Grosse manifestation dans Chalon avec artistes, techniciens et public. La culture est en danger et ils veulent la défendre ! Du coup journée avec très peu de spectacles, mais sous le soleil la bonne humeur règne encore…
Mais, comme toujours il faut savoir arrêter le mouvement de grève (oui, il s’agit bien d’une grève des spectacles) avant que le lien entre public et artistes ne casse…
En attendant, jouez à trouver où est Charlie…
Heureusement, dans une manifestation d’artistes, il y a des artistes… Un véritable spectacle !



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Chalon dans la rue : Opéra Mobile !
Imaginez que vous arriviez sur une place de Chalon et que vous assistiez à une vente aux enchères d’esclaves ! Oui, je dis bien vente de deux femmes réputées esclaves ! Cela peut surprendre d’autant plus que pour attirer l’attention et exciter l’envie des acheteurs potentiels, les deux femmes se livrent à un combat lyrique assez étonnant…
Heureusement, vous êtes à Chalon dans la rue, le grand festival des arts de la rue et cette vente inhumaine n’est qu’un leurre pour faire écouter au plus large public un art parfois trop enfermé dans les grandes salles obscures, un art élitiste et distant, un art oublié à l’école et dans bien des familles…
Pourtant, mercredi après-midi, lors de la répétition générale, les enfants de deux centres de loisir étaient là et une de mes petite voisine m’a dit à la fin du spectacle : J’ai adoré ! Oui, une petite fille de 9 ans, probablement jamais mise en contact avec les grandes voix et les airs les plus célèbres de l’opéra, venait de tomber sous le charme de deux artistes lyriques et d’une accordéoniste… 
Alors que j’étais un peu réticent sur la qualité narrative du spectacle pensant que tout n’avait pas été assez travaillé, cette fille venait de m’ouvrir sur une réalité : l’art lyrique est accessible à tous à condition de mettre en contact artistes et spectateurs, ce qu’a remarquablement fait la compagnie du Théâtre Frenesi de Suisse avec son spectacle Opéra Mobile !
Comme cette initiation aux grands airs de l’opéra ne dure qu’une demi-heure, il est grand temps, non seulement d’y aller, mais aussi d’y emmener toute la famille !
Ces trois artistes vont se produire jeudi, vendredi, samedi et dimanche, à Chalon :
Jeudi 24 juillet 2014
11h Place de du Théâtre – PASTILLE 43
14h Place du Cloître – PASTILLE 39
Vendredi 25 juillet 2014
10h15 Place du Cloître – PASTILLE 39
14h Place du Cloître – PASTILLE 39
Samedi 26 juillet 2014
11h Place de du Théâtre – PASTILLE 43
14h Place du Cloître – PASTILLE 39
Dimanche 27 juillet 2014
14h Place du Cloître – PASTILLE 39
Chalon dans la rue : Igor Hagard, véritable sacre ferrovière…
Dès mercredi après-midi – en fait le premier spectacle du festival avait lieu à 11h – le festival Chalon dans la rue proposait des spectacles et des répétitions générales. De nombreux chalonnais et festivaliers en ont profité et c’est ainsi que j’ai pu aller à la gare écouter Igor Hagard de Pierre Sauvageot.
En 1913, le 29 mai pour être précis, un nombreux public parisien se précipite pour écouter et voir le nouveau ballet d’Igor Stravinsky. L’argument est simple, la célébration de l’arrivée du printemps par des primitifs qui immolent une jeune vierge au soleil… La soirée ne fut pas de tout repos pour le compositeur, pour l’orchestre, pour les danseurs… Michel Winock raconte très bien cela dans son ouvrage Les derniers feux de la Belle Epoque, chronique culturelle d’une avant-guerre, 1913-1914, et comme l’été c’est fait pour lire, à vous d’en profiter !
Mais vous entrerez encore plus dans ce récit si vous allez au spectacle Igor Hagard – spectacle avec billetterie – une symphonie moderne, calquée sur la partition de Stravinsky, mais exécutée de façon originale et en lien avec le chemin de fer, le voyage, le métal…
J’avoue avoir passé, malgré un soleil qui me cuisait à feu vif, un moment magique. Certes, je fais partie des amateurs de musique contemporaine, mais là j’ai trouvé que nous avions une proposition pour aller au-delà de la musique, dans un ballet imaginaire incroyable et surprenant…
Deux remarques entendues dans le public m’ont confirmé dans la réussite de ce projet. D’une part, une jeune fille qui disait à son amie : « c’est bizarre, chaque fois j’étais emportée dans mes rêves, dans mes pensées. J’essayais de résister et je repartais. » Pourquoi résister ma grande, la musique est une invitation au grand départ et il faut se lasser prendre !
