Montreuil ou le grand voyage au pays des livres merveilleux… Episode 2

Certains me disent parfois : « Pourquoi aller dans un salon comme Montreuil ? Une bonne librairie ne suffit-elle pas pour trouver de bons livres ? »

J’entends bien la remarque d’autant plus que pour aller à Montreuil il faut prendre le TGV – et c’est cher – et qu’il faut trouver les bons horaires pour perdre le moins de temps possible dans la journée – alors que le TGV commence pas être en retard…

Montreuil, c’est un lieu de rencontre extraordinaire et c’est surtout la plus grande librairie jeunesse de France. Cela signifie que pour une fois on ne se limitera pas à vous présenter les meilleures ventes du moment – et certains de ces livres peuvent être de très bonne qualité – mais on vous ouvre les portes de la diversité du livre jeunesse… et cela devient tout simplement exceptionnel !!!Il y en a pour tous les âges – même pour les grands-parents – et pour tous les goûts – sans aucune exception – de la bande dessinée au livre illustré, du cartonné au livre d’art, du roman policier au recueil de poésie… Les auteurs, les dessinateurs, les coloristes, les traducteurs, les éditeurs, ils sont tous là ! Ce n’est pas pour faire la publicité de leur produit, c’est pour expliquer leur démarche, partager leurs émotions, écouter vos retours, aider un enfant à choisir ce qui lui correspond… Que du bonheur !Un exemple ? Une maison d’éditions dirigée par une jeune femme franco-bulgare qui propose des ouvrages jeunesse en français mais tous écrits par des auteurs jeunesse bulgares, les illustrations, elles, sont par des artistes français, la maison est installée en Alsace et les livres sont de toute beauté… Improbable, non ? Et pourtant, Elitchka existe bien depuis trois ans et les ouvrages sont déjà là en librairie. L’éditrice, Elitza Dmitrova m’explique tout cela avec passion et une des illustratrices, Elisabeth Hamon me parle de ses ouvrages, Marichka et Marie d’une part et d’autre part du petit dernier, un recueil de trois contes consacré à Noël… En, même temps, n’oublions pas que le mot Elitchka en bulgare signifie petit arbre vert… presqu’un sapin de Noël !

Donc, de livre en livre, de rencontre en rencontre, on passe une journée sans voir le temps passer et on oublie le prix du billet SNCF, les retards, le bruit, la foule… On repart de là avec plein d’étoiles dans les yeux même si on n’a pas pu acheter tous les livres que l’on a admirés !

Montreuil ou le grand voyage au pays des livres merveilleux… Episode 1

Se promener une journée entière dans le salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, y travailler, y rencontrer des auteurs et faire partager tout cela à une équipe d’étudiants – que dis-je, une très bonne équipe d’étudiants – c’est accepter de retourner un peu dans sa jeunesse, c’est rêver encore plus fort, c’est en prendre plein la tête et faire des réserves pour l’hiver…

Parmi ces belles rencontres, je commencerai par vous parler de la dernière. Oui, je sais, c’est un peu paradoxal mais c’est ainsi. C’était la rencontre imprévue, et elle est arrivée quand même… En marchant vers la sortie, en tentant de ne pas perdre trop de temps pour atteindre les portes – il faut dire qu’hier la foule était bien au rendez-vous – je vois une table avec des livres que je connais… L’auteur n’est pas là mais un petit carton indique : Eric Veillé s’est absenté trois minutes, il revient…

Ses livres sont là, abandonnés un instant, et je les reconnais : les aventures de Lionel !!!

Attention, il ne s’agit pas de gros romans proposant des aventures incroyables fantastiques et policières… Non ! Il s’agit de Lionel le lionceau qui découvre la vie, tout simplement… Lionel fait caca, Lionel casse tout, Lionel mange tout seul… Les grandes aventures de la vie !!!

