J’ai découvert la bande dessinée quasiment dans mon berceau – façon de parler – et tout au long de ma vie de lecteur et passionné mes albums, les rencontres, les romans graphiques sont venus m’enrichir. Parfois, il y avait une démarche volontaire avec des auteurs, des titres, des séries que je voulais lire… Mais, il arrivait aussi que certains livres viennent à moi de façon plus hasardeuse – mais le hasard existe-t-il vraiment – à travers un libraire, un ami, un évènement…
Il se peut, parfois, qu’un livre nous tombe dans les mains et nous surprenne complètement. Pour moi, Pilules bleues, ce fut dans un lieu de vente de livres d’occasion. Un peu de poussière mais tout de suite la curiosité de trouver un volume qui avait le format d’un roman mais dont le mode narratif était la bande dessinée… Ce fut aussi, la découverte d’un auteur, d’un éditeur… Je n’ai alors pas beaucoup hésité et je suis reparti avec… Je l’ai posé sur ma table de nuit… et il a encore pris un peu la poussière… jusqu’au jour où je l’ai ouvert !
Une ou deux pages pour commencer, se mettre dans le bain, moment où on se demande où on est, ce qui nous arrive… Ce n’est pas de la bande dessinée comme les autres, pas d’aventures, ni heroic fantasy ni science-fiction, ni policier ni fantastique… Non ! Nous plongeons dans une sorte de petit journal intime… Frederik Peeters se raconte… Mais ce n’est pas au jour le jour, c’est plutôt comme une série de petites nouvelles, de petites rencontres, de petites photographies… Oui, c’est ça, c’est un carnet de photos…
Alors on fait connaissance avec Frederik lui-même, et sans vous gâcher la lecture en vous dévoilant tout, je peux quand même vous donner l’essentiel : il devient amoureux d’une femme ! Si, si ! Rien d’étonnant, mais cette femme a déjà un enfant… Encore rien d’extraordinaire, de nos jours, c’est même presque banal… Oui, mais la maman et l’enfant sont porteurs du virus HIV. Oui, ils sont séropositifs…
Quand il apprend cette situation – son amour, l’enfant et le virus – Frederik comprend que sa vie vient de basculer, le changement est inéluctable… Ce sont ces bouleversements que l’on va vivre dans l’ouvrage avec les milliers de questions qui traversent soudainement la tête de l’auteur : c’est quoi être amoureux, pourquoi vivre ensemble, comment se comporter avec cet enfant qui n’est pas le sien, c’est quoi le HIV, est-ce que je vais mourir, pourquoi s’aimer quand il existe cette chose… Mais ce n’est pas du tout larmoyant ni tristounet… Bien au contraire, c’est plutôt plein d’humour, de tendresse, de vie…
Vous devriez même, parfois, éclater de rire… Je ne veux pas vous dire pourquoi mais quand vous rencontrerez un certain gros rhinocéros blanc… vous comprendrez !
Mais ce livre, qui a été salué à sa sortie par une critique positive et avertie, mériterait d’être encore lu et relu, je dirais même offert à ceux que vous aimez. Tout d’abord, parce que c’est une belle leçon de vie, une belle histoire d’amour… Mais aussi parce qu’il informe sur un virus qui continue toujours à répandre la mort malgré ce qui est colporté ici ou là. Enfin, parce qu’il est bien la preuve que la bande dessinée est un mode narratif à part entière qui peut, qui doit aborder tous les sujets sans aucune exception…
Mais pour moi, Pilules bleues va rester un des meilleurs livres lus dans ces vingt dernières années. J’ai bien dit livres et non bandes dessinées, mais c’est en le lisant que vous comprendrez pourquoi… Voici donc pourquoi il arrive dans ma liste des livres à offrir pour ces fêtes de fin d’année…
Alors bonne lecture – il faut toujours lire ce que l’on va offrir – et n’oubliez pas de prendre vos pilules bleues avant de vous coucher…
Depuis des années, j’ai accepté d’être le « papa-tonton-grand-frère-ami » bouquins ! Oui, j’offre à chacun – ou presque – un ou deux ouvrages qui me semblent adaptés à la personne, au caractère, à l’âge, aux goûts… Je peux offrir un roman comme une bande dessinée, un livre pratique comme un album jeunesse, un recueil de poésie comme un beau livre… Pour moi, le livre doit apporter de la joie, du bonheur, de la réflexion, de l’humanité, du lien, de la chaleur, de l’art, de la vie, du dépaysement… Le livre est une fête, doit être une fête, sera une fête si vous l’offrez à la bonne personne !
