Un quart d’heure avant sa mort… Bienvenue au château de La Palice !

Dans l’Allier, sur la nationale 7, la fameuse route des vacances, celle qui relie Paris à Menton en passant par la Bourgogne, l’Auvergne ou la Vallée du Rhône, on passe par Lapalisse et tous les vacanciers de ces temps héroïques qui n’empruntaient pas les autoroutes qui n’existaient pas encore, se souviennent du château de La Palice…
Une ville, un château et deux noms ?

La ville de Lapalisse est le lieu de ce château du maréchal de La Palice. Pourquoi deux noms différents ? Pas si simple d’être catégorique mais il semble que ce soit un reste administratif de la révolution française quand les villages ne voulaient plus rien devoir aux familles nobles dont pourtant les vies avaient été longtemps liées… il ne faut donc pas commettre d’erreur : le village de Lapalisse a sur son territoire le château de La Palice qui appartient à la famille Chabannes depuis 1430…

Des Lapalissades…

Dans la chapelle repose le Maréchal de François 1er

Un quart d’heure avant sa mort, il était encore en vie ! C’est celle que nous avons tous retenue, mais ces lapalissades, on les traquait dans nos devoirs, dans nos expressions… Il s’agit d’évidences et on utilise aussi le mot plus savant de truismes… Mais quel lien avec le Maréchal de France nommé par François 1er et mort à Pavie en 1525 ?

L’expression vient de Jacques II Chabannes, seigneur de La Palice, Maréchal de France. En fait, il semble que ce brave homme n’ait jamais utilisé de truisme, ou, du moins pas plus que les autres. Il est mort très courageusement lors de cette grande défaite française. Ses hommes, fiers de leur chef, rapportèrent ces quelques vers dans une chanson :
Hélas, La Palice est mort,
                    Est mort devant Pavie ;
                    Hélas, s’il n’était pas mort,
                    Il ferait encore envie !
Sa femme aurait utilisé cette chanson pour écrire son épitaphe sur sa tombe :
Ci-gît le Seigneur de La Palice
                    S’il n’était mort il ferait encore envie !
Et c’est alors qu’il y aurait eu une erreur en s et f et les bibliophiles qui ont lu de nombreux ouvrages anciens comprennent bien que l’erreur est très possible car le s dans sa version logue ressemble à s’y méprendre à un f d’où :
S’il n’était mort, il serait encore en vie !

Tout cela a été exploité au dix-neuvième siècle avec une multitude de lapalissades qui sont devenues des gags comme les blagues de Toto aujourd’hui… Mais on vous racontera tout cela en détail lors de la visite du château…

Un beau château

Le château surplombe majestueusement la petite Bresbre et la construction a été échelonnée du douzième au seizième siècle. Il a été restauré plusieurs fois sous la direction des Monuments Historiques.
Le corps principal mettra à l’honneur de nombreux éléments dont un plafond de la Renaissance considéré comme unique en Europe ainsi que des meubles, des tableaux et des tapisseries d’un grand intérêt.
La chapelle, du quinzième siècle en style gothique flamboyant, a été victime des vibrations liées aux passages des nombreux camions sur la Nationale 7 et, aujourd’hui, elle mériterait une belle rénovation que la famille Chabannes, toujours propriétaire du château ne peut pas payer… Il faudrait peut-être que la mobilisation des collectivités locales qui profitent de cet édifice pour attirer les touristes fassent quelque chose et rapidement…
Je n’ai pas eu l’occasion d’assister à une des quatre soirées de visites théâtrales qui ont été organisées par la ville. Mais quatre représentations dans l’été c’est un peu juste pour mobiliser le public, là aussi, il faudra voir à proposer plus de dates et faire un peu plus de publicité en Bourgogne et en Rhône Alpes, les deux régions voisines et proches de Lapalisse…
Une belle visite à ne pas manquer si vous passez par là au hasard de vos pérégrinations sur la nationale 7 cet été…  

 

Connaissez vous Charlieu ?

L’été, nous allons chercher midi à quatorze heure, c’est à dire que nous oublions que c’est souvent à deux pas de chez nous que l’on découvre des lieux féériques, que l’on a des constructions magnifiques, des gens hyper accueillants, des plats gastronomiques à découvrir et des territoires à arpenter avec plaisir…

Cloître du couvent des Cordeliers

Aujourd’hui, mettons le cap plein sud, vers Charlieu, petite bourgade de la Loire, près de Roanne, mais à seulement quelques 75 kilomètres de Mâcon et, donc, à deux pas de chez moi ou presque…

Sur des bases d’art roman, tout est possible !