Bien sûr, vous aurez bien compris que ces livres sont des cartonnés pour tout petits – enfin, non, pour les grands qui découvrent la vie – et je pense à mes petits-enfants… Et si je leur en choisissais un chacun, que je leur ferais dédicacer par Eric quand il allait revenir… Personne ne l’attendait, cela ne prendrait donc pas trop de temps…

Je l’attends donc et je choisis deux des ouvrages pour ces petits qui ne reçoivent de leur grand-père que des livres ou presque… mais cette fois-ci, avec dédicace, quand même ! Du coup, dans le train, j’en profite pour lire – si, il s’agit bien de lecture aussi – ces deux petites merveilles… Mon imagier après la tempête me séduit grandement. A chaque fois une page de gauche « normale » et de l’autre côté, la page après tempête, après le passage de l’éléphant ou après la naissance… Il y a du vocabulaire, de l’image, de l’humour, du suspense, tout ce qu’il faut pour captiver le jeune lecteur…

Et c’est ainsi que l’enfant avec une glace devint après le passage de la tempête un enfant faisant une grimace… car la glace a été renversée par le vent !!!

Aujourd’hui, début de Pages en partage à Chalon-sur-Saône avec Michèle Lesbre

Aujourd’hui, à 19h, Michèle Lesbre sera à l’Espace des arts pour rencontrer ses lecteurs ou ceux qui pourraient le devenir. Un groupe de lecteurs de la bibliothèque municipale de Chalon-sur-Saône a préparé cette rencontre qui est ouverte à tous. Avant et après, Michèle Lesbre prendra le temps de dédicacer ses ouvrages à ceux qui le voudront. Elle sera disponible à partir de 18h30…

Pour certains, Michèle Lesbre est la romancière qui a fait partie de la sélection du Goncourt avec Le Canapé rouge. Un très beau roman qui nous fait voyager en train à travers la Russie tout en restant à Paris… Pour d’autres, elle est une romancière contemporaine de qualité qui produit des textes courts qui touchent à l’intimité, la notion du temps, mais à chaque fois avec la vie qui est plus forte que tout ce qui peut lui nuire… un peu comme une espérance qui surgirait toujours même au moment le plus improbable, même au cœur du drame… Oui, la vie continue… encore et encore !Mais, pour moi, Michèle Lesbre est une auteure de romans noirs. Certes, c’était au début de sa carrière mais rien n’est plus fort que ces romans Que la nuit demeure ou Une simple chute. Avec Que la nuit demeure, Michèle Lesbre a démontré que l’écriture d’un roman noir, un polar diraient certains avec un peu de mépris, est en fait un acte d’écriture totale… et j’adore !

Ce soir, c’est cette romancière que je vais rencontrer !

Julien Motteler à Chalon-sur-Saône, le 22 avril…

Décidément, à Chalon-sur-Saône, il se passe toujours quelque chose dans le domaine de la bande dessinée… Du moins, si on veut rester réaliste, disons que les actualités existent, que les auteurs sont souvent là et de qualité, qu’il est possible pour les bédéphiles, les bédévores et les bédéphages de se faire plaisir !Après Peter Patfawl qui est venu le samedi 16 avril dans le cadre du Festival L’Humour de résistance, voici que Julien Motteler est annoncé pour le vendredi 22 avril après-midi à la librairie L’antre des bulles…Julien Motteler est un auteur que certains ne connaissent peut-être pas encore mais qu’il faut découvrir et je vais essayer de vous convaincre avec deux productions très différentes et toutes deux de qualité…Tout d’abord – même s’il ne s’agit pas de sa première production – Julien est le dessinateur d’un magnifique album dans la série Détectives menée de main de maitre par le scénariste Erik Hanna. Tout a commencé avec un one-shot, 7 détectives, dessiné par Eric Canete. Mais l’histoire était si bonne – sept détectives invités à découvrir un coupable comme s’il s’agissait d’un jeu ou d’une compétition – que l’auteur a voulu aller plus loin en consacrant un album à chaque enquêteur mais avec un dessinateur différent à chaque fois…Julien Motteler a mis son talent graphique au service – en quelque sorte – de Frederick Abstraight, la honte de la police londonienne et du Yard. Un album magnifiquement dessiné qui m’a séduit instantanément comme la série d’ailleurs.Mais Julien nous propose maintenant une série où il est seul aux commandes, scénario, dessin et couleur. Il faut dire que l’on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même… Enfin, c’est aussi un sacré travail dont il parle avec beaucoup de plaisir…

