Dans la bulle de Bill Watterson : Axelle et Christophe rendent visite à Calvin et Hobbes !

Si Calvin s’imagine souvent en héros intergalactique, pendant les 4 jours du festival d’Angoulême, il était un héros dans nos cœurs. Son créateur Bill Watterson, présidait cette année le festival de la bande dessinée. Si lui était absent, ses personnages, Calvin, le jeune garçon plein d’imagination, et son tigre en peluche Hobbes, était bien présent.  En effet une exposition leur était consacré à l’espace Franquin.

Une occasion pour les fans de redécouvrir cette bande dessinée, et bien souvent de la faire découvrir à leurs enfants. Les inspirations de Bill Watterson, les débuts de Calvin et Hobbes, et l’évolution du jeune garçon intrépide avec son tigre en peluche au fil des saisons, nous étions plongés dans l’univers de l’auteur. C’était aussi l’occasion de voir la façon dont Bill Watterson travaillait grâce à une exposition présentant ses outils de travail et sa façon de penser.

Au-delà du travail de Watterson, c’était également une chance de découvrir les comic strips américains, prisé depuis maintenant bien longtemps de l’autre côté de l’Atlantique. De nombreux personnages sont nés par ce mouvement, notamment Snoopy, Garfield et bien d’autres encore. On connaît le monde de la bande dessinée aux Etats-Unis grâce aux comics Marvel ou DC, mais on oublie bien souvent ce côté de la BD, qui a pourtant inspiré de nombreux albums.

L’équipe Chacun sa Bulle comptait deux grands fans de Calvin et Hobbes. Cette exposition a été pour eux une machine à remonter dans le temps, une bulle pour revenir en enfance, lorsqu’on se délectait de cette bande dessinée.

Le festival d’Angoulême de Shelton : 2ème partie du vendredi 30 janvier 2015

Quand on travaille sur l’agenda d’Angoulême, quand on prépare nos rendez-vous, on choisit les auteurs que l’on aime, que l’on connait, qui sont à la mode ou qui viennent rarement en France. C’est dans ce cadre que le nom de Charlie Adlard a retenu notre attention immédiatement. Pensez donc le dessinateur de la série mythique Walking Dead ! Oui, mais il fallait l’interviewer en anglais et donc la préparation ne fut pas légère : il fallait connaitre la série, avoir lu une partie des albums, éventuellement connaitre la série TV, aimer l’ensemble, parler anglais… et, surtout, voir notre demande de rendez-vous agréé par la maison d’éditions et par l’auteur ! Tout s’est bien passé, on nous a donné un créneau, on a préparé et nous y voilà…

C’est Axelle qui va prendre en main l’entretien en anglais et elle s’en est sortie merveilleusement bien. Le ton est fluide, l’ambiance est détendue, Charlie est souriant, léger et il semble s’amuser à répondre à toutes ces questions… Axelle n’est jamais dépassée, elle anticipe, elle écoute, elle réagit, rebondit et tout se passe bien. L’entretien dure plus longtemps que prévu et il semblerait même que le public soit très nombreux à écouter les propos de Charlie et Axelle…

Car il faut dire que c’est à ce moment-là que va se produire un évènement atypique qui fera mémoire dans l’histoire technique du festival. En effet, nous utilisons un micro-cravate, avec émission par ondes et sans que nous le sachions le magasin des Galeries Lafayette d’Angoulême a retransmis durant l’après-midi l’interview avec Charlie Adlard. Si la directrice du magasin n’a pas fortement apprécié la chose, les techniciens du festival furent surpris du phénomène et dès le lendemain une consigne apparut dans tous les lieux de presse avec l’interdiction d’utiliser la fréquence des Galeries Lafayette. Au moins, on se souviendra de l’utilisation de nos fameux micros-cravates !

Cela ne changea rien à la qualité des échanges avec Charlie Adlard, jeune auteur de qualité qui a rencontré le succès assez rapidement mais qui n’en reste pas moins un homme accessible, simple et plein d’humour ! Quant à la série Walking Dead c’est en bande dessinée qu’il faut la découvrir car la version y est plus complète, plus forte, plus dense, en clair, bien meilleure !!!

Tout en suivant des yeux et des oreilles Axelle, prêt à l’aider en cas de besoin, je jette un œil protecteur à Adeline et Amelia, mes deux étudiantes qui doivent aller interviewer Joris Chamblain, scénariste, et Aurélie Neyret, dessinatrice, des Carnets de Cerise, éditions Soleil. L’interview doit avoir lieu dans l’exposition qui est consacrée à cette petite merveille. Les filles ont aimé la série (3 albums), elles ont déjà rencontré le scénariste, et, pourtant, elles sont très tendues, surtout Adeline qui carrément morte de peur… Le stress de la première interview faite seules… Je suis assez confiant, elles sont prêtes !  

Je suis obligé de laisser Axelle clore l’entretien seule car je dois me dépêcher de rejoindre les éditions Paquet pour retrouver Stefano Carloni, le dessinateur de la série Sinclair qui vient de démarrer avec Laurent-Frédéric Bollée au scénario. Il s’agit d’un italien mais l’entretien va finalement se faire en français car Stefano parle très correctement avec un bel accent chantant…

La série appartient au label « Calandre » des éditions Paquet, un label où il est question de voitures, une véritable attraction de ces éditions quand on voit le nombre de lecteurs fidèles qui se précipitent autour du stand tous les jours pour obtenir une belle dédicace avec un dessin de voiture… J’avoue être plus sensible aux personnages qu’aux voitures et cela tombe plutôt bien car la série Sinclair est avant tout une histoire profondément humaine avant d’être une série de bagnoles ! Certes, Philippe Sinclair cherche à devenir pilote automobile, certes il a abandonné ses études de médecine pour entrer dans cette carrière, certes il est invité en Australie pour courir une course alors que le professionnalisme s’éloigne de lui… oui, mais là-bas, c’est son histoire qu’il rencontre, c’est sa famille qui reprend de la consistance, c’est un parcours de redécouverte, de reconstruction, initiatique auquel il est convié ! Un très beau récit bien dessiné et avec une narration graphique mature et maitrisée…

Stefano Carloni nous partage tout cela avec l’émerveillement d’un jeune auteur qui n’en attendait pas autant, pas si vite… Voilà, la série est partie pour un cycle de trois albums, il a déjà fait un Angoulême et il semble très heureux de ce qui lui arrive !

Pour clore cette logue journée, nous prenons la destination du théâtre d’Angoulême où va se tenir la grande conférence de presse des éditions Rue de Sèvres… Ce label, rattaché aux éditions L’école des loisirs, est né il y a un peu plus d’un an et lorsque nous avions été à la création, j’avais constaté que certains responsables venaient directement des éditions Casterman qui connaissaient alors quelques grosses difficultés… Louis Delas, qui lui aussi venait de chez Casterman, avait tenté une union Casterman/Ecole des Loisirs. Cela n’avait pas pu se faire – opposition de Gallimard – et Louis Delas avait démissionné de Casterman pour la maison L’école des Loisirs – que dirigeait son père – et où il voulait mettre en place une structure bandes dessinées… Quatre fidèles le suivaient dont Nadia Gibert et Rue de Sèvre apparaissait…

Etait-ce suffisant pour réussir ? Le marché allait-il laisser un petit entrer dans la danse ? Les auteurs de qualité suivraient-ils ? Toutes ces questions m’habitaient quand je suis entré dans la salle de conférence…

Première surprise ou remarque, il y a beaucoup de monde à cette conférence de presse, beaucoup plus qu’au lancement, presque autant que pour celle très prisée de Guy Delcourt. Deuxième chose qui saute aux yeux, de très grands auteurs sont là, certains sont déjà au catalogue de Rue de Sèvres, d’autre non… Jirô Taniguchi est là, Jacques Ferrandez, Tiburce Oger, Lewis Trondheim, Jérémie Moreau, Matz…

Deuxième point à mettre en valeur : contrairement à d’autres maisons d’éditions, la présentation des ouvrages à venir n’est pas le fait des éditeurs, mais bien des auteurs interviewés par leurs éditeurs. Ici, c’est l’auteur qui est au cœur de l’activité. Il est choyé, respecté, protégé, stimulé, aimé… tout simplement !

