Direction Quai des bulles en compagnie de Frédéric Pillot…

Frédéric Pillot est un illustrateur jeunesse et auteur de bandes dessinées qui depuis quelques années se concentre spécialement sur l’illustration d’ouvrages pour la jeunesse. Son dernier ouvrage, Balbuzar, sera bien présent dans une exposition à Saint-Malo durant le festival Quai des bulles 2021. Je suis très heureux d’un tel choix car d’une part j’ai beaucoup aimé cet album et d’autre part je suis persuadé du lien étroit qui existe entre la bédé et le livre illustré. Le lien était aux origines et il demeure pour qui sait bien regarder et lire ces histoires racontées avec du texte et du dessin…

C’est en 2020, en pleine période délicate à cause de la pandémie, que les éditions Daniel Maghen, publient Balbuzar, avec le scénariste et conteur Gérard Moncomble. Ils avaient déjà travaillé ensemble mais j’ai le sentiment d’un aboutissement ou, plus exactement, d’un ouvrage réalisé par deux artistes au sommet de leur art, deux créateurs maitrisant totalement techniques, savoir faire et émotions…

L’histoire semble classique au départ, une histoire de pirates, quoi ! Là, cette présence de la mer semble en plein accord avec un festival se déroulant à Saint-Malo… On a un super pirate, le terrible Balbuzar, un homme qui fait peur aux autres et qui est admiré par ses confrères qui ne rechignent pas à venir lui donner un coup de main à l’occasion… Son vaisseau, L’enragé, a fier allure et signifie la mort pour ceux qui tentent de passer non loin de lui avec leurs marchandises…

Mais l’impératrice du royaume veut que la mer soit libérée car le commerce est la source d’enrichissement du royaume… Elle demande à son grand vice-amiral d’aller éliminer le pirate… et je ne vous en dirai pas plus !

Pour ceux qui n’iront pas à Saint-Malo, il y aura la lecture de ce très bel et grand album. Vous pourrez aussi écouter, le moment venu, mon entretien avec Frédéric Pillot sur RCF en Bourgogne, dans le Kiosque à BD… Pour ceux qui iront à Saint-Malo, il y aura la lecture, première étape indispensable, puis la visite de l’exposition et la rencontre avec Frédéric pour une dédicace… Que du bonheur, quoi !

Il est à signaler que Frédéric Pillot voit plusieurs ouvrages sortir dans cette même période dont La Sorcière Crabibi dont je reviendrai certainement vous parler rapidement….

L’exposition retracera une grande partie de la carrière de Frédéric Pillot, occasion de le découvrir pour ceux qui ne connaissent pas ou pas assez !

Direction Quai des bulles en compagnie de Gulliver…

Toujours dans ma préparation des interviews que je vais réaliser lors du prochain festival Quai des bulles à Saint-Malo, escale ce matin en compagnie d’un romancier que j’aime beaucoup, Jonathan Swift. Malheureusement, trop souvent, quand on parle des voyages de Gulliver, on se limite aux escales à Lilliput et Brobdingnag (et je rappelle qu’il s’agit là du pays des tout petits, puis de la terre des très grands). Mais les voyages de Gulliver ne s’arrêtent pas là et les auteurs de cette adaptation (Bertrand Galic pour le scénario et Paul Echegoyen pour le dessin) nous proposent la troisième partie du roman de Swift, celle qui va mener de Laputa au Japon avant de rentrer à Londres et à la maison…

Dès le départ, on comprend que Gulliver ne voyage pas pour le simple plaisir de quitter sa femme et ses enfants. Seulement, voilà,  pour vivre il faut un peu d’argent et une nouvelle expédition va lui apporter les revenus nécessaires et, d’autre part, il est si curieux de ce qu’il y a dans le monde qu’il a bien du mal à s’empêcher de ne pas partir fureter ici ou là à la moindre opportunité… Mary et les enfants l’attendront !

Le roman de Jonathan Swift était considéré à sa sortie en 1726 (il a été terminé en 1721 par l’auteur mais l’éditeur a demandé plusieurs coupes pour la première édition) comme un roman satirique, comme une critique de la société anglaise… Aujourd’hui, beaucoup de critiques n’ont plus beaucoup de sens et Bertrand Galic a su garder ce qui était pertinent pour que l’ouvrage garde des critiques politiques valables aujourd’hui et des éléments philosophiques rappelant le siècle des lumières et l’humanisme du XVIII° siècle !

Alors, oui, on parlera d’art, de démocratie, de vie éternelle, de travail, de répartition des richesses… Les choix sont excellents et l’ensemble est si cohérent que l’on finit par oublier que le texte initial a déjà trois siècles !!!