Une autre disait à son mari : « Rien à voir avec le Sacre du printemps de Stravinsky ! » comme ce public de 1913 qui disait avec colère : « Rien à voir avec de la musique ! » Oui, cette dame me donnait la certitude par sa critique que le travail de Pierre Sauvageot, compositeur atypique et surprenant qui a décidé de mettre la musique dans l’espace public pour qu’elle ne dessèche ni ne meure dans les salles obscures de concerts, est réussi et qu’il a donné une sorte de prolongement au Sacre du Printemps après un siècle passé. Merci ! 
Quant à vous, irez-vous grossir la liste de ces farfelus qui sont là sur leur transats avec leurs casques en train de voyager de façon immobile ?
Chalon dans la rue sous haute tension…
Le festival transnational des arts de la rue de Chalon-sur-Saône – on dit généralement Chalon dans la rue – a commencé hier soir, mercredi 23 juillet 2014. Je dis bien commencé et non comme d’habitude a été ouvert officiellement car la cérémonie d’ouverture a été quelque peu chahutée par les intermittents du spectacle… à tel point que le maire de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, n’a pu prendre la parole muselé par les techniciens et artistes en colère !

Gilles Platret, maire de Chalon-sur-Saône, et Pedro Garcia, directeur du festival Chalon dans la rue
La grève a été votée lors d’une assemblée générale – 75% se sont exprimés pour la grève lors de la première journée du festival, journée du jeudi – ce qui d’ailleurs ne signifie pas une absence totale de spectacle mais plutôt une incertitude réelle avec des annulations, des spectacles coupés, des extraits… Grande tristesse pour le public, mais aussi pour les compagnies et artistes…
Le public ? Hier, durant l’inauguration houleuse, j’étais à côté d’une famille – papa, maman, deux enfants adolescents – qui venaient de Lille et qui participaient à ce festival pour la première fois. Ils ont pris un gite, ils sont venus dès samedi dernier pour prendre la mesure de la ville, visiter les richesses locales, déguster le vin célèbre de la côte chalonnaise… Ce sont leurs vacances qui sont en jeu ! Ils sont là en train de se dire et s’il n’y a pas de spectacle, qu’est-ce que l’on va bien pouvoir faire ? Et ils ne sont pas les seuls… tandis que les chalonnais comme moi peuvent au moins rentrer chez eux prendre un livre et lire…
Mais si cette famille festivalière est inquiète – on peut le comprendre – les intermittents du spectacle ont le sentiment d’être abandonnés, pas l’espace d’un festival, mais pour le restant de leur vie. Je ne veux pas traiter ici de tout ce dossier complexe des intermittents ni de toutes les difficultés de tous les précaires du monde du travail car ce dossier concerne aussi les intérimaires de toute nature comme ils le disent lors de leurs interventions publiques.
Pour ceux qui ne connaissent pas le dossier, pour ceux qui sont persuadés que les intermittents sont des fainéants qui encaissent de l’argent toute l’année sans travailler, pour ceux qui prétendent que ce sont les intermittents qui creusent le trou des caisses de chômage, je voudrais raconter une petite histoire vraie d’une modeste troupe de marionnettistes… Il était une fois, une grande ville qui organisait une semaine spéciale marionnettes. Elle chercha les troupes professionnelles spécialisées dans cet art narratif et trouva sans trop de difficultés la troupe en question. Elle lui demanda, que dis-je, lui commanda, une création pour une date donnée. Il fallait une création, donc pour cela elle mit en place une semaine de résidence. Une résidence est une période où la troupe vient travailler sur place et pendant laquelle tous les intermittents présents et indispensables à la création sont payés. Une semaine de travail et une création, où est le problème me direz-vous ?
