Les jouets cultes, un sacré programme…

L’été est fait pour jouer et jouer n’est pas réservé aux enfants !!!

Aussi, en pensant à tous ces enfants joueurs et aux adultes nostalgiques de leur enfance, j’ai choisi aujourd’hui un livre alliant jeu et lecture, tout simplement. En effet, Pascal Pinteau, journaliste plus ou moins spécialisé dans la culture populaire, nous propose aux éditions Nouveau Monde, un ouvrage sur tous ces jouets qui ont marqué nos vies. Pour les plus âgés d’entre nous, ce sera l’occasion de retrouver ceux qui ont disparu des magasins spécialisés – qui d’ailleurs n’existent presque plus eux non plus – et pour les plus jeunes, ils découvriront avec effroi que les Lego existent depuis 1949 ! En plus, la petite brique en plastique emboitable n’est pas américaine mais danoise… Que de surprises pour le jeune joueur qui croyait que les Etats-Unis avaient tout inventé !

Si je présente cet ouvrage ici, sur le blog, c’est pour avoir le plaisir de mettre quelques images et quand on parle jouets cela me semble indispensable. L’évocation visuelle de certains de nos grands jeux d’enfance va faire rêver, c’est sûr !!!

J’avoue que lorsque je feuillette un tel ouvrage je commence par rechercher ma propre jeunesse et la mienne n’a pas commencé par les Mécano ou les Lego. C’est ainsi, j’ai plutôt joué au départ avec des modèles réduits. Je ne sais plus quel âge je pouvais bien avoir quand j’ai eu ma fameuse Batmobile. J’étais en primaire, c’est sûr, probablement une dizaine d’année. Je me souviens très bien où elle a été achetée par ma mère, dans un bazar, dans le village voisin. Il y avait là toutes sortes de jouets, mais je n’avais d’œil et d’attention que pour la Batmobile. Pourtant, je ne connaissais pas très bien le personnage de Batman… comme quoi il n’y a pas nécessairement de liens de cause à effet dans ce type de passion et d’envie. Il devait déjà y avoir comme un mécanisme de mode, il fallait avoir une Batmobile et je l’ai eue ! J’ai su avec cet ouvrage que le modèle réduit est arrivé en 1966 et que cet « engin » avait bien trois gadgets : le coupe-chaine, le lance-missiles et le réacteur avec une flamme en plastique qui était modulable en fonction du déplacement de la voiture… Et je me souviens bien de tout cela, comme si c’était hier… Pourtant, contrairement à certains de mes amis, je n’ai plus ma Batmobile ni d’ailleurs mon Aston Martin façon James Bond ! C’est ainsi, je n’ai pas tout conservé…

Après, j’eu d’autres voitures, des Matchbox bien sûr pour rester dans celles présentées dans l’ouvrage, mais aussi des Dinky Toys qui n’y sont pas. Les concurrents directs de Dinky Toys étaient Gorgi Toys et Solido, les Gorgi Toys sont très bien présentés dans le livre de Pinteau. Mais avec toutes ces pages je revois assez bien ma collection de véhicules en tous genres, puis celle de mon fils ainé consacrée plus particulièrement aux formules 1…

Dans les jouets cultes, il y a, c’est absolument indiscutable, les fameuses briques Lego. Je ne suis pas affirmatif seulement à cause du livre mais aussi parce que lors du dernier salon Kid Expo, j’ai vu des grands-parents, des parents, des enfants et des petits-enfants jouer ensemble autour d’un gros tas de Lego. Avec ces briques magiques on peut laisser son imagination prendre ses aises, tout devient possible, l’être humain devient architecte, designer, artiste… et l’adulte redevient enfant en quelques minutes !

Je ne parlerai pas dans cette critique des chapitres consacrés au GI JOE et aux Transformers, car ce sont des jouets d’une autre génération. Il en faut pour tous les âges, je vous ai parlé de mes jouets, vous retrouverez bien les vôtres…

Une seule critique forte pour cet ouvrage extraordinaire et magique, il est écrit par un garçon pour des garçons car il manque indiscutablement les jouets de filles. Enfin, je me reprends, il manque des jouets comme les Barbie, les poupées et les dinettes, jouets qui peuvent aussi enchanter les garçons, bien sûr !

Alors, cet été, lisez et jouez ! Le jeu est aussi un très bon vecteur de liens intergénérationnels et par expérience je vous certifie que les plus jeunes aiment tous les jeux si on prend le temps de jouer avec eux ! Jouets cultes, un livre de Pascal Pinteau, aux éditions Nouveau Monde, à lire et à jouer !

Il était une fois l’Orient Express… exposition jusqu’à fin août 2014 !

C’est à une belle exposition que je vous invite aujourd’hui. Il était une fois l’Orient-Express, cela commence comme un conte, comme un roman, comme une belle histoire. c’est vrai que c’est aussi un catalogue – donc un livre – qui est plus qu’un souvenir de l’exposition de l’Institut du monde arabe (IMA), exposition qui se tiendra encore jusqu’au 31 août 2014.

Le plus surprenant dans cette exposition est le fait d’avoir installé une locomotive et quatre wagons du mythique train devant le bâtiment de l’Institut du monde arabe comme si nous étions en Égypte, à la gare du Caire, au moment où le train arrivait de Paris via Venise, Belgrade, Constantinople…

Cette exposition est fondamentalement littéraire puisque la simple évocation de ce nom de train, l’Orient Express, vous met en contact avec de grands écrivains : Pierre Loti – qui a voyagé avec ce train plusieurs fois pour rejoindre la Turquie, pays qu’il aimait beaucoup – et Agatha Christie – qui a si bien immortalisé ce train en faisant une scène de crime – qui l’utilisait aussi pour rejoindre son mari en pleines recherches archéologiques au Moyen-Orient…

Mais ce train est aussi un support majeur de voyage et d’ouverture car il reliait de façon quotidienne Orient et Occident, les deux cultures si proches et si éloignées. Si proches car il n’est pas nécessaire de franchir de longs et dangereux océans pour passer de Paris, Munich, Venise ou Vienne à Constantinople, Beyrouth, Bagdad ou Le Caire ! Si éloignées car le temps ne s’écoule pas de la même façon du côté des gens pressés de la Bourse de Paris ou à la terrasse du Péra Palace de Constantinople… L’Orient, c’est prendre son temps, savourer chaque minute comme une minute pleine et positive, sentir la chaleur, regarder les couleurs, découvrir que la vie peut avoir un autre goût, une autre saveur…

L’exposition comme le catalogue vous invite à rencontrer des personnages si différents que le lecteur/visiteur en perd la tête : personnels politiques et diplomatiques, écrivains, journalistes, artistes, espions, archéologues, riches inactifs en vacances, couples en voyage de noces, jeunes pousses en voyages exploratoires ou années sabbatiques…

Le début de l’exposition se déroule directement dans des wagons de ce train mythique qui ont été rénovés et qui permettent de sentir, de comprendre, de toucher -  pas les objets bien sûr – ce que qui a bien pu fasciner ceux qui ont eu la chance de voyager dans cet Orient Express… Dans la seconde partie de l’exposition, celle qui se déroule dans l’IMA, on peut aussi voir de nombreux extraits de films ayant pour cadre ce train : Le crime de l’Orient Express de Sydney Lumet, Une femme disparait d’Alfred Hitchcock ou Bons baisers de Russie de Terence Young… pour n’en citer que quelques-uns…

Si le cinéma nous a beaucoup marqué car il fut le premier à nous faire entrer dans ces luxueuses cabines en compagnie souvent de fort belles femmes ou hommes – il n’y a pas de raison d’être sexistes ici – il ne faut pas oublier la littérature qui encore aujourd’hui utilise ces trains de nuits pour camper des crimes, des trafics et autres actions d’espionnage. Il faut donc évoquer La Maldonne des sleepings de Tonino Benacquista, Le nouveau crime de l’Orient-Express de Gérard Delteil ou Le roman de l’Orient-Express de Vladimir Fédorovski…

Cette exposition, ce catalogue, cette évocation estivale sont donc invitation au cinéma et à la lecture. Cinéma car tous ces films sont accessibles, au moins en DVD, et les livres sont tous en librairie et en bibliothèque. Alors comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture ! Quant à l’exposition, elle est ouverte tout cet été à Paris à l’Institut du monde arabe… Bonne visite !