Et c’est ainsi que nous avons ce moment bien sympathique et chaleureux avec un Taniguchi sur scène qui dialogue avec son éditrice Nadia Gibert. C’est tout en finesse, en délicatesse, en respect mutuel… Il s’agit, au-delà de l’exposition qui lui est consacrée cette année à Angoulême, de parler de son dernier livre, publié chez Rue de Sèvres, Elle s’appelait Tomoji. C’est la vie d’une femme, de sa naissance à son mariage, une femme qui a bien existé puisqu’elle est la co-fondatrice d’une branche du bouddhisme prisée par l’épouse de Taniguchi lui-même. Mais au lieu de faire de l’hagiographie, il a pris appui sur la vie de cette femme pour raconter la société rurale japonaise entre les deux guerres mondiales… Nous reviendrons sur l’album lui-même plus tard, mais l’entretien ce soir-là éclipse tout le reste tant l’émotion est forte, tant la parole est pure, tant on sent entre l’éditrice et « son » auteur une relation profonde, vraie, amicale… Nadia fait le spectacle en terminant par trois phrases en japonais car depuis qu’ils travaillent ensemble – elle fut son éditrice chez Casterman – ils ne dialoguent qu’à travers une interprète…

Merci pour cette émotion et franchement, ce ne sera pas une offense à tous les autres si je dis que tout le reste de la soirée j’étais comme sur un petit nuage… et j’avais bien sûr au cœur l’unique fois où j’avais pu parler quelques minutes, là aussi avec interprète, avec Taniguchi, dans les locaux de chez Casterman…

Mais cela ne m’a pas empêché de prendre beaucoup de plaisir à écouter les autres auteurs et même à prolonger la discussion avec Tiburce Oger durant la soirée…

Encore une bien belle soirée, une journée riche en rencontres multiples et il était temps, dès lors, d’aller se coucher pour être prêt à aborder ce qui allait être la journée la plus chargée de notre festival d’Angoulême 2015…

(A suivre)

Le festival de Shelton : 1ère partie du vendredi 30 janvier 2015

Les nuits sont courtes durant le festival d’Angoulême. Le soir, on est fatigué, on cherche un peu d’énergie pour écrire un texte ou deux, on range les sons et images du jour, on prépare ses rencontres du lendemain et on s’écroule… Le lendemain matin arrive toujours trop vite et il faut déjà repartir au travail. Je parle bien de travail car avec mes étudiants on n’arrête pas et on sent bien que la fatigue est là doublée d’une bonne crève car on a en plus attrapé froid dès le premier jour…

Ce matin, ils sont quatre à prendre le chemin d’une conférence de presse sur Les Chevaliers du Zodiaque tandis que je m’apprête à rencontrer André Taymans. Voici un auteur que je connais depuis très longtemps et que j’ai toujours plaisir à retrouver. Il faut dire que j’ai une fille qui se prénomme Charlotte et elle a grandi presque en même temps que la Charlotte, héroïne de Taymans. Il s’agissait d’une très belle série énigmatique pour enfants de primaire et elle a certainement aidé André à devenir l’auteur performant qu’il est devenu. A cette même époque, il dessinait les aventures de Bouchon, un sympathique petit cochon qui amusait les enfants qui ne savaient pas encore lire. Oui, on l’oublie parfois mais Taymans a commencé sa carrière avec de très bons albums pour la jeunesse…

Il a aussi, il y a quelques années, raconté pour Okapi – mais je ne le lisais pas – Les tribulations de Roxane. Cette Roxane fera par la suite des apparitions dans le cycle de Caroline Baldwin, avant de revenir maintenant dans un cycle spécifique chez Paquet, avec ce premier album, La main de Pangboche, objet de notre rencontre…

Avec Taymans, on a en face de soi un grand de la bande dessinée franco-belge, un dessinateur classique capable de s’adapter à toutes les tranches d’âge, un passionné de la montagne, un homme profond et agréable, bref, tous les éléments sont réunis pour faire une bonne émission.

En termes techniques, il faut avouer que nous sommes un peu gênés par un bruit de compresseur d’air, de canon à air chaud ou autre groupe électrogène car le bungalow des éditions Paquet est situé contre cette maudite machine… Certes, on s’entend mieux qu’au cœur de la foule, mais les interviews seront difficilement exploitables, il va falloir nettoyer et abréger. C’est réellement un problème car je n’aurais rien à ôter de la discussion avec Taymans. Sa présentation de sa nouvelle série est impeccable, il parle avec passion de la montagne, avec délice de son héroïne, avec mystère de son intrigue… C’est aussi l’occasion de parler d’un album sans lendemain que j’avais adoré chez lui, Ban Mânis, un récit one-shot basé sur la vie d’une alpiniste Suisse… Et, à la fin, il y avait déjà une petite allusion au Yéti…

Oui, il est bien question du Yéti ici et cela permet de faire un petit hommage rapide à Hergé et son Tintin au Tibet, album magnifique qui laisser entendre que l’abominable homme des neige était bien doté d’un cœur ce dont les Tibétains et autres Népalais ne doutent pas un instant !

Nous n’aurons pas le temps d’atteindre le sommet des dieux que déjà il faut redescendre sur terre et se précipiter dans un autre lieu, aux éditions Soleil, pour la grande rencontre prévue avec Christophe Arleston !

J’ai découvert Christophe Arleston, il y a fort longtemps, avec une série jeunesse, Tandori, qui était dessiné par Curd Ridel. C’était en 1993. Cette série me faisait beaucoup rire et elle avait un petit quelque chose d’Astérix, Tandori étant une sorte d’Astérix des Indes… Puis, quatre ans plus tard, un de mes fils me plongeait de force ou presque dans Lanfeust de Troy, dessiné par Tarquin. Ce fut un coup de foudre car je trouve que le premier cycle de huit albums de cette série est un chef d’œuvre de la bande dessinée… Le temps a passé et je n’avais jamais rencontré ce scénariste. L’année dernière cela avait failli se faire puis au dernier moment, l’interview a été annulée…

Quand on arrive chez Soleil, l’attachée de presse, avec une petite grimace, m’annonce qu’il n’est pas là, qu’il est en retard, qu’elle n’a pas d’autre information… Je suis glacé et pessimiste. Encore une fois, cette rencontre tant espérée va tomber à l’eau. On attend… L’attachée de presse revient assez vite nous rassurer. Il arrive, il n’aura qu’un quart d’heure de retard…

OK, on va le rencontrer, mais du coup il ne restera que quinze minutes avec nous… A voir, on va prendre notre temps et on verra bien… et nous allons discuter presque trois quarts d’heure ensemble ! Ce fut un moment fort de la journée et l’équipe retiendra que cet homme est un vrai grand : qualité du propos impeccable, vue d’ensemble étonnante de la bande dessinée, recul sur son travail, affection pour ses dessinateurs, passion pour ses livres mais avec lucidité, humanisme profond qui transparait en continu, simplicité avec mes étudiants… Quel beau moment !!!

