Exposition Gilles Rochier à Angoulême par Guillaume et Nicolas

Histoires Urbaines ?

En cette première journée dédiée à la presse du Festival de la BD d’Angoulême, nous sommes partis à la rencontre de Gilles Rochier, dessinateur et scénariste. En exposition à l’espace Franquin, il nous présente une partie de son travail, mis en scène par Marie Fabbri et Juliette Salique, nommée « Faut tenir le terrain ».

Ce personnage au parcours atypique, rentre réellement dans le monde de la BD en tant qu’auteur, à l’âge de 28 ans, bien qu’il dessine depuis le berceau.

Après un travail de longue haleine, il se voit décerner en 2012 le prix de la révélation de l’année, pour son œuvre intitulé TMLP : « Ta mère la Pute ».

Fortement influencé par sa vie en banlieue, il dessine son quotidien, avec ses potes, sa famille, son chez-soi, dans un environnement qui connaît ses cancers, mais qui jouit également d’une richesse culturelle extraordinaire comme il le dit si bien.

Donnez-lui un stylo acheté à la supérette du coin et une feuille canson, il en sera ravi puisque c’est de cette manière que Gilles travaille, avec simplicité et humanité.

« Souriant et disponible, Gilles a accepté de répondre à plusieurs de nos questions, que vous pouvez retrouver plus tard  en vidéo…

Une très belle rencontre, qui nous a éloignés de tous les clichés de la banlieue exhibée par les médias traditionnels. Afin de vous faire votre propre opinion sur son exposition, nous vous recommandons fortement d’y jeter un œil, le jeu en vaut la chandelle !

Exposition Emmanuel Guibert à Angoulême par Chloé et Mina

Aujourd’hui nous avons eu la chance de découvrir l’univers d’Emmanuel Guibert lors de l’exposition consacrée à l’auteur au Vaisseau Moebius à Angoulême.

Nominé pour le Grand Prix de la ville d’Angoulême 2018, il est le créateur du célèbre personnage « Ariol » mais aussi le scénariste et le dessinateur du « Photographe » et des albums traitant de la vie de son ami, un ancien vétéran du nom d’Alan Cope. Le fait qu’il n’ait pas été le lauréat du pris – Richard Corben – n’enlève strictement rien à son talent et nous étions heureuses de le rencontrer pour la première fois…

Emmanuel Guibert dresse le portrait des rencontres qui l’ont profondément marqué à travers des thématiques comme l’enfance, la guerre et son rapport au monde. On retrouve l’ensemble de son travail, ses recherches, ses croquis et des anecdotes sur ses œuvres. Il se décrit comme un enfant, sa curiosité l’amène à tenter en permanence de nouvelles expériences incongrues : dessiner avec de la boue lors de ballade en forêt ou avec la moisissure qu’il trouve sur les murs de l’atelier de Georges Braque.

Cet artiste, nous l’avons vu, écouté, rencontré. Il nous a parlé de l’importance qu’il accorde à l’amitié et au partage. « L’amitié c’est le vrai métier de notre vie », voilà le véritable message que porte Emmanuel Guibert.

Ces amitiés l’ont porté partout dans le monde et également sur les traces d’Alan Cope après la mort de ce dernier. Par respect, comme un pèlerinage. Lors de son quarantième anniversaire il s’est rendu en Californie pour saluer un arbre, défi que son ami lui avait lancé avant de décéder. Il s’est également déplacé en Allemagne à bord de l’ancien engin blindé du vétéran. C’est une façon pour lui de continuer à faire vivre ses personnes même s’ils ne sont plus là.

La collaboration avec ses amis est un moteur pour son travail. C’est après avoir vu les photographies de Didier Lefèvre lors de son voyage en Afghanistan que les deux artistes ont écrit les trois tomes de l’album « Le photographe ».  C’est Emmanuel qui a soufflé l’idée des bandes dessinées au photographe, nourrit par leurs rencontres.

Nous sommes ressorties de cette exposition avec le sourire aux lèvres, marquées par cette rencontre comme Emmanuel a pu l’être par les siennes au cours de sa vie mais on n’en fera peut-être pas une série de bédés… Quoi que… Allez savoir ?

