Connaissez vous Charlieu ?

L’été, nous allons chercher midi à quatorze heure, c’est à dire que nous oublions que c’est souvent à deux pas de chez nous que l’on découvre des lieux féériques, que l’on a des constructions magnifiques, des gens hyper accueillants, des plats gastronomiques à découvrir et des territoires à arpenter avec plaisir…

Cloître du couvent des Cordeliers

Aujourd’hui, mettons le cap plein sud, vers Charlieu, petite bourgade de la Loire, près de Roanne, mais à seulement quelques 75 kilomètres de Mâcon et, donc, à deux pas de chez moi ou presque…

Sur des bases d’art roman, tout est possible !

Mais aller à Charlieu, c’est accepter un dépaysement car nous allons à la fois faire une ballade historique et religieuse, et, d’autre part, industrielle et technique. Tout cela pour une journée passée dans une belle région qui à midi vous proposera la cuisine d’un terroir, le Roannais, avec des vins locaux qui ont du caractère…

Tentative de vous présenter Charlieu en 5 lieux, 5 escales, avec des qualificatifs et des photos…

La tour Philippe Auguste

Ancienne bourgade : oui, ici, tout semble respirer l’histoire. Depuis l’approche de l’an mille, le village s’est construit autour de l’abbaye. Son nom initial était Carus locus, Cher lieu, d’où son nom aujourd’hui. Oui, il fait bon là et c’est bel et bien un beau séjour qui vous est promis… Marchez dans la ville et vous trouverez des maisons anciennes qui méritent photos et admiration (ou l’inverse à vous de choisir dans quel ordre vous ferez les choses).
La proximité avec la Bourgogne a donné à Charlieu un attrait spécifique et les rois de France ne furent pas les derniers à faire preuve d’un intérêt fort, militaire même pour Philippe Auguste qui fortifia le premier la ville…

Muet d’admiration…

Abbaye de Saint Fortunat : au premier abord, c’est le monument le plus important à visiter. L’abbaye a été fondée en 872 et a été rattachée à Cluny quelques décennies plus tard. Aujourd’hui, ce qu’il en reste, montre que les sites clunisiens eurent beaucoup de mal à survivre à leurs heures de gloire. Tout est fait pour bien vous faire comprendre ce qu’a été cette immense abbaye avec des restes romans d’une grande qualité. Certains éléments ont été restaurés ou reconstruits sur les bases romanes mais toujours avec un bon goût certain et une richesse indiscutable. Les ordres religieux, du moins certains, n’étaient pas les plus pauvres du royaume.

Salle d’opération

Ancien Hôpital: quand vous arrivez à Charlieu, vous n’imaginez pas que vous allez visiter un hôpital qui fonctionnait encore aux débuts des années soixante-dix. Et, pourtant, c’est un moment passionnant de la journée qui mobilise énormément les enfants, surtout au moment d’arriver dans la salle d’opération ou la salle de soin…

Les mamans, à qui le tour !

Les mamans préfèreront sans doute voir comment on accouchait – il semblerait que certaines choses aient bien changé – et l’apothicairerie surprendra toute la famille au grand complet…

La pharmacie de l’hôpital

Je pense que c’est plus sympa que certaines pharmacies en ligne où l’on n’est pas sûr des médicaments que l’on a commandés…

Tout est dans le coup de main !

Musée de la soierie : là, de deux choses l’une ! Ou vous aurez le droit de vous promener seuls au milieu des différentes machines qui ont fait la richesse de Charlieu à partir de 1827. C’est technique, c’est curieux, c’est illustré par de nombreuses pièces de soies dont certaines ont été célèbres à travers des habites portés lors de mariages princiers ou utilisées pour des tournages de grands films en costumes… Où la chance sera avec vous et une personne viendra faire fonctionner ces machines, réalisera sous vos yeux ébahis le travail que toutes les femmes ou presque faisaient en plus de faire tourner la maison ou la ferme… il fallait vivre et c’est ainsi qu’à Charlieu, on avait souvent deux métier pour survivre !
Couvent des Cordeliers : un peu à l’écart, ce dernier lieu est encore un site religieux. Ce qui est intéressant ne relève pas tant de l’aspect architectural que du sens politique de l’implantation de Cordeliers à Charlieu. En effet, les Franciscains représentaient l’église pauvre, l’église des mendiants, celle qui se voulait fidèle au message évangélique et les Cordelier ne pouvaient que s’opposer à l’abbaye richissime qui dominait au cœur du village…

Voici donc un village pas très connu qui mérite amplement le détour et un séjour d’une journée pleine d’autant plus que la gastronomie locale est à la hauteur… Ah, l’andouille de Charlieu !!!