En fait, la ville paye « royalement » une semaine de travail mais la création a duré plus, beaucoup plus que cela, et sans financement. Car nos intermittents ont écrit le texte de la pièce avant d’arriver, ce qui signifie : une idée transformée en texte – un peu comme un conte – par une personne de la troupe. Le texte est corrigé, puis donné aux autres membres de la troupe qui font des remarques, proposent des amendements, jusqu’au moment où le texte convient à tous. A partir de ce moment-là, l’auteure qui est aussi la scénographe, dessine des planches d’illustrations pour donner un cadre, une consistance, une chaire, une incarnation à cette histoire. C’est là que va commencer la semaine de résidence : découpage du texte, réalisation des marionnettes et décors, manipulation des marionnettes, répétition du spectacle avec lumière, son… Une semaine n’a pas suffi pour cela. Il fallut enchainer encore quatre jours et tout cela sans aucune journée de pose mais sans être payé plus, la résidence n’était que d’une semaine… Et, enfin, le spectacle fut joué dans cette semaine entièrement consacrée à la marionnette ! Le régime des intermittents du spectacle c’est cela : pour un jour travaillé et payé – généralement sur les bases du salaire minimal, ne rêvez pas – il faut presque en compter deux travaillés et non payés ! Donc, contrairement à certaines affirmations ou idées reçues, l’intermittent travaille en fait beaucoup plus que d’autres et le régime spécial permet de corriger quelque peu ce qui est parfois une injustice… Mais le public n’y pense pas toujours – encore qu’hier lors de cette cérémonie de non ouverture il y avait de très nombreux spectateurs solidaires – et les commanditaires de spectacles – je pense là en particulier à certaines collectivités territoriales – ne cherchent qu’à payer au moins cher les spectacles les plus aboutis, les plus spectaculaires, les plus originaux…
Mais, peut-être que certains préfèreraient une société, une vie sans spectacle, sans artiste ? Pas moi ! Je suis de ceux qui seront là pour guetter toute la journée les spectacles joués, qui soutiendront les artistes, qui pousseront les pouvoirs publics à trouver une solution juste et équitable avec tous ces travailleurs qui ne peuvent pas travailler en continu mais qui ont pour autant le droit de vivre décemment !
Je ne dis pas pour autant qu’il n’y a pas quelques abus. Oui, certains, en particulier des grosses entreprises médiatiques, ont utilisé le régime des intermittents du spectacle pour financer ce qu’elles auraient dû prendre en charge, mais, à ce que je sache, quand un conducteur dépasse la vitesse autorisé sur une route, est-ce que l’on ferme la route, est-ce que l’on interdit à tous les conducteurs de rouler ? Il est donc urgent de reprendre ce dossier en toute honnêteté, il n’est jamais trop tard, mais il faut le faire dans le respect de tous !
En attendant, bon festival à tous, y compris à toutes ces compagnies qui ne roulent pas sur l’or et qui sont venues présenter le travail de ces « maudits intermittents » à un public qui n’attend que cela et aux commanditaires qui viennent là faire leur marché…
Que le spectacle continue ! Show must go on !
Estivales de Brou… je vous y donne rendez-vous !
C’est en 1989 que sont nées les Estivales de Brou. Au départ, un simple partenariat franco-suisse pour valoriser les jeunes chanteurs, puis à partir de 1996, un véritable festival pour mettre en valeur le chant lyrique. Depuis, c’est devenu un rendez-vous essentiel de notre région pour tous ceux qui aiment le chant lyrique – sous toutes ses formes – ou qui acceptent de le découvrir l’espace d’une soirée…
Depuis plusieurs années, je choisis un spectacle avec une de mes filles – celle qui adore le chant lyrique, bien sûr – et nous allons du côté de Brou pour oublier la vie quotidienne et ses aléas, pour rêver portés par des voix exceptionnelles, pour découvrir des œuvres oubliées, pour passer un bon moment, tout simplement… 
Cette année, nous avons choisi l’opérette viennoise La chauve-Souris, de Johann Strauss. Johann Strauss ? Mais lequel ? Le fils, celui que l’on nomme Johann Strauss II. De cette grande famille de compositeurs viennois – le père et ses deux oncles sont aussi compositeurs – il est indiscutablement le plus célèbre et, probablement, le meilleur. On lui doit, entre autres, Le beau Danube bleu (valse), Une nuit à Venise (opérette) et Cendrillon (ballet). Les estivales de Brou ont décidé de renouer avec l’opérette cette année et c’est La Chauve-Souris qui a été présentée deux fois devant un public dense et attentif, parfois même emballé et réactif…
Je ne vais pas vous résumer en détail l’intrigue de cette opérette. Comme toujours dans ce type d’œuvre, les histoires ne sont pas extraordinaires, le suspense est très limité mais reconnaissons qu’elle est bien à la hauteur de nombreuses œuvres d’Offenbach, le grand maitre dans ce domaine. On dit d’ailleurs que c’est Offenbach lui-même qui aurait conseillé à Strauss de se mettre à l’opérette…
La trame est simple : un bourgeois quelque peu volage et superficiel est victime d’une blague d’un de ses amis qui se venge d’une plaisanterie passée qui l’avait vu traverser Vienne pour rentrer chez lui, au petit matin, déguisé en chauve-souris, d’où le titre de l’opérette.
Côté musique, un grand nombre d’airs connus que vous vous surprendrez à fredonner car si on ne connait pas La Chauve-Souris, du moins pour beaucoup d’entre nous, certaines mélodies sont arrivées jusqu’à nos oreilles à travers la publicité, des compilations, des spectacles de danses de salon… Oui, l’ouverture, en particulier, vous rappellera sans doute quelques grands moments de la valse viennoise !