Cette série est Space Gangsters, une sorte de western de l’espace. Je sais que dit comme cela certains auront des doutes… alors pour ceux que les westerns laissent dubitatifs, disons qu’il s’agit de deux sœurs, Péné et Jo – pour utiliser les diminutifs sous lesquels on les suivra – qui ont chacune un métier très différent mais très technique. L’une est chasseur de prime, exécuteur des basses besognes ou tueur à gages, utilisez le mot que vous souhaitez. La seconde est trafiquante, contrebandière, transporteuse, achemineuse ou logisticienne du grand banditisme… généralement, elles ne travaillent pas ensemble et elles ont même parfois, comme cela peut arriver dans ce milieu, quelques différents… mais voilà que tout semble les pousser à travailler ensemble… Changement de sentiments, manipulation de l’une ou de l’autre ou plan plus machiavélique d’une personne tierce ?

Le premier album ne répondra bien sûr pas à cette grave question car en bande dessinée, vous le savez peut-être si vous êtes un habitué, la magie réside dans un petit mot magique écrit en fin de page ou d’album… A suivre !

J’ai, personnellement, rencontré Julien Motteler lors d’un festival bédé à Cluny, manifestation organisée avec talent, brio et énergie par les étudiants de l’ENSAM. Ce fut une si belle rencontre que je ne peux que vous conseiller de réserver un peu de temps le vendredi 22 avril entre 15h et 19h pour rencontrer cet auteur de qualité et très cordial avec ses lecteurs – ou futurs lecteurs !

Un beau week-end BD à Cluny !!!