On a bien essayé de parler de tout ce qui le concernait mais comme c’est trop vaste, il a fallu se limiter à trois domaines. On a commencé par l’univers de Lanfeust ce qui semblait incontournable. Il a pu ainsi nous raconter les débuts de la série phare, le premier tirage du premier album, les premières dédicaces au salon de Maisons-Laffitte… Nous sommes là devant lui, captés par les anecdotes, les détails, les souvenirs… Il raconte tellement bien que l’on a presque l’impression que le dessinateur Tarquin est aussi là avec nous. Fascinant !

Dans un deuxième temps, on parle de la série Léo Loden, née au début des années quatre-vingt-dix, avec un dessinateur toulousain, Serge Carrère. Là aussi on parle de la genèse de la série, des grands virages, des choix, de l’avenir… Christophe nous explique que le dernier album, Brouillades aux embrouilles, est un album qui aborde le sujet du trafic d’armes dans la cité phocéenne et comme le sujet est un peu d’actualité avec ce qui s’est déroulé à Paris en Janvier, il n’en parle pas trop pour éviter de faire croire qu’il s’agirait d’un album de circonstances. En fait, comme il faut un an pour faire un album, c’est l’affaire Merah (mars 2012) qui avait provoqué l’envie d’aborder ce thème grave et citoyen, ce qui n’empêche nullement, la dose d’humour habituelle de cette série policière…

Enfin, dans une troisième partie d’interview nous allons dans l’univers d’Ekhö, série en cours dessinée par Alessandro Barbucci. Nous sommes ici dans une fantaisie contemporaine et j’avoue que la série fonctionne parfaitement bien avec deux personnages, Fourmille et Yuri, qui à l’issue d’un voyage en avion pour New York se retrouve dans une monde miroir du nôtre, un monde à l’ancienne, avec petits écureuils qui parlent et mènent tout le monde à la baguette, les Preshauns… Cette série regorge d’allusions et citations au monde de l’image, en particulier le cinéma… A travers cette série, on comprend de mieux en mieux comment Arleston dialogue avec ses dessinateurs, comment il trouve pour chacun l’histoire qui lui convient le mieux, comment la série est copilotée…

A la fin de l’entretien, nous sommes encore comme assommés par tant d’informations, d’histoires, de gentillesse. Nous ne sommes pas avec celui qui a vendu plus de douze millions d’albums de bande dessinée, nous ne sommes pas avec un des grands scénaristes de la bédé, nous sommes juste avec un homme qui répond paisiblement et simplement à nos questions… Vraiment un beau moment que chacun va garder dans sa mémoire pour longtemps !

Redescente sur terre, la journée n’est pas terminée et il est temps de poursuivre nos entretiens. C’est au tour de Nicolas Otéro, le dessinateur de la série Amerikkka aux éditions Paquet. Cette série scénarisée par Roger Martin est une histoire policière, liée fortement au KKK (Ku Klux Klan), qui permet un grand voyage aux Etats-Unis, de mieux comprendre le racisme dans ce vaste pays et de vivre une aventure étonnante et mystérieuse par album (9 sont parus à ce jour, on en annonce un dernier…). Les deux agents spéciaux qui luttent contre le KKK, Angela et Steve sont solides et bien construits ce qui rend la série très agréable à lire.

Nicolas est un dessinateur sympathique et dynamique, c’est avec cette série qu’il a commencé en 1992, juste en sortant de son école lyonnaise, Emile Cohl, ville dans laquelle il vit encore. L’entretien est rapide, pas à cause du manque d’intérêt de la série ou du dessinateur, mais simplement parce que nous faisons cela au cœur du stand Paquet. Tandis que je l’interview, et qu’un des étudiants filme, le reste de l’équipe canalise le public pour qu’il ne rentre pas dans le champ de la caméra. Toute une opération complexe qui ne peut pas se prolonger trop longtemps quand même… Et dans ce cas, dix minutes, c’est déjà très long… Mais Nicolas se prête au jeu et ce sera la seconde interview diffusée à la radio cette année, dans l’émission envoyée dès notre retour d’Angoulême avec celle de Lewis Trondheim…

Le « client »suivant est Jean Dytar, un auteur complet que peu connaissent, et je trouve cela très injuste. C’est une des raisons qui a motivée cette rencontre. Faire connaitre un auteur trop confidentiel alors que le talent est bien là. Il a publié chez Delcourt, dans la collection Mirage, La vision de Bacchus.

On ne résume pas un tel album qui nous plonge au cœur de la création artistique. On doit le lire, tout simplement mais pour vous situer les choses, on peut dire que nous sommes à Venise en 1510. Nous sommes avec un peintre, Giorgione, atteint de la peste, sur le point de mourir. Avant, il a une dernière tâche à accomplir, finir une toile ! Et c’est là que la bande dessinée s’ouvre en quelque sorte, qu’elle va naviguer entre histoire de la peinture, réflexion sur la création, vie intime des artistes, difficulté de la vie humaine et, même, d’une certaine façon, intrigue policière… Le livre est prenant et touchant, l’auteur que nous avons devant nous aussi !

Jean Dytar est à la fois un auteur et un pédagogue (il est enseignant d’arts plastiques au quotidien) et j’ai l’impression qu’il parle à mes étudiants comme un prof : il explique, montre, justifie, revient sur certains éléments… On se laisse prendre et on se dit qu’il faudra réviser avant la prochaine interro, ou relire l’album avant d’écrire la critique… C’est aussi toujours, pour moi, un émerveillement de voir ces auteurs aussi disponibles pour les interviews. Certes, ils défendent leurs œuvres, mais ils répètent des dizaines de fois les mêmes choses avec tant de patience et gentillesse… Jean prend le temps de dédicacer un album pour le projet Chacun sa bulle, là aussi, avec beaucoup de disponibilité. Merci !

Notre auteur suivant est Turf pour son premier volume du Voyage improbable, aux éditions Delcourt. Là, le ton change. Turf est direct, tonique, rapide dans ses réponses et plus déjanté que notre enseignant de Jean Dytar. En quelques minutes, nous ne sommes plus dans la salle de presse des éditions Delcourt mais sur une navette spatiale improbable, un phare breton blanc et rouge propulsé par erreur et circonstances au bout de l’univers… Et, même pas peur ! Non mais…

Interviewer Turf est toujours comme une petite récréation car il ne se prend pas au sérieux tout en proposant des histoires, certains diraient des fables,  d’une grande qualité avec de multiples références littéraires et cinématographiques, profondément humaines aussi, bien sûr. Ce phare en mouvement devient un huis-clos grave et plein d’humour. Le lecteur ne s’ennuie pas du tout, et, maintenant, il attend avec impatience le second volet de ce diptyque ! Mais attention, si Turf répond vite et bien aux questions, il dessine plus lentement et on verra bien quand arrivera la fin de cette histoire…

L’auteur suivant est un scénariste, Alain Ayroles, et, je l’avoue sans détour, c’est un de ceux qui m’a apporté le plus de jubilation de lecteur. C’est lui qui a scénarisé l’incroyable série Garulfo (avec Bruno Maïorana au dessin) et la folle épopée théâtralisée en bédé De cape et de crocs (avec Jean-Luc Masbou au dessin). C’est deux séries sont si fortes, si drôles, si prenantes, si bien construites… qu’il ne vous reste plus qu’à les lire si vous ne les connaissez pas. Les deux séries sont terminées, en quelques sortes, si ce n’est que pour la seconde, De cape et de crocs, les auteurs ont voulu offrir au public une sorte de conclusion en guise de prologue (ou le contraire, allez savoir) avec deux albums racontant la vraie vie d’Eusèbe, le lapin blanc que les amateurs de la série connaissent bien. Enfin, on va savoir ce qu’il a vécu avant la série, comprendre pourquoi il est devenu ce qu’il est, et j’avoue que dès le premier volume j’en ai eu pour mon argent !

