Et un beau dimanche pour terminer !!!

 Et le dimanche, me direz-vous, qu’avez-vous fait ?

La beauté d’une dédicace signée Richard Guérineau créateur graphique du Chant des Stryges…

Rien ? Non, il fallait continuer le travail commencé et en particulier en allant rendre visite aux « petits » éditeurs. Attention, cette expression cache une réalité cruelle à Angoulême. Certains éditeurs sont regroupés dans un lieu spécial, près de l’Hôtel de ville d’Angoulême, ce qui prouve quand même qu’ils ne sont pas rejetés trop loin, confinés parfois à un espace étroit qu’ils partagent à plusieurs. C’est le nouveau monde ! Pourtant certains éditeurs qui sont là ont pignon sur rue depuis longtemps, certaines parutions ont connu le succès, voire la gloire…

 On trouve-là L’Association, fleuron de cette édition marginale ou atypique, dont les auteurs sont tous ou presque des grands qui publient aussi chez Delcourt, Glénat, Futuropolis, Dargaud… On contemple dans le catalogue, par exemple, Pyongyang de Guy Delisle, Persépolis de Marjane Satrapi ou La vie secrète des jeunes de Riad Sattouf… Et je ne parle même pas de Sfar ou Trondheim ! Pour nous, ce fut l’occasion de revoir Guy Delisle plus souriant et détendu que la veille…

A genoux devant la sainte table des dédicaces, Guy Delisle s’applique comme un enfant…

Escale aussi aux éditions FLBLB, ce qui n’évoque probablement pas grand-chose pour les lecteurs de bandes dessinées. Pourtant, c’est ici que l’on peut trouver la merveilleuse Petite histoire des colonies françaises de Grégory Jarry et Otto T. ! Et ce n’est pas rien ! D’ailleurs, ni une ni deux, voilà que nous avons interviewé Grégory Jarry qui nous a initiés à cette grande histoire de France, avec beaucoup de perspicacité, de détails, avec aussi ce talent pour mettre le doigt où ça fait mal… Oui, la France, cette grande démocratie, cette République admirable, a bien été une puissance coloniale avec beaucoup de rigueur, parfois même de cruauté…

Grégory Jarry est fier de signer son travail avec autant d’attention qu’un dessinateur !

Ce fut aussi l’occasion de voir les éditions Mosquito, Atrabile, Sarbacane, Cornelius avant de faire un coucou amical aux éditeurs lorrains regroupés ensemble, l’union fait la force, n’est-il pas ?

Puis ce fut une escale dans un autre lieu avec un auteur du Lombard. En effet, Ers, dessinateur de la série Hell School, nous a fait le plaisir de nous parler de cette nouvelle série et de son travail en général. C’était d’autant plus agréable que toute l’équipe avait lu ce premier épisode de la série.

Ers, il faut nous raconter une histoire…

Enfin, pour clore notre festival d’Angoulême, nous avons fait escale chez Tabou, la bande dessinée qui s’affiche sans limite, avec d’une part l’éditeur, d’autre part avec un des auteurs, Emmanuel Murzeau pour son très beau et bon travail d’adaptation du roman Les Aphrodites d’Andrea Nerciat (texte du XVIII siècle)…

Emmanuel Murzeau dessine sérieux comme un pape et laisse sa coquinerie dans la trousse…

Il ne nous restait plus qu’à reprendre la longue route nous conduisant à Chalon-sur-Saône après quatre jours de magnifiques rencontres, des souvenirs plein la tête et avec un travail monstre pour remettre tout cela en ordre pour vous le présenter…

Un dessin d’Ers à glisser dans nos bagages…

Angoulême 2013, la magie des bulles continue !

