Fin du petit bilan BD…

Voilà, pour clore ces souvenirs de lectures BD de 2018, quelques albums qui m’ont marqué… Pour certains, j’ai déjà écrit des chroniques conséquentes, pour d’autres pas encore… Mais voilà quelques éléments…Clinch, parce que ce fut une belle surprise ! Zelba nous offre un texte fort, une narration graphique tonique, une histoire profondément humaine…Le chant des Stryges, parce que c’est la fin de la série de Corbeyran et Guérineau que j’ai suivie depuis le premier volume… Parce que j’aime ce genre de fantastique et cette apothéose graphique du dernier volume…En attendant Bojangles, car j’ai beaucoup aimé cette histoire coincée entre folie et amour… Je n’avais pas lu le roman et donc je ne porte pas de jugement sur l’adaptation de Carole Maurel et Ingrid Chabbert, elles m’ont juste emporté et j’ai beaucoup apprécié cette lecture…Elma une vie d’ours, parce que dès le départ je me suis senti un gros ours refuge… Une très belle bande dessinée pour jeune lecteur… mais aussi pour tous les autres !Le Fulgur, parce que dès le départ et durant trois volumes j’ai retrouvé l’ambiance de mes lectures de Jules Verne. Christophe Bec et Dejan Nenanov réalisent là une très belle bande dessinée pour tous ceux qui aiment l’aventure pure et dure…Sous les bouclettes, parce que j’ai tellement apprécié Gudule que ce fut une petite bulle douce que de dialoguer avec sa fille en évoquant cette autrice de qualité… Mélaka signe là un très beau roman graphique…Algériennes, parce que Meralli et Deloupy font revivre la guerre d’Algérie par les femmes montrant là leur rôle essentiel dans l’évènement ce qui a aussi pour effet de redonner de l’humain dans cette période… Après tout, les femmes sont bien les seules capables de rétablir du lien humain même après une guerre… non ?L’homme gribouillé, parce que ce fut un choc de lecture, le premier de 2018 et que Serge Lehman et Frederik Peeters proposent là un ouvrage atypique, mythique, féminin, pétri d’humanisme… J’ai adoré !

Voilà, une sélection, c’est toujours frustrant et, en plus, j’ai un peu triché car certains auteurs seront présents à travers quelques expositions dont je viendrai parler prochainement… Heureusement, je garde tout cela en mémoire et je vous remercie, vous les auteurs, de nous offrir tant de belles bandes dessinées…

Et, maintenant, direction Angoulême 2019 !

Bilan BD, 4ème volet

L’avantage de chroniquer la bande dessinée c’est que l’on finit par aborder en une année tous les sujets de société, tous les thèmes de la vie, tous les aspects de cette humanité, les bons comme les mauvais… Alors, en 2018, il fut question plus d’une fois de la migration des peuples… Pour aborder ce sujet, j’ai retenu deux albums différents mais de qualité, L’Odyssée d’Hakim de Fabien Toulmé et Humains : la Roya est un fleuve de Baudoin et Troubs.Oui, je sais bien que pour beaucoup de Français la question des migrants est une question simple : y a qu’à, il suffit de, on devrait, pourquoi ce manque de fermeté, c’est la faute de l’Europe… Et une fois que cela est dit, on a bonne conscience et on fait cuire son diner…

Je sais bien que c’est trop facile de critiquer ces positionnements simplistes avec des mots. Je sais bien que je ne vais rien changer avec ma chronique et que des milliers de migrants vont continuer à souffrir, être rejetés, exploités, parqués, refoulés et rejetés à la mer, renvoyés chez eux et, pour certains, la mort surviendra durant cette grande migration ou en rentrant chez eux… Et nous ne voulons pas le voir ! Et c’est là, la première force et richesse de l’ouvrage de Baudoin et Troubs, « Humains, la Roya est un fleuve » : ce livre montre et permet de voir ceux que l’on appelle les migrants. Ici, ils sont d’abord Bashar, Mohamed, Adam Sidik… Ce sont des humains, de simples humains qui entrent chez vous et se posent… Fabien Toulmé, lui, va interviewer, longuement, un Syrien pour le comprendre, pour mesurer tout ce qu’il a vécu, enduré, souffert… et il restitue cela sans pathos, avec objectivité, tout simplement…Ces livres ne sont pas des ouvrages d’intellectuels ou de politiques qui voudraient nous faire comprendre, nous convaincre, nous motiver, nous pousser à… Non, juste nous montrer les visages de ces êtres humains qui tentent d’échapper à la violence, à la dictature, à la guerre, à l’injustice, à la misère, au climat défavorable… Ces êtres humains ont souvent un rêve, une envie, une espérance… Retrouver le bonheur quelque part sur cette planète…

