En terre irlandaise…

Il y a quelques semaines, l’ami Débézed est allé en Irlande. Comme il nous aime bien, il a décidé de nous rapporter un souvenir de vacances… Une photo ! Pas n’importe laquelle, celle de la tombe d’un certain William Butler Yeats…

W B Yeats est un homme de lettres irlandais, poète et dramaturge, et il est considéré par beaucoup comme l’un des instigateurs du renouveau de la littérature de son pays. Son nom est souvent lié à celui de Lady Gregory, car c’est ensemble qu’ils ont créé l’Abbey Theatre… La belle époque d’une littérature qui prône l’indépendance de l’Irlande…

W B Yeats recevra le Prix Nobel de la littérature en 1923, deux ans après la proclamation de l’Etat Libre d’Irlande.
W B Yeats est mort en 1939, en France, mais sa tombe est située du côté de Sligo, tout près de la tombe préhistorique de la reine Maeve… Mais je ne vais pas tout vous raconter maintenant…

Le dernier ver qu’il a écrit – Horseman pass by – figure sur la stèle. C’est ce ver qui a servi de titre à un roman – Cavalier passe ton chemin – de Michel Déon. Ce dernier roman avait été retenu lors d’une des premières sélections du prix de Critiques Libres…

Quant à Yeats, rappelons qu’il n’a jamais résidé à Sligo mais que cette ville et cette région l’inspiraient beaucoup…

Merci à Débézed d’avoir donné du sens littéraire à ses vacances et bien venus à tous les autres pour leurs souvenirs de vacances…

Quelques liens sur cet auteur irlandais :
www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/36091
www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/17792

Le lien sur le roman de Michel Déon :
www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/9256

Embarquement immédiat !!!

Je vous avais dit que la cour des Kids était conçue pour les familles et dès mercredi après-midi, à l’occasion de plusieurs répétitions générales j’ai pu constater que c’était vrai. Ce fut le cas, en particulier, pour un très beau spectacle, Marchand de voyages de la compagnie La chose publique.
Imaginez, que vous découvriez en pleine nature, au pied d’un arbre, un vaisseau spatial. L’engin est-il capable de vous emmener au loin ? Vous doutez car depuis toujours on vous a appris à ne pas trop rêver. On vous distribue un ticket, gratuitement, ce qui ne fait que réveiller votre suspicion. Partir dans cet engin, vous étiez presque prêts à l’accepter, mais gratuitement, cela cache certainement quelque chose de grave… Soyons prudent…
Heureusement, ces divagations d’adultes ne touchent pas les enfants (à partir de cinq ans selon les organisateurs du voyage) de prendre le ticket en main et d’attendre avec impatience… Attendre quoi ? Mais ils ne le savent pas exactement car ils n’imaginent pas encore ce que peut être un voyage sonorique…
Un premier numéro est tiré au sort et voilà qu’un jeune homme se lève et nous quitte pour une expérience sans équivalent dans le monde. Après quelques préparations physiques et psychiques, le voilà dans la capsule… Bon voyage !
C’est la musique qui va servir de carburant. L’acteur de ce très beau spectacle va donc jouer avec les sons, les mélodies, les instruments de musique et son ordinateur pour composer la symphonie du voyage… et ça fonctionne !
Véritable poétique magique, ce spectacle a enchanté tous les spectateurs, pas seulement les enfants, tous les adultes qui les accompagnaient ont salué là un très bon spectacle qui respecte le jeune public et rend l’imaginaire musical accessible à tous…
N’oubliez pas de récupérer votre carte d’embarquement et bon voyage !
Attention, il n’y a pas qu’un enfant qui voyage mais deux. Parents, pas de panique, vos enfants reviendront du voyage et ceux qui ne sont pas tirés au sort voyagent tout autant que ceux qui sont obligés, sécurité oblige, de mettre casque et lunettes soniriques…

Cette compagnie lorraine qui s’est illustré avec son travail sur les lieux, sur l’identité, sur la mémoire et la transmission, c’est à dire sur tous les enjeux culturels, propose ici un travail sur la musique et ce qu’elle provoque chez celui qui l’écoute… Un seul mot : merci ! Une seule envie : que vous soyez nombreux à voyager !