Cette opérette, dansante à souhait, a d’ailleurs été adaptée en ballet par Rolland Petit en 1979 et c’est probablement là que se situe mon seul regret – et celui de mon épouse, présente aussi – car les chanteurs ne savaient pas assez bien danser. On aurait aimé, au moment des quelques mouvements valsés, soit que les chanteurs – dirigés par un chorégraphe – soit une groupe de danseurs exécutent une véritable belle valse. La musique était là et je crois que cela aurait parachevé le spectacle, transcendé la soirée…
Pour la partie lyrique – pour moi la plus importante – j’avoue avoir été charmé par Marilyn Clément, Léa Sarfati et Pascal Terrien, mais un peu déçu par Claude Calvet. Marilyn Clément, soprano, n’était pas une inconnue car nous l’avions déjà écoutée à Brou dans la Tosca en 2012. Ce fut donc une confirmation. Quant à Léa Sarfati, soprano, ce fut une découverte. Il faut dire que nous n’avions pas choisi en 2013 le spectacle de Brou où elle chantait – La chatte métamorphosée en femme – et je finirais presque par le regretter…
Voici donc une soirée bien agréable et comme à chaque fois que je viens vous parler des Estivales de Brou, ce n’est pas vous dire d’y aller – elles sont maintenant terminées – mais pour vous conseiller de ne pas oublier d’y aller l’année prochaine !
http://www.estivalesdebrou.net/
Mais puisque nous parlons de Brou et comme l’été c’est fait pour lire, c’est aussi l’occasion de vous dire qu’il existe un ouvrage magnifique sur cette abbaye de Brou et sur Bourg en Bresse, un livre de Marie-Dominique Poiret et Marie-Dominique Nivière, avec des photographies originales de Hervé Nègre, le tout publié par l’association des amis de Brou…
Il était une fois l’Orient Express… exposition jusqu’à fin août 2014 !
C’est à une belle exposition que je vous invite aujourd’hui. Il était une fois l’Orient-Express, cela commence comme un conte, comme un roman, comme une belle histoire. c’est vrai que c’est aussi un catalogue – donc un livre – qui est plus qu’un souvenir de l’exposition de l’Institut du monde arabe (IMA), exposition qui se tiendra encore jusqu’au 31 août 2014.
Le plus surprenant dans cette exposition est le fait d’avoir installé une locomotive et quatre wagons du mythique train devant le bâtiment de l’Institut du monde arabe comme si nous étions en Égypte, à la gare du Caire, au moment où le train arrivait de Paris via Venise, Belgrade, Constantinople…
Cette exposition est fondamentalement littéraire puisque la simple évocation de ce nom de train, l’Orient Express, vous met en contact avec de grands écrivains : Pierre Loti – qui a voyagé avec ce train plusieurs fois pour rejoindre la Turquie, pays qu’il aimait beaucoup – et Agatha Christie – qui a si bien immortalisé ce train en faisant une scène de crime – qui l’utilisait aussi pour rejoindre son mari en pleines recherches archéologiques au Moyen-Orient…
Mais ce train est aussi un support majeur de voyage et d’ouverture car il reliait de façon quotidienne Orient et Occident, les deux cultures si proches et si éloignées. Si proches car il n’est pas nécessaire de franchir de longs et dangereux océans pour passer de Paris, Munich, Venise ou Vienne à Constantinople, Beyrouth, Bagdad ou Le Caire ! Si éloignées car le temps ne s’écoule pas de la même façon du côté des gens pressés de la Bourse de Paris ou à la terrasse du Péra Palace de Constantinople… L’Orient, c’est prendre son temps, savourer chaque minute comme une minute pleine et positive, sentir la chaleur, regarder les couleurs, découvrir que la vie peut avoir un autre goût, une autre saveur…
L’exposition comme le catalogue vous invite à rencontrer des personnages si différents que le lecteur/visiteur en perd la tête : personnels politiques et diplomatiques, écrivains, journalistes, artistes, espions, archéologues, riches inactifs en vacances, couples en voyage de noces, jeunes pousses en voyages exploratoires ou années sabbatiques…
Le début de l’exposition se déroule directement dans des wagons de ce train mythique qui ont été rénovés et qui permettent de sentir, de comprendre, de toucher - pas les objets bien sûr – ce que qui a bien pu fasciner ceux qui ont eu la chance de voyager dans cet Orient Express… Dans la seconde partie de l’exposition, celle qui se déroule dans l’IMA, on peut aussi voir de nombreux extraits de films ayant pour cadre ce train : Le crime de l’Orient Express de Sydney Lumet, Une femme disparait d’Alfred Hitchcock ou Bons baisers de Russie de Terence Young… pour n’en citer que quelques-uns…
Si le cinéma nous a beaucoup marqué car il fut le premier à nous faire entrer dans ces luxueuses cabines en compagnie souvent de fort belles femmes ou hommes – il n’y a pas de raison d’être sexistes ici – il ne faut pas oublier la littérature qui encore aujourd’hui utilise ces trains de nuits pour camper des crimes, des trafics et autres actions d’espionnage. Il faut donc évoquer La Maldonne des sleepings de Tonino Benacquista, Le nouveau crime de l’Orient-Express de Gérard Delteil ou Le roman de l’Orient-Express de Vladimir Fédorovski…
Cette exposition, ce catalogue, cette évocation estivale sont donc invitation au cinéma et à la lecture. Cinéma car tous ces films sont accessibles, au moins en DVD, et les livres sont tous en librairie et en bibliothèque. Alors comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture ! Quant à l’exposition, elle est ouverte tout cet été à Paris à l’Institut du monde arabe… Bonne visite !