Exposition Cosey à Angoulême par Charline

L’an dernier, Cosey recevait le Grand Prix d’Angoulême. Aujourd’hui, le 24 janvier 2018, il ouvre le bal du Festival de la Bande Dessinée avec sa propre exposition, l’exposition du « président » !Entre ses dessins du début et ses dernières planches, il nous confie être mitigé mais heureux de pouvoir exposer son œuvre. En même temps que son public, il redécouvre son coup de crayon, certains tableaux avec le regret de ne pas pouvoir les corriger et d’autres avec admiration tant il est, lui-même, étonné par la progression de sa technique.Face à Cosey, on se sent libre de voyager, de partager et d’apprendre. Il nous enchante et nous charme par ses planches, ses mots et sa présence. Très ouvert et disponible, il n’hésite pas à rester le temps qu’il faut pour parler, expliquer, commenter… Les journalistes, sont là et écoute avec recueillement, enfin presque !L’exposition nous présente les différentes BD réalisées par Cosey. Le travail en noir et blanc y est très présent et les commentaires écrits apportent de la subtilité dans notre regard sur l’œuvre. Lorsque vous visiterez cette exposition, vous serez attiré par les peu nombreux mais non moins imposants tableaux en couleur. Cela donne une composition globale rythmée et agréable pour vos yeux.Vous pouvez admirer cette exposition pendant le Festival de la Bande Dessinée d’Angoulême, du 25 au 28 janvier 2018 mais vous pouvez, aussi, relire ou découvrir l’œuvre de ce magnifique auteur de bandes dessinées !

Sur cette mise en bouche artistique et humaine, je vous invite à poursuivre le voyage à mes côtés, dès demain, au pays des bulles !

Episode 3, quand tout devient sérieux…

Aujourd’hui, comme annoncé, nos explorateurs sont partis de bon matin à la découverte des expositions mises en place à Angoulême à l’occasion du festival international de la bande dessinée…

Il fallut, en tout premier lieu, montrer patte blanche au bureau du Shérif de Nottingham. Pas simple de lui faire entendre raison… Nous voulions tous aller au château ce soir pour l’inauguration et deux seulement ont pu obtenir le sésame magique… Néanmoins, ce sera bien suffisant pour que vous puissiez avoir quelques échos de la cérémonie…

Heureusement, pour ce qui est des autres aventures de la journée, pas de problème administratif, pas de soucis de sécurité, pas d’angoisse métaphysique… seulement des artistes, des œuvres, des spécialistes et de très belles rencontres…Cosey, Emmanuel Guibert, Marion Montaigne, Gilles Rochier, Urasawa, Tezuka, Mashima, Titeuf… Tous méritaient leur place sous la lumière des projecteurs ! Chacun viendra rendre compte de sa ou ses visites mais en rentrant, tous semblaient ravis… Il ne restait plus qu’à se restaurer et travailler… Donc, à suivre !

Episode 2, l’exploration continue…

Hier soir, le conseil du village s’est réuni pour faire face aux envahisseurs. Une meute de loups (Garous) a entouré le village, leurs hurlements furent masqués par les vrombissements incessants provenant de la hutte du chef (ZZZZZZZZZZZZZZZZZ). C’est donc après une nuit agitée que les villageois se sont réveillés bercés par le chant matinal des Coqs de Chantereine (lieu d’installation de la hutte).

Pas de sanglier en vue ce midi, le village s’est rabattu sur quelques mets plus raffinés. Durant le repas, les conversations étaient tournées vers la réunion de druides prévue cet après midi. Nous nous sommes enfoncés dans la forêt des Carnutes afin de découvrir de nouvelles recettes du breuvage local (le Cognac). Nous avons ramené quelques gourdes au village pour reprendre des forces et continuer nos aventures. 

Episode 1, La conquête de l’Ouest !

Ce matin nous avons attelé nos chevaux,  chargé notre diligence et pris la route de nos ancêtres. 

Grâce au flair indéfectible de notre shérif Mitch, nous avons suivi la route du cognac pour nous rendre au grand saloon de la bande dessinée d’Angoulême. Un indien bourbonnais a enfin réussi à faire tomber la pluie, ce qui nous a obligés à nous mettre à l’abri sous le grand tipi AVIA pour dégainer nos sandwichs. 