Quelques images d’un festival, quelques souvenirs gravés…

Quelques mots et quelques images de ce festival 2013 avec, comment s’en empêcher, quelques réflexions… sur l’art, notre société, sur l’homme tout simplement !
Tout d’abord, on l’oublie trop souvent, les acteurs qui ont enchanté les rues de Chalon pendant près de cinq jours sont avant tout des professionnels. Ils travaillent dur ! Les conditions météo de ce festival ont permis de mettre à l’honneur cet aspect. Quand il faisait horriblement chaud, parfois engoncés dans leurs costumes épais, ils jouaient avec la même rigueur, la même constance même si on voyait la sueur couler sur les visages et dans les dos… Quand l’orage est arrivé une première fois, le mercredi soir, j’ai vu une assemblée se vider en quelques minutes pour aller se mettre à l’abri tandis que la troupe devait, elle, rester sur place pour tout ranger et protéger sous des trombes d’eau. Enfin, le dernier jour, après plusieurs heures de pluie, les troupes qui avaient la possibilité de jouer, ont réalisé leur travail devant des publics beaucoup moins nombreux mais avec autant d’application et d’énergie, de talent et d’envie de nous satisfaire… Pour tout cela, chapeau bas les artistes et merci !
J’ai entendu, durant le festival, par trois fois, des habitants de Chalon qui se plaignaient du bruit que faisait tout cela. Ils ne pouvaient plus se promener en paix, les rues étaient pleines de gens peu fréquentables. On peut penser ce que l’on veut, c’est une liberté fondamentale et je ne vais pas la remettre en cause encore moins au nom de l’art qui lui aussi est une expression de la liberté humaine. Par contre, il ne faut pas généraliser tout sans savoir en regardant le festival de loin… certains soir, en passant par des lieux de spectacles, ces grognons auraient pu voir des rassemblement qui ressemblaient aux veillées d’autrefois, au coin d’un feu, sous un grand arbre du village, avec un conteur qui transmettait la sagesse, notre histoire, notre humanité… Et si les arts de la rue étaient salutaires et non perturbants ?
Parfois, j’ai vu des spectacles qui ne m’ont pas plu, qui n’ont rien évoqué chez moi, que j’ai trouvé un peu faibles ou pas encore au point, voir même, exceptionnellement, mal conçus. Mais j’ai rencontré d’autres festivaliers qui les avaient appréciés. C’est ce que l’on appelle la diversité et elle est importante à maintenir et à préserver. Quand elle disparaitra, on sera obligé de tous regarder la même chose, au même moment et c’est ce que l’on appelle la télévision, non ?
J’ai croisé des acteurs fascinants par leur talent, par leur gueule, par leur originalité. Ils m’ont tous laissé d’eux-mêmes, du bonheur, des sujets de réflexion, de l’émerveillement et cela est venu remplir ma tête de souvenirs…
La super gueule, le confort en pleine chaleur, le barbecue géant des néerlandais, les géants blancs, les prêcheurs mystiques, tout cela fut surprenant même si chaque représentation ne fut pas extraordinaire…
Enfin, il y eut des moments plus beaux que d’autres qui resteront bien accrochés en moi comme le voyage sonirique, la musique sifflée ou certaines chansons de Saint Benêt…