Pourquoi des têtes au Carnaval ?
Petite question à chacun des Cliens, vous qui aimez tant rechercher des explications à toutes les questions de la vie… Pourquoi lors des défilés de Carnaval – nous sommes bien entrés dans la période – voit-on défiler autant de « têtes » ? Quelle est l’origine de cette tradition ? A vous de donner votre version…
Un cadeau de Noël à jouer avec les plus jeunes…
Puisqu’il parait que les jeunes Français auraient un véritable déficit dans les apprentissages basiques et vitaux, une idée de cadeaux de Noël pour joueur en famille, avec les plus jeunes, tout en confortant l’apprentissage de la lecture… Apprendre en jouant, l’idéal, non ?
Les lettres rugueuses
Le principe est connu depuis longtemps. Le chemin de la découverte des lettres, passage initiatique vers la lecture et l’écriture, doit être progressif. Tous les enfants ne doivent pas attendre trop longtemps pour se mettre en route sur la voie du savoir…
Les éditions Eyrolles ont décidé de travailler avec l’Association Montessori International pour proposer aux familles – aux enseignants aussi – des coffrets de jeux. Le premier, Les lettres rugueuses, est composé de deux jeux de cartes, des cartes grand format pour que l’enfant puisse bien les tenir en mains, puisse bien les voir… Le premier jeu est composé de 26 cartes avec les 26 lettres de l’alphabet. Non seulement on peut voir les lettres, les lire, mais aussi les toucher grâce à un système qui rend chaque lettre rugueuse. Ainsi les enfants kinesthésiques, vous savez ceux qui ont besoin de toucher, de manipuler, seront aussi de la partie sans souci.
Le deuxième jeu, 26 cartes aussi, est illustré et va offrir une imagerie qui permettra d’associer des cartes de ce jeu avec des sons, sons qui eux-mêmes seront associés avec des lettres du premier jeu…
On pourra donc avoir une multitude de jeux possibles, d’utilisations différentes de ces deux jeux de cartes. Les parents trouveront dans le coffret un fascicule avec des explications sur la pédagogie Montessori, avec des règles et des activités possibles (une dizaine bien expliquée), mais je pense que chaque famille enrichira ce coffret avec son inventivité et sa créativité, c’est aussi cela la pédagogie Montessori…
Il est bien sûr évident que l’âge de ce coffret est situé entre 2 et 4 ans, mais après chaque famille pourra adapter en fonction de l’enfant, de son fonctionnement, de son développement… Rappelez-vous, chers parents, il n’y a pas deux enfants identiques, à chacun d’apprendre en fonction de ce qu’il est… mais offrons à chacun les outils dont il a besoin !
Une très belle idée de cadeau de Noël qui redonnera à certains l’envie de jouer en famille !
Choix de cadeaux de Noël, volume 3
Article écrit avec trois étudiants qui sont allés avec moi à Paris Games Week 2013…
Les jeux vidéo sont un passage obligé des achats de Noël car on sait aujourd’hui que les joueurs en France se comptent par millions. Mais rien ne ressemble moins à un joueur qu’un autre joueur ! Les âges sont très variés – on dit que la moyenne en France est de 37 ans – et les filles et les garçons jouent, ce qui était moins le cas avant. Si on peut trouver quelques jeux qui conviennent à toute la famille, force est de constater que certains jeux sont réservés spécifiquement à une tranche d’âge bien précise, à un type de joueur, voir une console ou support de jeu spécifique… Il n’est donc pas toujours facile de s’y retrouver…
Les éléments présentés ici ne vont pas aider tout les acheteurs potentiels mais nous trouvions interressant de donner un éclairage sur quelques jeux même, surtout, quand ils sont le fruit de labels indépendants… On n’en parle moins et, pourtant, la qualité est bien au rendez-vous… Enfin, on citera du plus connu… car quand on aime, on ne compte pas !