Alain Ayroles est un scénariste méticuleux, construit et méthodique. Dans l’interview, il est aussi comme cela et ne laisse rien sans réponse, explique calmement tout, donne des détails sur son travail avec Masbou, sur la série, sur les personnages. Les étudiants présents regrettent un peu qu’il n’y ait pas plus de chaleur dans les propos car certains sont totalement fans de la série et auraient voulu rencontrer un des personnages plus que l’auteur. C’est l’occasion pour eux de bien comprendre qu’un auteur n’est pas un personnage de bandes dessinées. C’est un artiste et il peut y avoir de grands écarts entre le créateur du personnage et le héros lui-même. Là nous étions avec Alain Ayroles pas avec Armand Raynal de Maupertuis (les amateurs de la série comprendront !).

Comme la journée fut très longue, nous parlerons de Charlie Adlard, de Carloni, des Carnets de Cerise, de Taniguchi, de l’épisode des Galeries Lafayette et des éditions Rue de Sèvres dans un prochain article…

(A suivre)

Photos de Michel, pierre et Cécile

Cécile enquête après la marche des auteurs de bandes dessinées…

Au festival d’Angoulême, le samedi est la journée la plus importante du festival. C’est le jour où les festivaliers et les auteurs sont les plus nombreux bien sûr. Pendant que certains artistes font des dédicaces ou répondent à des interviews… d’autres en profitent pour marcher contre la réforme du RAAP en 2016 : le régime de retraite complémentaire des auteurs.

Lewis Trondheim, auteur de la série Donjon, explique que cette loi uniformise le système des retraites en Europe et qu’elle traite les artistes comme des entreprises dont ils seraient l’unique patron et l’unique salarié. Le taux de 8% de cotisation est trop élevé !

Christophe Arleston, scénariste de Lanfeust de Troy, s’inquiète que plus le statut des auteurs sera précaire, plus les individus pouvant prétendre devenir auteurs seront d’origine des classes aisées. Ce serait dommage que les auteurs des nouvelles générations ne fassent tous partie que d’une même catégorie sociale.

Gaëlle Hersent, auteur de Sauvage avec Jean-David Morvan, (notamment scénariste de Sillage), a aussi marché. Son ami -sur la photo ci-dessous-, illustrateur jeunesse, explique que si les jeunes auteurs sont souvent en situation précaire, c’est que les maisons d’édition publient énormément d’auteurs, et leurs forfaits, leurs rémunérations, sont de ce fait, plus minces.

Nadia Gibert, éditrice chez Rue de Sèvre, anciennement chez Casterman, confirme que l’édition est une industrie qu’il faut faire tourner, au détriment d’une sélection qualitative des projets BD et du prestige du statut d’auteur.

Au final, le Festival de la BD a malgré tout continué à Angoulême dans la festivité, la bonne humeur et surtout l’humour. C’est dans l’espace presse de Delcourt qu’une heure plus tard, Lewis Trondheim ajoute que non, les organisateurs du festival n’ont pas été prévenus de la manifestion et que oui, il aimerait communiquer d’avantage avec eux dans le cadre des préparatifs du festival par exemple.

Un nouveau choix de bédés à offrir…

Un nouveau de choix de bédés car offrir une bande dessinée c’est indiscutablement offrir une tranche de bonheur, ouvrir un océan de curiosité, donner la possibilité de visiter un nouvel univers, consolider une culture personnelle, faire plaisir, tout simplement…

Le train des orphelinsOui, dit comme cela le sujet peut sembler éloigné des fêtes de fin d’année. En fait, si on se souvient de certains romans du dix-neuvième siècle, c’est dans les grands moments de fête que l’on devrait se souvenir de tous ceux qui sont dans la difficulté, qu’elle soit matérielle ou existentielle, accidentelle ou structurelle, passagère ou définitive… En écrivant je vois ces dames bien nées et vivant dans le luxe qui appartenaient à des sortes de club de charité et cherchaient à faire le bien à tous prix, y compris contre la volonté des destinataires de leur bienfaisance…

Et c’est un peu comme cela que commence cette magnifique série en bande dessinée de Philippe Charlot et Xavier Fourquemin aux éditions Bamboo, sous le label Grand Angle. Madame Goswell, veuve du pasteur du même nom, ne veut que faire le bien, aider les enfants, elle qui n’en a jamais eu… Elle va donc devenir bénévole dans une association – terme d’aujourd’hui qui définit parfaitement son statut dans l’album et dans l’orphelinat où elle vient d’arriver – et elle reçoit du directeur, une grande mission : elle doit escorter une douzaine d’enfants vers l’Ouest, en train, puis dans certaines villes étapes, elle devra trouver des « belles » familles d’accueil à ces pauvres orphelins… Comme tout cela est beau…

En fait, la vérité est très différente. Je dis bien vérité car cette déportation massive d’enfants vers l’Ouest est une réalité, très cachée, de l’histoire des Etats-Unis. Oui, d’une part, sur la côte Est et dans les très grandes villes comme New-York, il y avait de nombreux abandons d’enfants en particulier par les familles misérables qui arrivaient à bout de souffle d’Europe, et, d’autre part, il y avait un besoin crucial de bras pour travailler la terre dans toutes ces nouvelles terres conquises de l’Ouest. C’est ainsi que plusieurs millions d’américains d’aujourd’hui descendent de ces orphelins réimplantés dans des familles d’accueil où ils avaient un statut qui pouvait, dans certains cas, se rapprocher de celui d’esclave…

Le premier mérite de cette série est de lever le voile sur cette page historique mais cela va plus loin. En effet, nous allons entrer dans l’histoire de certains orphelins et la série devient plus épique, plus mouvementée, plus humaine. Le premier cycle de deux albums – Jim et Harvey – est tout simplement passionnant et il se dévore à très grande vitesse, même si le train emprunté, lui, n’a rien d’un TGV de chez nous…

Le mécanisme général de la série est basé sur une fratrie, abandonnée par un père qui ne sent pas capable d’assumer tout cela, trois enfants avec une maman décédée dont on ne parle presque pas, et donc, ces enfants qui après avoir été dispersés cherchent à se retrouver…

La mécanique scénaristique est bien construite, le ton de l’histoire va donc naviguer entre trois influences : d’une part les romans de Dickens avec des scènes d’une noirceur bien réelle, d’autre part l’esprit de Mark Twain, des enfants qui tentent de s’en sortir malgré tout, du dynamisme et de l’humour, avec l’amitié comme moteur profond, puis, enfin, un côté western indiscutable car même si nous sommes en 1920 au départ de la série, la conquête de l’Ouest est encore bien là…

Le dessin de Xavier Fourquemin est parfaitement adapté et sa narration graphique est d’une belle efficacité en naviguant entre une forme de réalisme et un style jeunesse convaincant ! J’avoue ne pas avoir tout lu de son œuvre mais j’avais adoré son diptyque Miss Endicott avec Jean-Christophe Derrien. Je l’avais rencontré à l’époque et j’avoue que cette série Le train des orphelins me donne envie de l’interroger de nouveau car son graphisme me plait beaucoup et j’aime sa façon de raconter des histoires en bande dessinée…

J’entends bien que certains auraient préféré que la série soit plus centrée sur l’aspect historique mais je dois vous avouer que son équilibre, son humour, son humanité me conviennent tant que les quatre volumes parus – les deux derniers, Lisa et Joey constituant le cycle 2 – n’ont provoqué chez moi qu’une seule attitude : une impatience gigantesque pour la suite… qui heureusement arrivera début janvier avec le tome 5 !!!