Alors, il est bien temps que je vous propose quelques bonnes idées d’ouvrages à offrir, des bandes dessinées, romans graphiques et albums illustrés en priorité… Je vais essayer dans les jours qui viennent de vous proposer des ouvrages très différents pour vous aider à trouver la perle rare qui fera plaisir à ceux que vous aimez…
L’ordre de mes présentations n’est pas d’un niveau qualitatif car ce serait impossible de vous affirmer que l’ouvrage « Collaboration horizontale » est meilleur que « Écumes », que « L’adoption » vaut plus que « Une sœur », que « La forêt millénaire » surclasse « Ces jours qui disparaissent »… Donc, ce sera dans l’ordre de mon humeur de l’instant…
Pour chaque ouvrage je vais tenter de vous donner suffisamment d’informations pour que vous puissiez vous faire votre propre idée, pas trop pour protéger votre lecture car rien de plus désagréable que de voir le suspense détruit par une chronique…
Je tiens aussi à préciser que je ne me limiterai pas à des nouveautés car certains livres anciens restent et probablement pour longtemps d’excellents ouvrages comme « Pilules bleues », « Blankets » ou « Astérix et Cléopâtre »…
Donc, à très bientôt pour ces différentes propositions… et bonne lecture, bons achats et bonnes fêtes (avec un peu d’avance) !



Parfois, certains auteurs s’amusent avec leurs héros et cela provoque une bande dessinée atypique, bien sympathique et très agréable à lire… C’est ce qui arrive avec le dernier Leo Loden paru, que dis-je le dernier Leo Lodanum enquêteur privé à Massilia… Et c’est à la nuit tombante que la pauvre Ala Vacumjtepus vient frapper à son bureau pour une affaire très délicate…
Il faut dire que la ville de Massilia est secouée par des travaux énormes… Le nouveau port intrigue beaucoup et les terres au nord ne sont pas encore devenues ce qu’elles sont aujourd’hui… Le tribun Deferrus tente de régner sur la ville mais rien n’est simple car Massilia est une maitresse bien singulière… Enfin, certains aspects relèvent de la fiction la plus déjantée comme l’existence de sorte de caïds, chefs d’entreprises, on dirait aujourd’hui mafieux, qui tentent de mettre la main sur les travaux, les marchés en manipulant les acteurs administratifs et les syndicats… Mais là on s’éloigne considérablement de la réalité comme le faisait en son temps René Goscinny…
A Saint-Malo, à l’occasion du festival Quai des bulles 2017, je rencontre Serge Carrère qui me raconte le plaisir de déguiser ses personnages en romains ou gaulois… Imaginez que la belle de Leo Loden devient tout simplement la centurionne Marlena… d’ailleurs, il me fera la plaisir de la dessiner dans mon livre d’or…
Alors que je suivais la série L’homme qui n’aimait pas les armes à feu depuis la sortie du premier album en 2011, alors que je suis fan depuis toujours du western et du western spaghetti, alors que j’ai toujours été séduit par les scénarii de Wilfrid Lupano depuis Alim le tanneur, je n’avais jamais rencontré le dessinateur de cette très belle série de western scénarisé par Lupano, Paul Salomone !