Outside, opéra rock de la compagnie La Constellation

Hier soir, je suis allé écouter, voir et vivre un concert particulier de la compagnie La constellation. C’était annoncé comme un opéra rock et j’avoue avoir pris un certain plaisir avec cette œuvre que j’ai trouvé aboutie, construite et originale. Outside, puisque c’était le nom donné à cette pièce de 50 minutes n’a pas plu à tout le monde et en particulier à une journaliste du Journal de Saône-et-Loire, et c’est bien son droit. Mais comme dans son article j’ai trouvé deux ou trois éléments assez injustes, je vais me permettre, une fois n’est pas coutume, de présenter le spectacle et, en même temps, de répondre à quelques arguments de Meriem Souissi.
Tout d’abord, ce spectacle du In était annoncé comme un opéra rock, c’est à dire comme un spectacle musical. Alors comment peut-on écrire à quelques mots d’intervalle « Rien de bien original » et « La musique… est originale et intéressante ». La musique, donc, pour commencer, est bien une musique jouée en direct, plutôt originale car elle mêle le rock – rendu ici par la guitare électrique et les percussions – et le chant lyrique avec deux chanteurs, une femme et un homme. Puisqu’il n’est pas question de masquer les faiblesses du spectacle, reconnaissons comme notre consœur du JSL que la cantatrice avec quelques difficultés à maitriser certains sons particulièrement aigus. En même temps, si elle était censé symboliser le chant des sirènes, ce que je pense avoir compris, j’avoue qu’elle le faisait bien et qu’elle fascinait à émettre une telle voix au milieu de cette musique rock. Quant au chanteur, je l’ai trouvé parfait…
Toujours côté musique, ce n’est pas parce que les percussions sont réalisées sur des futs métalliques de plus de 200 litres, qu’il faut immédiatement se permettre de dire que c’est une copie sans saveur de ce que font les Tambour du Bronx. Certes, La constellation utilise ce type de percussion comme, aussi, la compagnie Metalovoice. Chaque réalisation de ces groupes d’artistes part de l’industrie, du travail manuel, des contraintes et des nuisances de ces activités humaines, pour arriver en final à une œuvre d’art. La musique construite et interprétée par La constellation n’est pas du tout de la copie conforme des Tambours du Bronx. Elle est bien originale et intéressante et ce mélange opéra et rock m’a beaucoup plu.
La journaliste parle d’un « ensemble kitsch à souhait ». Si cela veut dire que trois costumes sont avec quelques dorures, oui, je peux le concéder. Est-ce que cela a un sens, une importance ? Pour moi, oui ! On veut le croisement de deux disciplines, le rock et l’opéra, et il se trouve que j’ai toujours trouvé les décors et costumes de l’opéra quelque peu kitsch. Cela fonctionne donc bien, cela fait plus opéra et je trouve que cela reste quand même du détail par rapport à l‘ensemble de l’œuvre.
On a l’impression, d’ailleurs, que Meriem Souissi s’est attachée plus aux détails qu’à l’ensemble. Le titre de son article est « Symphonie pour meuleuse ». Or, d’une par les fameuses quatre meuleuses n’entrent en action que deux petites minutes, elles n’ont aucun rôle musical et ne permettent que de déclencher quelques gerbes lumineuses qui donnent, à ce moment-là, une touche de couleur appréciable. En aucun cas on peut parler de musique industrielle dont la meuleuse serait l’instrument d’exécution. J’ai personnellement assisté à des concerts pour perceuses, meuleuses ou marteaux piqueurs et c’est bien autre chose…
Reste maintenant le sens de ce spectacle car, je l’avoue, c’est pour moi l’essentiel. Il s’agit d’une adaptation de la grande tragédie grecque, une fois de plus d’ailleurs. C’est comme si l’homme n’avait rien inventé de neuf depuis que Sophocle ou Eschyle avaient mis en forme les grandes interrogations humaines. Dans ce spectacle, il y a l’homme, enfermé dans sa vie. C’est cette petite cage du départ où l’homme se débat comme il peut, c’est à dire de façon inefficace. Les Sirènes peuvent le tenter, le faire dévier de ses intentions… Les tonneaux qui roulent sans rien provoquer de constructif rappellent le mythe de Sisyphe. L’homme agit sous la contrainte mais n’est pas libre… Pour acquérir sa liberté et son bonheur – encore que Camus disait qu’il fallait imaginer Sisyphe heureux – il doit transgresser, il doit traverser les limites de sa prison, de son humanité. Et c’est ce qu’il va faire, poussé par la musique…
Je vous parle de ces fameux futs qui ici ne sont donc pas que des instruments de musique. En effet, certains acteurs vont, au fur et à mesure du spectacle, construire une voie ferrée – lien indiscutable avec la société industrielle et métallurgique, le travail enchaine lui-aussi – sur laquelle les tonneaux rouleront…
Comme le dit la journaliste du Journal de Saône-et-Loire, « ça en jette plein les yeux » mais, en plus, ça remplit la tête et aide à comprendre la vie, comme la Tragédie depuis des siècles. Ce n’est pas qu’un amusement, c’est de la philosophie, tout simplement !