Les barbelés dans la prairie étaient recouverts d’eau et nous n’avons pas vu de bisons seulement une grosse vache, sans pis (Eh oui, Mina découvre les animaux de la ferme).

Alors que nous nous croyions perdus au milieu du middle West, Rantanplan et ses compagnons nous ont guidé jusqu’au ranch de Chantereine. Le soleil se couchait déjà que nous goutions au tord-boyaux local (le Pineau).

We are some poors lonesome cowboys

We’ve a long long way from home

And those poors lonesome cowboys

Have got a long long way to home

Et pour terminer l’équipe, voici Nicolas…

« Je… Tu… Il… Enfin bref je ne sais pas trop comment me qualifier, du coup on va choisir le « Je », pour être un peu narcissique mais pour plus de compréhension également.

Tout partait bien dans mes études (par là je veux dire qu’elles me plaisaient beaucoup) avec l’obtention d’un bac Littéraire Option. On va passer outre mon BTS Communication puisque ce n’était pas forcément deux années palpitantes, mais j’obtiens tout de même mon diplôme, en finissant 6eme de la promo (je tiens à mettre le petit détail).

Me voici maintenant en Licence professionnelle technique et activités de l’image et du son, année qui me permet de me découvrir bien plus.

Seulement voilà, j’ai un problème… Voici les villes où j’ai fais mes études : Aubusson, Aurillac, Chalon-sur-Saône… Je crois que je n’ai pas besoin d’en rajouter, à part que je suis creusois d’origine, et qu’apparemment le froid me sied plutôt bien… L’année prochaine peut être serais-je à Angoulême, qui sait ? »

Pour se rendre à Angoulême, il nous fallait un fan de manga… entre autres, ce sera donc Vincent !

Maintenant, laissons la parole à Vincent… Heureusement, à l’écrit le débit est plus raisonnable qu’à l’oral…

« Je m’appelle Vincent Coissard un pur produit chalonnais, fan de BD et j’ai commencé mes études professionnelles par apprendre le métier de pâtissier. Puis, j’ai changé de voie et me voilà maintenant en licence professionnelle TAIS – techniques et activités de l’image et du son – à l’IUT de Chalon-sur-Saône.

Je suis un rêveur qui aime partir très loin dans l’espace et le temps pour vivre de grandes aventures sans bouger de chez moi. Certains préciseraient que je parle très vite, trop vite même, mais ils exagèrent certainement un peu… »

Au tour de Mina de vous dire…

La parole est à Mina, future reporter – on peut aussi dire reportère et reportrice – à Angoulême 2018… C’est parti !

« Après le festival Quai des Bulles de Saint-Malo, en octobre dernier, durant lequel j’ai eu la chance de rencontrer quelques-uns des mes auteurs de bandes dessinées préférés, je me rends à Angoulême, à la découverte de ce festival dont j’ai tant entendu parler.

Je lisais surtout de l’heroic fantaisy et de la science-fiction, mais ces deux festivals m’ont permis de découvrir une multitude de genres que j’aime tout autant.

Passionnée par le voyage j’ai d’autant plus apprécié des auteurs comme Emmanuel Guibert, Guy Delisle ou Julien Blanc Gras qui ont fait naître dans ma tête pleins de nouveaux projets.

J’espère, au travers de nos futurs articles et nos interviews, vous faire découvrir la bande dessinée sous un nouveau jour, comme j’ai eu la chance de le faire cette année. »

Lanfeust, Didier Tarquin et Angoulême 2018

Il y a quelques années, sous la pression amicale, filiale et bien sympathique d’un de mes enfants, je plongeais dans la série Lanfeust de Troy. Le scénariste Christophe Arleston et le dessinateur Didier Tarquin étaient pour moi de grands inconnus et je n’avais pas beaucoup lu à cette époque d’Heroic fantasy !