 Cette série est réellement grand public et peut être dévorée par de jeunes lecteurs dès 9 ans !

Milan KLes fêtes sont l’occasion pour de nombreux éditeurs de faire paraitre des Intégrales, c’est-à-dire des recueils de bandes dessinées qui donnent d’un seul coup, en un seul volume, une histoire entière ou un cycle complet. Je sais que certains peuvent prendre cela pour du recyclage financier, de l’exploitation excessive de leur fonds éditorial, une façon de se faire de l’argent facile sans trop de travail… Je ne vois pas les choses de cette façon, disons-le clairement ! Je suis persuadé que le mécanisme des Intégrales est une façon de faire connaitre les séries, de donner à lire des blocs d’histoires complètes, de donner la possibilité aux plus jeunes lecteurs de découvrir le plaisir de la lecture suivie… Je sais bien que la bande dessinée est née du mécanisme à suivre et ce n’est pas moi, grand lecteur de magazines bédés durant de longues années [Pilote, Journal de Tintin et (A suivre)] qui vais vous prétendre le contraire. Mais, pour ceux qui n’ont pas été habitués dès le départ, cela peut parfois être long d’attendre la suite d’une histoire. Un dessinateur met en moyenne un an par album, une histoire en 3 albums s’étale donc sur une période assez longue, trop longue diront certains, d’où la possibilité d’avoir des histoires complètes d’un seul coup, en particulier au moment des fêtes…

Sam Timel et Corentin, sont les auteurs d’une très bonne série bédé, Milan K et on vous propose le premier cycle dans une Intégrale de très bonne tenue, un très beau livre à offrir.

Cette histoire est bien dans l’air du temps car nous allons plonger dans le destin de l’héritier d’un oligarque mafieux russe, grand ennemi de Vladimir Poutine. Euh, non ! En effet, nous sommes dans une fiction et il s’agit en fait du président Vladimir Paline. Le jeune Mikhail Khodorov se retrouve bien seul après l’élimination de sa famille et, heureusement, il a à ses côtés Igor, entièrement dévoué, pour tenter de survivre car l’héritier est grandement menacé…

Cela donne, bien sûr, une bande dessinée tumultueuse, avec un flux d’aventures, de crimes, de pièges, de trahisons, de manipulations en tous genres. On ne s’ennuie jamais et c’est bien construit, si bien que tout reste crédible, du moins si on admet, une fois pour toute, que la mafia existe bien, que certains gouvernements peuvent être corrompus jusqu’aux os et que certaines entreprises ne valent pas beaucoup plus au niveau humain…

Cette bande dessinée d’aventures, pour adolescents et adultes, est très bonne et mérite d’être offerte à l’occasion de ces fêtes de fin d’année. Ce premier cycle regroupe les trois premiers albums mais on attend avec impatience le cycle suivant…

Pour les puristes, le scénariste Sam Timel est américain tandis que le dessinateur Corentin Rouge est français. Ce dessinateur avait déjà travaillé sur une remarquable série publiée, elle-aussi, aux Humanoïdes associés, Le Samaritain.

La petite mort

Davy Mourier, jeune auteur touche à tout, pétri de talents car excelle dans le dessin, dans le scénario, dans le jeu d’acteur, dans l’humour… nous offre là une bande dessinée d’un genre particulier et pas si répandu, l’humour noir et grinçant. Ouvrons donc, même si la saison porte à plus de joie, La petite mort !

Ne nous trompons pas, passé la première surprise, celle de croiser la mort en personne dans une bande dessinée, vous allez réaliser qu’ici la petite mort est un personnage, la fille de la mort, et qu’elle n’a qu’une seule ambition, devenir fleuriste. Oui, vous l’avez bien compris, ici, Davy Mourier ne cherche pas, en premier, à nous faire peur ou réfléchir, il veut juste nous faire rire…

En même temps, quand on rit – le propre de l’homme selon certains philosophes – on doit s’attendre à entrer dans la réflexion métaphysique à tout moment, d’autant plus envisageable que le thème sera la mort…

L’histoire est présentée en petites séquences, courtes de trois cases à deux ou trois pages, avec parfois des coupures avec un dessin pleine page, ou une fausse publicité… et toujours l’histoire de cette petite mort et de sa famille…

Dans le premier volume, la petite mort va à l’école, dans le second au collège et dans le troisième… ben, il faudra attendre car seulement les quinze premières pages ont été dessinées par l’auteur… Par contre, il ne devrait y avoir que trois volumes dans cette série !

C’est accessible à tous les âges, à condition toutes fois que le lecteur apprécie l’humour noir. Davy Mourier m’a avoué avoir une fois dédicacé un album à un jeune de 6 ans, passionné d’humour noir, mais reconnaissons que c’est peut-être un peu jeune quand même… Le second volume convient totalement aux jeunes collégiens qui sauront bien se reconnaitre dans cette petite mort affrontant les difficultés existentielles de cet âge ingrat que l’on nomme adolescence…

Après Pierre Tombal qui m’a fait rire des années, voici une belle façon d’aborder la mort, l’éducation, la vie familiale, l’humour, l’amour… Oui, c’est vraiment une belle série de bandes dessinées sur la vie tout simplement !!!

A offrir à tous vos amis !!!

Michel

Un nouveau choix de bandes dessinées…

L’attaque des Titans -  Hajime Isayama

Plus de cent ans avant le début de l’histoire, des créatures géantes humanoïdes nommées Titans sont subitement apparues et ont pratiquement anéanti l’humanité entière. Ces créatures mesurent entre trois et quinze mètres de haut. Pour se protéger, l’humanité vit entourée par trois murs concentriques de cinquante mètres de haut, distants les uns des autres d’une centaine de kilomètres. Jusqu’au jour où un mystérieux et inconnu Titan de cinquante mètres parvient à ouvrir une brèche dans le mur premier mur de la fortification ! Les Titans vont ainsi envahir l’entre-deux murs, et semer le chaos. L’humanité perdra ainsi 20% de sa population, et 1/3 de son territoire. Parmi les rescapés, le jeune Eren verra sa mère se faire dévorer sous ses yeux. Celui-ci décidera de prendre sa revanche et de tuer tous les Titans.

Un bestiaire peu (voir jamais) exploré, un subtil et audacieux mélange d’action, horreur, et tragédie, c’est ainsi que peut se résumer l’œuvre. Ajouter à cela des personnages charismatiques, une histoire dense, et riche en moment forts et rebondissements, vous obtenez un des mangas les plus ambitieux de ces dernières années qui viendra probablement s’inscrire par la suite parmi les grands classiques du genre.

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The Superior Spider-Man – Dan Slott/Ryan Stegman/Guiseppe CamuncoliA l’article de la mort, le Dr Octopus a réussi à échanger son esprit avec celui de son ennemi, Peter Parker, alias Spider-Man. Possédant maintenant un corps de Super-Héros en pleine santé, ainsi que les souvenirs de son ancien adversaire, Octopus ne décide pas de continuer à faire le mal. Bien au contraire, il décide de poursuivre l’œuvre du tisseur de toile, et même de le surpasser. Il aspirera donc à être un Spider-Man plus fort, plus intelligent, plus performant… Bref, supérieur.