Il ne s’agissait pas pour moi de critiquer sans raison un article sur un spectacle, mais, plutôt, de montrer que les approches, les compréhensions, les ressentis, face à une même œuvre, peuvent être fort différents sans qu’il ne se dégage une seule vérité. On est presque dans une épreuve de philosophie du bac, mais cela démontre, si besoin était, que les arts de la rue ne sont pas du tout des arts mineurs !

Et les fanfares ? voici la Rhinofanpharyngite pour votre plaisir !

Les fanfares et la rue, toute une histoire, certes, mais pas toujours du goût de tout le monde. En effet, la fanfare n’a pas toujours bonne réputation. La fanfare militaire parce qu’elle joue des airs militaires, la fanfare et ses majorettes parce que les majorettes sont mal vues, et il ne reste que les fanfares municipales qui ont souvent bien du mal à trouver un répertoire original… Oui, j’exagère beaucoup d’autant plus qu’à Chalon dans la rue, chaque année, nous avons une très belle collection de fanfares qui nous offrent de beaux moments narratifs, festifs, remuants ou inspirés de toutes les cultures du monde… Et même tout cela à la fois !
Depuis quelques années, les fanfares ont travaillé en profondeur pour se donner des nouveaux outils de narration avec le chant, le théâtre, la danse… Mais pourquoi suis-je en train de vous raconter tout cela ? Tout simplement parce que je me suis laissé attraper par une fanfare aujourd’hui et que je ne le regrette pas du tout…
J’avais une heure à perdre dans Chalon dans la rue. Cela ne m’inquiétait pas car chacun sait qu’ici durant le festival il se passe toujours quelque chose pour prendre patience avant un spectacle. Je vois une affiche de la fameuse Rhinofanpharyngite qui annonce une déambulation à 18h30 au départ de la cathédrale Saint Vincent. A deux pas d’où j’étais…
Un seul point négatif, il fait trop chaud pour déambuler… 35° c’est un peu trop pour marcher longtemps serrés les uns contre les autres… Non ? Heureusement, mais je ne le savais pas encore, l’espace géographique à franchir allait être assez court… beaucoup plus de musique, de clowneries, de narrations sonores, de danse pour le public, que de marche au sens stricte du terme.
J’ai adoré, tout simplement. Tout d’abord, parce que ces musiciens ont su faire en sorte que c’est au bout d’une heure que j’ai réalisé que je les avais suivi, que le spectacle était terminé et qu’il était temps que je me déplace vers le suivant. Mais, en fait, j’avais envie que ça continue tant tout avait été parfait…
Chaque musicien ne se contente pas de jouer de son instrument, ce qu’il fait quand même et plutôt bien. Il est aussi dans une troupe qui va nous parler à sa façon, donc musicale, de l’homme, de l’animal qui est en nous, de la vie, de la planète, de la richesse, de la pauvreté, de l’avenir, de la confiance en l’autre…  Stop !!! Votre histoire est impossible !!! On ne peut pas raconter tout cela en quelques minutes en jouant de la musique…
Mais c’est qu’ils jouent plus que de la musique ! Tout est dit ! En fait, ils avaient une intention au départ : Les impairs – ils sont 7 musiciens, chiffre sacré – sont peut-être perdus dans la ville, coincés dans un rôle. Ils sont habillés en musiciens, jouent de la musique et ils étouffent de toute évidence. Dès que l’occasion se présente, ils sont prêts à fuir, prendre des initiatives, arrêtent d’obéir et jouent le plus librement. Et quel talent et travail pour arriver à cela sans que ce soit un chantier inaudible pour les spectateurs…