Rencontre avec un dessinateur, Christophe Regnault à Chalon-sur-Saône

L’Antre des bulles est une librairie spécialisée dans la bande dessinée de Chalon sur Saône. La bande dessinée sous toutes ses formes, dans tous ses états, avec tous ses genres… On y trouve donc des mangas, des albums classiques pour la jeunesse, des séries contemporaines, des romans graphiques, des histoires venant du monde entier, des comics, des reportages… Oui, la bande dessinée est beaucoup plus qu’un genre secondaire des arts narratifs, bien plus profonde, plus précise, plus scientifique, plus politique, plus drôle, plus prenante, plus policière, plus historique… que vous ne pensez, tout simplement !

Historique ? Oui, la bande dessinée peut vous accompagner dans l’Histoire, celle avec un grand H, de France ou d’ailleurs, de façon grand public, ou, parfois même, de façon très pointue. Par exemple, les éditions Glénat ont choisi de proposer une série, Ils ont fait l’histoire, pour redonner le goût de l’histoire aux lecteurs de bandes dessinées. Pour cela, il fallait arriver à pousser à travailler ensemble des historiens et des auteurs bédés. Pour chaque album, on a ainsi de véritables auteurs, une équipe d’historiens et un personnage important de notre histoire qui va prendre vie… et c’est là que l’on s’aperçoit que l’histoire est bien souvent plus forte, plus violente, plus passionnante que la fiction !

 

L’antre des bulles ayant choisi d’inviter Christophe Regnault le samedi 28 juin de 14h à 18h, c’est à son Philippe le Bel que nous allons nous consacrer… Cet album est signé Mathieu Gabella au scénario, un auteur confirmé qui a scénarisé chez Delcourt, entre autres, la très bonne série La licorne, série historique et fantastique autour du personnage d’Ambroise Paré. Du côté des historiens, on retrouve Etienne Anheim et Valérie Theis, et ils ont choisi de donner de ce roi un portrait le plus complet possible, sans se limiter aux clichés qui sont pourtant nombreux. Enfin, précisons, avant d’ouvrir l’album, que les éditeurs sont deux, Glénat et Fayard. S’il n’est pas surprenant de trouver Glénat dans une aventure historique, reconnaissons que la présence de Fayard dans le monde de la bande dessinée était plus improbable. Mais cet éditeur qui s’est illustré et s’illustre encore avec la publication de très bons ouvrages historiques, est là comme une caution scientifique – l’histoire est bien une science – et que la maison d’éditions doit se dire que redonner goût à l’histoire, y compris en utilisant la bande dessinée, c’est reconstruire un lectorat possible pour ses grandes biographies qui m’ont fait rêver, qui mon porté durant toute ma jeunesse…

Philippe le Bel, d’ailleurs est bien présent chez Fayard avec le remarquable ouvrage de Jean Favier que j’ai dévoré à l’époque en quelques heures. Cet ouvrage reste pour moi un ouvrage magistral et pertinent et je ne peux qu’en conseiller la lecture même si l’ouvrage n’a pas connu une diffusion extraordinaire car il a manqué une version de poche… heureusement, on le trouve encore en bibliothèque et d’occasion !

 

Philippe le Bel est un roi qui a connu une grande notoriété car c’est lui qui s’est trouvé confronté aux Templiers. Cet ordre richissime, puissant et mystérieux est mort de sa guerre contre le roi de France, sans que l’on connaisse aujourd’hui tous les tenants et aboutissants. La renommée du roi a été boostée par l’œuvre littéraire de Maurice Druon, Les rois maudits. Certes cette saga n’a pas à proprement parler la solidité historique d’une biographie comme celle de Jean Favier mais sa diffusion à la télévision dans une adaptation restée célébrissime a beaucoup fait pour noircir l’âme de Philippe le Bel sans pour autant rehausser celles des Templiers, de la famille royale ou du pape…

 

Le scénario de Mathieu Gabella ne se focalise pas ni sur la lutte à mort contre les Templiers ni sur les affrontements papauté-royauté.  Le choix a été fait de nous proposer une vision beaucoup plus complète du roi, de son administration, de son époque… Il faut dire que ce roi est certainement un des personnages les plus étranges de son temps et on peut le regarder de plusieurs façons différentes : le roi avec le sens chrétien de la royauté française ; le premier technocrate à la française ; l’homme qui s’est entouré de plusieurs spécialistes, des finances à l’organisation du royaume ; le grand chasseur ; l’homme de pouvoir qui n’admet que difficilement d’être contredit ; le chrétien dont on ne sait rien sur sa propre foi… Bref, autant de Philippe le Bel, autant d’éclairages divergents sur une des grandes personnalités de notre histoire de France…

Ce roi est aussi un personnage avec son éducation, son caractère, ses proches. La grande force de cet album est basée sur la qualité du scénario qui rend le roi ni bon ni mauvais, ni égoïste ni généreux, ni objet de vénération ni personne à haïr toutes affaires cessantes… Ce Philippe intrigue, mérite d’être compris, percé, et remis dans son contexte… Cela devient passionnant comme un drame grec à l’ancienne…

 

Le dessin de Christophe Regnault intrigue au départ. J’ai craint, du moins un instant, de retrouver une narration graphique à l’ancienne comme dans l’histoire de France en BD de chez Larousse. Heureusement, très vite, on sort de ces ornières pour trouver un rythme solide, un graphisme solide, des personnages crédibles. L’histoire est dépoussiérée et le récit passe de l’illustration simple à la bande dessinée à proprement parler.

 

Je dois donc dire que j’ai beaucoup apprécié cette biographie, cette aventure, ce portrait… Cela donne envie de replonger rapidement dans le Philippe le Bel de Jean Favier ou celui plus récent de Georges Minois. On a aussi envie de découvrir rapidement les autres albums de cette série : Vercingétorix, Jean Jaurès, Charlemagne, Saint Louis…

 

Donc, n’hésitez pas à rencontrer Christophe Regnault à Chalon-sur-Saône, le samedi 28 juin, entre 14h et 18h, occasion de repartir avec un album et une magnifique dédicace ! C’est à l’Antre des bulles, 6 rue au change.