Un choix de scénario plutôt déstabilisant dans un premier temps, mais fichtrement efficace au bout de quelques pages. On assistera donc à une véritable dualité dans la tête de notre « Peter Octopus » qui accomplira ses devoirs de héros avec ses instincts de Super-Vilain. Les dessins subliment parfaitement cet aspect. Quelques surprises viendront nous secouer à travers les aventures de Spidy. A posséder pour tous les fans de l’Araignée.

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Sherman – Stephen Desberg/Griffo

Jay Sherman est un homme comblé : parti de rien, il a consacré sa vie et sa fortune à la réussite de ses enfants, Robert et Jeannie. Alors candidat à la présidence des États-Unis, son fils est assassiné sous ses yeux. Cet assassinat n’est que le premier acte des nombreuses représailles qui visent Jay Sherman. Il semblerait que son passé cache certaines zones d’ombre sur lesquelles l’agent du FBI Eva Cruz va devoir faire la lumière…

L’alternance entre présent et passé, remarquablement agencée, a donné un tempo si prenant qu’à aucun moment le classicisme des thèmes n’a donné un aspect lourd. De la même façon, les choix esthétiques, très « rétro », ont contribué à composer une ambiance propice à rendre certaines longues séquences de dialogues très vivantes. Rythmé, passionnant, et efficace de bout en bout, Sherman illustre le savoir-faire de ses auteurs lorsqu’il s’agit de composer une saga taillée pour un large public. Une réussite dans le genre.

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Les Vieux Fourneaux – Wilfrid Lupano/ Paul Cauuet

Antoine vient de perdre Lucette avec qui il a construit son existence pendant cinquante-quatre ans. Mimile et Pierrot, ses deux plus vieux amis, l’ont rejoint pour le soutenir dans son deuil. Comme souvent en de pareilles circonstances, il ne leur reste plus qu’à ressasser les souvenirs de leur jeunesse pour tenter d’oublier un peu leur douleur. Le lendemain, de retour d’un rendez-vous chez le notaire, Antoine s’empare d’un fusil et file sans s’expliquer. Les deux compères apprennent rapidement qu’il est parti en Toscane pour abattre Garan Servier, propriétaire d’une usine pharmaceutique et cible de leurs luttes syndicales durant quatre décennies. Embarquant Sophie, la petite-fille la plus proche de Lucette, enceinte de sept mois, ils se lancent dans une course-poursuite pour empêcher l’irréparable.

La recette paraît si simple : des personnages hauts en couleurs et terriblement attachants qui échangent des dialogues ciselés et cinglants. L’auteur s’applique à donner de la profondeur à ses personnages, plongeant le lecteur dans tous les sentiments qui accompagnent la découverte de leur passé, de leurs liens d’amitié et du drame qui frappe l’un d’eux.

Une comédie d’une drôlerie fantastique, mais aussi extrêmement touchante et finement amenée.

Stève

Un choix de romans à offrir…

Pars avec lui – Agnès Ledig

Cette romancière est déjà présente sur le site de critiques libres avec deux livres :

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/37388

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/34484

En voici donc un nouveau… Juliette est infirmière, Roméo est pompier… Tiens, Roméo et Juliette, j’ai déjà vu cela quelque part…

Alors que le jeune homme tente de sauver la vie d’un enfant, une explosion lui cause de lourdes blessures. À l’hôpital, c’est elle qui s’occupera de lui pendant le service de nuit.
C’est ainsi que les deux protagonistes se rencontrent.

Mais la vie n’est pas un conte de fée, et Juliette, mariée à un manipulateur, n’espère que la venue d’un bébé, qu’elle a bien du mal à obtenir. Quant à Roméo, il vit avec sa petite sœur qu’il a élevée et pour qui ne pas plaire signifie ne pas exister.

Un roman qui dépeint un quotidien de manière simple, mais pas de manière simpliste. Des personnages auxquels on s’identifie, des rapports humains profonds… L’auteur de « Juste avant le bonheur » nous signe une belle romance qui nous pousse à surmonter les obstacles sur notre chemin et nous apprend à tendre la main.

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A toute épreuve – Harlan Coben

Voici un auteur que l’on ne présente plus, qui est déjà très présent sur le site :

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vauteur/2163

… mais il semblerait que le dernier n’y soit pas encore…

On imagine, d’abord, un prince charmant, Jared ! Mais voilà, le prince peut être spécial, en retard, sans mémoire et il ne se présente pas au rendez-vous avec Ema. Pourtant, ils s’étaient rencontrés sur internet, il semblait sérieux et Ema l’attendait avec impatience, curiosité, envie…

Est-ce une disparition, un lapin, un oubli ? Face à ce qui est pour Ema un mystère, l’amitié, elle, va être plus solide. Ema va compter sur son ami Mickey Bolitar.

Mickey ne plonge pas instantanément dans cette affaire, il va falloir le convaincre et avec un peu plus de quelques mots larmoyant, mais comme Ema est son amie, comme elle a l’air bouleversée, comme elle le lui demande avec insistance, Mickey va accepter de mener l’enquête.

Bien sûr, chacun aura compris que les faits donneront raison aux deux amis, mystère il y a bien ! D’ailleurs, si cela n’avait pas été le cas, nous n’aurions pas été dans un roman de Harlan Coben !

Troisième volet des aventures de Mickey Bolitar, Coben signe ici un polar qui démarre à cent à l’heure mais qui peine un peu dans la durée. Cette histoire navigue entre trois disparitions, une affaire de stups et une saga familiale.

C’est malgré tout une lecture plaisante et fluide qui va donner satisfaction aux inconditionnels et ils sont nombreux…

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Le trône de fer – George R.R. Martin

Et voilà encore un auteur très présent sur le site :

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vauteur/4339

Sur le continent fictif de Westeros, Lord Eddard Stark de Winterfell est le seigneur de la province du Nord du royaume des Sept Couronnes. Quinze ans plus tôt il aida son ami d’enfance Robert Baratheon à renverser le roi fou Aerys II Targaryen. Depuis lors, Robert règne sur les Sept Couronnes. Après la mort de Jon Arryn, la Main du Roi (position la plus importante du royaume, après le roi lui-même), le roi Robert se rend dans le Nord afin de confier cette charge à Eddard. Celui-ci n’est pas intéressé mais se laisse convaincre lorsque son épouse Catelyn reçoit un message codé de sa sœur Lysa, la veuve de Jon Arryn, dans lequel celle-ci affirme que son mari est mort assassiné par les Lannister. Or, la reine, la femme de Robert, est une Lannister. Pendant ce temps, les héritiers de la dynastie Targaryen exilés sur un autre continent veulent reprendre la couronne.

La base de l’adaptation de la série à succès est disponible en roman. Une écriture dynamique riche en rebondissement qui exploite tout le potentiel de cet univers médiéval. Entre complots, trahisons, batailles épiques, et personnages profonds et complexes, cette Saga saura vous convaincre. Winter is coming !

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Le Siècle, tome 3 : Aux portes de l’éternité - Ken Follett

Troisième et dernier tome du « Siècle » de Ken Follett, auteur bien connu des amateurs de roman d’espionnage. Le siècle dont il est question est bien entendu le XXème siècle : après nous avoir conté la Première puis la Seconde Guerre Mondiale, l’auteur s’attaque à la troisième grande guerre du siècle : la Guerre Froide.