Les salons de la bande dessinée se multiplient, les auteurs sont très nombreux à se déplacer pour aller au contact de leurs lecteurs, nous sommes donc, nous, les lecteurs assidus de bédés, très sollicités par les organisateurs. Mais, reconnaissons que des salons organisés par des étudiants ce n’est pas si courant que cela et c’est bien ce qui a retenu mon attention et qui m’a poussé à prendre le chemin de la 18ème édition du salon de la BD de Cluny, festival pris en main par les étudiants de l’ENSAM de notre belle ville bourguignonne… Occasion de revoir le site et son architecture, du moins ce qui en reste, prétexte sympathique pour dévorer un bon morceau de Charolais et, enfin, prendre le temps de rencontrer quelques dessinateurs que j’appréciais…J’avais coché dans ma liste Julien Motteler pour son excellent Frédérick Abstraight, un des albums de la série Détectives scénarisée par Herik Hanna ; Eric Hübsch pour son dessin de Topaze ; Stéphane Bileau pour son travail remarquable sur deux albums de la série Elfes ; Boris Guilloteau pour une série que j’ai beaucoup aimée il y a quelques années même si elle s’était terminée trop vite, Jane des Dragons ; enfin, Antonio Sarchione, un dessinateur italien, pour son travail dans Sept pistoleros et Les merveilles (Le temple d’Artémis)… Les désirs étaient nombreux et il était bien certain que je n’arriverais pas à les satisfaire à 100% ! D’autant plus qu’en réalisateur d’émissions de radio sur la bande dessinée (le Kiosque à bédés sur RCF en Bourgogne), je ne souhaitais pas seulement un dessin mais bien une interview…Quatre auteurs ont pu avoir le temps de répondre à mes questions et ce fut réellement un plaisir car il s’agissait d’artistes heureux de parler de leur travail… Il y eut en premier, parce qu’il faut bien un auteur pour ouvrir le bal des confessions, Julien Motteler.  Pour ceux qui ne connaissent pas la série Détectives, il faut reprendre quelques éléments… un jour, dans la série 7, Herik Hanna propose un album de qualité, surprenant et touchant pour les amateurs de polars, Sept détectives, Sept enquêteurs défiés par un mystérieux assassin. L’album était destiné à être unique, un one shot, et il était dessiné par Eric Canete. Cette belle enquête fut une réussite et il y avait de la demande, tant du côté de l’éditeur que des lecteurs, pour avoir des enquêtes de ces fameux illustres enquêteurs (dans l’ordre d’apparition dans cette histoire : Adélaïde Crumble, Frédérick Abstraight, Martin Bec, Richard Monroe, John Eaton, Nathan Else, Ernest Patisson). Après quelques hésitations et contacts avec des dessinateurs, Herik Hanna a relevé le défi d’une série pas complètement comme les autres. On a le sentiment depuis le premier qui mettait tous les enquêteurs en action d’avoir des albums indépendants les uns des autres, mais, au fur et à mesure de la sortie des Détectives on comprend qu’il n’en est probablement rien et que le lecteur va certainement connaitre de belles surprises… tant mieux !Julien Motteler est très sympathique, il parle de soin travail avec passion même si cette série est bien éloignée de ses univers habituels peuplés de soucoupes, vaisseaux et étoiles lointaines… Il reconnait, néanmoins, que cette expérience agréable lui ouvre de nouveaux horizons et que le polar, il y reviendrait avec plaisir, qui sait !Boris Guilloteau nous parlera quelques minutes de sa Jane des Dragons. Cette série qui ne connut pas des lendemains extraordinaires lui tenait bien à cœur. Mais d’une part les lecteurs ne furent pas assez nombreux au rendez-vous, d’autre part le scénariste, Dieter, a jeté l’éponge le premier pour changer de métier… on le dit libraire… Pourtant, je vous promets qu’il s’agit-là d’une belle série jeunesse avec une Jane, un peu garçon manqué – mauvaise expression au demeurant – qui n’a peur de rien ou presque !J’ai pris le temps, en suite, de discuter avec Christophe Régnault, dessinateur d’un très bel album consacré à Philippe le Bel, occasion de faire un peu d’histoire… Que du bonheur et c’est l’occasion de rappeler à tous que la BD historique est actuellement très prolixe et qu’elle propose des opus de qualité…Enfin, c’est avec Stéphane Bileau que nous avons clos nos entretiens de la journée. Stéphane est le dessinateur des albums de la série Elfes consacrés aux Elfes blancs. Il faut donc que je donne quelques précisions sur cette série particulière. Jean-Luc Istin a conçu une série consacrée aux Elfes, personnages fantastiques que l’on va retrouver dans les terres d’Aran ! Il a fait appel à de nombreux auteurs pour raconter des histoires, au départ complètement indépendantes, avec comme personnages à chaque fois une race d’Elfes (Elfes bleus, Elfes blancs, semi-Elfes, Elfes noirs, Elfes sylvains). Jean-Luc Istin et Nicolas Jarry ont posé les bases de cet univers mais ils laissé à chaque duo d’auteurs de très grandes libertés. C’est ainsi que Stéphane Bileau a travaillé avec Olivier Péru sur les Elfes blancs. Et, ô surprise, le résultat est une véritable bande dessinée d’auteurs. Le tome 3 de la série Elfes est une splendeur ! Oui, je sais, vous pensez que j’exagère un peu, mais quand vous aurez lu Elfe blanc, cœur noir vous comprendrez que le fantastique peut engendrer des récits métaphysiques, spirituels, poétiques profondément humains et édifiants ! Oui, ces deux auteurs se sont glissés dans l’espace de liberté qui leur a été offert pour réaliser du grand œuvre et j’ai adoré ! La rencontre avec Stéphane Bileau a été à la hauteur de mes espérances et elle a transformé ma journée en grand moment de bonheur !Voilà comment on peut passer du bon temps avec des auteurs très sympathiques et disponibles, dans un festival gratuit et animé avec bonne humeur par des étudiants ouverts et dynamiques… Bref, si pour cette année c’est un peu trop tard, pensez l’année prochaine à aller vous promener du côté du 19ème festival de la bande dessinée de Cluny et de l’ENSAM !!!

