Parfois, on se rend compte que l’on vieillit, que l’on est un homme de plus de soixante-cinq ans… Rassurez-vous, je ne déprime pas mais je réalise tout simplement que j’ai demandé (et cela va bien se faire) d’interviewer Cy, une autrice de bandes dessinées… Vous allez me dire que jusque là rien de bien grave… Mais si j’ai bien lu la dernière bande dessinée de Cy, Radium girls, en fait, j’ignorais qui elle était… et voilà que l’on m’affirme que Cy une chroniqueuse vedette de Madmoizelle.com, le site des jeunes filles de 12 à 30 ans avec ses 4,5 millions de visiteurs mensuels et ses 230 000 fans sur Facebook. On me dit que ses chroniques attirent hebdomadairement entre 100 000 et 230 000 visiteurs ! Bon, désolé, Cy, je ne savais rien de tout cela, je ne connaissais même pas le site et avec mes quelques milliers de lecteurs et auditeurs réguliers, je peux adopter un profil beaucoup plus modeste…
En fait, cela ne me pose aucun problème si ce n’est que j’espère que Cy me pardonnera de ne pas savoir qui elle était… Par contre, j’ai lu sa bande dessinée et je suis bien là pour vous en parler car j’ai beaucoup aimé !
Premier choc en ouvrant son livre, le choc graphique ! En effet, elle n’a utilisé que huit crayons de couleurs pour réaliser son histoire et ça marche du feu de dieu ! Certes, pour les décors, il n’y a que l’essentiel (ce en quoi elle suit le grand maitre Hergé qui disait qu’en bande dessinée, il ne fallait mettre, dans le dessin comme dans le texte, que ce qui avait un sens pour le lecteur, ce qui lui permettait de comprendre l’histoire !). Pour les personnages, c’est beaucoup plus fort, tout est fait pour obtenir des visages expressifs, transmettre des émotions aux lecteurs, accompagner l’histoire, le drame, les évènements… Quel beau résultat !
Pour les costumes, sans faire dans la dentelle et le détail d’expert, tout est fait pour que nous soyons bien dans le vingtième siècle entre les années 20 et 40…
Bon, comme je suppose que comme moi, vous n’aviez jamais entendu parler de ces Radium girls, je vais essayer de vous donner juste quelques petits éléments…
Edna, une très jeune femme, rejoint Grace, Katherine, Mollie, Albina et les autres dans un atelier spécial… Il s’agit de peindre à la main (parfois même en s’aidant des lèvres) des montres et pour que l’on puisse lire l’heure en pleine nuit, les séparations sont tracées avec de la peinture au radium…
Alors, on peut comprendre que ce drame peut être lu de différentes façons, Cy nous laissant bien libre de choisir notre interprétation… Il y a la version féministe car il s’agissait de femmes, somme toute assez mal payées et qui sont toutes mortes de façon prématurée par empoisonnement au radium. Il y a le drame ouvrier car c’est bien une classe ouvrière qui paye les pots cassés pour permettre aux acheteurs de ces montres de lire l’heure la nuit, un luxe bien inutile au premier abord. Moi, je vous l’avoue, je vais encore au-delà et j’y vois une histoire de l’humanité avec ses victimes, avec ses souffrances alors même que le radium pouvait dans certaines circonstances apporter du bien à l’humanité… Enfin, les plus combattifs vis-à-vis du capitalisme verront avec haine (bien légitime d’ailleurs) le comportement inadmissible des hommes de loi quand il faudra indemniser les ouvrières encore vivantes… Cy évoque tous ces sujets montrant ici le drame humain vécu par ces Radium girls…
Je n’ai plus qu’à espérer que Cy me pardonne de ne pas l’avoir connue avant mais je suis très heureux de l’interviewer durant ce Quai des bulles 2021 !



Après trois années de classes prépa, une maîtrise d’histoire, un DEA (bac +5) de cinéma, Tiphaine Rivière a débuté, comme Jeanne Dargan son héroïne de « Carnet de thèse », un doctorat de lettres. Sans trop savoir pourquoi. « La fin du DEA est un moment charnière dans une vie d’étudiant et la thèse peut souvent être une espèce de fuite quand on n’a pas d’idée pour sa future vie professionnelle ».
Yannick Corboz est né le 6 juin 1976 à Annecy. Diplômé de l’école Émile Cohl en 1999, il devient animateur et illustrateur dans le jeu vidéo (Infogrammes, Atari et Ubisoft). Il travaille actuellement en tant qu’illustrateur freelance à Annecy. Son premier album publié, Voies Off, lui permet de remporter le neuvième Prix Meilleur Premier Album des Lycéens Picards. Il publie ensuite, avec Wilfrid Lupano au scénario, les aventures de Célestin Gobe-la-lune, aux éditions Delcourt. Toujours avec Wilfrid Lupano, il dessine la série L’assassin qu’elle mérite chez Vents d’Ouest (série terminée en quatre tomes).




Benoît Vieillard est un dessinateur, un bédéiste, que je n’ai jamais rencontré. Pourtant, le voici avec (au moins) deux ouvrages qui ont retenu mon attention : A l’ancienne, un polar, et Planet blues, des gags vécus par une certaine Selma…
Né en janvier 1958 à Toulouse, Serge Carrère entame des études d’Arts Plastiques à Aix-en-Provence puis se lance comme maquettiste publicitaire. Dans les années 80, il commence dans la bande dessinée avec des planches pour Tintin et quelques fanzines. Les Éditions Milan le découvrent en 83, il sort « Coline Maillard et Rémi Forget », bande dessinée plus adulte avec Alain Oriol. Il collabore, la même année, à Circus. En 88, il change de maisons d’éditions. Il reprend chez Vaillant, « Tristus et Rigolus » dans Pif, « Bonnie et Slide » dans Pif Parade et « SOS vétos » dans Spirou. En 92, il débute la série « Léo Loden » avec Arleston chez Soleil. C’est bien de cette dernière série que je vais me réoccuper car je la suis depuis longtemps…



Nicolaï Pinheiro est né en 1985 à Rio de Janeiro. Il s’est formé dans une famille franco-brésilienne, deux langues, deux cultures, deux continents… Très jeune, la passion pour le dessin, le graphisme, les arts, l’habite entièrement. Il quitte le Brésil pour la France et à dix-huit ans, il gagne Montpellier pour y suivre ses études d’Arts Plastiques. Dès lors, il publiera sa première bande dessinée, fera de l’illustration, collaborera au magazine Psikopat…
Aimée de Jongh est une autrice de bande dessinée née en 1988. Elle vit actuellement à Rotterdam, aux Pays-Bas. Le dessin, la peinture et l’illustration sont ses occupations quotidiennes et c’est aussi une passion. En 2006, elle publie son premier livre et on peut affirmer que ses dessins, du moins à l’époque, sont grandement marqués par ses lectures de mangas, même si l’appropriation de ce style est très personnelle. En 2007, elle est étudiante à l’Académie Willem de Kooning, en 2010, elle étudie à l’École d’Animation KASK de Ghent.