Dès le premier regard sur la couverture on sent que l’illustration dans l’ouvrage va être un plus indiscutable. La narration graphique est efficace, alerte, poétique et pousse à l’introspection et à la rêverie solitaire (pour imiter Rousseau autre auteur du même siècle). Bien sûr, le dessinateur, Paul Echegoyen excelle quand le vaisseau doit aborder la tempête ou quand il s’agit de décrire les « folies » de l’académie de Lagado. Là, chaque dessin pourrait se retrouver dans mon salon accroché aux murs sans que j’en souffre le moins du monde… Attention, je n’ai pas demandé à mon épouse ce qu’elle en pensait…

De plus, quand vous aurez terminé ce voyage exceptionnel, vous aurez, qui sait, l’envie de vous plonger ou replonger dans « Les voyages de Gulliver », péripéties dont on ne revient pas indemne, c’est une certitude, mais beaucoup plus grand !

J’aime beaucoup, dans la bande dessinée et dans le roman d’origine, les passages sur la réflexion à propos de l’éternité… et c’est vrai que l’éternité c’est quand même assez long, surtout si on a perdu toutes ses dents…

Vous comprenez donc que je sois indiscutablement impatient de rencontrer les auteurs à Saint-Malo pour une édition du Kiosque à BD que vous pourrez suivre prochainement sur RCF en Bourgogne !

Direction Quai des bulles en compagnie de Pierre-Denis Goux !

En juin 2015, sortait en librairie le premier album d’une série particulière, « Nains ». Particulière car d’une part, elle sortait dans un univers spécifique, Les Terres d’Arran, monde fantastique dans lequel il y avait déjà « Elfes », d’autre part, chaque album pouvait être lu indépendamment des autres et même de la série « Elfes ». D’ailleurs, au moment de la sortie du tome 1, personne ne pouvait encore imaginer combien d’album allaient sortir…

Un concept particulier car un seul scénariste, Nicolas Jarry, et un dessinateur différent pour chaque ordre des nains. En effet, Nicolas Jarry explique que les nains sont divisés en ordres, chaque ordre ayant une fonction spécifique sur l’ensemble du territoire du peuple des nains. Il y aura donc les ordres suivants :

  • le Bouclier,
  • la Forge,
  • le Temple,
  • le Talion,
  • les Errants.

Chaque ordre a son dessinateur et ainsi la série va raconter des épisodes de vie ciblés par ordre. Le premier album va au Bouclier avec Pierre-Denis Goux au dessin ; le second à la Forge avec Stéphane Créty au dessin ; le troisième au Temple avec Paolo Deplano au dessin ; le quatrième aux Errants avec Jean-Paul Bordier au dessin ; le cinquième au Bouclier avec Nicolas Demare au dessin.

La série ayant assez rapidement trouvé son lectorat (pour ne pas dire ses lecteurs inconditionnels), la série s’est prolongée avec des séries de cinq albums, un par ordre, et nous en sommes maintenant au tome 21 !!!

Alors, si je vous parle de cette série c’est que, durant le festival Quai des bulles 2021, je vais rencontrer Pierre-Denis Goux qui non seulement a dessiné le premier album, s’est consacré à l’ordre de la Forge, a dessiné le dernier album sorti, Ulrog de la Forge, mais est aussi un artiste qui participé au design de certains autres albums de la série… Une belle occasion de suivre notre guide au pays des nains…

Alors, puisque Pierre-Denis est l’expert de l’ordre de la Forge, il semble quand même bon de préciser ce qu’est cet ordre. L’ordre de la Forge comprend, en plus des forgerons, les mineurs, fondeurs, orfèvres, raffineurs et médecins du peuple Nain, ainsi que les Maîtres de forges qui forgent les armes runiques les plus puissantes. On est donc bien au cœur des traditions des nains !

Nicolas Jarry utilise pour les nains un langage imagé qui nécessite un décodage qui est en fin d’album avec un glossaire en fin du premier album avec les traductions de bavette gueuloir, viandar, queutar… Vocabulaire que peuvent utiliser entre eux les fans de la série !

Etant depuis très longtemps amateur d’histoires de nains, ayant même commis un petit ouvrage sur la question (malheureusement plus disponible en librairie, il ne s’agit donc pas de publicité clandestine), je ne peux donc que me réjouir de rencontrer Pierre-Denis Goux à Saint-Malo…

Petite anecdote en passant… En fait, même si j’ai bien lu dès le départ Pierre-Denis Goux dans cette série, je n’ai pas eu souvent l’occasion de l’interviewer car à chaque fois, un de mes étudiants se précipitait pour diriger la rencontre… C’est cela la notoriété, les profs en font les frais…