La bonne humeur et la joie se répandent dans le public, on tape dans ses mains, on a envie de bouger et de chanter, envie de les aider non à retrouver enfermés dans leurs prisons instrumentales, mais bien à rester libre et rendre le monde heureux…
Utopie ? Oui ! Mais que c’est beau de pouvoir rêver avec une troupe pendant une heure… Ce n’est quand même pas la télé qui permettrait cela…

Du grand classique de la rue : Les nouveaux antiques de la compagnie Pare choc

L’empereur autoritaire

Le théâtre de rue ? Mais où est-il passé ? C’est vrai que j’ai commencé par vous parler de danse, de performance et de spectacles combinant plusieurs disciplines de la rue et pas encore de théâtre alors que ceux qui me connaissent savent ce que c’est un des points forts des arts de la rue pour moi. Il fallait donc que je vous en parle un peu et ce sera aujourd’hui un début avec la pièce Les nouveaux antiques de la Compagnie Pare choc…

L’oracle sournois

Un empereur, sa famille, le Sénat et le peuple. On pourrait presque tout résumer ainsi. Pourtant vous pourriez alors vous faire des illusions. Imaginez une grande fresque péplum avec Rome reconstruite à Chalon sur Saône, des textes en alexandrins et des costumes par centaines pour donner l’illusion totale de la cour de l’empereur Tacule…

Le parricide potentiel

Tacule était un empereur romain ? En même temps, on n’est pas obligé de croire tout ce qui se raconte dans les spectacles de rue…  L’empereur est menacé directement par son propre fils qui complote pour prendre le pouvoir. Là encore, pure fiction car on sait bien que comploter contre son père n’arrive jamais chez les empereurs ou les rois, seulement chez les papes et c’est bien pour cela qu’on les empêche d’avoir des enfants : ça diminue les risques !

La souffleuse du public

Le pauvre Tacule qui ne voit rien venir est embêté aussi par les amours de sa fille qui ne sont des plus simples… Il y aura aussi des soldats, des sénateurs, un général un peu limité, un oracle – un des personnages les plus fous de l’histoire – et, enfin, deux techniciens animateurs de spectacles, musiciens et accessoiristes… Bref, 16 personnages à faire vivre pour seulement une poignée d’acteurs… heureusement, ils jouent plusieurs rôles sans que l’on s’en aperçoive… enfin, presque !

Le général vaincu

Le véritable renfort de la troupe ne vient pas du budget qui a permis de confectionner des costumes à partir des objets de la vie quotidienne, il vient du public qui prête mainforte avec plaisir car dans le théâtre de rue, c’est une habitude… Un drap blanc roulé autour du cou et voilà un nouveau sénateur !

L’altruiste au service de la nation

J’ai passé un excellent moment et je n’étais pas le seul car la troupe a bénéficié d’une véritable standing-ovation, à moins que les gens assis par terre aient eu besoin de déplier rapidement leurs jambes. Je préfère l’option de la standing-ovation car elle était parfaitement méritée !

Scène aux thermes

Un beau travail apprécié du public ce qui démontre une fois de plus qu’une bonne histoire, bien jouée, même si le public doit participer, ça fonctionne, ça plait et moi j’aime !!! En plus, j’ai failli oublier de vous le dire, c’est drôle et ça fonctionne bien !

Le peuple en colère

Féérie nocturne et Envolée chromatique…

Qui n’a jamais eu envie de prendre son envol, de réaliser sans danger le rêve d’Icare, de prendre de l’altitude et de regarder notre monde d’en haut. Et, quitte à faire, on changerait les couleurs, on gommerait toute les tâches et on redonnerait son innocence à tous pour vivre plus en paix, dans un bonheur profond et paisible…
Finalement, c’est un peu à cela que nous invitaient les artistes lors de cette grande féérie urbaine, avec ce spectacle inclassable, Envolée chromatique. Inclassable car il y avait un peu de musique, de marionnette, de chorégraphie, de conte, de pyrotechnie, de cirque, de poésie, d’esthétique… Un beau spectacle qui a enchanté une grande partie du public qui s’est laissé séduire…
On pourra toujours reprocher de ne pas en dire assez, de laisser trop de place au spectaculaire, de jouer sur des rouages trop populaire, d’en faire trop… et blablabla… Et pourquoi toujours râler si le public se retrouve dans ces évocations douces, si la poésie fonctionne, si l’émerveillement est bien là ?
La poésie avait pour objectif de faire naitre les plus grosses évocations avec le minimum de mots… une petite touche textuelle et les images arrivaient à gros flots dans nos cerveaux provoquant le bonheur, tout simplement… Et, maintenant, ce type de spectacle fait la même chose alors que les mots seuls n’ont plus beaucoup d’effets sur le public. Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit bien de poésie…
Merci pour ce rêve partagé avec quelques milliers de personnes et en route pour une nouvelle  journée où la chaleur risque de nous ralentir quelque peu dans nos velléités de spectacles !