 

Philippe le Bel

Scénario de Mathieu Gabella

Dessin de Christophe Regnault

Conseils historiques : Etienne Anheim et Valérie Theis

Série Ils ont fait l’Histoire

Editions Glénat et Fayard

ISBN : 9782723495783

Et si on lisait sur Le Pen et le Front National ?

Après les résultats électoraux des municipales et des européennes, il est classique de tourner son regard vers le Front national pour comprendre, critiquer, stigmatiser, donner des leçons, tirer les enseignements, prédire l’avenir des prochaines présidentielles, construire de nouvelles alliances, remettre en cause les partis politiques traditionnels… Bref, le FN est au cœur de la politique française !

 

Deux grandes écoles se présentent à nous. Une dirait qu’il faut réformer en profondeur la France et l’Europe pour que l’électorat de rébellion, de révolte, de contestation, disparaisse de fait et que le FN revienne à son assiette normale, c’est-à-dire moins de 5%. La seconde parlerait plutôt de formation, d’information, de sensibilisation, partant du principe que tous les électeurs frontistes seraient des ignorants, des apprentis sorciers, des antidémocrates… Bien évidemment, comme toujours, la vérité n’est pas là, du moins, elle réside un peu dans chacun des deux camps. Reste alors à comprendre et pourquoi ne pas le faire avec des livres, une fois de plus. Non ?

Trois ouvrages, pour ne pas chercher à tous les citer, peuvent apporter des éléments de réponse. On pourrait ouvrir en premier le dernier essai de Jean-François Khan, Marine Le Pen vous dit merci ! Dans son livre, avec ses idées et son style, Jean-François Khan nous montre que les acteurs politiques n’ont pas encore trouvé le bon moyen de combattre le Front. Des erreurs parmi d’autres : ne pas avoir compris que Marine Le Pen était réellement différente de son père – l’un est de l’ancienne droite, l’autre est leader d’un parti populaire qui prend des idées à droite et à gauche – car on peut dire que Marine Le Pen est probablement une femme politique qui tente de renouer avec les origines du fascisme ; ne pas avoir donner dans les médias et dans la politique un véritable espace de critique du libéralisme – car il n’y aucune raison de penser que seul le FN soit capable de critiquer le néolibéralisme – et d’avoir étouffé les petits partis en laissant juste deux gros partis se partager la scène politique, le FN se retrouvant le seul porteur de la critique de la société ; enfin, la meilleure solution pour désarmer le FN serait de faire en sorte que la société aille mieux, beaucoup mieux… et ce n’est pas simple ! Le débat à la télévision entre Jean-François Khan, Aymeric Caron et Natacha Polony

Le second ouvrage est celui de Philippe Cohen et Pierre Péan, Le Pen, une histoire française. Alors, bien sûr, certains critiqueront d’emblée cet ouvrage car co-signé par Pierre Péan, un homme qui s’est déjà illustré en étudiant Mitterrand, Le Monde, Chirac, le Kossovo… et à chaque fois on a le sentiment qu’il donne des leçons, des leçons aux lecteurs ou même à la France. L’autre auteur est Philippe Cohen qui, entre autres, a écrit une biographie discutée sur BHL. Leurs points clefs sont surtout dans les faces obscures de Le Pen : son rapport à l’Algérie Française, l’usage de la torture, la façon dont il a construit sa fortune personnelle, son antisémitisme… L’enquête est poussée sur ces dossiers mais parfois elle est limitée car il manque une vision d’ensemble sur l’extrême droite, le FN et Jean-Marie Le Pen… C’est donc plutôt un livre qui permet de creuser le sujet et non un livre global. Heureusement, cette étude existe et on va l’ouvrir maintenant…

Valérie Igounet, historienne et chercheuse au CNRS, écrit l’histoire du Front National, de 1972 à nos jours. Certes, il ne s’agit pas d’histoire avec du recul, mais bien d’histoire immédiate, c’est-à-dire une histoire avec risque car il n’y a pas encore tous les éléments et preuves dont on a besoin pour faire de l’histoire avec un grand H. C’est un livre passionnant car on découvre, entre autre, la création du Front national, la façon dont Jean-Marie Le Pen a fédéré autour de lui une multitude de groupuscules, comment il a échoué à intégrer Ordre Nouveau et comment dès les premières années le FN a connu des scissions, des trahisons, des reconstructions… Et alors que personne n’aurait misé un kopek sur sa réussite, l’auteure montre l’ascension du FN, le premier coup d’éclat avec les premiers élus, la présidentielle de 2002 et la toute qu’il emprunte pour arriver en 2014… C’est à lire pour comprendre mais cela ne donne, bien sûr, aucune solution politique pour enrayer le FN aujourd’hui.

 

Voici donc trois ouvrages qui traitent, chacun à sa façon, du Front national. Et maintenant, que faire ? Pour les démocrates, il est grand temps de comprendre que lutter contre un parti ce n’est pas attaquer les électeurs de façon violente et dénigrer systématiquement les personnes qui n’ont pas les mêmes idées que soi ! Il faut comprendre que les électeurs, les populations, l’humanité, a surtout besoin de pouvoir vivre, s’épanouir, tisser des relations, bref, vivre tout simplement. La politique, c’est ce qui va permettre de pouvoir vivre, de l’individu isolé à la collectivité la plus grande. Or faire de la politique c’est comprendre les besoins humains, c’est fabriquer le système qui respecte chacun, c’est construire et non détruire… Que ces trois ouvrages vous montrent où nous en sommes et que chacun comprenne bien que la montée du FN est l’échec des autres politiques, que l’avenir passera par une reconstruction politique en toute transparence et lucidité ! Deux axes doivent porter cette action : réflexion sur ce que l’on vient de vivre et élaboration d’un projet plein d’espérances. Dans le cas contraire, reconnaissons-le, ces , trois lectures n’auront servi à rien !

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Marine Le Pen vous dit merci ! Jean-François Khan, Plon

Le Pen, une histoire française, Philippe Cohen et Pierre Péan, Fayard

Front National, de 1972 à nos jours, Valérie Igounet, Seuil

Encore des ouvrages et des idées de lecture à l’occasion du centenaire du début de la première guerre mondiale !

Je sais que certains se lassent des célébrations de la grande guerre, la préférée de Georges Brassens, la grande tuerie qui a saigné à blanc l’Europe, mis à mal les grands empires coloniaux tout en provoquant de nouvelles relations mondiales. Il faut bien comprendre que pour beaucoup cet anniversaire, cette célébration n’est pas l’occasion de chanter la guerre et les conflits armés. C’est plutôt l’occasion de provoquer à la réflexion sur l’histoire, la guerre en général et les relations entre les hommes. Comprendre ce qui s’est réellement passé en 1914, c’est peut-être – espérons-le – se donner des armes pour éviter les guerres aujourd’hui ou demain. Les évènements en Ukraine démontrent, si besoin était, que les guerres ne sont jamais loin de nos vies… les dernières années l’ont illustré de Sarajevo à Bagdad, de Kaboul à Bangui, de Tbilissi à Grozny…

Présenter des livres, c’est inviter à lire et à réfléchir sur cette grande guerre en compagnie des auteurs qui ont pu vivre ce conflit, qui ont rencontré les témoins, qui ont senti le conflit à travers une terre, une région, une ville, ou, enfin, d’auteurs qui ont plongé leurs fictions dans cet univers guerrier. Tout existe et chaque résultat est différent et mérite notre attention…

La guerre 1914-1918 par ceux qui l’ont faite

En 1968, lors de l’anniversaire des cinquante ans de la fin de cette guerre, Jacques Suffel, spécialiste de la littérature du dix-neuvième siècle, a proposé un choix de textes d’auteurs qui avaient participé à ce conflit. Le choix est essentiellement réalisé sur des qualités littéraires indiscutables et du coup la plus part de ces textes sont d’auteurs reconnus par ailleurs : Apollinaire, Barbusse, Dorgelès, Genevoix, Giraudoux, Mac Orlan, Maurois, Péguy, Kessel… Certes, on retrouve aussi quelques textes de ces grands militaires qui écrivaient aussi comme Pétain, Galliéni ou Foch, mais ce ne sont pas les meilleurs.