Embarquement tous les jours à 14h et 16h, Parc Georges Nouelle, durée du voyage environ 35 minutes (s’il n’y a pas de problème technique lors du voyage)…

Un beau printemps des poètes… par Nathafi

 

A l’occasion du Printemps des Poètes, ADELEA, Association pour la Découverte de l’Ecrit, de la Lecture et de l’Expression Artistique, sise dans le Nord, à Saint-Souplet, a organisé une lecture à la Bibliothèque de LE CATEAU-CAMBRESIS.

Orné de photographies des principaux poètes Français, un petit salon était mis à notre disposition, aux couleurs du Printemps qui tarde à arriver dans notre nord froid et pluvieux.
Les intervenants étaient Isabelle et Guy, peintres, Martine, peintre et écrivain, Mélanie, sa petite-fille de 15 ans, Claude, retraitée, passionnée de littérature et responsable au sein de l’Association des Amis du Musée de Matisse, et moi-même.

Le thème de cette année était « Les Voix », aussi chacune et chacun a déclamé les poèmes suggérés par « le Printemps des Poètes », comme « Mon rêve familier » de Paul Verlaine, « L’hirondelle » de Louise Michel, « Ma Bohême » d’Arthur Rimbaud, ou « Petites voix » de Francis Dannemark.

Mélanie nous a lu ses propres poèmes, très touchants, et a ému l’assemblée. Isabelle a fait la part belle aux auteurs locaux, ayant mis en avant une revue, « La Caudriole », auprès de laquelle chacun peut soumettre ses textes.
Guy nous a présenté des textes découlant de la réalisation de ses toiles, nous expliquant qu’il couchait sur le papier ses impressions suite à l’élaboration de ses peintures.

Claude nous a fait découvrir de la poésie Allemande, qu’elle affectionne particulièrement.

Martine a lu des extraits de ses ouvrages, et des poèmes de sa composition.

Le Poète Pablo Neruda étant mis à l’honneur cette année, j’ai proposé divers texte issus de « La solitude lumineuse »… et Guy a choisi quelques poèmes de « La Centaine d’Amour ».

Une table avec divers ouvrages était mise à disposition du public. Quelques spectateurs sont venus, à leur tour, nous proposer les poèmes qu’ils avaient envie de lire, certains leur rappelant des souvenirs. Jacques Prévert a eu un franc succès.

De véritables échanges ont eu lieu, notamment sur la place de la Poésie de nos jours. La présence de Mélanie, cette toute jeune fille, nous a confortés dans l’idée que « non, la Poésie n’est pas morte ».
Ces deux heures de lecture se sont terminées par « La complainte de Pablo Neruda », interprétée par Jean Ferrat.

Nathafi

Découvrez Blanche la colérique…

Dans les jeunes auteurs de bandes dessinées, certains tentent se faire connaître par l’outil spécifique du blog. Une jeune auteure chalonnaise est dans cette filière et elle a montré son travail lors des 48H BD à Chalon-sur-Saône…

Voici quelques images de son blog et cette héroïne, Blanche la colérique. Signalons que c’est une histoire racontée à deux, Charlotte Melly au dessin et Lison Pennec au scénario…

Mais c’est sur le blog que vous devez aller pour découvrir cette histoire qui a déjà séduit quelques éditeurs…

Donc rendez-vous sur http://blanche-la-colerique.tumblr.com/

 