Vodka, du Tchekhov dans la rue… C’est 100 issues !

Comme lors du festival d’Angoulême, certains étudiants sont venus faire du reportage avec moi… Naomi est allé voir cette pièce de théâtre et elle nous en parle…

Vodka est une adaptation de la comédie L’Ours d’Anton Tchekhov. Oui, vous avez bien lu, un texte de Tchekhov qui a été écrit en 1888 !!! Et on retrouve cela dans la programmation Off du festival Chalon dans la rue 2013 ! En fait, depuis bien longtemps, les arts de la rue s’inscrivent dans la grande tradition classique des drames en tous genres, c’est à dire au cœur de l’humanité toute entière…

C’est avant tout l’histoire de deux vies qui se heurtent. Un homme et une femme dont la rencontre fait des étincelles.

Elle, veuve depuis sept mois, a fait le choix de se couper du monde. Elle soude, elle sculpte. Lui, un exploitant endetté, éternel enragé, vient à elle pour lui réclamer l’argent que son défunt mari lui doit. Après tout pourquoi voudriez-vous que la mort efface les dettes, non mais !

C’est dans le décor d’un atelier poussiéreux, au milieu d’on ne sait où, que leurs chemins se croisent. A travers un rideau de plastique rouge sang leur histoire s’enflamme. Les deux êtres s’appréhendent, se cognent, se méprisent, se défient, naît alors une ardente histoire d’amour. La farce prend forme par l’absurdité de leurs comportements face à ce désir mutuel incontrôlé qui leur tombe dessus.

C’est probablement là que l’on retrouve les fondamentaux de Tchekhov, univers où les personnages ont tant de mal à se mouvoir raisonnablement. Pas étonnant que tant de pièces du grand maître russe se terminent par des suicides, des meurtres et des fuites absurdes, plus absurdes les unes que les autres…

De la ferraille, du cuir, une vieille bécane, des flingues, deux comédiens fougueux, talentueux, une énergie débordante, Brand New Cadillac des Clash, nul doute, c’est punk’n'roll et c’est du théâtre, n… d… D… !

Et pour avoir un aperçu, elle a réalisé une petite vidéo :

http://www.youtube.com/watch?v=mMc73Th8vKQ&feature=youtu.be

Merci Naomi !!!

TNS, tout simplement nous, et c’est encore de la danse, mais urbaine cette fois !!!

Dans les troupes importantes de ce festival Chalon dans la rue, il y a TNS, tous simplement nous, un groupe de danseurs chalonnais que le public est heureux de retrouver régulièrement.
Heureux de les retrouver tout d’abord parce qu’ils donnent tout ce qu’ils peuvent au public, ils dansent sans retenue, ils dégagent une énergie incroyable, qui se transmet à chacun de ceux qui ont pris le temps de venir les voir, y compris en plein soleil…
Bonheur de les voir danser car ils ont travaillé, ils ont refusé de jouer sur la facilité, sur le simple naturel. Ici, c’est le travail qui prime et ça se voit tout de suite. La technique est là, le collectif, la maitrise des gestes, l’utilisation de la musique…
Mais il y a encore plus ! Dans cette danse on voit poindre des qualités humaines basées sur le collectif, la simplicité, la modestie. Tout en dansant le mieux possible pour être vu et admiré, pour transmettre de l’émotion et du plaisir, chaque danseur est capable de s’effacer pour laisser l’autre prendre le devant de la scène. Pas de complétion stérile, pas de supériorité individuelle, TNS est un groupe, un tout, une petite merveille chalonnaise que l’on est très heureux d’avoir vu encore cette année en si belle compagnie !
La danse urbaine a bien sa place à Chalon dans la rue, merci de l’avoir démontré encore une fois !!!