Comme beaucoup de personnes de ma génération, j’avais lu quelques petites choses (je pense aux bandes dessinées Aria et Thorgal, au roman Le Seigneur des Anneaux…), j’avais joué à certains jeux de rôle (merci à la revue Jeux & stratégie) et je n’avais malgré tout aucune attente spécifique vis-à-vis de cette série dont trois tomes étaient déjà parus…

Ainsi donc j’entrais dans l’univers de Lanfeust de Troy ! Une série étonnante qui allait me convaincre, ainsi que toute la famille, probablement un peu comme la série des Aventures d’Astérix le Gaulois avait conquis toute la Gaule… Oui, une série avec de l’aventure, de l’humour, des références et des citations, des grands décors, des personnages extraordinaires, des situations époustouflantes… Et avec tout cela de la fantaisie c’est-à-dire une pointe de magie, des personnages mythiques, de l’imaginaire débridé… Bref tout et son contraire et, surtout, du bonheur pour le lecteur !Comme il existe probablement quelques personnes ignorant tout de cet univers, disons que Troy est un monde, un univers, une planète, où vivent des humains et de nombreuses créatures extraordinaires comme des trolls. Les humains ont des pouvoirs magiques très variés, ce qui fait la particularité de chacun, et les trolls sont des sauvages qui sont persuadés d’être très civilisés. Parmi les humains, il y a un certain Lanfeust, un apprenti forgeron, qui va découvrir qu’il a le don de faire fondre le métal… et je vais cesser de tout vous raconter car c’est à vous de découvrir tout cela si ce n’est pas encore fait !

Voilà, je connaissais la série Lanfeust, restait à interviewer un jour les auteurs… et ce ne fut pas simple du tout ! La première fois que je suis venu au festival international de la bande dessinée d’Angoulême, je souhaitais les rencontrer. Je n’imaginais pas du tout la difficulté de cet objectif. Dès mon arrivée sur le stand Soleil – à cette époque on ne pouvait pas le manquer car une grosse musique rock inondait nos oreilles empêchant d’ailleurs tout dialogue, à fortiori tout enregistrement radio – je découvrais stupéfait une file d’attente d’au moins 60/70 personnes… Je me renseignais et on m’indiquait que ces festivaliers attendaient Didier Tarquin – dessinateur de Lanfeust – mais que l’on ne savait pas du tout quand il serait là… L’attachée de presse me fit comprendre qu’elle pouvait me caler des rendez-vous avec beaucoup d’auteurs mais pas Tarquin et Arleston… Snif, snif ! Au moins ai-je pu ainsi découvrir des auteurs comme Paul Glaudel, Ange, Nolane, Roman, Croquet, Bonte…Heureusement, par la suite, j’ai pu rencontrer Christophe Arleston, surtout d’ailleurs pour parler d’autres séries comme Leo Loden ou ensuite Ekhö… Mais je ne désespérais pas, une fois, au moins une fois, de pouvoir m’entretenir avec Didier Tarquin… Les rendez-vous se prenaient mais jamais il ne venait, à tel point que je ne me faisais plus aucune illusion… C’est d’ailleurs pour moi l’illustration que les journalistes n’obtiennent pas toujours tout, immédiatement, du premier coup !

C’est durant le dernier salon du livre de Paris, Livre Paris 2017, que j’ai pu interviewer Didier Tarquin pour la première fois ! Ce fut donc l’occasion de balayer une grande durée, de feuilleter ensemble près de 24 tomes, de tirer les leçons d’un tel succès… Un moment bien sympathique dont ont profité les auditeurs du Kiosque à BD, mon émission hebdomadaire sur la bande dessinée sur RCF en Bourgogne…

A la fin, alors que je faisais le rapprochement entre Astérix et Lanfeust, Didier m’avouait que cette similitude était très souvent faite par les lecteurs, les fans, les critiques, les journalistes… Oui, probablement les conséquences d’un humour puissant, de personnages forts (Lanfeust = Astérix, Hébus = Obélix), d’aventures plaisantes à lire et qui permettent aux différentes générations de trouver de quoi satisfaire les instincts de lecteurs…

Comme le dit très bien Tarquin, le succès ne s’explique pas et pour les auteurs, il faut juste en profiter sans se prendre la grosse tête !

En tout cas, je ne pouvais que le remercier de cette rencontre et j’espérais n’avoir pas à attendre aussi longtemps pour la prochaine rencontre !!! Ce sera normalement chose faite – attention ce n’est jamais acquis – lors de ce prochain festival d’Angoulême… Un rendez-vous avec Tarquin dès le premier jour et une rencontre avec Christophe Arleston un peu plus tard…

Que du bonheur !