« La musique est libératrice, elle libère de la solitude et de l’enfermement, elle ouvre dans le corps des portes par où l’âme peut sortir pour fraterniser. »
Milan Kundera avait entièrement raison quand il a écrit ces quelques mots qui devraient être inscrits dans toutes les écoles, universités, entreprises et familles. Oui, la musique ne fait pas qu’adoucir les mœurs elle transforme l’être humain en profondeur et le rend meilleur, apte aux contacts avec les autres. Oui, la musique crée des liens solides et c’est pour cela que la musique est une véritable solution pour contrer dans notre société toutes ces forces obscures qui nous rendent malheureux et nous installent dans une sinistrose dont nous ne voyons pas le bout…
Tout cela peut sembler un peu pessimiste mais je dois vous avouer que le samedi 19 décembre 2015 j’ai connu un éclair de bonheur en assistant au concert de Noël du Brass Band du Grand Chalon… Un éclair de joie grâce à des musiciens, un projet et une musique de qualité…
Il y a tout d’abord un musicien plein d’enthousiasme, Eric Planté, qui tout au long du concert a su faire preuve de pédagogie pour accompagner le public au cœur de la musique. En quelques mots, il a su pour chaque morceau nous tenir la main jusqu’à ce que les notes nous entrainent dans la fête, dans la profondeur, dans le bonheur…
Mais ce n’était pas, ce soir-là, une simple suite de morceaux plus ou moins bien interprétés. Il y avait du sens. Oui, tout simplement ! Il y avait le souvenir des évènements tragiques de 2015, en particulier ceux de novembre qui avaient pris pour cible, entre autres, la musique et ceux qui l’aiment… Il y avait aussi l’envie de provoquer la rencontre et le lien avec un autre Brass Band invité, Le Brassaventure de Meyzieu. Il n’y eut pas seulement deux formations assurant la moitié d’un programme mais bien des interactions avec des musiciens de Chalon renforçant la formation de Meyzieu puis un final avec l’ensemble des musiciens des deux groupes… Que du bonheur !!!
On peut aussi signaler que le Brass Band du Grand Chalon a mis en évidence la capacité de la musique d’unir les générations. Bien sûr nous tairons l’âge de ce papy jouant à côté d’une ado… mais que cela fait du bien dans un monde où soit disant la guerre des anciens et des modernes fait rage… Oui, la musique unit, elle ne divise pas !
Pour ceux qui ne sauraient pas encore ce qu’est un Brass Band, précisons qu’il s’agit d’une formation avec des musiciens jouant avec des instruments de la famille des cuivres et un groupe de percussionnistes. Ils interprètent des morceaux classiques soit réécrits pour ce type de formation, soit directement écrits pour Brass Band. Ce type de formation est très à la mode dans les pays anglo-saxons et il existe même en Europe des championnats de Brass Band. Eric Planté m’a même confié – pas sous le sceau du secret – qu’il voudrait bientôt que ce Brass Band puisse aller se frotter, se confronter aux meilleures formations européennes même s’il sait qu’il y a encore beaucoup de travail à fournir pour se lancer dans cette nouvelle aventure…
Ce concert m’a donné une énergie incroyable pour finir l’année 2015 et commencer 2016 sur les chapeaux de roues !!! Vive la musique, merci au Brass Band du grand Chalon !!!
« Nous ne vivons que pour découvrir la beauté. Tout le reste n’est qu’attente ! »
Khalil Gibran
Azincourt est certainement la moins connue des trois. Pour ceux de ma génération, c’était l’occasion d’entendre que la chevalerie française s’était fait décimer par les archers anglais. Un des hauts faits de la guerre de 100 ans, une défaite mémorable qui a eu pour conséquence la perte de 6000 chevaliers français dont le connétable, Charles 1er d’Albret. La noblesse du royaume est décimée, plusieurs princes de sang sont tués, d’autres prisonniers…
Marignan, c’est bien autre chose. Nous ne sommes plus sur le sol de France, nous ne sommes plus dans un conflit qui met en cause notre intégrité territoriale (même si cette expression est un peu décalée par rapport aux réalités étatiques de cette époque) mais dans une guerre de conquête.
Charles VIII est parti à la conquête du royaume de Naples dont il pense que les droits d’accession au pouvoir de sa famille sont légitimes. Il imagine aussi que cela permettrait à terme de rétablir un chemin vers la Terre Sainte pour les pèlerins catholiques… Mais pour cela il faut vaincre plus d’une réticence, celles de tous ceux qui ont des intérêts sur la Péninsule…
Empereur, pape, villes italiennes qui sont presque toutes indépendantes et rivales…Charles VIII ne viendra pas à bout de cette affaire, Louis XII non plus et c’est ainsi qu’arrive le jeune roi François 1er !
Ce jeune monarque de 21 ans va battre des soldats suisses égarés loin de chez eux pour des raisons financières. Les Français étaient près de 40000 avec une puissante artillerie, leurs ennemis moins nombreux, moins bien équipés et, pourtant, sans l’intervention in extremis des Vénitiens c’eut pu être une terrible défaite… En deux jours, en septembre 1515, il y eut sur le champ de bataille près de 16000 morts !
Quant aux conséquences politiques, militaires et diplomatiques de cette bataille, elles furent presque nulles… si ce n’est que le jeune roi sut parfaitement communiquer et fit de cette tuerie une page de son histoire qui lui survivra bien puisque aujourd’hui encore pour beaucoup de Français, Marignan, 1515 est une date connue !
Pourquoi parler maintenant de ces deux batailles d’Azincourt et de Marignan ? 2015 s’est terminée sur une note guerrière, la France reconnaissait être en conflit avec l’Etat Islamique. Certains veulent même que cet état de guerre soit encore accentué, que l’on rétablisse le service national, que les lois soient durcies, que le budget de la Défense Nationale soit augmenté… La lecture des évènements passés, la compréhension des batailles d’autrefois – Azincourt et Marignan par exemple – tout cela doit nous faire comprendre que la guerre n’est jamais une bonne chose, que chaque bataille entraine un grand nombre de morts et que les va-t’en guerre de toutes sortes ne sont jamais ceux qui arpentent les champs de bataille en y perdant la vie…
Les plus belles victoires sont les moments où les diplomates ont réussi à éviter les guerres sanglantes sans pour autant renier les valeurs qui portaient notre pays tandis que les boucheries inutiles sans lendemain ne mettaient jamais à l’honneur les hommes qui les avaient déclenchées…
Enfin, pour ceux qui souhaiteraient aller plus loin dans une réflexion sur la guerre, je leur conseille 