Edmond Baudoin à Saint-Malo

Baudoin et Troups sont allés sur place, dans cette vallée dont on parle beaucoup depuis quelques années, celle de la Roya… Un petit fleuve côtier qui naît en France et va jusqu’à Vintimille… Un passage entre la France et l’Italie… Oui, ces migrants cherchent à poursuivre leur voyage, leur errance et, pour cela, doivent passer la frontière entre la France et l’Italie…

En arrivant dans cette vallée, les auteurs découvrent d’autres être humains… Ils se nomment Cédric, Isabelle, Alex, Enzo, Jacques… Ils n’ont pas tous les mêmes motivations, ni le même âge, ils viennent d’un peu partout et se comportent juste en humains… Ils aident des humains qui souffrent… Parfois c’est un repas chaud, dans d’autres cas c’est une escale de deux ou trois jours, ou une aide pour remplir des dossiers administratifs, enfin, c’est aussi un accueil définitif pour aider ceux qui viennent encore…

Fabien Toulmé, lui, est resté chez lui mais il a offert le thé à ce Hakim, au fur et à mesure des rencontres, la confiance s’est établie, tout a été dit, sans ombre… Finalement, Hakim était juste un jeune Syrien, comme les autres… Il avait envie de construire sa vie, d’avoir un métier, une famille et de rester en contact avec ses parents, ses proches… et ce n’est pas lui qui a choisi de se mettre sur les routes de l’exil via la Jordanie, le Liban, la Turquie…

Les auteurs ne recherchent pas des arguments, ne cherchent pas à nous attendrir ou nous émouvoir, ils nous montrent des femmes et ces hommes qui se rencontrent dans cette vallée, qui s’écoutent dans un appartement français loin des combats de Syrie… Ils les dessinent pour que l’on ne les oublie pas, qu’ils survivent quoi qu’il arrive…

Ces albums de bande dessinée sont des récits pas des fictions, des témoignages pas de l’esthétique, une mémoire vivante pas un souvenir figé… Ceux qui aident ces migrants sont venus du monde entier, chacun donne ce qu’il peut, certains venus quelques jours n’arrivent pas à repartir et restent beaucoup plus longtemps… Fabien Toulmé ne savait pas comment les aider, il leur donne son crayon, ses oreilles, sa voix…

Ce travail de Baudoin et Troubs et cet album de Fabien Toulmé, sont magnifiquement et profondément humains aussi. Pour faire parler les humains en errance, ils proposent un échange simple : quelques mots contre un dessin, un livre contre un dialogue… Et cela fonctionne, certaines langues se délient, on mesure certaines souffrances, on perçoit les désirs les plus profonds, on a envie de tendre la main, nous aussi… Après tout, nous sommes humains aussi, non ?

Bilan BD, 3ème volet

Cette année, 2019, la série XIII fêtera ses trente-cinq ans ! L’année 2018 a été l’occasion de quelques publications qui m’ont poussé à relire un grand nombre d’albums, soit de la série initiale, soit de la deuxième saison, soit, enfin, de XIII Mystery. Dernièrement, il y a eu cet album « Judith Warner » (scénario de Jean Van Hamme et dessin d’Olivier Grenson) pour clore cette série XIII Mystery et un très bon prolongement de l’album 13 de la série initiale, « L’Enquête ». Tout cela pour dire qu’il m’est difficile de parler de mes lectures 2018 sans évoquer, ne serait-ce que quelques instants, la série XIII…Il y a quelques années, on me mettait dans les mains le premier volume de la série XIII, c’était ma bibliothécaire si je me souviens bien. Immédiatement, je reconnaissais un graphisme, celui de William Vance, celui que j’avais adoré dans les adaptations des aventures du héros de mon adolescence, Bob Morane. Cette fois-ci le scénario était signé Jean Van Hamme, un auteur que je ne connaissais pas encore et que j’ai appris à découvrir, décortiquer, analyser et suivre depuis… Ce n’était pas à la création de la sortie (1984) mais plutôt entre 1992 et 1994 si mes souvenirs sont exacts. On en était donc déjà au tome 9, « Pour Maria »…