Pour chaque jeu, on précisera la tranche d’âge préconisée par PEGI, norme européenne de classement des jeux vidéo, cela pourra aider certains acheteurs… Mais le problème, c’est que bien souvent pour les jeux téléchargeables on ne vous indique pas la préconisation PEGI…
Shoot Mania Storm
D’abord édité de manière indépendante par le studio français Nadeo (créateur du déjà très célèbre TrackMania©) et aujourd’hui soutenu par Ubisoft, ShootMania© Storm est un FPS (First Person Shooter) multijoueur en ligne qui permet de soutenir ou d’affronter ses amis mais aussi des personnes du monde entier dans des batailles nerveuses au rythme endiablé !
4 modes de jeu principaux et plusieurs variantes vous permettront de varier les plaisirs et de trouver votre bonheur, que vous soyez un simple joueur occasionnel souhaitant passer du bon temps ou un gamer aguerri désireux de relever des défis toujours plus exigeants ! Quant aux plus créatifs d’entre vous, ils pourront s’en donner à cœur joie dans l’éditeur de niveaux et proposer leurs réalisations à toute la communauté !
Ce jeu superbement réalisé, que ce soit visuellement, techniquement ou au niveau du gameplay est d’ailleurs un jeu e-sport, et fait partie des rares élus au programme de l’ESWC© (Electronics Sports World Cup). De plus, il existe une version gratuite permettant de tester certains modes de jeu autant de fois que vous le voulez. Alors laissez-vous tenter par ce fabuleux jeu procureur de sensations fortes qu’est ShootMania© Storm !
Le jeu est classé 12 ans chez PEGI, donc conseillé aux joueurs de plus de 12 ans, logique pour un jeu de tir essentiellement pratiqué en ligne.
Site officiel : http://maniaplanet.com
Basé sur le comics du même nom dessiné par Viktor Kalvachev, Blue Estate© the game est un rail-shooter développé par les français de chez HeSaw. Destiné au plus grands, il utilise la technologie innovante du leap motion : grâce à un petit capteur placé juste en dessous de la main, le joueur n’a plus à utiliser de manette, de souris ou de clavier, seulement ses doigts !!! Le jeu est très intuitif et réactif, bien qu’encore en phase de beta test. 
Cet univers très stéréotypé avec mafia chinoise et porte-flingue américano-italien fait preuve d’un humour décalé très efficace qui fait facilement oublier l’impossibilité de diriger le personnage principal, Tony Luciano. Ce dernier est d’ailleurs très original et les développeurs se sont parfois amusés à le tourner en ridicule pour notre plus grand plaisir, tout en intégrant cela au gameplay ! Par exemple, lorsque son gel cesse de d’être efficace, ses cheveux lui tombent sur le visage, obstruant ainsi son chant de vision, et donc celui du joueur. 
Sanglant à souhait, un tantinet graveleux mais surtout extrêmement immersif et plaisant à jouer, Blue Estate© est incontestablement la surprise technologique de cette fin d’année ! N’hésitez donc pas à investir dans le jeu (dont le prologue est déjà disponible) et le capteur qui va avec pour ces fêtes de fin d’année !
Le jeu est donc pour joueur adulte et disponible uniquement par téléchargement.
Site officiel : http://www.blueestatethegame.com/main.html
Pour amuser les plus jeunes, Octodad© est le choix idéal ! Il s’agit d’un poulpe se faisant passer pour un humain. On le suit dans ses tâches le jour de son mariage. La particularité de ce jeu est que chaque membre est contrôlé indépendamment des autres, apportant une bonne dose de fun ! Octodad© a été développé par des étudiants de l’université de DePaul, à Chicago dans l’Illinois et est disponible sur PC et PS4. 
Certes, le jeu est accessible aux plus jeunes, à partir de 7 ans, mais il n’existe qu’en anglais. Vous avez donc là l’occasion de transformer vos petits joueurs en joueurs bilingues, allez savoir, cela les aidera peut-être dans leurs vies professionnelles…
Site officiel : http://www.octodadgame.com/
Vous aimez danser et chanter? Ce jeu est pour vous ! Let’s Sing and Dance© est un jeu à la croisée entre Singstar et Just Dance dans lequel le joueur pourra s’identifier à un réel danseur tout en chantant les paroles de ses chansons préférées. Beaucoup d’animations sympathiques sont présentes dans ce jeu, et pour chaque titre, le clip est également diffusé en haut à gauche de l’écran. Que demander de plus ? A travers une playlist de 13 titres, devenez, vous et vos amis, les stars de la fête. Let’s Sing and Dance© est disponible sur Xbox© 360 avec Kinect©. Ce jeu français est développé par Voxler et édité par Deep Silver.
