Fréquentation de critiqueslibres.com

Les graphes et tableaux ci-dessous ont été générés par un outil qui s’appelle Google Analytics et qui est bien connu des webmasters. Le principe de Google Analytics, c’est que le webmaster met sur son site un petit programme de Google, qui fait que chaque fois qu’un visiteur arrive sur le site, Google rassemble quelques statistiques à propos de la visite : d’où vient-il, quel est son « browser », quelles pages visite-t-il, etc…

Cela permet au webmaster d’obtenir des rapports intéressants et ludiques sur l’utilisation du site (et à Google de rassembler une masse considérable d’informations sur l’usage d’Internet, informations précieuses évidemment).

Pour faire bref :

- Il y a chaque jours entre quatre et cinq milles personnes différentes qui viennent sur le site.
- 82% de ces visiteurs sont dirigés vers notre site via un moteur de recherche (ce moteur de recherche étant Google dans l’écrasante majorité des cas).

Mais ce qui est réellement intéressant selon moi, c’est de savoir combien de membres enregistrés (ayant un pseudo) viennent sur le site (à l’exclusion des gens de passage via un moteur de recherche par exemple). Google ne peut le savoir, c’est pourquoi nous le calculons nous-même chaque jours. Vu qu’un pseudo est unique, il est facile de calculer le nombre d’utilisateurs distincts.

Ce nombre varie typiquement de 130 à 150, en fonction du jours de la semaine, et probablement en fonction du climat dehors ! Nous sommes donc chaque jours près de 150 à nous connecter en tant que membre sur critiqueslibres.com.

Voici un court extrait du rapport de Google Analytics. Dans un prochain article, je pourrais donner d’autres statistiques provenant de Google.

Statistiques Google Analytics Janvier 2010

Je suis venu te dire que je m’en suis allé

Approche un peu de ma part affamée bête. Approche un peu. Approche avec tes solutions, avec tes indices. Si ta montre s’était alignée sur mon heure, tu aurais été là pour ma dernière, tu aurais pu contrevenir à mon suicide. Tu te serais au moins mis à table avec le bourreau que j’avais délégué, et vainement, tu aurais tâché de lui faire entendre raison. Et si par malice, par seule malice, il avait, toi enfin à court d’arguments, car il faut bien dire que dans la circonstance on a la bouche vite sèche et l’éponge est bientôt jetée, il t’avait, dis-je, comme si sa générosité était allée jusqu’à t’acheter ton morceau de bravoure, susurré

« A genoux »

eh bien tu te serais agenouillé sans sourciller pour que le petit projectile logé dans canon froid et poli, mais intéressé du seul dehors, des seuls dégâts qu’il commettra au bout de la ligne droite, ce sprinter vindicatif et huilé, ne fasse une énormité de mon crâne – une énormité de plus.

Mais non, ta montre marquait une heure dissemblable, voire ouvertement distincte, voire impersonnelle, ta montre dis-je, affichait un retard flagrant  et définitif, mais son réglage te regarde.

Deux minutes de retard : ma mort ne te regardait pas. Du moins pas celle que j’étais pour me donner, naïf ne croit pas qu’il en soit d’autres, et qu’effectivement je me donnai. Je t’aperçois d’ici qui te tournes d’un côté d’autre, ou appliquant aux murs une oreille incrédule et conjecturante, ou encore contraignant ta cahute de tête bourdonnante et persiflante à tenir entre tes deux mains de retardataire, je t’aperçois qui veut savoir d’où je, devenu ça, parle, t’admoneste.

Sache pour ta gouverne que je me trouve dans un lieu inattendu, qui fait le vœu secret des moins vivants des vivants, des pusillanimes et des pointilleux.

Je suis en Paradis ? Ça t’étonne ? Cela devrait plutôt te rassurer quant à la fausseté du dogme qui veut que le suicide, non. et bla et bla et bla. Ceci t’étonnera davantage : c’est plein de chrétiens. D’ailleurs on ne m’a pas fait d’histoires. Les préposés à l’accueil ont reconnu à mes manières et aux procédés brutaux que j’employai à ma suprême déconvenue, le type même du grand lecteur, du fin critique qui, en toute justice, ne tranche pas savoir du Dieu s’il est vengeur ou tout Amour. Je suis testamentaire, un jour néo, le jour d’après paléo.

Malgré mon jeune âge j’ai cru bon de faire le détail des tentatives d’auto-mutilation qui jalonnèrent mon adolescence comme autant d’invectives – ut christus homo.

J’insistai sur le fait qu’elles n’avaient jamais été qu’intérieures et endogènes : déglutition de pilules, de Paic. On me félicita pour la précocité qui fut la mienne à mépriser ce qui de mon corps ne se voyait pas, cela devint de la connivence lorsque j’avouai ma réticence insurmontable à endommager l’enveloppe externe de mon corps que je chérissais. On convenait, les yeux brillants et luxurieux, que la beauté de l’homme ne se situait qu’à l’extérieur, surtout pas à l’intérieur, tout à fait laid, et que cela seul qui était laid méritait le saccage, appelait la révolution. On me félicita chaleureusement pour mon endocide.

Guy Viarre, Lettre venue d’ailleurs, in dire je meurs, Fissile, 2008, p.33-35.

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