Attendez, j’ai le sentiment qu’il y en a encore quelques uns qui ne connaissent pas la série… Un homme est découvert agonisant sur un bord de mer. Un retraité qui pêchait là le ramène à la maison. Isolé de tout ou presque, lui et son épouse décident de ne pas appeler les forces de l’ordre mais de faire appel à une voisine qui a été médecin par le passé. Elle va sauver notre homme qui a été blessé par balle. Il va survivre mais il est devenu amnésique et, du coup, la saga peut démarrer : qui est cet homme, pourquoi a-t-il un XIII tatoué dans le creux de la clavicule, pourquoi ses sauveurs, Abe et Sally, sont-ils assassinés sauvagement, pourquoi à peine sauvé est-il déjà en danger ? Les questions vont nous suivre pendant des années et nous suivent encore puisque toutes les réponses ne sont pas encore publiques…

Dès ce premier album, on va découvrir tous les héros ou presque qui vont animer la série, la faire rebondir aux moments les plus improbables, à commencer par le mystérieux et cynique colonel Amos et la terrible Mangouste, deux hommes que nous allons finir par connaître sur le bout des doigts alors que leur première apparition nous laisse de marbre…

Le graphisme du premier épisode est assez proche de celui des Bob Morane déjà cités et le personnage de XIII n’est pas encore arrivé à maturité. William Vance s’échauffe en quelque sorte pendant que son compère scénariste, lui, s’occupe de faire défiler des scènes qui n’ont pas encore leur sens. Il pose ses personnages et il est même obligé d’en laisser quelques-uns uns mourir car il faut aller à l’essentiel. Ainsi va disparaître la pauvre Martha, plutôt sympathique malgré son alcoolisme. Heureusement, elle meurt après un baiser de XIII, le fantasme de toutes les femmes… Non ?

Nous étions alors en 1984 et trente-cinq après la série fonctionne toujours ! Rien qu’un tel élément permet d’affirmer que Jean Van Hamme avait créé là une des meilleures séries de la bande dessinée. Fallait-il qu’elle soit si longue ? Etait-il indispensable de la prolonger aujourd’hui ? Devait-on mobiliser d’autres auteurs pour des séries parallèles et explicatives ? C’est un tout autre débat mais XIII restera bien une grande série de notre neuvième art chéri !Et, puisque nous sommes au bilan de cette année 2018, il est temps de rentre hommage à William Vance, le créateur graphique de la série décédé le 14 mai 2018 en Espagne où il résidait. C’était un grand de la bédé comme Frank Giroud, scénariste d’un des albums de la série XIII Mystery, « Martha Shoebridge » qui lui décèdera le 13 juillet 2018. Je pense qu’au paradis des auteurs, ce sont deux belles signatures qui viennent d’arriver et les parutions seront, n’en doutons pas, excellentes !

Bilan BD 2018, 2ème volet

Poursuivons notre petit voyage au cœur des lectures 2018 dans le genre dit de la bande dessinée. Après avoir parlé assez longuement de la collection Aire Libre qui a fêté ses trente ans, je voudrais le temps d’évoquer le travail de FabCaro et celui, très différent, d’Emile Bravo.