Les personnages sont attachants et nous font découvrir tous les grands événements de la guerre froide et de la lutte des noirs aux Etats-Unis. Une fin particulièrement émouvante avec la chute du mur de Berlin et l’épilogue sur l’investiture de Barack Obama. On prend plaisir à redécouvrir ces événements historiques au travers des différents personnages et ressentir l’impact à échelle humaine. Un peu inférieur à ses prédécesseurs, cet ouvrage n’en demeure pas moins enrichissant et passionnant.

Stève

Quelle affaire pour seulement 30 deniers !!!

La bande dessinée est un art narratif complexe, hybride et qui a atteint une certaine maturité qui lui permet depuis quelques années d’aborder tous les sujets ou presque. Il n’est donc point étonnant de la voir s’engouffrer dans les thèmes complotistes après avoir été s’aventurer dans l’ésotérisme, l’uchronie, et les deux combinés !

Jean-Pierre Pécau, après avoir livré les secrets de l’histoire de l’humanité dans Histoire secrète, série remarquable qui n’est que de la fiction, je le rappelle à tous les lecteurs, a décidé de se relancer dans une incroyable aventure jouant sur l’histoire, le complot, l’ésotérisme, l’espionnage et le sentiment… Oui, il a voulu faire tout à la fois pour une grande fiction dessinée par celui qui est devenu au fil des années son ami, Igor Kordey. Il faut dire qu’ils ont écrit ensemble plus de trente albums de bande dessinée (en particulier Histoire secrète), ce qui n’est pas rien vous en conviendrez !

Le thème est simple, d’une certaine façon. Beaucoup se souviennent de l’histoire de Judas. Il trahit son ami Jésus pour trente deniers puis, désespéré, il jette ces pièces et va se pendre. Mais il y a d’autres versions : « Il existe encore de nos jours à Jérusalem un terrain vague que ni les croisés, ni les Turcs, ni les autorités israéliennes n’ont voulu rendre constructible : c’est le champ du potier ou le champ du sang. On dit que c’est ici que Judas se suicida après avoir acheté ce lopin de terre avec les 30 pièces d’argent de sa trahison. C’est une légende bien sûr, mais on peut noter que nulle plante ne pousse sur cet arpent de terre sèche et que les animaux l’évitent… » Et c’est ainsi que la série commence !!!

Que sont devenues ces 30 pièces d’argent ? D’où viennent-elles ? N’auraient-elles pas des pouvoirs particuliers ? Pourquoi certains hommes se sont-ils alliés pour les récupérer ? Pourquoi sont-elles si dangereuses ?

Mais comme il ne s’agit pas d’un ouvrage historique sur les 30 deniers, il fallait que Jean-Pierre Pécau trouve un moteur incroyable pour plonger ses personnages dans une aventure incroyable, pour bousculer, contraindre le lecteur à lire le premier album jusqu’à la dernière bulle, mettre le lecteur dans un tel état qu’il ne pourra plus vivre paisiblement jusqu’à la sortie du dernier album de la série… et il y en aura probablement beaucoup (le chiffre exact ne semble pas encore fixé). On va donc se retrouver en compagnie de Xavier Gral, un homme qui a déjà terminé sa carrière d’agent secret français, qui a perdu son épouse dans des conditions particulières que l’on découvre au fur et à mesure, et qui a une fille, Laureline. Cette dernière est gravement malade, en phase quasi terminale diraient les médecins si on leur demandait leur avis. Xavier est prêt à tout pour sa fille et c’est justement ce que vont exploiter certains en mettant sur sa route la détentrice d’un des deniers, celui qui permet sinon de vaincre la maladie, du moins de prolonger la vie des malades, le fameux denier qu’avait utilisé François Mitterrand pour terminer son deuxième mandat.

Je vois votre surprise mais je vous rappelle que nous sommes bien dans une fiction complotiste où tout est possible, explicable et que ce que vous allez lire dans ces albums n’est en aucun cas la vérité historique, quoi que…

Xavier va donc tout faire pour sauver sa fille et quand la « guérisseuse » est assassinée, que le denier est volé, notre ancien agent est définitivement prêt à reprendre du service pour avoir l’usage de ce denier qui représente la vie de sa fille…

Dans le second album paru, Xavier va découvrir une société secrète, les Régents, un groupe de banquiers né sous la Renaissance en Italie et qui gère le monde des finances. Occasion de comprendre les finances internationales de Law jusqu’aux traders d’aujourd’hui, mais là encore, attention, ce n’est que de la fiction. Quoi que, on peut imaginer le jeune Jérôme Kerviel ait eu en sa possession un denier d’abondance et que le jour où il se l’est fait voler il ait tout perdu… simple hypothèse, bien sûr !

Dans ce second volume, on a la confirmation que les deniers sont probablement plus que trente et que les candidats à la possession sont nombreux et prêts à tout, y compris le crime !

A partir de là, surtout dès le début du troisième volume, les lecteurs fanatiques d’espionnage, de complot, de magouilles cachées, vont jubiler – et j’en suis – tandis que les lecteurs rationnels et classiques vont se sentir un peu perdus, largués… C’est l’une des raisons pour laquelle je suis persuadé que nous sommes fondamentalement en présence d’une bande dessinée pour adultes, voire même pour adultes avertis et préparés car les allusions historiques, politiques, religieuses, ésotériques sont très nombreuses !!!

Vous l’aurez bien compris, j’adore cette série et je suis dans l’attente de l’album suivant dès que j’en ai terminé un. Heureusement, Igor Kordey dessine vite et bien. Il lui faut environ deux mois pour dessiner un album ce qui permet au lecteur d’espérer ainsi une série qui serait terminée en deux ans. On est dans un tempo de série télévisée, ce que revendique totalement Jean-Pierre Pécau qui est persuadé que c’est le rythme de la création de ce début de vingt-et-unième siècle. Le lecteur ne veut plus prendre le temps d’attendre trop longtemps pour avoir la suite de ses histoires. De plus, les scénarios de Pécau sont si complexes que si le délai devient trop long, il faut envisager de tout relire avant de passer à la nouveauté, or, le nombre d’albums étant trop importants, une telle démarche est presque impossible pour une personne ayant un emploi du temps normal… Non ?

Venons-en pour terminer notre analyse de la série Les 30 deniers, à la narration graphique d’Igor Kordey ! Certains n’aiment pas son graphisme, mais tous reconnaissent qu’il est diablement efficace : tout ce qui est indispensable à la compréhension du récit est là, y compris dynamisme, violence, vitesse… oui, il est très fort et il sait plonger ses lecteurs immédiatement dans le tempo du récit de Pécau. C’est d’ailleurs fascinant comme ces deux auteurs travaillent, se complètent, s’enrichissent… Un duo total qui pourtant travaille beaucoup à distance. Igor habitait au Canada, puis maintenant en Croatie et donc c’est Internet qui fait le lien entre les deux. Pourtant, pour le lecteur, on a le sentiment d’une même envie de raconter, de dépayser, de distiller les indices, de plonger dans le mystère, de torturer en quelque sorte le lecteur, de le faire attendre, de le piéger, de le manipuler… Quel talent, tout simplement !!!

Voilà donc une belle idée de lecture, de cadeau, de partage…

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Série Les 30 deniers

Scénario de Jean-Pierre Pécau

Dessin d’Igor Kordey

Couleurs de Len O’Grady

 

Tome 1 : Savoir

ISBN : 9782756040967

 

Tome 2 : Oser

ISBN : 9782756040974

 

Tome 3 : Vouloir

ISBN : 9782756040981

Des livres pour la jeunesse… quand il fait froid !