La présentation des textes est organisée de façon chronologique est c’est plutôt une bonne chose pour tous ceux qui n’ont pas entièrement les idées claires sur l’ordre des batailles de la Marne à Verdun, de la Somme à la Champagne…

Textes rassemblés par Jacques Suffel, préface de Maurice Genevoix, introduction de Pierre Gaxotte, présentation d’Henri Duvillard, editions Plon, 1968

Les Poilus, lettres et témoignages des français dans la Grande Guerre (1914-1918)

Dans cette anthologie très touchante, Jean-Pierre Guéno, historien réputé, nous offre de très nombreux textes qui font revivre de l’intérieur la guerre. Dans de très nombreux cas, il s’agit de lettres, délivrées en totalité ou pas, qui donnent directement la parole aux Poilus, c’est-à-dire aux soldats, connus ou pas, écrivains ou pas, qui parlent de leur guerre. Certes, on sait bien qu’il y avait une censure qui empêchait la liberté d’expression totale, mais dans l’ensemble on est immergé instantanément dans ce conflit avec une multitude de petits détails qui rendent les sensations encore plus fortes…

« On est dans une boue faite d’eau, de terre et de cadavres putréfiés »

« Il y a beaucoup de Poilus qui se font encore évacuer aujourd’hui pour pieds gelés. Quant aux miens, ils ne veulent pas geler malheureusement car je voudrais bien une évacuation aussi… »

« Je voudrais vivre pour vous tous, mais si je devais tomber, Dieu pourvoirait à votre bonheur »

« Je reste le seul commandant de ma compagnie »

Édifiant, tout simplement, et cela rappelle à qui en besoin que la guerre n’est pas un jeu vidéo, elle est sale, violente, sanglante, dramatique…

Lettres choisies et présentées par Jean-Pierre Guéno, Mission centenaire 14-18, Document Librio, ISBN : 9782290074633

Le feu

Si je prends le temps de vous parler de ce roman c’est tout simplement parce qu’il est représentatif de plusieurs évènements et réactions liés à cette guerre. Tout d’abord, Henri Barbusse est un homme de lettres qui a déjà une quarantaine d’années au début de la guerre. Il est volontaire pour intégrer les troupes malgré des problèmes de santé bien réels. Il rejoint difficilement son unité et passe vingt-deux mois comme soldat d’escouade. De cette expérience il s’inspire pour écrire son roman, Le feu. Le texte est publié en feuilleton quotidiennement dans l’Œuvre. Quelques mois plus tard, après une parution chez Flammarion, il obtient le prix Goncourt 1916.

Au-delà de l’expérience, des sensations décrites, n’oublions pas qu’il s’agit d’une guerre romancée et donc qu’il ne faut pas prendre le roman pour un récit strictement historique. De nombreux combattants s’y retrouvèrent tandis que d’autres déclenchèrent quelques polémiques pour rectifier quelques faits historiques. Son texte n’en demeure pas moins un excellent roman de guerre, un témoignage humain de ce grand conflit de 1914-1918.

Comme de nombreux anciens combattants de cette guerre, Henri Barbusse devint pacifiste et adhéra au parti communiste. Il est mort en 1935 lors d’un voyage à Moscou et Staline fut suspecté de l’avoir fait empoisonné…

Le feu suivi de Carnet de guerre est édité en livre de poche, ISBN : 9782253047414

La guerre des autres, numéro spécial de Courrier international (2014)

A force de toujours voir l’histoire par notre lunette française, nous finissons par oublier que ce fut une guerre mondiale impliquant des dizaines de pays d’une façon ou d’une autre. Ce numéro spécial de la revue Courrier international va participer à changer notre regard sur le conflit en prenant deux axes différents. D’une part, en parlant de très nombreux pays différents, d’autre part en le faisant avec des articles de la presse internationale et non spécifiquement française. Pour ceux qui pratiquent la revue, c’est assez classique, pour les autres, c’est assez décapant !

Citons les grands chapitres de ce numéro spécial : La guerre des grands, la guerre des petits, la guerre des empires… Enfin, n’oublions pas un portfolio final très émouvant avec des petits articles sur les acteurs de cette guerre dont les descendants sont au comité de rédaction de la revue…

Au bilan, un regard très pertinent sur les petits pays qui ont vécu cette guerre entrainés par les puissants sans avoir à y gagner ou y perdre et qui ont souffert de cette guerre et l’effort consenti par les colonies des grands européens, régions du monde qui furent souvent cruellement marquées par un conflit qui ne les concernait pas du tout… Indiens, Pakistanais, Marocains, Sénégalais, Australiens… ils furent bien nombreux à donner leur vie dans la Somme, dans les Dardanelles ou du côté de Verdun…

Hors-série juin-juillet-août 2014

Apocalypse, La 1ère guerre mondiale

Un album illustré documentaire de qualité qui accompagne la série de cinq épisodes de 52 minutes qui a été réalisée pour France 2. De nombreuses archives ont été utilisées, mises en couleur et le tout est assez édifiant et instructif. L’ouvrage, lui, est porté par plus de 150 documents visuels et cartes, le tout nous permettant de mieux percevoir l’ampleur et la violence de ce conflit.

Ce documentaire, du moins la version livre, est accessible à un très large public, à partir de 12 ans environ. La division en grands chapitres – Furie, Peur, Enfer, Rage et Délivrance – permet une approche progressive, pédagogique et historique. Comme tous les outils de vulgarisation, certains lui reprocheront de trop simplifier et d’autres d’être parfois trop pointu pour le grand public. Moi, je pense qu’il est juste comme il faut pour participer à ce centenaire, c’est-à-dire pour aider tout le monde à bien comprendre ce qui est arrivé, pourquoi et comment, et, surtout, percevoir les façons dont on pourrait éviter des récidives guerrières dont les peuples ont fini par se lasser même si…

Documentaire d’Isabelle Clarke et Daniel Coste, éditions Flammarion, ISBN : 9782081329942

Bandes dessinées et guerre de 14-18, entre anniversaire, célébrations et lectures !