Angoulême 2016 : à la découverte d’Alice Matheson, série dessinée par Philippe Vandaële (article de Sarah et Jérémie)

« C’est un peu comme mon bébé, c’est pour ça que je l’ai chouchouté ». C’est ce que nous a confié Philippe Vandaële durant notre interview à propos d’Alice Matheson. En effet, lorsqu’il apprend qu’il est retenu comme dessinateur de la BD, il assiste au même moment, à l’hôpital, à la naissance de son fils. Hôpital qui rappelle le cadre de l’histoire.L’histoire ? Alice est une infirmière froide, irréprochable dans son travail, ou presque. Sa perfection apparente cache en réalité un vice dangereux : elle écourte la vie de patients en phase terminale. Seulement, un jour une de ses victimes se relève à la morgue au milieu de bodybags qui l’imitent à leur tour.Venu du comics, l’encreur confirmé se lance dans le métier qui le passionne : le dessin. Effectivement, ce projet lancé par Jean-Luc Istin, scénariste, lui permet de faire ses premiers pas dans la BD en tant que dessinateur.Il nous confesse qu’il est plutôt lent dans son travail de dessinateur, ce qui permet d’expliquer entre-autre la collaboration avec plusieurs dessinateurs pour la série, bien qu’il soit à l’origine de l’univers graphique. Les personnages sont inspirés de personnes de la vie réelle. Par exemple, Skinner a été inspiré par un acteur britannique, Bill Nighy. L’univers morbide d’Alice Matheson puise des inspirations dans les séries télé étatsuniennes comme Grey’s Anatomy, Dexter et The Walking Dead.

Les cavaliers de Kessel au théâtre de La Bruyère…

Je l’ai souvent dit et écrit, je dois beaucoup à Joseph Kessel, à commencer par les magnifiques heures de lectures qu’il m’a offertes. Mais je sais que plusieurs fois dans mes choix professionnels et humains, il était là à mes côtés et que probablement son œuvre fut pour plus qu’une simple littérature…Mais, j’avoue que lorsque j’ai appris qu’Eric Bouvron adaptait au théâtre le roman Les cavaliers j’ai ressenti comme un doute. Comment ce roman extraordinaire allait-il pouvoir tenir sur une scène de théâtre ? Quoi, des chevaux, des montagnes, des grandes étendues de nature et d’hostilité, le tout dans la salle du théâtre La Bruyère de Paris ! Inimaginable ! Non ? J’avais bien entendu parler de ce spectacle lors de son succès dans le off d’Avignon, mais là j’allais pouvoir en profiter à Paris…J’y suis donc allé avec une réserve et une grande curiosité malgré tout avec la certitude, quand même, de retrouver l’espace d’une soirée mon ami Joseph…Ma réserve est tombée en quelques toute petites minutes, peut-être même avant le véritable départ de la pièce car l’ambiance de la scène, de son décor et le fond musical m’avaient déjà déposé au cœur de l’Afghanistan avant l’entrée sur scène des acteurs… Oui, le tour de passe-passe était réussi et le cheval Jehol bien là… Dès le début du récit du tournoi unique et fascinant, le Bouzkachi du roi, on cavalcade avec Ouroz, on vibre avec le public et Mokkhi, on est à Kaboul pour un voyage étonnant…On passe une magnifique soirée avec un théâtre comme je les aime : complet, physique, musical, sensuel, profond, humain… Complet, car ce n’est pas là qu’une affaire de texte et, pourtant, vous l’avez bien compris, j’aime le texte de Kessel qui signait là un de ses plus beaux ouvrages. Physique car la performance des acteurs est bien réelle et il faut une bonne condition physique pour monter durant plus d’une heure un cheval comme Jehol. Musical car Kalid K va jouer en live la bande son. Il joue aussi l’acteur car sa présence est bien plus qu’un musicien d’accompagnement et il m’a touché au plus profond de mon être. Sensuel car la relation entre le père et son fils, le maitre et son serviteur, Mokkhi et la femme, le cavalier et son cheval, tout est symphonie sensuelle comme seul l’Orient lointain sait le provoquer… Bouleversant ! Enfin, profond et humain, comme tout le travail de Kessel, parfaitement adapté à la scène, et le spectateur s’identifie à ces personnages et travaille sur sa propre existence, mesure sa vie, tente de comprendre les liens avec son père, avec la gloire, touche la fragilité de la vie, se découvre des espérances, prend des résolutions, décident de changer de vie… et repart galopant avec Jehol qu’il a subtilisé discrètement à l’équipe du théâtre qui n’aura plus que ses yeux pour pleurer… à moins de faire naitre tous les soir, comme par magie, un nouveau Jehol.. Allez savoir ! C’est peut-être cela faire du bon théâtre…

