Parfois, certains auteurs s’amusent avec leurs héros et cela provoque une bande dessinée atypique, bien sympathique et très agréable à lire… C’est ce qui arrive avec le dernier Leo Loden paru, que dis-je le dernier Leo Lodanum enquêteur privé à Massilia… Et c’est à la nuit tombante que la pauvre Ala Vacumjtepus vient frapper à son bureau pour une affaire très délicate…
Leo Lodanum… Certains auront bien vite compris qu’il s’agit là de la parodie antique d’un certain Leo Loden, privé marseillais… En effet, Serge Carrère, Christophe Arleston et Loïc Nicoloff ont décidé de plonger – seulement durant un épisode – leurs personnages – en effet Leo Loden n’est pas le seul concerné – dans la Massilia gallo-romaine. C’est à la fois un jeu pour ces amoureux de Marseille, un hommage rendu à Goscinny et Uderzo au moment de la sortie d’un nouvel album de cette série mythique et un grand moment de rigolade…
Il faut dire que la ville de Massilia est secouée par des travaux énormes… Le nouveau port intrigue beaucoup et les terres au nord ne sont pas encore devenues ce qu’elles sont aujourd’hui… Le tribun Deferrus tente de régner sur la ville mais rien n’est simple car Massilia est une maitresse bien singulière… Enfin, certains aspects relèvent de la fiction la plus déjantée comme l’existence de sorte de caïds, chefs d’entreprises, on dirait aujourd’hui mafieux, qui tentent de mettre la main sur les travaux, les marchés en manipulant les acteurs administratifs et les syndicats… Mais là on s’éloigne considérablement de la réalité comme le faisait en son temps René Goscinny…
A Saint-Malo, à l’occasion du festival Quai des bulles 2017, je rencontre Serge Carrère qui me raconte le plaisir de déguiser ses personnages en romains ou gaulois… Imaginez que la belle de Leo Loden devient tout simplement la centurionne Marlena… d’ailleurs, il me fera la plaisir de la dessiner dans mon livre d’or…
Serge m’explique bien qu’il ne s’agit que d’une petite récréation à l’occasion du vingt-cinquième album de la série et dès le prochain épisode Leo Loden reviendra à notre époque contemporaine… Mais, il reconnait que rien n’empêche qu’un jour ou l’autre ils ne se permettront pas une nouvelle expédition dans l’histoire…
Un bel album et une très bonne rencontre !
Alors que je suivais la série L’homme qui n’aimait pas les armes à feu depuis la sortie du premier album en 2011, alors que je suis fan depuis toujours du western et du western spaghetti, alors que j’ai toujours été séduit par les scénarii de Wilfrid Lupano depuis Alim le tanneur, je n’avais jamais rencontré le dessinateur de cette très belle série de western scénarisé par Lupano, Paul Salomone !
J’aime beaucoup son dessin appliqué, précis et méticuleux. Sa narration graphique est diablement efficace, son graphisme facilite la lecture et nous immerge dans un univers particulier entre sérieux, drame et comédie… Il a su faire de Margot un personnage inoubliable… d’ailleurs, il avoue avoir du mal à lui dire au revoir tant il s’y était attaché… Heureusement, les dédicaces sont là pour prolonger le bonheur de la dessiner même si j’avoue avoir demandé en dessin un autre personnage, la jeune indienne navajo Lucile…





Je pense en tout premier lieu à Alain Dodier. C’est 1982 qu’il créait avec ses amis la série Jérôme K Jérôme Bloche que maintenant il continue seul. Je l’ai découverte presqu’à sa sortie et depuis je lui suis resté fidèle…
Je pense aussi à André Le Bras… Je ne le connaissais pas du tout mais il a réalisé le dessin du dernier album sorti des aventures de Buck Danny. Là la série à 70 ans et je n’étais pas là à sa naissance. Plus fort, je ne l’ai découvert que sur le tard. Pourtant, très jeune les séries aéronautiques m’ont captivé mais élevé à l’école pilote, j’ai d’abord suivi les aventures tout aussi passionnantes de Tanguy et Laverdure… Puis je me suis mis à Dan Cooper, Adler et, enfin, j’ai découvert Buck Danny. Depuis j’ai rattrapé mon retard de lecture et j’étais très heureux de pouvoir évoquer ce personnage avec un dessinateur qui lui non plus n’était pas là à la naissance de la série avec Charlier, Hubinon…
Parfois, on vit à Saint-Malo des rendez-vous atypiques. On n’est plus en face d’un auteur, d’une dessinatrice ou d’un coloriste mais bien avec un éditeur… Ok, Olivier Petit n’est peut-être pas le plus grands des éditeurs, le plus spectaculaire, le plus connu ou le plus riche, mais, c’est indiscutable, il tente de faire, avec soin et attention, les livres dont il a envie, ceux qu’il voudrait lire ou qui manquent dans les librairies…

J’en étais là de mes cheminements intellectuels – sans aucune prétention – quand Virginie Augustin n’est pas venue à notre rendez-vous… Ce n’était pas par bouderie, coup de colère ou mépris mais tout simplement parce qu’elle devait participer à une cérémonie de remise de prix…
40 éléphants, Florrie, doigts de fée est une histoire dans un quartier de Londres mais cette fois-ci plus dans les bas-fonds, avec des voleuses, une population qui tente de survivre comme elle peut et qui se déroule en 1920… Un peu plus polar-social, un peu plus aventures mais là encore avec quelques femmes de caractère… et ce n’est pas si simple d’être voleuse à Londres, les voleurs tentent de défendre leur espace de travail… Non mais !