Le magazine Beaux-Arts propose régulièrement des numéros hors-série sur des thèmes qui ne peuvent que passionner les lecteurs que nous sommes. Au moment où nous entrons dans les grandes célébrations de la Grande Guerre, celle que Brassens chantait à sa façon pour pointer du doigt ce qui restera dans les mémoires comme le plus grand carnage humain, voici un ensemble exceptionnel pour nous plonger dans la Guerre de 14-18 à travers la bande dessinée…

Trois points forts pour ce travail éditorial et phylactérien, trois clefs de voute pour un édifice sérieux qui, si besoin était, prouvera que la bédé est capable d’être aussi témoin de son temps, de la guerre elle-même à son souvenir, des faits à leur célébration, de l’histoire aux histoires…

Tout d’abord, on va se faire plaisir en découvrant – pour ceux qui ne l’auraient pas encore fait – que les Poilus étaient aussi des artistes. Certains diraient même avec raison qu’ils étaient artistes avant d’être soldats puisque leur statut de combattant n’était arrivé que malencontreusement, soudainement et sans préparation. On oublie trop souvent que plusieurs feuilles de choux ont été éditées par les combattants eux-mêmes avec textes et dessins. Une de ces feuilles de combattants deviendra le Canard enchainé, indépendant et caustique, tandis que la plus dessinée, La Baïonnette, disparaîtra après la guerre (parution entre 1915 et 1920). L’excellent article de Maël Rannou vous éclairera sur cette parution, sur le style des caricatures de l’époque, sur une des grandes signatures de la revue, Gus Bofa, soldat blessé dès la première année du conflit. Cet homme survivra à cette guerre et fera une grande carrière d’illustrateur. Il décèdera en 1968. Cet artiste oublié est remis en lumière par une exposition et un ouvrage… Pourquoi ne pas le découvrir dès maintenant au moment de cette commémoration guerrière ?

[http://www.bdangouleme.com/344,gus-bofa-l-adieu-aux-armes]

Mais ce hors-série met aussi l’accent sur tous ceux qui ont mis en images les textes des combattants, à commencer par ces Poilus anonymes ou presque qui ont écrit de façon régulière à leurs familles, à leurs épouses, à leurs enfants… Il faut dire que l’on possède tant de lettres de ces combattants, tant de témoignages sur ce qu’ils ont vécu, tant de souffrances racontées… que les dessinateurs ont le choix pour trouver celle qu’ils pourront mettre en images. Pour illustrer ces démarches qui souvent se retrouvent dans albums collectifs, le magazine nous présente en quatre planches une lettre du soldat Martin à sa femme. C’est Cyril Pedrosa qui met des traits et des couleurs…

Mais quand il faut donner la parole aux combattants, comment ne pas évoquer Jacques Tardi et son grand-père ? Tardi est connu pour ses différents albums qui traitent directement ou indirectement de cette Grande Guerre, celle que lui avait racontée son grand-père. De cette évocation familiale, le dessinateur fera des bandes dessinées qui mettent en scène des combattants, anonymes mais représentatifs de toute la souffrance d’un peuple entrainé dans cette boucherie sans fin. Que dis-je, un peuple ? Non, une humanité car quand il parle d’un soldat français ou d’un soldat allemand, la souffrance, l’incompréhension, le calvaire… tout est identique !

Enfin, on découvrira un certain nombre de travaux d’auteurs qui ont décidé d’incarner des histoires avec pour cadre cette guerre. Il ne s’agit pas d’une opportunité éditoriale avec l’anniversaire car dans la grande majorité de ces histoires on retrouve des personnages profonds, des scénarii parfaitement construits, des dessins et une narration graphique efficaces, bref, souvent de grandes bandes dessinées avec la guerre en toile de fond. Les grands auteurs n’avaient pas attendu 2014 pour raconter ces destins sanglants et profondément humains… Le der des ders, Le sang des Valentines, Ambulance 13, Tendre Violette, Quintett, Les Champs d’honneur… Oui, 14-18 est dans la bande dessinée depuis si longtemps…

Un numéro incontournable pour les amateurs de bandes dessinées, les passionnés de la guerre de 14-18, les lecteurs d’histoire, les bibliothèques, les centres de documentation scolaires… Bref, tout le monde devrait le lire et en profiter pour découvrir les albums du neuvième art qu’il ne connaîtrait pas encore…

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La Grande Guerre en bande dessinée

Beaux Arts Hors-série

Où en est la bédé ?

Le festival international de la bande dessinée d’Angoulême s’est tenu il y a quelques semaines pour le plus grand plaisir des lecteurs, collectionneurs et curieux du septième art. Avant de parler de rencontres, de découvertes, de lectures ou de dédicaces, il est indispensable de parler du marché de la bande dessinée et des difficultés rencontrées par certains auteurs, certains éditeurs sans oublier les libraires dont certains disparaissent au fil des ans…

Dans un monde culturel où tout est en baisse, y compris le jeu vidéo qui accuse une chute de 7%, la bande dessinée s’en sort plutôt bien avec une légère hausse de 1,4%. Bien sûr, on peut se réjouir de cette situation et se contenter d’annoncer les 37 millions d’albums vendu en un an ! Mais ce serait oublier ou passer sous silence que les ventes de bandes dessinées en 2013 ont été boostées par un nouvel Astérix, un nouveau Blake et Mortimer, sans oublier l’année anniversaire de Spirou avec de nombreuses rééditions… Oui, le chiffre final masque de grandes inégalités dans les ventes mais rassure un tant soi peu quand on regarde le chiffre global du livre qui est de -2,9% !

Les éditeurs sont en train de se remettre, les uns et les autres, des restructurations, réorganisations et autres ventes de départements qui ont marqué ces derniers mois. Rue de Sèvre prend ses aises – département BD de l’École des Loisirs – tandis que Delcourt continue sa montée en puissance avec l’absorption de Soleil. Casterman tente de survivre, mais on peut s’inquiéter de voir ses éditeurs et auteurs travailler avec d’autres noms comme Gallimard, Rue de Sèvre, Delcourt… Enfin, la nouvelle est maintenant définitive, Emmanuel Proust rejoint Paquet… Le paysage de l’édition de bandes dessinées se dessine sous nos yeux et il semblerait que pour la première fois depuis longtemps le nombre de nouveautés dans l’année soit en baisse. Pourquoi autant de prudence pour l’affirmer ? Tout simplement parce qu’il est très difficile de distinguer les véritables nouveautés des rééditions dans d’autres formats, avec des bonus, des compléments, des systèmes d’intégrales…

Et les auteurs ? Cette année, on a entendu un collectif d’auteurs manifester son mécontentement devant la situation des auteurs. La menace est même simple et forte : si rien n’est fait d’ici le festival de 2015, ce sera un festival sans auteur ! Les auteurs ont de plus en plus de mal à survivre, le salaire moyen est au-dessous du SMIC, les tirages sont en baisse malgré les ventes totales en hausse. Le mécanisme est simple : beaucoup plus de parutions ces dernières années et un pouvoir d’achat des lecteurs en baisse, donc moins d’argent pour chaque auteur. C’est une évidence mathématique et économique… Espérons qu’un mécanisme de solidarité sera mis en place et que les choses rentreront dans l’ordre…

Enfin, saluons l’engagement qu’à pris Guy Delcourt de participer à la création d’une école de la bédé à Paris. C’est d’ailleurs plus qu’une simple participation car il a décidé de s’impliquer fortement dans cette aventure, de mettre à la disposition de cette formation sa force d’éditeur, donc l’ensemble de son équipe, des auteurs aux éditeurs en passant par tous les professionnels. Mais nous reviendrons sur cet aspect innovant avec une interview de Guy Delcourt lui-même nous a accordé lors du festival…

Voilà pour le panorama général, pas la joie délirante, pas la morosité désespérante, juste une situation préoccupante comme d’ailleurs l’ensemble de la vie économique… Heureusement, cela n’a pas trop affecté la nature des rencontres durant le festival et c’était bien l’essentiel pour l’ensemble des lecteurs qui attendent tout au long de l’année ce rendez-vous hors-normes…

Tous à Saint Rémy !!!