Merci Kessel, merci Eric Bouvron pour cette audace et il en fallait pour s’attaquer à ce roman, merci et bravo à toute cette belle équipe d’acteurs et j’espère que beaucoup de spectateurs oserons faire ce beau voyage en Afghanistan !

Festival d’Angoulême, notre plus grosse journée…

Pour cette dernière journée à Angoulême, pluvieuse mais non moins heureuse, l’équipe TAIS continue ses innombrables rencontres au sein d’une foule de plus en plus importante.

Une rencontre riche et inattendue pour Romane et Anaïs qui ont interviewé Chloé Cruchaudet. Cette auteure, à l’origine de la BD Mauvais genre, une adaptation de l’histoire vraie de Fabrice Virgili et Danièle Voldman, les a confortées dans leur première impression. Elles ont, toutes les trois, également parlé de la future adaptation filmée de cette histoire, et nos deux journalistes en herbe sont désormais très impatientes de voir ce qu’elle peut rendre d’après un point de vue masculin.

Anaïs a aussi fait la rencontre de Nancy Peña, accompagnée d’Anna : un échange agréable qu’elles auraient souhaité prolonger, au court duquel elles ont pu aborder les sorties BD récentes mais aussi celles à venir de l’auteure : Madame, qui raconte l’histoire de son chat, Médée ou encore le dernier tome du Chat kimono.

Du côté de chez Marie, c’est la BD Ekho et son dessinateur Alessandro Barbucci qui étaient à l’honneur. Elle aurait dû également rencontrer, avec Paulin, Marion Duclos, mais elle n’a finalement et malheureusement pas pu leur accorder d’interview.

Sébastien aussi a dû essuyer une petite déception : son rendez-vous avec Ronan Toulhouat a été reporté à demain.

En revanche lui et Lauren ont été très satisfaits de leurs échanges avec le scénariste d’une part et le dessinateur d’autre part, du tome 9 de la série Elfes : Corbeyran et Lemercier. Lauren a d’autant plus été touchée par l’intérêt qu’a pu porter Lemercier à leur propre cursus : il a en effet un parcours universitaire relativement identique aux leurs.

La rencontre de Sébastien et Michel avec Louise Joor, auteure de Neska du clan du lierre, l’aura marqué, notamment du fait de la gentillesse de son interlocutrice, mais aussi par sa confidence sur la naissance de la BD : l’idée vient d’un souvenir d’enfance où, petite, Louise Joor s’amusait à empiler les escargots sur un vieux tronc, les réunissant tous au même endroit par temps de pluie.

Tôt le matin, Florian et Michel se sont retrouvés avec un Fred Duval en plein réveil… ou presque ! C’était le Jour J pour cette rencontre et l’occasion d’ouvrir la dernière parution de Jour J, La république des esclaves.  Ils ont pu aborder tous les aspects de la création de cette série et son avenir sans oublier le plus important, le lectorat ! .