Il y a des ouvrages que l’on ne peut lire qu’à certaines saisons, surtout quand il s’agit de livres principalement destinés à la jeunesse. En effet, comment expliquer à un enfant que c’est normal de lire une histoire de Père Noël en plein mois de juillet. Inversement, on évitera en plein hiver de lui faire découvrir les joies de la plage, de la mer, de la natation en eau vive…

Voilà pourquoi il est temps de vous préparer à lire certains contes d’hiver, c’est la saison et, à défaut de réchauffer le petit blotti dans son lit, il trouvera normal de voir évoquer la neige, le froid, le givre, les bonhommes de neige et, bien sûr, le Père Noël ! Trois ouvrages pour illustrer mon propos et vous donner envie de répondre à la demande d’histoires de votre petite tête blonde – ou pas – dès ce soir !

Je commencerai par Mon petit Père Noël de Gabrielle Vincent. Cette extraordinaire artiste est morte il y a maintenant déjà presque 15 ans et je me souviens toujours de sa douceur, de sa gentillesse, de sa simplicité. Je ne l’ai vue qu’une seule fois, au salon du livre jeunesse de Montreuil, mais c’est comme si c’était hier tant cette rencontre m’a touché ! Aujourd’hui, chaque fois que j’ouvre un de ses livres, je pense à elle et je passe un excellent moment.

Son petit Père Noël est une histoire d’une tendresse étonnante, d’une poésie incroyable, d’une profondeur comme rarement on en trouve dans les livres pour la jeunesse. Une petite fille voit un Père Noël descendre du ciel un 24 décembre. Rien de surprenant à cela, sauf que ce Père Noël n’a rien à donner ! Du coup, la fille touchée par ce dénuement, va lui offrir un cadeau… Rôle inversé, réflexion sur le bonheur d’offrir, une histoire à contrecourant du consumérisme qui nous submerge, surtout à l’approche des périodes de fête… Et c’est aussi les prémices des Noël de crise, allez savoir…

Le Père Castor, vous savez celui qui raconte sans arrêt ses histoires, celui qui a fasciné tant d’enfants, est une source permanente de contes en tous genres. J’avoue avoir même tendance à penser que ce label éditorial, cette collection crée en 1931 par Paul Faucher, a contribué à faire vivre le patrimoine culturel français… Arrivera-t-il à fêter son centenaire ? En tous cas, voici deux ouvrages qui prolongeront la vie d’ouvrages plus anciens…

Le Père Castor raconte ses histoires de Noël nous propose 14 histoires sur ce thème, toutes illustrées. Certaines sont ancrées dans le passé lointain et nous viennent des contes anciens tandis que d’autres sont plus contemporaines. Il en est de même avec les illustrations qui sont très différentes d’un conte à l’autre.

Il faut toujours dire si on a une petite préférée et je vais assumer mon choix en vous disant que j’ai beaucoup aimé Un Noël tombé du ciel, inspiré directement d’un conte polynésien. D’ailleurs, je dois bien avouer que dans ce cas-là, c’est un Noël sans neige… mais en Polynésie, de l’autre côté de la planète…

Enfin, pour clore ses histoires rafraichissantes, je vous propose d’ouvrir Le Père Castor raconte ses contes de l’hiver avec 7 histoires différentes à écouter en pull et chaussettes, ou dans son lit avec une bouillotte !

C’est dans ce dernier recueil que l’on trouve une version de la fameuse moufle, un conte russe, réapproprié, raconté et illustré par Robert Giraud et Olivier Latyk. J’aime beaucoup l’illustration car je la trouve à la fois moderne, dynamique et sympathique…

Si on fait le calcul de l’ensemble de ces histoires de saison, cela fait 22 récits et je m’aperçois que l’on pourrait presque faire une sorte de calendrier de l’Avent vivant : une histoire par jour durant les 22 jours qui précèdent Noël. N’est-ce point là une idée qui devrait être mise en œuvre dans toutes les familles ? Lire une histoire à l’enfant que l’on aime est quand même beaucoup plus sympathique que de le laisser manger tout seul un petit bout de chocolat industriel acheté dans un hypermarché. Non ? Voilà qui devrait changer dans certaines familles la préparation de Noël et pourquoi ne pas garder Mon petit Père Noël pour clore ce cheminement ? Dans tous les cas, trois beaux livres parfaitement adaptés à ces périodes hivernales qui précèdent les grandes fêtes de fin d’année !

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Mon petit Père Noël

Gabrielle Vincent

Editions Grasset Jeunesse

ISBN : 9782246499817

Le Père Castor raconte ses histoires de Noël

Editions Flammarion

ISBN : 9782081337350

Le Père Castor raconte ses contes de l’hiver

Editions Flammarion

ISBN : 9782081310292

Palmarès du festival BD de Chambéry 2014 !

Le festival de bandes dessinées de Chambéry a rendu son verdict, du moins en ce qui concerne les prix qu’il attribue chaque année. Certes, les journalistes et les médias ont retenu de façon un peu exclusive le bras d’honneur de Philippe Druillet (à prendre selon les uns au premier, au deuxième ou au centième degré), prix récompensant son œuvre entière, alors que le palmarès renferme quelques bonnes œuvres à découvrir pour ceux qui ne les auraient pas encore ouvertes, lues, dévorées…

Je vais donc me permettre deux coups de projecteur personnels en commençant par Patrick Sobral et ses Légendaires. Au départ de la série, il y a maintenant quelques années, j’avais discuté avec un auteur modeste, prudent et très sympathique. Il aimait ses personnages, il avait confiance mais était dans l’attente de la réception de sa série par le public. J’ai lu, j’ai aimé, j’ai été surpris de l’envol de la série et quand j’ai rencontré Patrick au dernier festival d’Angoulême j’ai discuté avec le même homme. Oui, malgré le succès de la série, malgré l’exposition qui a été consacrée à ses personnages, malgré les centaines et centaines de lecteurs, il est toujours simple, modeste et prend le succès pour un cadeau, pour une chance… Je continue à lire ses histoires avec le même plaisir et je suis profondément heureux de voir que critiques et public sont au rendez-vous, encore et toujours…

Le second coup de cœur est de voir Laurent Galandon à l’honneur, une fois de plus. Il s’agit d’un excellent scénariste, pétri d’humanisme et de sagesse, qui offre dans ses histoires des destins fascinants, des personnages crédibles que l’on aimerait avoir comme amis, le tout dans des albums que l’on prend beaucoup de plaisir à lire, que dis-je, à dévorer ! Citons quelques-unes de ces séries : L’envolée sauvage, L’enfant maudit, Le cahier à fleurs et sa petite dernière, objet du prix de Chambéry, Pour un peu de bonheur !

Récapitulatif du palmarès :

Prix du Public France 3 : Zhang Xiaoyu pour « le Temple Flottant »

Prix Jeunesse : Patrick Sobral, pour « Les légendaires »

Prix du Meilleur scénario : Laurent Galandon pour « un peu de bonheur », éditions Bamboo

Album de l’année : « Tyler Cross » de Brüno et Fabien Nury, éditions Dargaud

Prix Coup de cœur : Rick Leonardi, auteur américain de Spider man 2099

Prix de l’Ensemble de l’œuvre : Philippe Druillet

La photo est à mettre au crédit de Bruno Fournier.