Angoulême 2015 – Back to the 90′s

Lorsque l’on parle des dessins animés de notre enfance, il est difficile de ne pas évoquer les célèbres Chevaliers du zodiaque. Qui n’a jamais eu envie de revêtir une armure et de rejoindre Seiya et ses amis. Le Festival d’Angoulême a donc organisé une conférence sur cette célèbre série, le vendredi 30 janvier à l’espace Le Nil. Une occasion de retomber dans notre enfance, époque ou l’on regardait cette série.

   

 

 

 

Le manga Saint Seiya fut créé par Masami Kuramada dans les années 80. On découvre alors des adolescents se battant à l’aide de leur armure pour protéger une jeune déesse, Athena. Il s’inscrivait dans l’idée de l’époque de viriliser l’homme japonais, et de forcer le ou les protagonistes de l’histoire à se surpasser. C’est ce qu’on appelle alors le « Neketsu ». A cette époque-là, on peut remarquer une émergence de mangas ayant les mêmes codes. Dragon Ball, Ken le survivant, City Hunter, sont des classiques qui naissent grâce à cet élan. L’essence même du Neketsu se retrouvent encore maintenant dans de nombreux shonens connus, tels que Naruto ou One Piece.

C’est donc en Décembre 1985 que parait les premiers chapitres dans le Shonen Weekly Jump, un hebdomadaire publiant principalement des mangas pour jeunes garçons japonais. Les adolescents peuvent alors lire un chapitre par semaine. Très rythmé grâce à ce concept de publications, le manga gagne le cœur des lecteurs puisque celui-ci continuera d’être paru pendant au moins 5 ans. Dans cet hebdomadaire, les abonnés peuvent voter pour leur manga préféré. Saint Seiya occupe la première place de nombreuses fois, ce qui explique donc sa pérennité.

Les atouts de ce manga ? La bienveillance des personnages, leur volonté de fer, leur soif de Justice, mais surtout les Chevaliers incarnent le dépassement de soi, l’envie de devenir plus fort malgré l’adversité. L’éternel débat pour savoir qui sera le plus fort est au centre de l’intrigue, et amène les lecteurs à pouvoir échanger leur opinion entre eux.

Un an après le début de Saint-Seiya, le manga est adapté sous format télévisuelle par le Toei animation, célèbre studio qui a diffusé sur les écrans des animes cultes tel que Goldorak ou Ulysse 31. L’adaptation à la télévision permet de conquérir un nouveau public: la gente féminine. Des traits plus fins dans les dessins, des jeunes garçons attirants qui se battent pour sauver une princesse en détresse, l’anime plait autant que le manga.

Et c’est enfin en 1988, que le dessin animé arrive sur les télévisions françaises. Aucun doute, la série connait un franc succès dès ses premières diffusions. Les Chevaliers du Zodiaque est une série animée très accessible, beaucoup moins référencée aux arts martiaux, par rapport à des animes comme Ken le survivant.

Après quelques années de diffusion, la série s’arrête. Grande déception pour les fans de la première heure, d’autant plus que le dernier « arc » du manga n’a pas été adaptée à la télévision. C’est alors que commence l’effervescence des produits dérivés. Figurines des personnages, sacs, t-shirts, on retrouve les chevaliers partout. Ils sont dans tous les esprits. Surfant sur le succès du merchandising, un spin off est publié, Lost Canvas (15 tomes parus à ce jour). Il est adapté aussitôt à la télévision. Les Chevaliers d’or étant les préférés du public, ce n’est pas une surprise, l’histoire se centre en particulier sur eux. En 2012, une nouvelle série est diffusée à la télévision, celle-ci suit l’intrigue de la première série, quelques années après. Un nouveau manga va également être publié la semaine prochaine, Saint Seiya Saintia Sho. Cette fois le public découvrira une autre histoire parallèle à celle qu’ils ont pu connaitre. Au printemps 2015, les japonais pourront découvrir une nouvelle série télévisée pour adultes sur les chevaliers d’or.

Les Chevaliers du zodiaque envahissent aussi le grand écran, en effet un film sur l’histoire d’Athéna sortira au cinéma le 25 février 2015. L’équipe Chacun sa bulle a d’ailleurs eu la chance de le voir en avant-première, et nous vous avons préparé une petite critique.

Nos chevalier d’or, d’argent et de bronze ne sont pas prêts de tomber dans l’oubli, d’autant plus que ceux qui le regardaient à l’époque le font découvrir à leurs enfants. La série qui était à la base une série de niche, devient alors une série « parent-enfant ». Seiya, Athéna et les chevaliers d’or ont encore quelques années de célébrités devant eux.

 

Lexique :

Shonen : manga ayant un public principalement masculin

Arc : suite de tome ayant la même intrigue, l’arc est manga ce qu’une saison est au série télévisée

Spin-off : série reprenant une histoire passée ou parallèle par rapport à la série de base

 

LES CHEVALIERS DE MORPHEE

Mon enfance télévisuelle peut se résumer au club Dorothée.