Avec Leslie Plée, ce fut l’occasion, entre autres, de réfléchir à la place des auteures dans l’univers trop masculin de la bande dessinée.

En ce qui concerne Maxime, c’est accompagné d’Yves qu’il a pu rencontrer Patrick Baud. Ce dernier a en effet collaboré avec Davy Mourier sur le tome 2 d’Axolot, une BD qui tend à répertorier de nombreuses curiosités et découvertes. Patrick Baud a été durant cette interview fidèle à l’image qu’il donne dans ses vidéos Youtube : cool, bavard et fascinant !

Maxime a également participé, avec Michel, à l’interview de Lupano, en tant que caméraman. Michel de son côté a rencontré de nombreux auteurs et dessinateurs : Turf, pour le Voyage improbable, Cati Baur pour le 3ème tome des Quatre Sœurs, Fabrice Parme, pour Astrid Bromure, mais aussi Emmanuel Moynot, pour le Suite française. Ce dernier l’a particulièrement marqué de par son travail hyper engagé, de très grande qualité et sa maturité hors normes.

L’équipe TAIS a aussi continué ses visites d’expositions et de conférences : Yves et Maxime sont en effet allés voir l’exposition FOFF, tout à fait originale mais surtout complètement décalée. De leur côté Jérémie et Sarah ont assisté, après l’interview de Benoît Lanciot responsable du partenariat entre la SNCF et le polar, aux diverses activités que proposait le stand SNCF. Ils ont notamment pu remporter, à l’occasion d’un concours, une séance de dédicace et d’échanges avec Bastien Vivès et Jason Latour.

Une journée encore vive en émotions s’annonce encore pour demain entre les dernières interviews et le retour.

43ème festival d’Angoulême, Chapitre 4 de nos aventures…

Ce jeudi 28 Janvier 2016, a débuté le festival international de bande dessinée d’Angoulême.

Tandis que certains ont pu profiter des différents espaces et expositions (vus en avant-première par les autres groupes la veille), d’autres ont eu le privilège de rencontrer et d’interviewer quelques auteurs et illustrateurs.

Conférence Delcourt

Michel, Florian et Romane ont eu l’occasion de participer à la conférence de presse de la maison d’éditions Delcourt. Celle-ci les a très bien accueillis. Au programme, café, croissants, crêpes et diverses autres douceurs. Puis, il y eut des présentations de projets et parutions à venir avant de recevoir une bouteille de Cognac, fruit du terroir mais aussi annonciateur de la série de Corbeyran et Brahi… Ils sont repartis la tête pleine d’informations et impatients de lire toutes ces petites merveilles annoncées…

Conférence de Li Chi Tak et Jean Ducaux

Maxime et Yves se sont rendus à l’espace presse pour la conférence de Li chi Tak et Jean Dufaux, respectivement illustrateur et scénariste. Ils leur ont parlé de leur collaboration pour la réalisation de l’album « The Beast », parut en ce début d’année 2016, après dix années de travail. Leurs univers respectifs leurs ont permis de mélanger deux domaines assez différents que sont le manga et la BD franco-belge. Vous pouvez retrouver l’exposition monographique de Li Chi Tak au quartier asiatique.

Projection du film Akira, de Katsuhiro Otomo.

Sébastien et Jérémie ont quant à eux pu assister à la projection d’Akira, à 10h, au théâtre d’Angoulême, film mythique tiré de son célèbre manga, du même nom. C’est à l’occasion de l’exposition Hommage à Otomo, présente au sous-sol, que le théâtre projette les films du dessinateur. Si vous souhaitez y assister, sachez qu’Akira est diffusé tous les jours à 10h, au théâtre d’Angoulême durant toute la durée du festival.

