgal, au roman Le Seigneur des Anneaux…), j’avais joué à certains jeux de rôle (merci à la revue Jeux & stratégie) et je n’avais malgré tout aucune attente spécifique vis-à-vis de cette série dont trois tomes étaient déjà parus…

Ainsi donc j’entrais dans l’univers de Lanfeust de Troy ! Une série étonnante qui allait me convaincre, ainsi que toute la famille, probablement un peu comme la série des Aventures d’Astérix le Gaulois avait conquis toute la Gaule… Oui, une série avec de l’aventure, de l’humour, des références et des citations, des grands décors, des personnages extraordinaires, des situations époustouflantes… Et avec tout cela de la fantaisie c’est-à-dire une pointe de magie, des personnages mythiques, de l’imaginaire débridé… Bref tout et son contraire et, surtout, du bonheur pour le lecteur !Comme il existe probablement quelques personnes ignorant tout de cet univers, disons que Troy est un monde, un univers, une planète, où vivent des humains et de nombreuses créatures extraordinaires comme des trolls. Les humains ont des pouvoirs magiques très variés, ce qui fait la particularité de chacun, et les trolls sont des sauvages qui sont persuadés d’être très civilisés. Parmi les humains, il y a un certain Lanfeust, un apprenti forgeron, qui va découvrir qu’il a le don de faire fondre le métal… et je vais cesser de tout vous raconter car c’est à vous de découvrir tout cela si ce n’est pas encore fait !

Voilà, je connaissais la série Lanfeust, restait à interviewer un jour les auteurs… et ce ne fut pas simple du tout ! La première fois que je suis venu au festival international de la bande dessinée d’Angoulême, je souhaitais les rencontrer. Je n’imaginais pas du tout la difficulté de cet objectif. Dès mon arrivée sur le stand Soleil – à cette époque on ne pouvait pas le manquer car une grosse musique rock inondait nos oreilles empêchant d’ailleurs tout dialogue, à fortiori tout enregistrement radio – je découvrais stupéfait une file d’attente d’au moins 60/70 personnes… Je me renseignais et on m’indiquait que ces festivaliers attendaient Didier Tarquin – dessinateur de Lanfeust – mais que l’on ne savait pas du tout quand il serait là… L’attachée de presse me fit comprendre qu’elle pouvait me caler des rendez-vous avec beaucoup d’auteurs mais pas Tarquin et Arleston… Snif, snif ! Au moins ai-je pu ainsi découvrir des auteurs comme Paul Glaudel, Ange, Nolane, Roman, Croquet, Bonte…Heureusement, par la suite, j’ai pu rencontrer Christophe Arleston, surtout d’ailleurs pour parler d’autres séries comme Leo Loden ou ensuite Ekhö… Mais je ne désespérais pas, une fois, au moins une fois, de pouvoir m’entretenir avec Didier Tarquin… Les rendez-vous se prenaient mais jamais il ne venait, à tel point que je ne me faisais plus aucune illusion… C’est d’ailleurs pour moi l’illustration que les journalistes n’obtiennent pas toujours tout, immédiatement, du premier coup !

C’est durant le dernier salon du livre de Paris, Livre Paris 2017, que j’ai pu interviewer Didier Tarquin pour la première fois ! Ce fut donc l’occasion de balayer une grande durée, de feuilleter ensemble près de 24 tomes, de tirer les leçons d’un tel succès… Un moment bien sympathique dont ont profité les auditeurs du Kiosque à BD, mon émission hebdomadaire sur la bande dessinée sur RCF en Bourgogne…

A la fin, alors que je faisais le rapprochement entre Astérix et Lanfeust, Didier m’avouait que cette similitude était très souvent faite par les lecteurs, les fans, les critiques, les journalistes… Oui, probablement les conséquences d’un humour puissant, de personnages forts (Lanfeust = Astérix, Hébus = Obélix), d’aventures plaisantes à lire et qui permettent aux différentes générations de trouver de quoi satisfaire les instincts de lecteurs…

Comme le dit très bien Tarquin, le succès ne s’explique pas et pour les auteurs, il faut juste en profiter sans se prendre la grosse tête !

En tout cas, je ne pouvais que le remercier de cette rencontre et j’espérais n’avoir pas à attendre aussi longtemps pour la prochaine rencontre !!! Ce sera normalement chose faite – attention ce n’est jamais acquis – lors de ce prochain festival d’Angoulême… Un rendez-vous avec Tarquin dès le premier jour et une rencontre avec Christophe Arleston un peu plus tard…

Que du bonheur !