Le week-end prochain, les amateurs de bandes dessinées du sud de la Bourgogne se donneront tous rendez-vous à côté de Chalon-sur-Saône, à Saint-Rémy, pour le 1er festival de la bande dessinée et de de la jeunesse avec un programme alléchant qu’il ne faudra manquer sous aucun prétexte…

Quelques noms ont retenu notre attention dans une liste assez impressionnante pour une première édition. Voici quelques exemples pour vous donner envie de nous rejoindre…

Francois Corteggiani : Le scénariste bien connu de la Jeunesse de Blueberry sera là en personne et pour beaucoup de lecteur de cette série parallèle à Blueberry ce sera l’occasion de se souvenir de ce chef d’œuvre de Charlier et Giraud. On pourra aussi discuter avec François de son album reprise des aventure d’Alix, L’ombre de Sarapis, ou de tous les autres ouvrages qu’il a écrit et ils sont très nombreux (L’école Abracadabra, Marine, Tatiana K…). Georges Ramaioli : Pour moi, que de souvenirs ! Tous les collégiens de Saint Dominique – Chalon-sur-Saône – doivent se souvenir de la série Zoulouland que je tentais, presque désespérément de mettre en valeur. Il faut dire qu’elle n’est pas facile à classer… Une sorte de western sud africain, avec une pointe d’humour, de drame, d’histoire, d’aventure, d’amour, de nature… Bref, du grand art et une série qui restera pour moi mythique ! On peut aussi intéresser à ses autres productions que je ne minimise pas comme ColoradoAlesio Lapo : J’ai découvert il y a quelques années Alesio Lapo à Angoulême alors qu’il venait dédicacer son premier album publié en France, le tome 1 de la série Antoine de Sèvre, un polar historique scénarisé par Laurent Rullier. C’était en janvier 2006 et j’avais beaucoup aimé son dessin e, surtout, la personne. Depuis, je revois très souvent Alesio et sa femme Simona… Je suis très heureux de les voir arriver dans notre région et ce d’autant plus qu’Alesio vient de dessiner un remarquable album chez Delcourt, le premier tome de Cagliostro avec un scénario d’Arnaud Delalande et Hubert Prolongeau… Surtout à ne pas manquer !

Pascal Croci : je le qualifierais bien, sans aucune connotation négative, d’auteur atypique. Pour beaucoup, son œuvre est tout simplement inclassable. Il est l’auteur reconnu d’Auschwitz, album pertinent et parfaitement réalisé qui a été mis à l’honneur par la critique et les politiques… Aujourd’hui, il faut découvrir l’ensemble de son travail et en particulier Adolphe, même si la maison d’éditions a connu quelques déboires…Francis Bergèse : Pour beaucoup de lecteurs de bandes dessinées, il est associé définitivement aux séries Buck Danny et Biggles. Sa reprise du dessin de la série phare de l’aventure aérienne militaire, Buck danny, a été salué en son temps et il continue à être un des meilleurs dessinateurs d’aéronefs en bédé…. Euh, il aime aussi dessiner les femmes…Vincent Wagner : Voici un excellent dessinateur de bandes dessinées que pas assez de lecteurs connaissent. Pourtant, ses séries Mysteries et Wild river sont de très bonne qualité – pour ne pas dire plus – mais elles sont arrivées au mauvais moment chez Casterman et n’ont pas été défendues comme elles auraient dû l’être. Il n’est donc que grand temps d’aller le rencontrer et de le lire… En plus, il est très sympathique, fait de belles dédicaces, et ses derniers albums méritent eux aussi le déplacement comme Venise hantéeFrançois Plisson et ses Korrigans seront là aussi. N’oublions pas cet album chez Casterman, Taanoki qui était passé un peu inaperçu mais que j’avais beaucoup aimé et sa série légendaire Tristan. Les albums de sa série Les Korrigans d’Elidwenn ne sont pas réellement des bandes dessinées mais plaisent indiscutablement à toute la famille, y compris les plus jeunes. Avec Plisson, il y en a pour tous les âges… Simona Mogavino : Simone, spécialiste de restaurations archéologiques et historiques, est devenue, à la suite d’une blessure sur un chantier, une scénariste de bandes dessinées. Elle s’est lancée, elle l’Italienne, dans le récit d’une grande reine de France, Aliénor d’Aquitaine. Ceux qui ont peu de l’histoire, de la religion, des guerres… n’ont rien à craindre car la vie d’Aliénor c’est de l’aventure à l’état pur, du brut de chez brut avec sexe et amour de surcroît ! Prenez le temps de parler de l’histoire de France avec cette femme qui la regarde et l’étudie de l’extérieur… Passionnant ! D’ailleurs quand on regarde Simona, on se demande… elle n’aurait pas été Aliénor dans une autre vie ?

Johannes Roussel et Roger Seiter : Un scénariste et un dessinateur pour une magnifique série à la fois historique, maritime, policière et aventures. HMS est vraiment une série extraordinaire qui plait à presque tous les âges car elle parle à tous…. Si, on peut même dire de 7 à 77 ans ! Ces deux auteurs qui travaillent depuis longtemps ensemble ont maintenant décidé de quitter un peu la mer pour la route avec une nouvelle série, Trajectoires.

 

Voilà, plein de bonnes raisons d’aller à Saint Rémy le week-end prochain à ce premier festival de la bande dessinée!

 

 

 

Avant Angoulême, découvrez la bande dessinée en famille…

Fin janvier, de façon traditionnelle, les auteurs, spécialistes, amateurs de bandes dessinées se retrouvent à Angoulême pour fêter leur neuvième art. Trop souvent, cette bande dessinée a mauvaise réputation. On lui donne encore, à tort, des effets négatifs sur la pratique de la lecture, sur la richesse du vocabulaire, sur l’état d’esprit de la jeunesse… Il est grand temps de rectifier le regard sur ces bulles qui enchantent à défaut d’enivrer !

Marie Pavlenko et Teresa Valero

Marie Pavlenko et Teresa Valero

Une lecture difficile

Ne nous voilons pas la face, la lecture de la bédé n’est pas si aisée que cela car il s’agit bien d’un art narratif hybride qui oblige le lecteur à maitriser le texte et l’image tout en exigeant qu’il soit capable, par son imaginaire, de mettre en place une bande son d’accompagnement.

En effet, les albums sont truffés de codes qui donnent au lecteur les éléments indispensables à la compréhension comme les idéogrammes, les pictogrammes et les onomatopées. La lecture est enrichie par les vides et creux laissés par l’auteur dans les nombreuses ellipses, à commencer par ces traits blancs qui séparent deux cases…medium_onomatopees

Lire une bande dessinée n’est donc pas une lecture simple et elle doit être accompagnée au départ. C’est pour cela que les adultes qui n’ont pas eu l’occasion d’en lire jeunes ont autant de mal à s’y mettre !