Interview d’Hub

Sébastien a également eu le plaisir de rencontrer Hub, une personne aussi ouverte qu’intéressante, qui s’est prêté au jeu de la dédicace, pour la plus grande joie de Sébastien. Il a donc pu l’interroger au sujet de sa série Okko dont le dernier volet est sorti depuis quelques petits mois… 

Interview de Nicolas Jarry

Michel, Lauren et Marie ont rencontré Nicolas Jarry, scénariste, et Paolo Deplano, dessinateur, qui ont réalisé ensemble, apparemment avec beaucoup de plaisir, un tome des « Maîtres Inquisiteurs » et des « Nains ». On est là dans le fantastique et en « voyage » dans les Terres d’Aral… Lauren a eu le plaisir de se faire dédicacer le numéro 3 d’une édition limitée de Nains. Voilà de quoi finir la journée en beauté !

Interview de Vollmer-Lo

Michel, Sarah et Marie ont pu questionner Vollmer-Lo, scénariste de la bande dessinée l’Apocalypse selon Magda.  Cette scénariste, photographe de métier, a ravi ses interviewers. Une très belle rencontre qui a révélé une personne tout à fait adorable… Chacun est reparti avec sa petite dédicace…

Interview de Vandaële

Sarah, Jérémie et Michel ont quant à eux interviewé Philippe Vandaële, illustrateur du premier tome d’Alice Matheson. Philippe, graphiste pur, encreur de métier, dessinateur de la série dont il a fait le premier album et qui fera le sixième et dernier, n’a pas semblé aussi proche et chaleureux que d’autres auteurs… Comme si on n’avait pas réussi à casser la glace… C’est parfois ce qui arrive en fin de journée à Angoulême quand la fatigue est là, chez les intervieweurs et les interviewés…

Interview de Deloupy

Romane, à quant à elle, clôt cette journée avec l’interview de Deloupy, illustrateur de la BD Love story à l’iranienne. Elle est avec Michel et l’échange aura été très riche. Romane aura eu les réponses à ses questions et, en bonus, une splendide dédicace !

Nous sommes ensuite tous retournés au gîte pour travailler, dérusher, monter tout cela, nous détendre autour d’un bon repas et préparer la journée du vendredi car le festival continue !

 

Angoulême 2016, entretien avec Nicolas Jarry et Paolo Deplano…

Aujourd’hui nous avons rencontré le scénariste, Nicolas Jarry, et le dessinateur, Paolo Deplano, de certains tomes des séries « Les Maîtres Inquisiteurs » et « Nains ».A l’occasion du 43ème festival d’Angoulême, ils nous ont présenté le tome 4 des « Maîtres Inquisiteurs », ainsi que leur nouvelle édition limitée du One Shot 3 de « Nains », imprimé en noir et blanc pour mieux apprécier le dessin à l’état brut. Le dessinateur était surpris et très fier de voir le résultat final. En effet, un album comme celui-ci demande 9 à 10 mois de recherches et de travail. De plus, le dessinateur utilise une technique plutôt traditionnelle : il réalise le story-board au crayon puis un encrage manuel, et termine la colorisation sur ordinateur. Pour la série des « Maîtres Inquisiteurs », Deplano recherche une discipline et une justesse dans ses illustrations. Beaucoup d’échanges s’effectuent entre les deux collaborateurs, qui sont réactifs aux conseils et envies de chacun.Lorsqu’il écrit ses scénarios, Jarry cherche à synthétiser, reprendre et reconstruire les mondes et personnages fantastiques connus de tous, pour raconter de nouvelles aventures, tout en conservant les codes emblématiques de ces univers. D’abord inspiré d’univers fantastiques comme celui de Tolkien, le scénariste s’est ensuite intéressé aux traités de navigation, d’archéologie et de spiritualité, c’est pourquoi il souhaitait un univers riche et ancré dans la réalité pour ses intrigues.La collaboration entre les deux associés devenus amis était une évidence,  car ils ont les mêmes centres d’intérêts et influences depuis l’enfance, et cela se prouve car ils en sont déjà à leur troisième projet commun, et on espère qu’ils continueront ainsi, pour notre plus grand plaisir !