Il est toujours très délicat de porter un regard sur un objet nouveau (même s’il est nouveau depuis maintenant quelques années), non identifié et qui plus est appartenant à la catégorie des œuvres d’art. Précisons cela avec soin…

Tout d’abord, vous le savez bien si vous me suivez depuis longtemps, la bande dessinée est un art ! Certes, un art narratif mais cela n’enlève rien à son patrimoine artistique, sa réalité profonde et les émotions qu’elle va apporter au lecteur-admirateur-spectateur…

Deuxième élément, très délicat, face à l’œuvre d’art, nous allons tous ressentir des émotions qui peuvent être très diverses, de l’indifférence absolue à l’admiration totale. Tous ces sentiments, ce vécu, cette expérience… tout cela est légitime car c’est lié à ce que nous sommes, ce que nous avons vécu et expérimenté, à notre éducation… Donc, je ne vais jamais vous dire ce qu’il faut ressentir mais ce que j’ai expérimenté moi-même en lisant telle ou telle bédé… Comme je dis souvent, je ne critique pas une bande dessinée, je la chronique… J’assume cette situation, oui, je suis chroniqueur !

J’en reviens maintenant à ma première considération, en effet, quand je suis confronté, pour la première fois, à une forme de bande dessinée nouvelle, à un thème novateur, à un style narratif d’avant-garde… je suis d’abord surpris, étonné, déstabilisé… ce qui m’empêche parfois d’admirer ou même simplement de comprendre l’histoire proposée…Il y a quelques années, je me suis retrouvé par hasard avec un petit opuscule dans les mains, « Zaï Zaï Zaï Zaï »… Comme beaucoup de lecteurs, j’ai été agréablement surpris par une « petite » bande dessinée qui ne payait pas de mine au premier abord. Je suis entré doucement, puis j’ai été secoué par un premier éclat de rire, puis un second, un troisième… Franchement, cela faisait longtemps que je n’avais pas rigolé avec une bande dessinée…

Par contre, quand je me suis retrouvé devant mon écran vierge pour écrire ma chronique, ce fut assez difficile de trouver les mots… Pourquoi avais-je ri en premier ? Parce que le héros prend un poireau pour se défendre ? Parce que le délit est d’avoir oublié sa carte de fidélité ? Parce que la menace extrême du vigile est de faire une roulade arrière ? En fait, difficile de le préciser car une fois que l’on est entré dans cette histoire, tout devient drôle, absurde, profondément humain et… aussi, désespérant comme une vie sur terre quand on sait que l’on va mourir un jour…

Du coup, la seule chose que je me suis dit et que j’ai gardée en tête c’est que FabCaro était un auteur contemporain comme Becket et Ionesco. Oui, c’est un chantre de la vie humaine comme ces deux dramaturges l’avaient été avant lui… Certes, il ne fait pas du théâtre mais de la bande dessinée… mais, finalement, c’est la même chose !C’est ainsi que j’ai lu en 2018, « Et si l’amour c’était aimer ? » puis « « Moins qu’hier (plus que demain) » et la fibre ne s’est pas brisée, le rire était toujours là ainsi que mon admiration profonde pour cet auteur venu d’on ne sait où… ou, tout simplement, du cœur de l’humanité !

Fabcaro est un auteur de bandes dessinées difficile à cerner – il n’est d’ailleurs pas certain qu’il souhaite à tout prix être cerné – et pour résumer on pourrait dire qu’il développe dans ses récits un triptyque incroyable : absurde-humour-humain ! Alors quand il parle d’amour, il se lâche totalement et cela fait du carnage !

Ces ouvrages sont d’une humanité forte et profonde tout en nous plongeant dans l’absurde, un absurde qui touche à notre nature humaine et ce que nous appelons l’amour, la fidélité, la réussite, la chance… Il regarde cette humanité au révélateur de l’amour, du coup de foudre et de la séparation… Parfois, le lecteur éclate de rire, tandis que d’autres images ou textes le poussent à la réflexion, voire le plonge dans la mélancolie… Mais, c’est sa force incroyable, après nous avoir fait toucher du bout des doigts le désespoir, il nous propulse dans la vie : oublie tout cela et vis !

Attention, avant de dire quelques mots d’Emile Bravo, je dois préciser que lire Fabcaro comporte des risques d’addiction ! C’est dit…

Donc, cette année, ce fut aussi le retour de Spirou, du moins le Spirou d’Emile Bravo avec la première partie de « L’espoir malgré tout »…  Les éditions Dupuis ont décidé, il y a quelques années, de confier, pour une histoire, les personnages de Spirou et Fantasio à un auteur de bédé ou un duo… C’est ainsi qu’en 2008, Emile Bravo a eu cet honneur, car il s’agit bien d’un honneur, de passer après le créateur, Rob-Vel, mais aussi des signatures aussi prestigieuses que celles de Jijé ou Franquin sans oublier Tome et Janry… Emile Bravo a relevé donc ce défi, cela en est un aussi, et il l’a fait après Yoann, Vehlmann, Le Gall, Tarrin et Yann… Qu’allait-il nous offrir ?