Le lancement de l’année Pierre Benoît

Un jeune académicien français

Un jeune académicien français

Pierre Benoît est un romancier français qui est né en 1886 et qui est mort en 1962, il y a exactement cinquante ans. Cet écrivain qui fut l’un des plus lus de son vivant au vingtième siècle méritait un hommage particulier. Au cœur des célébrations multiples que seule la France sait créer, les éditions Albin Michel ont décidé de donner un lustre particulier à un cinquantenaire qui aurait pu passer inaperçu. Quoi de plus normal qu’une si grande maison d’éditions joue ce rôle moteur, elle qui a su éditer tous les romans de Pierre Benoît à l’exception d’un seul, le premier, Koenigsmark ? Il était d’autant plus normal de la retrouver à l’investigation de la fête que Francis Esménard, petit fils d’Albin Michel, président des éditions du même nom, a lui-même connu Pierre Benoît lors de ses vingt-cinq dernières années…

L’hommage d’un éditeur

L’année 2012 sera donc bien l’année Pierre Benoît ! Comment un éditeur peut rendre plus présent un auteur alors que ses œuvres sont entrées doucement dans l’oubli ou la désuétude apparente ? Probablement, en rééditant quelques-uns de ces romans pour inviter des jeunes lecteurs à les découvrir. Mais quand un romancier a signé quarante-deux romans, par où fallait-il commencer ce travail de dépoussiérage, de réhabilitation, de mise en lumière ? Certes, on peut comprendre que l’éditeur ne pouvait pas matériellement tous les choisir ! Il fallait faire un choix et c’est ainsi que trois textes sont restés sur la table d’Albin Michel : Mademoiselle de la Ferté, Axelle et la Châtelaine du Liban. J’entends déjà les experts hurler en meute… Comment ? Mais pourquoi n’avoir pas choisi L’Atlantide, Le roi lépreux, L’île verte, Le puits de Jacob ? Tout simplement parce que trois titres seront, eux, réédités par Le livre de poche, avec leurs couvertures initiales : Kœnigsmark – mais qui ne pouvaient être choisis par Albin Michel – qu’accompagneront L’Atlantide et Le Roi lépreux.

Quelques souvenirs...

Quelques souvenirs...

Pour les trois ouvrages choisis par Albin Michel, on a demandé à Floc’h, dessinateur de bandes dessinées, de réaliser trois couvertures avec une illustration comme lui-seul sait les scénariser. Pour un peu, on en oublierait presque les couvertures jaunes qui ont accompagné tant de lecteurs de ma génération, ces couvertures que l’on repérait chez les bouquinistes et qui nous ont permis de découvrir un romancier qui était déjà décédé quand nous avons eu ses romans en main…

Trois personnalités du monde des lettres pour préfacer ce grand romancier

9782226240033FSRestait à trouver des noms pour écrire les préfaces ? Trois écrivains s’y sont collés avec, à mon avis, des résultats de qualité différente. Je commencerai par citer Eric-Emmanuel Schmitt qui a placé, tout de suite la barre très haut avec Mademoiselle de la Ferté. J’adore sa préface, en particulier le début, à tel point que je ne peux pas résister de vous en citer quelques lignes :

«J’aime beaucoup la femme qu’il était. Ou plutôt les nombreuses femmes qu’il fut. Car Pierre Benoît, ce colosse sans cou aux épaules carrées, contenait dans sa carcasse d’aventurier, derrière ses traits épais, sous ses costumes taillés pour un grand bourgeois cossu, de multiples créatures, des vamps fatales, des vierges exaltées, des meurtrières bourgeoises, des intrigantes, des naïves, de pitoyables ou farouches abandonnées. Il n’avait pas un harem. Il était un harem. »