Le jeu est préconisé par PEGI pour les joueurs de plus de 12 ans.
Site officiel : http://www.deepsilver.com/game-view/view/game/access12/lets-sing-and-dance/
Just dance ! Premier tube de Lady Gaga mais, surtout, jeu vidéo Wii qui fait des ravages chez les joueurs – certains diront les chez les adolescentes – comme on a pu le constater lors du dernier Paris Games Week. Ravages ? Façon de parler car il s’agit avant tout d’un jeu de danse, de mouvement, qui permet à chaque joueur de faire son petit sport quotidien…
Ce jeu pourra être joué à plusieurs et donnera lieu à de véritables compétitions amicales et familiales. Il est vraiment accessible à toute la famille (préconisation à partir de 3 ans par PEGI) mais son seul inconvénient sera de lasser quelque peu l’entourage surtout quand les jeunes joueurs ressasseront durant tout l’après-midi le même morceau musical avec la même chorégraphie… Rien de grave, bien sûr… 
La nouvelle livraison – Just Dance 2014 – permet de jouer en ligne avec des danseurs du monde entier, avec un classement pour chaque chorégraphie…. Pourquoi pas ?
Le jeu est développé en France par Ubisoft à Montreuil… Il fallait bien acheter français, non ?
Site officiel : http://just-dance-thegame.ubi.com/
Et pour terminer ce jeu vidéo développé par Ubisoft Montréal, un jeu conseillé pour les joueurs de plus de 18 ans. Attention, jeu pour adultes ne signifie pas jeu pornographique, hyper violent ou de grande qualité. Cela veut simplement dire que certaines images du jeu peuvent choquer un jeune joueur. Mais, nous avons là un excellent jeu qui aujourd’hui connaît des prolongements en bandes dessinées et en romans… 
Pour donner le fondement de l’histoire, sans en dire trop, on peut se limiter à ce personnage, Desmond Miles qui vit à notre époque et qui va, grâce à un dispositif scientifique étonnant, l’Animus, revivre les actions de son ancêtre Altaïr, assassin célèbre qui sévissait lors de la troisième croisade, en Palestine… Altaïr doit réaliser plusieurs missions pour regagner son rang dans la société secrète des Assassins… mais les pièges sont nombreux… 
Les amateurs d’histoire prendront un plaisir fou avec ce jeu qui est une forme d’uchronie puisque chaque joueur vient changer des éléments de l’histoire… C’est peut-être là que se situe le risque de ce jeu, pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire de cette époque, c’est qu’ils pourraient finir par croire que l’histoire c’est ce qu’ils auront vu dans le jeu… 
Enfin, puisque vous allez incarner deux personnages, Desmond Miles et Altaïr, vous allez vous transformer, dans le jeu du moins, en assassin… certains apprécieront, d’autres pas, à chacun son choix… 
Graphisme excellent, reconstitution de cette époque lointaine étonnante et des histoires dérivées en bandes dessinées d’une grande qualité avec au scénario Eric Corbeyran (Le chant des Stryges pour ne citer qu’un titre de cet auteur qui a presque écrit trois cent albums) et au dessin Defali que l’on a vu dédicacer au Paris Games Week assailli par les joueurs-lecteurs…
Choix de cadeaux de Noël, volume 2
Noël n’est peut-être pas le moment idéal pour parler de la cuisine, de la santé et des valeurs sûres qu’il faudrait retrouver dans nos cuisines, mais, d’un autre côté, il est bien dans l’air du temps de parler d’un grand retour à la cuisine faite maison et c’est l’occasion de le faire et, surtout, d’offrir des cadeaux qui sont une invitation à ce retour au ‘fait à la maison’ »… Voici donc un choix de livres pour construire ce bonheur de la belle table chez vous, tous les jours, tout au long de l’année…
Changez d’alimentation : le livre du professeur Henri Joyeux connaît une septième édition, revue, corrigée et augmentée, ce qui prouve que son combat pour une meilleure alimentation continue plus que jamais au moment où le gouvernement invite une fois de plus les annonceurs alimentaires à plus de sérieux, à un plus grand sens de leurs responsabilités et la population française à prendre bien en compte que la santé est liée à ses comportements alimentaires. Oui, indiscutablement, manger est une façon de se maintenir en santé, d’éloigner certains maux, parfois même de se soigner…