Un genre, des styles, des catégories…

S’il est légitime de parler de bande dessinée, il est impossible d’affirmer que la bédé est bonne ou mauvaise, qu’on l’aime ou pas. Comme pour tous les autres arts narratifs, par exemple le cinéma, il y a de nombreuses bandes dessinées, des styles graphiques forts différents, des catégories pour les uns et les autres. Ne généralisons donc pas trop vite et apprenons à trouver la bonne bande dessinée pour un individu donné à un moment précis de sa vie…article_spidey

Il faut aussi distinguer la bande dessinée franco-belge, les comics américains, les mangas japonais, les manhuas chinois ou manhwas coréens… Chaque pays a sa culture, ses traditions, ses récits…

Quartier lointain de Jiro Taniguchi

Quartier lointain de Jiro Taniguchi

Pour les parents qui veulent acheter des bandes dessinées, je ne vois qu’une solution, prendre le temps de lire ce que l’on va mettre dans les mains de ses enfants. C’est probablement là le chemin de la sagesse et de la responsabilité. Non ?

Le graphisme, le scénario

Le problème, dans un récit avec texte et image, c’est que le lecteur peut se laisser influencer par l’aspect formel du graphisme. Or, dans une bande dessinée, l’image peut être belle – encore faudrait-il définir avec précision ce que l’on appelle beau – et l’histoire peut décevoir, voire même agacer, irriter ou révolter. On dit souvent que le graphisme fait acheter, le scénario fait aimer !

On peut aussi trouver de très beaux récits saccagés par un dessin bâclé et négligé. On se dit alors que l’auteur aurait dû trouver un autre dessinateur ou écrire un roman…

Attention, le graphisme peut avoir un aspect générationnel et certains parents doivent être prudent avant de décréter que telle bédé est bonne pour leur enfant ou pas. Enfin, méfions-nous toujours de nos lectures d’enfance. Certaines ont bien vieilli, d’autres pas et nous ne sommes pas toujours les meilleurs visionnaires pour porter un jugement sur ces albums qui ont enchanté nos lectures d’autrefois…

De la bédé, oui ! Mais pas seulement…

Si la bande dessinée doit bien être présente dans les bibliothèques familiales, elle doit être accompagnée par toutes les autres formes de lecture : album pour enfant, roman, poésie, documentaire, livre d’art…

C’est alors que chaque enfant pourra trouver ce dont il a besoin, au bon moment, et qu’il pourra en tirer le plaisir qui fera de lui, plus tard, un lecteur !

Voici quelques ouvrages qui pourraient bien prendre place dans votre bibliothèque de bandes dessinées…

100 cases de Maîtres100-cases-de-maitresCommençons par un magnifique livre qui permettra de retrouver les plus grands auteurs de bandes dessinées avec, à chaque fois, une case – un dessin – qui donnera toute l’ampleur de son talent graphique et narratif. Certes, c’est toujours frustrant de ne voir qu’un seul dessin de chaque auteur, mais cela donnera envie de découvrir les albums des uns et des autres dans un second temps.100-cases-page-3_thumb

Plusieurs spécialistes de la bande dessinée se relaient pour donner les explications sur chaque auteur, sur son œuvre, sur son art, sur sa biographie. Cela constitue une des meilleures introductions possible à la bédé et comme il y a des auteurs d’époques différentes, l’ouvrage sera aussi une bonne invitation au partage et à la discussion en famille…100-cases-maitres-5_2

On y trouvera donc les pères fondateurs de la bande dessinée, comme Wilhem Busch, Christophe, Benjamin Rabier ou Rodolphe Töpffer, on croisera les grands auteurs américains qui ont mis en place les codes des Comics, comme Dick Calkins puis Alex Raymond, on prendra beaucoup de plaisir avec le fondateur de Tintin, Hergé avant de retrouver les grands noms de la bédé franco-belge, morts ou vivants, de Jijé à Juillard, pour enfin finir avec quelques grands auteurs étrangers, argentins comme Munoz, japonais comme Taniguchi

Jiro Taniguchi, Quartier lointain

Un livre que l’on pourra surtout ouvrir au gré de ses envies, sans jamais se sentir obligé de tout lire… Une invitation à la contemplation, du grand art, tout simplement…

100 cases de Maîtres, sous la direction de Gilles Ciment et Thierry Groensteen, Editions de La Martinière, ISBN : 9782732441405

L’humour en famille

L’humour est bien sûr un des pans majeurs développés dans la bande dessinée. Il est très difficile de définir ce qui fait rire, ce qui est du bon humour et ce qui peut être partagé en famille. Cela dépend des pratiques, des goûts, de l’éducation, des origines… Donc, on ne sera pas trop catégorique en vous proposant quelques bandes dessinées qui devraient néanmoins donner des envies de lectures…

Pour ce qui est de l’humour jeunesse, avec des personnages qui permettront aux enfants de s’identifier sans difficulté, je pense en premier à Cédric, Nathalie et Angèle. Pour chacun, une page un gag, un éclat de rire…

Cédric est un petit garçon qui vit dans une famille, qui va à l’école, qui vit à peu près tout ce que le jeune lecteur peut connaître. La bédé a été adaptée en dessin animé ce qui lui a donné un surplus de reconnaissance sans pour autant ôter quoi que ce soit aux albums qui restent d’une excellente tenue.Nathalie est une petite fille qui rêve de voyager et de connaître de multiples aventures. Pourtant, elle ne bouge pas de chez elle, ou presque, et le seul qui connaît l’aventure et son petit frère qui a une vie à risques avec une telle sœur…

Enfin, Angèle est une charmante petite fille qui a un animal domestique avec elle, un charmant cochon, René. C’est une forme de Boule et Bill en un peu plus moderne, plus drôle aussi car la nature même de l’animal corse la plus part des situations…

Cédric, Raoul Cauvin et Laudec, Editions Dupuis
Nathalie, Sergio Salma, Editions Casterman
Angèle et René, Curd Ridel, Editions Bamboo (pour la réédition d’un best of)

Mais l’humour en famille peut aussi concerner les enfants et les parents et la bande dessinée ne s’est pas privée de mettre en scène parents et enfants pour le meilleur et le rire. album-cover-large-19732Deux bandes dessinées ont retenu notre attention familiale, We are family de Marie Pavlenko et Teresa Valero et Les gosses de Carabal. les-gosses-bd-volume-15-simple-5165Si Carabal nous amuse avec sa famille depuis plus de quinze ans, avec deux garçons qui ont grandi et sont devenus des ados, Marie Pavlenko et Teresa Valero, elles, n’ont commencé que depuis peu mais elles ont su se créer une famille plus contemporaine avec une ambiance très moderne et dynamique. Dans les deux cas, tous les parents retrouveront avec plaisir, du moins je l’espère, toutes ces situations familiales qui causent des soucis sur le coup et nous font rire quelques années plus tard quand on se raconte tout cela lors d’un bon repas festif et convivial… Bon reflet de la vie familiale, tout simplement…

We are family, Pavlenko et Valero, Editions Delcourt
Les gosses, Carabal, Editions Dupuis

Enfin, l’aventure !