Quand arrive la seconde journée, le festivalier-reporter est motivé pour engranger le maximum de rencontres passionnantes et il commence à penser à se reposer. Oui, les journées sont longues, il y a le bruit, les différences de températures… On ne va quand même pas se plaindre et vous faire croire que faire Angoulême c’est l’enfer, mais c’était pour vous faire comprendre que les journées sont bien longues…

Joël Alessandra trempe son pinceau dans Donald pour dédicacer ses albums…

Cette deuxième journée a été celle de moments forts sur lesquels nous reviendrons plus tard mais que nous voulons évoquer dès maintenant. Jake Raynal s’est livré en profondeur sur sa nouvelle série chez Casterman montrant l’Europe de la cambriole sous un regard particulier. Anne-Laure To avec sa petite voix et sa modestie nous a raconté une belle histoire prenant place entre les deux guerres mondiales, une histoire entre fable et conte. Enfin, Damien, un dessinateur de talent, nous a permis d’ouvrir des albums forts, Arcane majeur, Jour J, Une brève histoire de l’avenir…

Anne-Laure To (KSTR)

Dans les moments forts de la journée, certains garderont la rencontre avec Ange – attention, Ange est un pseudonyme qui regroupe deux scénaristes, mais nous n’en avons vu qu’un – le scénariste de la série La Geste des Chevaliers Dragons puis, en fin de journée, une discussion à bâtons rompus avec deux jeunes dessinateurs pleins de passion et de fougue, Looky et Dem, dessinateurs d’un album Blanche-Neige chez Ankama qui a retenu toute notre attention…

Looky en pleine dédicace…

Enfin Jour J à Angoulême

Enfin, le quarantième festival international de la bande dessinée a ouvert les portes de ses grandes tentes qui vont pendant quatre jours permettre des rencontres entre lecteurs et auteurs, entre auteurs et éditeurs, entre journalistes et acteurs du neuvième art… Occasion, aussi, pour des étudiants de travailler « pour de vrai », et ce n’est pas simple !

Dès le premier jour, Rosinski et Thorgal à l’honneur

Que retenir de cette première journée ? Quelques images qui prennent place dans nos mémoires, à commencer par un Guy Delcourt sur la brèche du matin jusqu’au soir. Le matin, au Mercure, il vante son catalogue à venir, catalogue large puisque Delcourt et Soleil ont représenté un fort pourcentage des parutions en 2012, près de 17 % des parutions en France !
Le même Guy Delcourt fête plus tard son accord historique avec ComiXology qui lance de façon forte son groupe – premier groupe indépendant aime-t-il à répéter – dans l’ère/aire numérique…

Enfin, en fin de journée, il est là aux côtés de Pénélope Bagieu pour le vernissage de son exposition aux Cinq Sens…
Les rencontres furent assez nombreuses, même si tout a commencé lentement… On peut citer Pascal Croci avec des véritables œuvres d’art pour raconter à sa façon le Christ, Auschwitz ou Janet Burroughs aux éditions Emmanuel Proust… Thomas Legrain avec sa disponibilité pour parler de Sisco l’agent pas comme les autres qu’il a créé avec Bénec et dont le cinquième volume vient de sortir aux éditions Le Lombard. Et nous n’oublierons pas Vincent Wagner, ce dessinateur qui travaille avec le scénariste Roger Seiter, et dont le Livre I de Venise Hantée est tout simplement exceptionnel et dans la lignée narrative et graphique de Mysteries série autrefois publiée chez Casterman…

Stephen Desberg admire la dédicace de Thomas Legrain

Mais cette première journée fut aussi marquée par la gentillesse de Stephen Desberg (scénariste des séries IRS, Miss Octobre, Shermann, Scorpion…). Pourquoi le citer ? Tout simplement parce que son planning ne lui permettait pas de nous rencontrer au départ, et c’est parce qu’il a voulu rencontrer Céline, fan d’IRS qu’il proposé une interview en fin de journée… Que du bonheur, on avait l’impression qu’il voulait tout lui expliquer sur son travail, et vous aller pouvoir en profiter très prochainement à la radio et sur le site…