Certes, les principaux conseils de cet ouvrage sont connus, mais maintenant, il faut les intégrer. Oui, nous savons bien que le petit déjeuner est le repas le plus important de la journée, mais trop souvent nous prenons un café en vitesse avant de sauter dans notre voiture et de filer en vitesse vers le lieu de travail… Nous savons depuis longtemps qu’il faut manger des fruits et des légumes, mais franchement cela va si vite de faire des frites et du steak haché que l’on sort au dernier moment du congélateur… Des fruits secs, des fruits et légumes de saison, des aliments cuits à la vapeur douce, de bonnes sources d’oligo-éléments, des listes de produits à utiliser, des recettes santé, bref, on trouve tout cela et après la lecture de ce livre on est convaincu qu’il est grand temps de changer d’alimentation, au moins de proscrire certaines mauvaises habitudes… Pour ceux qui imagineraient, à tort, qu’améliorer ses us et coutumes alimentaires serait tristounet, je vous conseille les pages sur le vin, sur le chocolat, le miel…
Je ferais bien une soupe : changez ses habitudes, c’est aussi revenir à des plats simples comme on les réalisait autre fois dans les familles. Par exemple, nous sommes en hiver, il est donc temps de faire des soupes avec des légumes de saison et de terroir. En Bourgogne, par exemple, si je prends ma région en premier, on va manger des compositions avec choux, poireaux, pommes de terre, carottes, citrouille et autres légumes que l’on aura réussi à faire pousser ou conserver… Mais ces soupes dispensent-elles d’être original, festif, agréable à l’œil ? Absolument pas, et cet ouvrage de la collection terre vivante qui est basé sur le bio et le simple, donne d’excellentes recettes pour réjouir toute la famille : velouté de panais au beurre salé, crème rigolote à la vitelotte et à l’échalote, velouté très simple et sublime au potimarron, bouillon de poule aux carottes et aux poireaux, bisque de gambas aux légumes et piment d’Espelette, crème festive de topinambours au canard… Bref, tout cela ouvre l’appétit et les recettes sont globalement très simples à exécuter… Attention, pour que tout soit parfait, on vous conseille des produits bio, traditionnels, locaux, frais… mais vous vous en doutiez, non ?
Le vin de Bourgogne : je sais bien que le vin de Bourgogne est réputé pour son prix, mais cela ne doit pas nous faire oublier son goût, son histoire, sa tradition, son terroir… Oui, vous le savez bien, il s’agit d’un trésor, tout simplement, le trésor de la Bourgogne, de ses ducs et, surtout, de tous ces viticulteurs qui ont conservé les savoir-faire, qui les ont améliorés et transmis… Alors offrir un beau livre sur les vins de Bourgogne, avec une bonne bouteille, voilà de quoi se faire un ami d’un gendre, d’un beau-père… et même d’une belle-mère si j’en crois mon expérience !
Il y a des noms qui chantent et résonnent dans nos têtes, dans nos cœurs et des souvenirs œnologiques incroyables qui nous assaillent… Ah !!! Clos Vougeot, Fixin, Puligny-Montrachet, Vosne-Romanée… On trouve là des éléments techniques, historiques, gastronomiques… La véridique histoire du Kir ? Justement, ce n’est pas si simple… Une erreur ? Un goût spécifique ? Le chanoine n’a rien inventé, mais durant son très long mandat de maire de Dijon, il a tellement offert de ce petit vin blanc cassis que le nom est devenu un nom commun, le kir…
Moi, je vous conseillerais bien d’offrir cet ouvrage avec une bouteille de la Côte chalonnaise, un Givry rouge, un Mercurey blanc ou un Rully rouge… enfin, je dis cela parce que je parle des vins proches de chez moi et que j’apprécie particulièrement…
Le gourmet solitaire : comment pour les fêtes se limiter à des livres pratiques, si beau soient-ils ? C’est pour compléter ces choix que je vous invite à pénétrer l’univers de Taniguchi, le roi des mangaka, du moins, pour rester honnête, celui que j’aime le plus et depuis longtemps… Il est accompagné dans cet ouvrage qui vient d’être réédité par les éditions Casterman dans la collection écritures, par le scénariste Kusumi, spécialiste de gastronomie. On va dans cet album, écrit dans le sens habituel de lecture, ce qui rassurera les lecteurs qui n’ont pas l’habitude du manga, voyager de plat en plat, de lieu en lieu, de façon à satisfaire le palais exigeant d’un héros qui reste presque inconnu… Une bande dessinée qui nous installe entre le reportage et la fiction, entre la bande dessinée et le guide gastronomique… Un livre qui ouvre l’appétit … donc à dévorer !!!
Bonnes fêtes de Noël et de fin d’année à tous…
