La première surprise, elle est de taille, c’est qu’il a choisi de nous raconter une des premières aventures de Spirou. En effet, et ce n’est pas seulement un choix esthétique, Spirou ne connaît pas encore Fantasio, il travaille bien au « Moustic Hotel », il est groom et il est bien dans sa tenue traditionnelle…

A ce stade, j’ai même eu peur de tomber dans les premières histoires car je n’ai jamais trop apprécié les débuts de Spirou avec Rob-Vel. Mais dès le départ, on sent que Bravo va nous raconter tout autre chose en faisant de son héros d’une histoire un personnage en fabrication. Ce n’est pas un véritable ingénu, c’est un jeune homme en devenir et la période choisie, qui correspond bien avec la réalité de la vie de Spirou, est cette période où les Européens croient qu’il est encore possible d’éviter la guerre avec l’Allemagne… Une rencontre secrète aura lieu au «Moustic Hotel» entre une délégation polonaise et un officiel allemand de très haut niveau… Le sort de l’Europe, du monde qui sait, est en train de se jouer…

En effet, Emile Bravo en profite pour stigmatiser une partie de la bourgeoisie occidentale – les Belges ne sont pas seuls – qui ne comprend rien aux enjeux de cette période, qui ne comprend pas pourquoi les Juifs sont en danger, qui est prête à faire la paix avec Hitler quel qu’en soit le prix à payer…

Le côté le plus touchant est de découvrir la première histoire de cœur de Spirou. Souvent on parle des héros de cette époque comme de petits garçons graines de machos… ici, Spirou, en jeune ingénu, je le reconnais, découvre que l’on peut passer du temps avec une belle jeune ukrainienne et ne pas arriver à lui dire sa flamme… mais avec une pointe de rouge sur les joues, quand même !

Enfin, j’apprécie de découvrir comment la conscience est venue à notre ami animal Spip et cela le rapproche, aussi, d’un certain Milou qui a une conscience aussi…

Cette lecture m’avait donné beaucoup de joie et je confirme que ces personnages de nos enfances sont beaucoup plus que des amusements. Non, ils sont devenus, les Spirou, Tintin, Gaston, Modeste, Cubitus… les acteurs de nos changements, de nos expériences, de nos apprentissages de la vie et je leur en suis reconnaissant ! C’est toujours avec beaucoup de plaisir que je les retrouve et les accompagne dans leurs nouvelles aventures…

Or, voilà que dix après Le journal d’un Ingénu, Emile Bravo revient en 2018 à Spirou avec le premier tome – et il y en aura quatre – de L’espoir malgré tout. C’est la suite directe du premier album, cette fois la guerre à bien commencé et elle va balayer toutes les certitudes des Belges. Spirou ne comprend plus rien à ce monde qui tremble sur ses bases et nous allons découvrir les affres de l’occupation avec ce personnage de Spirou.

Voilà un bel album, accessible à tous car on peut le lire comme une simple aventure tandis que l’on peut en avoir une lecture beaucoup plus politique. J’ai beaucoup aimé l’explication de l’antisémitisme faite par un paysan, le Père Anselme, au jeune Spirou… Comme quoi, un Spirou peut en cacher un autre…

Comme il va y avoir quatre tomes au total nous aurons l’occasion d’y revenir mais ce livre est d’une très grande qualité et mérite d’être lu et placé dans les mains de beaucoup de lecteurs de 7 à 77 ans… Que les lecteurs de Spirou et de Tintin ne déterrent pas immédiatement la hache de guerre…

Ces deux auteurs, FabCaro et Emile Bravo m’ont donc offert cette année de bien belles lectures et je ne pouvais que partager cela avec vous… Mais nous aurons certainement l’occasion de revenir en compagnie de l’un ou de l’autre dans les mois à venir…