« 31 rue Vandenbranden » à l’Espace des arts de Chalon-sur-Saône

Hier soir, j’ai été voir « 31 rue Vandenbranden », pièce jouée par les danseurs de l’Opéra de Lyon. Dans un premier temps, après avoir simplement dit que j’ai adoré et profité pleinement de cet instant artistique (1h20), je voulais juste m’arrêter un instant sur certaines remarques entendues en sortant de l’Espace des arts de Chalon-sur-Saône…

Si j’admets volontiers, et sans aucune réserve, que certains spectateurs aient pu être déçus ou n’aient pas apprécié, j’ai été surpris d’entendre des adultes se plaindre du spectacle car trop violent, pas assez dansé, n’ayant rien à voir avec un ballet et j’en passe et des meilleurs…

J’ai entendu une dame dire que si elle avait su elle ne serait pas venue avec ses deux jeunes petits-enfants. Mais j’ai envie de lui dire qu’avant d’accompagner deux jeunes adolescents au spectacle, on doit (c’est un devoir) se renseigner sur ce que l’on va voir… Non ?

Or, si on se renseigne un tant soi peu, on peut lire :

« Dans cette œuvre au décor hyperréaliste, les corps sont cassés, les mouvements disloqués, les histoires brisées et les esprits fêlés. Pourtant, tout est d’une beauté sauvage ? »

Je suis désolé, ce n’est peut-être pas totalement explicite mais je n’emmène pas une jeunes fille de 10 ans voir ce spectacle… sauf à prendre des précautions, à regarder au préalable des extraits sur Internet (et il y en a), bref ce spectacle pour les plus jeunes mérite effectivement une préparation et un accompagnement !

Il faudrait aussi rappeler à tout un chacun que le mot « ballet » ne signifie pas « danse enfantine » et que l’on ne peut pas choisir ses spectacles sur juste le mot qui les catégorise : danse, théâtre, cirque, chanson, musique…

Ceci étant dit, il s’agissait pour moi d’un magnifique spectacle, un moment fort et de qualité ; et tant mieux s’il a fait réagir car l’art est aussi fait pour cela !

Le spectacle est encore joué ce soir et il reste quelques places…

https://www.espace-des-arts.com/

Exposition sur les loups à Autun

Hier, nous sommes allés visiter le muséum d’histoire naturelle d’Autun avec deux enfants, 7 et 3 ans. Certes, il ne s’agit pas d’un grand musée, d’un moment qui marquera leur vie pour des décennies mais il s’agit d’un petit lieu bien sympathique, agréable et nous avons passé un très bon moment (environ 1 heure pour être précis).

L’exposition sur les loups, exposition temporaire que l’on peut visiter jusqu’au 17 décembre 2021, permet de voir quelques beaux spécimens, de comprendre l’organisation sociale de ces mammifères si présents dans notre imaginaire, les différentes espèces de loups, leur langage… C’est présenté avec goût même s’il manque peut-être une animation spécifiquement jeunesse, avec un jeu, un parcours…

Les collections permanentes ne manquent pas d’intérêt avec trois passages qui ont retenu l’attention de nos lascars : dinosaures, collection de pierres et salles spécifiquement consacrées à la mine !

Si vous passez par Autun, si la météo est moyenne et vous dissuade de passer l’après-midi au grand air dans les ruines romaines, n’oubliez pas ce musée d’histoire naturelle et son exposition sur les loups…

Nature et poésie…

« O vous dont le travail est joie,
Vous qui n’avez pas d’autre proie
Que les parfums, souffles du ciel;
Vous qui fuyez quand vient décembre,
Vous qui dérobez aux fleurs l’ambre
Pour donner aux hommes le miel… »

 

Victor Hugo

Angoulême nous envoie son message…

Cette année, 2021, il n’y aura pas eu de véritable festival international de la bande dessinée à Angoulême… Mais il y aura quand même un Grand Prix qui vient enrichir les différents pris déjà distribués en janvier dernier…Et c’est pour moi un véritable bonheur car je considère que Chris Ware est un grand qui a beaucoup influencé d’auteurs du monde entier…

J’aime écouter les belles et grandes histoires…

Est-ce qu’écouter une histoire est équivalent à la lire ? Est-ce que l’été est aussi fait pour écouter des histoires ? On pourrait même se demander où sont passer les disques de notre enfance, ceux que l’on écoutait avec beaucoup d’attention, religieusement presque…
Je ne me prononcerai pas sur le fond mais affirmerai avec pragmatisme, qu’importe le flacon pourvu que l’on ait l’ivresse, l’ivresse du récit, la magie des mots qui nous transportent et nous font rêver…
Interdire les récits écoutés ce serait comme vouloir interdire les contes racontés à la veillée, demander de se boucher les oreilles au moment où maman nous raconte une histoire et, surtout, faire comme si tout le monde pouvait lire, savait lire, avait des livres…
Pour moi, certains de ces grands récits sont en plus associés à de grandes voix, de grands acteurs et j’aime les écouter encore et encore…