La Collection de Chalon dans la rue et, pas en soldes !!!

Danse aquatique

Si je demande à un de mes fils ce qu’il pense de la danse, la réponse attendue arrive immédiatement : « c’est mon truc préféré »… Pourtant, certains formats de danse dans la rue peuvent parfaitement fonctionner et c’est le cas de La collection de Nathalie Pernette. La chorégraphe a conçu un ensemble de 6 courtes interventions in situ (de la piscine gonflable dans un parc à l’ère de jeu pour enfants) et le public qui, au départ, s’est laissé surprendre par hasard par l’une d’elles, finit pour tenter de toutes les voir pour avoir la collection complète…

Au moins voilà des artistes qui n’ont pas trop chaud…

Les thèmes sont tirés de la vie quotidienne : la gêne, le désir, la colère, la joie, la peur et la tristesse. Les musiques peuvent être classiques ou créées pour le spectacle, mais à chaque fois le temps est excessivement court, de l’ordre de cinq à dix minutes.

L’ère de jeu est détournée de son utilisation…

La sensation pour le public est forte car immédiatement on est pris par le sujet. Pas de chichi entre nous, on y va franco de port. Trois danseurs participent au spectacle mais pas tous les trois ensemble, seulement deux…
A peine le public est-il transporté que la petite forme est terminée et qu’il faut reprendre la vie laborieuse de festivalier. C’était donc un intermède dansé comme il y en avait au château de Versailles ! Classe, Chalon dans la rue ! Non ?
Pour ceux qui n’aiment pas trop la danse, même pas le temps de s’ennuyer, décidément tout est possible ici !

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Un magnifique instant de danse aérienne et légère…

La cage de la musicienne

Certes, la danse est bien présente pour cette vingt-septième édition de Chalon dans la rue, mais je trouve que la qualité des 8 projets du IN est inégale. En particulier, je n’ai pas apprécié du tout le spectacle dit majeur de la soirée d’ouverture avec la compagnie Osmosis, Cathédrale d’acier. Un ensemble pas au point, une histoire qui reste de l’ordre du mystère, des danseurs qui ne semblaient pas à la hauteur, un public déçu qui s’est désagrégé au fur et à mesure. Les derniers furent surpris par un orage assez violent… Il fallait donc se réconcilier avec la danse et ce fut chose faite avec ce magnifique spectacle du Studio Eclipse, Fallen Thoughts. Certes, il a fallu se déplacer, attendre, puis enfin, dans une nuit étoilée, deux fées sont tombées du ciel pour nous enchanter.

Un ballet défiant les lois de la pesanteur, tout en finesse et souplesse, en poésie et en sensualité. Deux belles artistes qui nous font oublier le temps, la dure journée, la chaleur… le tout accompagné par une musicienne qui réalise la musique en direct.

L’histoire ? Oui, on peut parler d’histoire, mais est-ce que celle que j’ai comprise est la bonne ? C’est la mienne, mais pas plus ! Moi, j’ai vu deux êtres – humains ou animaux, je ne sais pas encore – qui vont être poussés par la curiosité de découvrir l’extérieur de l’arbre, c’est à dire notre monde… Mais rapidement, ils retourneront sur l’arbre, ensemble, et trouveront l’un avec l’autre le bonheur auquel ils avaient le droit…

Ha ! Ha ! Ha ! Vous voyez partout des histoires avec « ils se marièrent et eurent de nombreux enfants… ». Non, en fait, je dis simplement que ce que l’on ne connaît pas fait toujours peur et que parfois c’est en compagnie de ceux que l’on connaît que l’on trouve le réconfort, la sécurité, la sérénité…

Un très beau spectacle de danse dans le IN qui montre bien la place que la danse a trouvé dans Chalon dans la rue en quelques années…

Chalon dans la rue, Pont des Chavannes, 23h00, tous les soir du festival