Aujourd’hui le 27 octobre 2017, je viens de fouler les coulisses du festival de la BD, Quai des Bulles, à Saint-Malo. J’ai reçu mon accréditation presse et me voilà plongée dans le monde du journalisme, entourée de mes camarades et de Michel Bonnet.
Il est 15h30, ma première interview commence. Je reçois Marie Spénale, qui porte les trois casquettes dans la réalisation de son premier album graphique, Heidi au printemps : scénariste, illustrateur et coloriste. Elle s’est fait connaître grâce à son blog, Les Lapins Roses Ne Courent Plus Dans Les Prés, et a reçu un prix en 2012 à Angoulême en tant que meilleurs webBD.
Heidi au printemps, c’est la découverte du désir, l’envie de vivre en indépendance et la peur de blesser son entourage. On redécouvre Heidi, maintenant adolescente, qui ne veut plus vivre à la campagne. Alors elle rêve de la ville, de ces beaux jeunes hommes et de la liberté qu’elle pourrait connaître. A travers ce conte initiatique, Marie Spénale, nous fait entrer dans l’intimité d’Heidi, la découverte de son corps et ses premières relations sexuelles et elle dépeint la curiosité avec subtilité.
Un travail en équipe aussi conséquent que celui que nous menons depuis notre arrivée au festival Quai des bulles à Saint Malo, nécessite un planning serré et préparé à l’avance… On a lu avant les ouvrages, choisi nos « interviewés » et pour moi, cette seconde journée démarre sur les chapeaux de roues et la crainte monte au fur et à mesure que les minutes défilent sur ma montre. Je m’apprête à rencontrer le dessinateur de deux albums de la série Nains des éditions Soleil. Je revois mes notes succinctement comme un adolescent révisant juste avant un contrôle et pose mes yeux sur son ouvrage. Je lis, comme écrit en grosse lettre sous l’intitulé dessinateur : JEAN-PAUL BORDIER. C’est un peu comme un vertige ou une émotion difficile à maitriser…
Après quelques albums de la série Elfes et bercé par les univers de Legend (Ridley Scott) et Willow (Ron Howard), on retrouve Jean-Paul Bordier dans un monde plus dur et brutal, celui des Nains. Il s’appuie sur les designs de Pierre-Denis Goux, spécialiste en la matière pour ainsi appliquer certains codes graphiques propres à l’univers des Nains et planche ensuite sur ses pages pour donner vie à Dröh et Oösram des errants. Le défi, qu’il aime relever, est de mettre en scène les scénarios assez denses de Nicolas Jarry…
Mondaine, cultivée, théâtrale, mégalomane, artiste aux mœurs débridés et aux allures de femme fatale, Tamara de Lempicka est une icône de l’Art Déco des années 20.
La bande dessinée ou, plus exactement, Tamara brille et rayonne dans ma chambre, je la vois danser autour de moi, elle me regarde avec ses immenses yeux de biche et me parle. Ce sont des messages que je comprend, la féminité est une fierté, sa sensualité complètement assumée m’emporte dans un monde où les femmes décident de leur vie, de leurs carrières sans s’enfermer dans une case. Je découvre cette femme, ses convictions et une époque pleine d’audace et de manière.
L’époque des années vingt m’immerge dans ce cadre huppé de cette société parisienne branchée où Tamara fascine et trouble, se balançant entre son Art et sa vie de famille qui crée une forte ambiguïté sur son rôle de mère et sa vie d’artiste accompli. Progressivement, l’album laisse entrevoir des croquis, des esquisses et des tableaux de l’artiste sublimés par la patte de Daphné Collignon, qui fait revivre la peinture de l’artiste et se nourrit de son style pour la présenter.
« Lolonoa », drôle de nom pour un pirate ! Je songe à la bande dessinée de Fanny Lessaint. Une rencontre que j’appréhende, car il est, à mon sens, toujours plus difficile d’interviewer des auteurs dont j’ai sincèrement apprécié le travail…