Le rituel du samedi matin est simple :

Petit déjeuner devant Dragon Ball, Olive et Tom et bien sûr les Chevaliers du Zodiaque.

J’ai eu l’occasion d’assister ce vendredi 30 janvier à l’avant première du dernier film des chevaliers du zodiaque : La légende du sanctuaire. Le film raconte l’histoire de la bataille entre les chevaliers d’or et de bronze dans le but de sauver Athèna. Un segment de la série qui avait été beaucoup apprécié chez les fans. Mon pressentiment s’est avéré juste : « Déception ton nom est sanctuaire ! »

Les personnages n’ont pas réussi à capter mon affection. J’étais si marqué par les « miens » que ceux là me semblaient fades… tandis que le scénario du film pas à la hauteur de mes souvenirs…

Je pense que la plus grande partie du budget est passée dans les effets visuels des combats qui, eux, sont dynamiques et spectaculaires et relèvent le niveau général.

J’espérais avoir un moment de nostalgie mais Morphée me guettait toute la soirée de projection. Là aussi, un dur combat !

 

 

Angoulème 2015 – Métier éditrice… Rencontre avec Nadia Gibert

Nadia Gibert ? Vous ne connaissez pas ? Métier ? Editrice !

Nous voilà Rue de Sèvres, devant l’affiche du dernier Jirô Taniguchi, Elle s’appelait Tomoji…

Installation rapide, on discute tout d’abord de l’œuvre du grand maître puis l’échange se poursuit sur le métier d’éditeur et les problèmes de l’édition de la bédé en général.

L’édition, c’est tout un métier. Quand on vient au festival de la BD d’Angoulême, on pense souvent instantanément aux auteurs, je dirai même aux dessinateurs. La magie du dessin, la fascination pour les dédicaces… Les grands noms des maisons d’éditions sont bien présents, ne dit-on pas qu’il s’agit d’un salon d’éditeurs ! Mais qui pense à tous les métiers qui gravitent autour ? Nadia Gibert précise bien que l’auteur est au départ, « il est l’étincelle qui allume le feu que l’éditeur va entretenir », et l’éditeur n’est pas seul. C’est toute une équipe…

Son travail : sélectionner, faciliter, corriger, accompagner de la conception à la réalisation et même au-delà ! Nadia nous l’explique en long et en large : la confiance est au cœur de la relation dessinateur-éditeur.  D’après elle, quand on offre à un artiste de publier son projet, la maison d’éditions se doit de pouvoir accompagner son œuvre : il faut pour cela qu’elle corresponde à la ligne éditoriale, que l’éditeur en charge soit en mesure de juger correctement les propositions, et qu’il aime ce projet.

N’oublions donc pas, ce délicat travail qu’est celui de l’édition, lorsque nous apprécions une bonne bande dessinée, lorsque nous dévorons avec jubilation l’album qui saura nous réjouir…

 

Angoulême 2015 – Caractère de bulles, Bulles de caractère

S’il y a bien un élément propre à Angoulême c’est la bulle. Bulle de paroles, bulles de dessins, bulles d’organisation, bulles en carton, et parfois mêmes bulles de savon. Mais quand on parle de « Bulles » ici au festival, on pense bien évidemment aux chapiteaux installés dans toute la ville, accueillant les exposants, auteurs et visiteurs. En bref, un incontournable.

Une des plus célèbres, c’est bien sur Le monde des bulles. C’est là que les visiteurs et journalistes vont avoir l’occasion de rencontrer auteurs et éditeurs.

Les visiteurs, impatients, attendent pour faire dédicacer leur album

Librairie éphémère, stand de dédicaces, master class, tous ces éléments liés à la bande dessinés se mélangent. Les visiteurs ont l’embarras du choix. Pour nous, journalistes c’est aussi une Bulle ou nous allons passer la moitié du temps. Toutes les maisons d’éditions sont centralisées ici, il n’est donc pas étonnant que pour nos interviews, ce soit ici que l’on se rencontre. Derrière les murs de la Bulle, l’ambiance est souvent détendue et amicale.

D’ailleurs l’équipe Chacun sa bulle n’a pas pu s’empêcher de remarquer le caractère propre à chaque maison d’éditions. Une maison d’éditions avec un caractère ? Plutôt étrange comme concept. Pourtant quand on en parle avec l’attaché de presse de chez Paquet, elle est bien forcée de constater que l’affirmation est assez vraie. D’autant plus que chez eux, le caractère tendrait vers la gentillesse et la sympathie, du côté des auteurs mais également du staff. Peu de moyen certes, mais l’envie de bien faire est de rigueur. Chez Delcourt-Soleil, une des plus grandes maisons d’éditions, on est plus branchée vers la réflexion. Mais cela n’empêche pas également d’être très accueillants. Du côté de Casterman, l’ambiance tendrait vers un côté « bobo-chics ». Et bien sûr pour Fluide Glacial une seule phrase résumerait bien le caractère : du bon vin et de la bande dessiné !