Quand on attend un auteur pour l’interviewer, on construit toujours – même de façon inconsciente – l’entretien idéal à l’avance… Ce qui est risqué car l’auteur ne va pas toujours aller dans votre sens et vous avez peut-être eu une lecture de son ouvrage qui va dans le sens opposé à celui qu’il croyait suivre… Je dis tout cela avec beaucoup de prudence car finalement le livre étant devenu une chose publique, chacun peut lui trouver un sens et celui de l’auteur n’est pas le seul ni le meilleur…
J’en étais là de mes cheminements intellectuels – sans aucune prétention – quand Virginie Augustin n’est pas venue à notre rendez-vous… Ce n’était pas par bouderie, coup de colère ou mépris mais tout simplement parce qu’elle devait participer à une cérémonie de remise de prix…
Pourtant, j’étais très motivé pour cette rencontre, surtout après la lecture des deux derniers ouvrages que j’avais lus, Monsieur désire ? et 40 éléphants, Florrie, doigts de fée. Deux belles histoires avec Londres en toile de fond, des femmes au premier plan et des femmes décidées surtout. D’ailleurs si cela n’avait pas été le cas, probablement que Virginie aurait refusé ces projets… Enfin, là je repars dans les questions-réponses sans la dessinatrice…
Monsieur Désire ? est un très bel album scénarisé par Hubert que nous avons bien rencontré durant le festival et cela raconte une histoire très particulière… Une sorte de relation immobile entre un jeune dandy anglais d’origine noble et riche et une femme de chambre plutôt moche et profondément humaine. L’un est dépravé, l’autre pure et paisible, l’un est puissant l’autre sans aucune défense… Tout les sépare et rien ne pourra abolir les frontières entre eux d’autant plus que nous sommes dans l’Angleterre victorienne…
40 éléphants, Florrie, doigts de fée est une histoire dans un quartier de Londres mais cette fois-ci plus dans les bas-fonds, avec des voleuses, une population qui tente de survivre comme elle peut et qui se déroule en 1920… Un peu plus polar-social, un peu plus aventures mais là encore avec quelques femmes de caractère… et ce n’est pas si simple d’être voleuse à Londres, les voleurs tentent de défendre leur espace de travail… Non mais !
Bref, même si nous n’avons pas rencontré la dessinatrice, deux bandes dessinées à lire et offrir… Quant à Virginie, je lui dit à la prochaine fois, sans rancune !
Aujourd’hui le 27 octobre 2017, je viens de fouler les coulisses du festival de la BD, Quai des Bulles, à Saint-Malo. J’ai reçu mon accréditation presse et me voilà plongée dans le monde du journalisme, entourée de mes camarades et de Michel Bonnet.
Il est 15h30, ma première interview commence. Je reçois Marie Spénale, qui porte les trois casquettes dans la réalisation de son premier album graphique, Heidi au printemps : scénariste, illustrateur et coloriste. Elle s’est fait connaître grâce à son blog, Les Lapins Roses Ne Courent Plus Dans Les Prés, et a reçu un prix en 2012 à Angoulême en tant que meilleurs webBD.
Heidi au printemps, c’est la découverte du désir, l’envie de vivre en indépendance et la peur de blesser son entourage. On redécouvre Heidi, maintenant adolescente, qui ne veut plus vivre à la campagne. Alors elle rêve de la ville, de ces beaux jeunes hommes et de la liberté qu’elle pourrait connaître. A travers ce conte initiatique, Marie Spénale, nous fait entrer dans l’intimité d’Heidi, la découverte de son corps et ses premières relations sexuelles et elle dépeint la curiosité avec subtilité.
Un travail en équipe aussi conséquent que celui que nous menons depuis notre arrivée au festival Quai des bulles à Saint Malo, nécessite un planning serré et préparé à l’avance… On a lu avant les ouvrages, choisi nos « interviewés » et pour moi, cette seconde journée démarre sur les chapeaux de roues et la crainte monte au fur et à mesure que les minutes défilent sur ma montre. Je m’apprête à rencontrer le dessinateur de deux albums de la série Nains des éditions Soleil. Je revois mes notes succinctement comme un adolescent révisant juste avant un contrôle et pose mes yeux sur son ouvrage. Je lis, comme écrit en grosse lettre sous l’intitulé dessinateur : JEAN-PAUL BORDIER. C’est un peu comme un vertige ou une émotion difficile à maitriser…
Après quelques albums de la série Elfes et bercé par les univers de Legend (Ridley Scott) et Willow (Ron Howard), on retrouve Jean-Paul Bordier dans un monde plus dur et brutal, celui des Nains. Il s’appuie sur les designs de Pierre-Denis Goux, spécialiste en la matière pour ainsi appliquer certains codes graphiques propres à l’univers des Nains et planche ensuite sur ses pages pour donner vie à Dröh et Oösram des errants. Le défi, qu’il aime relever, est de mettre en scène les scénarios assez denses de Nicolas Jarry…
Mondaine, cultivée, théâtrale, mégalomane, artiste aux mœurs débridés et aux allures de femme fatale, Tamara de Lempicka est une icône de l’Art Déco des années 20.
La bande dessinée ou, plus exactement, Tamara brille et rayonne dans ma chambre, je la vois danser autour de moi, elle me regarde avec ses immenses yeux de biche et me parle. Ce sont des messages que je comprend, la féminité est une fierté, sa sensualité complètement assumée m’emporte dans un monde où les femmes décident de leur vie, de leurs carrières sans s’enfermer dans une case. Je découvre cette femme, ses convictions et une époque pleine d’audace et de manière.
L’époque des années vingt m’immerge dans ce cadre huppé de cette société parisienne branchée où Tamara fascine et trouble, se balançant entre son Art et sa vie de famille qui crée une forte ambiguïté sur son rôle de mère et sa vie d’artiste accompli. Progressivement, l’album laisse entrevoir des croquis, des esquisses et des tableaux de l’artiste sublimés par la patte de Daphné Collignon, qui fait revivre la peinture de l’artiste et se nourrit de son style pour la présenter.
« Lolonoa », drôle de nom pour un pirate ! Je songe à la bande dessinée de Fanny Lessaint. Une rencontre que j’appréhende, car il est, à mon sens, toujours plus difficile d’interviewer des auteurs dont j’ai sincèrement apprécié le travail…
… ou, comment se faire évincer !
Mélanie et moi rencontrons le scénariste de Petit ou de La nuit mange le jour, Hubert. Ces deux BD nous plongent dans un univers sombre, en noir et blanc.
La forêt de Brocéliande est très célèbre en Bretagne. Elle est liée à la légende arthurienne et peuplée de créatures étranges, toutes plus mythiques les unes que les autres (enfin, c’est ce qu’on en dit). Impossible de venir en Bretagne à l’occasion du festival de bande dessinée du Quai des bulles sans faire de détour par ce lieu magique !


Un bar, une table, la vue sur la mer. C’est ainsi que je rencontrais Benoît Sokal en ce vendredi 27 octobre 2017 au festival du Quai des bulles de Saint Malo pour parler de son dernier projet : L’Aquarica.
Entre dérision et humour noir… Youssef Daoudi nous fait (re)découvrir ces nombreuses batailles et combats de guerres à travers son regard particulier, un regard parfois naïf mais plus que passionné.