J’aime beaucoup son dessin appliqué, précis et méticuleux. Sa narration graphique est diablement efficace, son graphisme facilite la lecture et nous immerge dans un univers particulier entre sérieux, drame et comédie… Il a su faire de Margot un personnage inoubliable… d’ailleurs, il avoue avoir du mal à lui dire au revoir tant il s’y était attaché… Heureusement, les dédicaces sont là pour prolonger le bonheur de la dessiner même si j’avoue avoir demandé en dessin un autre personnage, la jeune indienne navajo Lucile…





Je pense en tout premier lieu à Alain Dodier. C’est 1982 qu’il créait avec ses amis la série Jérôme K Jérôme Bloche que maintenant il continue seul. Je l’ai découverte presqu’à sa sortie et depuis je lui suis resté fidèle…
Je pense aussi à André Le Bras… Je ne le connaissais pas du tout mais il a réalisé le dessin du dernier album sorti des aventures de Buck Danny. Là la série à 70 ans et je n’étais pas là à sa naissance. Plus fort, je ne l’ai découvert que sur le tard. Pourtant, très jeune les séries aéronautiques m’ont captivé mais élevé à l’école pilote, j’ai d’abord suivi les aventures tout aussi passionnantes de Tanguy et Laverdure… Puis je me suis mis à Dan Cooper, Adler et, enfin, j’ai découvert Buck Danny. Depuis j’ai rattrapé mon retard de lecture et j’étais très heureux de pouvoir évoquer ce personnage avec un dessinateur qui lui non plus n’était pas là à la naissance de la série avec Charlier, Hubinon…
Parfois, on vit à Saint-Malo des rendez-vous atypiques. On n’est plus en face d’un auteur, d’une dessinatrice ou d’un coloriste mais bien avec un éditeur… Ok, Olivier Petit n’est peut-être pas le plus grands des éditeurs, le plus spectaculaire, le plus connu ou le plus riche, mais, c’est indiscutable, il tente de faire, avec soin et attention, les livres dont il a envie, ceux qu’il voudrait lire ou qui manquent dans les librairies…

J’en étais là de mes cheminements intellectuels – sans aucune prétention – quand Virginie Augustin n’est pas venue à notre rendez-vous… Ce n’était pas par bouderie, coup de colère ou mépris mais tout simplement parce qu’elle devait participer à une cérémonie de remise de prix…
40 éléphants, Florrie, doigts de fée est une histoire dans un quartier de Londres mais cette fois-ci plus dans les bas-fonds, avec des voleuses, une population qui tente de survivre comme elle peut et qui se déroule en 1920… Un peu plus polar-social, un peu plus aventures mais là encore avec quelques femmes de caractère… et ce n’est pas si simple d’être voleuse à Londres, les voleurs tentent de défendre leur espace de travail… Non mais !
Aujourd’hui le 27 octobre 2017, je viens de fouler les coulisses du festival de la BD, Quai des Bulles, à Saint-Malo. J’ai reçu mon accréditation presse et me voilà plongée dans le monde du journalisme, entourée de mes camarades et de Michel Bonnet.
Il est 15h30, ma première interview commence. Je reçois Marie Spénale, qui porte les trois casquettes dans la réalisation de son premier album graphique, Heidi au printemps : scénariste, illustrateur et coloriste. Elle s’est fait connaître grâce à son blog, Les Lapins Roses Ne Courent Plus Dans Les Prés, et a reçu un prix en 2012 à Angoulême en tant que meilleurs webBD.
Heidi au printemps, c’est la découverte du désir, l’envie de vivre en indépendance et la peur de blesser son entourage. On redécouvre Heidi, maintenant adolescente, qui ne veut plus vivre à la campagne. Alors elle rêve de la ville, de ces beaux jeunes hommes et de la liberté qu’elle pourrait connaître. A travers ce conte initiatique, Marie Spénale, nous fait entrer dans l’intimité d’Heidi, la découverte de son corps et ses premières relations sexuelles et elle dépeint la curiosité avec subtilité.