9782226240019FSLe second à poser ses mots non loin de ceux de pierre benoît fut Frédéric Vitoux. Ce que j’ai aimé chez lui c’est qu’il se pose la question qui m’habite depuis que quelque lectrice amie d’un site de critique est venue susurrer  à mon oreille cette question surprenante : et si tu reprenais le temps de te plonger dans un roman de Pierre Benoît ? Comme le dis très bien Vitoux, pourquoi rouvrir ces romans qui ne sont pas les mieux écrits du vingtième siècle et qui, pourtant, nous ont enchantés dans notre adolescence ? N’y a-t-il pas le risque d’être déçu ? La conclusion est à la hauteur de ce que je pense :

« On est heureux. On a la nuit devant soi. Ils ne sont pas si communs les livres qui ont le privilège de nous rendre heureux ! »

9782226240026FSReste la troisième préface, celle qui m’a le moins touché, celle d’Amélie Nothomb. Pourtant, aucun a priori contre elle de ma part, non, juste de la déception. Mais je n’insisterai pas car c’est tout simplement parce qu’elle n’a pas eu la chance de bercer son adolescence avec ces romans de Pierre benoît. C’est un peu comme si elle avait lu La Châtelaine du Liban comme un archéologue découvre une pièce rare tandis que nous la lisons comme un homme qui retrouve sa boite à secrets dans un grenier… La première trouve une belle œuvre qui a survécu au temps – « Je souhaite aux autres vivants d’avoir un jour d’aussi belles rides » – tandis que nous nous revoyions dans notre force de l’âge en train de fantasmer sur une certaine Athelstane…

Une soirée de lancement à Paris

Les couvertures que nous connaissons bien

Les couvertures que nous connaissons bien

C’est un peu par hasard que je me suis retrouvé assis dans une petite salle pleine de monde au cœur du Centre National du Livre. En effet, c’est là, dans une des Mecque du livre, que nous étions invités à une grande et belle évocation de Pierre Benoît.

C’est ainsi qu’en l’espace de deux heures nous avons pu entendre Francis Esménard, actuel président des éditions Albin Michel, puis Michel fils de Marcelle, la femme bien aimée de Pierre, qui a pris la parole à 82 ans pour évoquer quelques instants tendres de celui qui avait été auprès de sa mère durant les vingt dernières années de sa vie. Ce furent les deux témoins de la vie de Pierre Benoît et j’avoue avoir apprécié d’être ainsi confronté à des vraies images de l’auteur…

9782226240156FSEnsuite, il y eut un peu de regard biographique avec Gérard de Cortanze, auteur d’une importante biographie de Pierre Benoît, Le romancier paradoxal. On a pu ainsi comprendre le rôle de la maman, l’envie de Pierre de toujours écrire et mettre en scène sa vie, les erreurs qui ont été faite sur ses idées parce que l’on ne prenait pas le temps de remettre le personnage dans son époque, enfin, une bonne explication de ce que fut pour lui les semaines passées en prison lors de l’épuration, moment que Pierre Benoît supporta comme la plus grosse injustice qui pouvait lui être faite.

Enfin, ce fut une discussion plus ouverte avec François Taillandier et Bruno de Cessole. Peut-être un peu moins dense, elle permet néanmoins quelques beaux échanges entre tous les participants de la soirée quand il fut question des femmes héroïnes des romans de Pierre Benoît. Ces femmes poussaient-elles à l’abstinence ou à l’appétence ? On a alors bien senti que certains lecteurs avaient lu ces romans comme les préfaciers dont nous parlions plus haut. Oui, tous ceux qui adolescents ont rêvé en compagnie d’Axelle, Alberte, Antinéa… rejettent définitivement les mots d’abstinence tout en ayant bien compris que suivre certaines femmes chez Pierre Benoît n’assurent pas le bonheur paisible au coin du feu…

En conclusion, j’ai passé une très belle soirée en compagnie d’une foule assez importante compte tenu de la nature du thème de la rencontre. La moyenne d’âge, sans faire offense aux personnes présentes, était assez élevée et du coup on peut s’interroger sur la possibilité de ces rééditions de trouver de nouveaux lecteurs. Mais, cela, c’est l’avenir qui nous le dira…