Une bonne bibliothèque de bandes dessinées doit avoir son rayon « aventures ». Incontournable ! Mais pas si simple à mettre en place car d’une part, ces aventures qui vous ont enchantés ont pu vieillir – Tintin, Les 4 as, La patrouille des Castors – ou celles qui ont le vent en poupe ne sont pas systématiquement à mettre dans toutes les mains – Largo Winch ou XIII. Il faut donc trouver celles qui ont bien un caractère familial, c’est à dire lisibles par toute la famille…

La première série qui pourrait prendre place dans votre bibliothèque est La Guerre des Lulus de Régis Hautière et Hardoc. Tout d’abord, il s’agit d’un récit qui prend place dans le centenaire de la Guerre de 14-18 mais avec quatre jeunes garçons, Lucien, Lucas, Luigi et Ludwig. Ils sont orphelins et c’est au moment de l’évacuation de leur orphelinat qu’ils se retrouvent malencontreusement seuls, perdus, entre les deux lignes de front… une jeune réfugiée, perdue elle-aussi, les rejoint, Luce. Une Lulu de plus ? Peut-être mais ce n’est pas un garçon et elle n’est pas orpheline, alors, allez savoir ! Une histoire qui fait penser de loin à la guerre des boutons, avec en toile fond la Grande Guerre, une aventure à l’état pure lisible par toute la famille, indiscutablement…

On pourrait, aussi, parler des aventures de Blake et Mortimer. Certes, ces histoires ne datent pas d’hier car la première a été publiée en 1946 ! Mais comme la vie de Blake et Mortimer a été prolongée bien au-delà de la mort de son créateur Jacobs, que ces reprises ne sont pas mauvaises du tout, on peut imaginer que certains jeunes pourront être intéressés et que de ces lectures le dialogue intergénérationnel pourrait naître. Mais attention, le style très littéraire de ces albums, très textuel comme pour les séries Alix, Lefranc ou Jhen, pourrait bien écarter certains lecteurs…

Enfin, il nous faut citer au moins une aventure teintée de science-fiction. Il en existe beaucoup en bédé, mais s’il fallait n’en citer qu’une je choisirais Sillage. Il s’agit d’une très belle histoire, pleine d’humanité, de profondeur, tout en offrant aux jeunes lecteurs de nombreux rebondissements, des personnages étonnants et des scènes dynamiques. De plus, on trouve des spin-off de qualité, un jeu de société reprenant cet univers et une communauté de lecteurs qui ne cherchent qu’à échanger…

Un grand convoi spatial, regroupant un grand nombre de races, est à la recherche d’une planète pour survivre. On suit tout particulièrement la jeune Nävis, une humaine qui voudrait retrouver d’autres humains… Mais elle semble seule dans le convoi et chaque planète explorée ne lui donne aucune issue favorable… la recherche continue donc !

La Guerre des Lulus, Hautière et Hardoc, Editions Casterman
Blake et Mortimer, création de Jacobs, Editions Blake et Mortimer
Sillage, Morvan et Buchet, Editions Delcourt

Et l’Heroic Fantasy ?

Comment ne pas vous inviter à faire entrer dans votre bibliothèque de bandes dessinées une série du genre Heroic Fantasy ? Il s’agit d’histoires placées dans le temps, souvent dans le Moyen-Age, mais accompagnées de grandes libertés avec l’histoire et avec des personnages plus ou moins dotés de pouvoirs particuliers ou magiques. Pour rester dans du classique et du familial, c’est vers Thorgal que nous vous invitons à porter votre attention.

C’est indiscutablement la série la plus familiale et la plus humaniste de la Fantasy. Thorgal est un personnage courageux, fidèle, solide, mais qui n’est pas un humain comme les autres. Il vient d’un autre monde, il est le dernier survivant du Peuple des étoiles, arrivé sur Terre dans un vaisseau spatial à l’époque des Vikings, sur leurs terres…

Il épousera Aaricia, aura deux enfants, Jolan et Louve. Plus tard, il aura une aventure avec Kriss de Valnor, à son corps défendant, et aura un enfant, Aniel. A la mort de Kriss, Aaricia adopte définitivement Aniel et le traitera comme un de ses enfants… Thorgal vieillissant, les aventures basculent quelque peu et c’est Jolan qui en devient le personnage principal… enfin, presque. Aujourd’hui, la série principale comporte plus de trente albums et il existe plusieurs séries spin off pour raconter la vie de certains personnages comme Kriss de Valnor, Louve, La jeunesse de Thorgal… Certains albums sont devenus mythiques ou cultes comme Les archers ou La porte de l’horizon…

Thorgal, série créée par Van Hamme et Rosinski, Edition Le Lombard

Vouloir en quelques titres vous inviter à vous constituer une bibliothèque de bandes dessinées est très frustrant quand on pense à tous les personnages absents comme Gaston Lagaffe, les Schtroumpfs, Astérix, Lucky Luke, Spirou et tous les autres… Mais, une fois que vous aurez commencé vos lectures, cela vous donnera encore de très nombreux titres à découvrir et partager en famille !

 

Ce weekend à Bercy Village… Delcourt et Soleil faisaient la fête !

Et quand les maisons d’éditions de bandes dessinées font la fête, Shelton n’est pas loin pour rencontrer les auteurs de neuvième art décidément fascinant…

Wilfrid Lupano

Wilfrid Lupano

Quand Shelton parle avec Wilfrid Lupano, c’est d’abord pour évoquer ce western atypique, L’homme qui n’aimait pas les armes à feu, série qu’il adore ! Mais il faut aussi parler de l’actualité, Ma révérence, un one-shot très fort et puissant dessiné par Rodguen, le Picard exilé à Los Angeles…

Wilfrid dédicace sa nouveauté pour les très nombreux lecteurs de Bercy Village

Wilfrid dédicace sa nouveauté pour les très nombreux lecteurs de Bercy Village

Rodguen au travail et dessiner est bien un travail !

Rodguen au travail et dessiner est bien un travail !

Ce fut aussi l’occasion de découvrir une nouvelle revue, celle de Lewis Trondheim et Yannick Lejeune, Papier. Un format manga, des auteurs de qualité (Delisle, Vivès, Bourguignon…), des histoires complète, du vrai papier, un objet sympa, tout ce que l’on aime quoi ! Et, à la clef, une belle discussion avec Lewis sur ce projet nouveau…

Un Lewis Trondheim heureux d'être là avec le public...

Un Lewis Trondheim heureux d’être là avec le public…

Ce type de journées est aussi l’occasion de rencontrer des auteurs que l’on connait moins, qui viennent de plus loin, qui tentent de se faire connaitre… Survol en images de ces rencontres avant de vous présenter chacun d’eux avec les interviews…

Émilie et Simon : à deux pour défendre une bédé, c'est toujours mieux !

Émilie et Simon : à deux pour défendre une bédé, c’est toujours mieux !

Jacques Lamontagne avec son trait, sa série Aspic et son accent du Québec... tout un programme !!!

Jacques Lamontagne avec son trait, sa série Aspic et son accent du Québec… tout un programme !!!

Thierry Leprévost et le Monster Club, l'aventure pur jus !!!

Thierry Leprévost et le Monster Club, l’aventure pur jus !!!

Vaïnui de Castelbajac présente son docteur Rorschach mais elle a encore le temps de lire la bédé du voisin...

Vaïnui de Castelbajac présente son docteur Rorschach mais elle a encore le temps de lire la bédé du voisin…

Jean-Luc Istin, le scénariste de la série Le cinquième Évangile se transforme en dessinateur... pour mon plus grand plaisir !!!

Jean-Luc Istin, le scénariste de la série Le cinquième Évangile se transforme en dessinateur… pour mon plus grand plaisir !!!