Mais aller à Charlieu, c’est accepter un dépaysement car nous allons à la fois faire une ballade historique et religieuse, et, d’autre part, industrielle et technique. Tout cela pour une journée passée dans une belle région qui à midi vous proposera la cuisine d’un terroir, le Roannais, avec des vins locaux qui ont du caractère…

Tentative de vous présenter Charlieu en 5 lieux, 5 escales, avec des qualificatifs et des photos…

La tour Philippe Auguste

Ancienne bourgade : oui, ici, tout semble respirer l’histoire. Depuis l’approche de l’an mille, le village s’est construit autour de l’abbaye. Son nom initial était Carus locus, Cher lieu, d’où son nom aujourd’hui. Oui, il fait bon là et c’est bel et bien un beau séjour qui vous est promis… Marchez dans la ville et vous trouverez des maisons anciennes qui méritent photos et admiration (ou l’inverse à vous de choisir dans quel ordre vous ferez les choses).
La proximité avec la Bourgogne a donné à Charlieu un attrait spécifique et les rois de France ne furent pas les derniers à faire preuve d’un intérêt fort, militaire même pour Philippe Auguste qui fortifia le premier la ville…

Muet d’admiration…

Abbaye de Saint Fortunat : au premier abord, c’est le monument le plus important à visiter. L’abbaye a été fondée en 872 et a été rattachée à Cluny quelques décennies plus tard. Aujourd’hui, ce qu’il en reste, montre que les sites clunisiens eurent beaucoup de mal à survivre à leurs heures de gloire. Tout est fait pour bien vous faire comprendre ce qu’a été cette immense abbaye avec des restes romans d’une grande qualité. Certains éléments ont été restaurés ou reconstruits sur les bases romanes mais toujours avec un bon goût certain et une richesse indiscutable. Les ordres religieux, du moins certains, n’étaient pas les plus pauvres du royaume.

Salle d’opération

Ancien Hôpital: quand vous arrivez à Charlieu, vous n’imaginez pas que vous allez visiter un hôpital qui fonctionnait encore aux débuts des années soixante-dix. Et, pourtant, c’est un moment passionnant de la journée qui mobilise énormément les enfants, surtout au moment d’arriver dans la salle d’opération ou la salle de soin…

Les mamans, à qui le tour !

Les mamans préfèreront sans doute voir comment on accouchait – il semblerait que certaines choses aient bien changé – et l’apothicairerie surprendra toute la famille au grand complet…

La pharmacie de l’hôpital

Je pense que c’est plus sympa que certaines pharmacies en ligne où l’on n’est pas sûr des médicaments que l’on a commandés…

Tout est dans le coup de main !

Musée de la soierie : là, de deux choses l’une ! Ou vous aurez le droit de vous promener seuls au milieu des différentes machines qui ont fait la richesse de Charlieu à partir de 1827. C’est technique, c’est curieux, c’est illustré par de nombreuses pièces de soies dont certaines ont été célèbres à travers des habites portés lors de mariages princiers ou utilisées pour des tournages de grands films en costumes… Où la chance sera avec vous et une personne viendra faire fonctionner ces machines, réalisera sous vos yeux ébahis le travail que toutes les femmes ou presque faisaient en plus de faire tourner la maison ou la ferme… il fallait vivre et c’est ainsi qu’à Charlieu, on avait souvent deux métier pour survivre !
Couvent des Cordeliers : un peu à l’écart, ce dernier lieu est encore un site religieux. Ce qui est intéressant ne relève pas tant de l’aspect architectural que du sens politique de l’implantation de Cordeliers à Charlieu. En effet, les Franciscains représentaient l’église pauvre, l’église des mendiants, celle qui se voulait fidèle au message évangélique et les Cordelier ne pouvaient que s’opposer à l’abbaye richissime qui dominait au cœur du village…

Voici donc un village pas très connu qui mérite amplement le détour et un séjour d’une journée pleine d’autant plus que la gastronomie locale est à la hauteur… Ah, l’andouille de Charlieu !!!

En terre irlandaise…

Il y a quelques semaines, l’ami Débézed est allé en Irlande. Comme il nous aime bien, il a décidé de nous rapporter un souvenir de vacances… Une photo ! Pas n’importe laquelle, celle de la tombe d’un certain William Butler Yeats…

W B Yeats est un homme de lettres irlandais, poète et dramaturge, et il est considéré par beaucoup comme l’un des instigateurs du renouveau de la littérature de son pays. Son nom est souvent lié à celui de Lady Gregory, car c’est ensemble qu’ils ont créé l’Abbey Theatre… La belle époque d’une littérature qui prône l’indépendance de l’Irlande…

W B Yeats recevra le Prix Nobel de la littérature en 1923, deux ans après la proclamation de l’Etat Libre d’Irlande.
W B Yeats est mort en 1939, en France, mais sa tombe est située du côté de Sligo, tout près de la tombe préhistorique de la reine Maeve… Mais je ne vais pas tout vous raconter maintenant…

Le dernier ver qu’il a écrit – Horseman pass by – figure sur la stèle. C’est ce ver qui a servi de titre à un roman – Cavalier passe ton chemin – de Michel Déon. Ce dernier roman avait été retenu lors d’une des premières sélections du prix de Critiques Libres…

Quant à Yeats, rappelons qu’il n’a jamais résidé à Sligo mais que cette ville et cette région l’inspiraient beaucoup…

Merci à Débézed d’avoir donné du sens littéraire à ses vacances et bien venus à tous les autres pour leurs souvenirs de vacances…

Quelques liens sur cet auteur irlandais :
www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/36091
www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/17792

Le lien sur le roman de Michel Déon :
www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/9256