Angoulême 2017 et la conférence de presse Glénat

Chaque maison d’éditions de bandes dessinées profite du festival international de la bande dessinée d’Angoulême et de la présence des auteurs, professionnels du milieu et journalistes pour présenter son bilan éditorial et ses prochaines sorties… C’est dans ce cadre que nous avons pu assister à la Conférence Glénat, avec la présentation du Programme éditorial de l’année 2017.Encore une grande maison d’édition qui nous ouvrait ses portes et encore une belle conférence de présentation avec de nombreux auteurs présents !Chez Glénat, les grands noms ne manquent pas et c’est avec grand plaisir que nous avons pu assister à l’analyse 2016-2017 de la maison et la présentation de leurs ambitions futures. Tout un programme nous direz-vous, le tout rythmé avec de belles prises de risques. Nous avons eu le sentiment que Glénat poussait encore plus en avant la diversité. Mais comment cela pourrait-il être autrement quand il faut percer au milieu de milliers de nouvelles parutions chaque année ?Les thèmes abordés dans le programme de cette nouvelle année sont étoffés. Dans un contexte où, on le sait, le papier n’est plus aussi vendeur, nous ne pouvons que saluer la volonté des Éditions Glénat de promouvoir cette culture avec ambition, diversité et renouveau.La conférence s’est achevée par la remise des Albums d’Or. Nous avons eu l’honneur de pouvoir apercevoir sur scène des auteurs emblématiques de la bande dessinée : Hermann s’est donc vu décerné un prix pour sa bédé Les Cours de Bois-Maury avec plus d’un millions d’exemplaires vendus. Ce fut ensuite au tour de Julien Neel et sa BD Lou! avec plus de 250 milles albums vendus. Et enfin un album d’or pour Tchô! La collec… avec 30 millions d’albums vendus.Cynthia /Damien

L’expo Hergé du Grand Palais de l’intérieur…

C’est fait !Oui, j’ai bien été visité la grande exposition Hergé au Grand Palais à Paris. Il est donc maintenant temps d’en parler sur le fond et la forme, et il y a beaucoup à dire, du moins à mon avis…

Précisons, pour commencer, que je ne pense pas être tintinophobe ou tintinophile. En effet, si j’ai lu les Aventures de Tintin depuis longtemps, si je les ai relues plus d’une fois, si j’ai accompagné le jeune reporter à la houppette au bout du monde en réussissant à revenir à Moulinsart, euh qu’est-ce que je raconte, à la maison sans encombre… j’avoue ne pas avoir trouvé trop de jubilation de lecture. Certes, certains albums sont pour moi des chefs d’œuvre dans le genre comme Les bijoux de la Castafiore tandis que d’autres m’ont laissé indifférent comme L’oreille cassée… Une affaire de goûts, probablement !Par contre, je confesse bien simplement être de la race des tintinologues, ceux qui tentent de comprendre les finesses, les richesses, qui traquent chaque petit détail qui donne l’éclairage sur la narration graphique d’Hergé et de ses collaborateurs… Hergé a pour moi posé les jalons de la bande dessinée moderne même si depuis tout a encore évolué, grandi, muri… On doit à cet auteur la renommée de la bédé franco-belge, c’est pour moi un fait !

Mais ce n’est pas parce que l’on étudie, scrute minutieusement les albums planche par planche que l’on perd la notion de plaisir. Si Hergé a pu déclarer en 1975 « Tintin m’a rendu heureux », je peux aussi dire que les aventures de Tintin ont participé à mon bonheur de bédéphile entre autres avec des albums comme Le crabe aux pinces d’or, Le sceptre d’Ottokar, L’affaire Tournesol ou Les bijoux de la Castafiore, autant d’albums que je prends plaisir à relire chaque fois que l’horizon s’obscurcit… Des brise-cafards en quelques sortes !

 

Mais revenons, maintenant, à cette exposition Hergé. J’ai bien dit Hergé et non Tintin et très rapidement on comprend bien que l’exposition souhaite mettre l’auteur en évidence, l’homme à l’honneur même si son personnage de tintin reste au cœur de tout, y compris des visiteurs de l’exposition.Hergé était à la fois un artiste, un peintre, un amateur d’art, un collectionneur, un auteur de bandes dessinées, un publiciste… mais il le dit lui-même, peindre ou raconter les histoires de tintin, il fallait choisir car il n’y avait pas la place pour les deux activités. Il pensait d’ailleurs qu’il peignait et dessinait mal, qu’il ne savait que raconter des « petites » histoires. Je le laisse responsable de ses propos mais du coup la peinture ne va rester chez lui qu’un passe-temps, qu’un hobby… C’est la bande dessinée qui va l’occuper le plus gros de sa vie ! En tous cas, l’exposition va aborder tous les aspects de son œuvre et c’est très bien comme cela.D’une façon générale, cette exposition est très intellectuelle, très universitaire, très élitiste. Je ne suis pas contre du tout mais j’avoue avoir pensé quelques fois aux enfants présents en me demandant s’ils ne s’ennuyaient pas trop : peu d’éléments directement accessibles pour les plus jeunes, pas d’interactivité, très peu d’animation, bref beaucoup pour papa et maman, peu pour l’enfant ! En même temps, je ne suis pas certain qu’Hergé appréciait trop les enfants… Le tout donne un aspect un trop classique, trop vieux, trop poussiéreux, trop musée, pas assez exposition !Du coup, j’ai adoré cette façon structurée de parler d’Hergé, de l’art, du récit en bédé, de la publicité, du lien entre récit et image, de l’influence de l’Orient, de la période de la guerre… Bref j’ai aimé faire ce travail intellectuel mais j’ai croisé des personnes qui se lassaient et s’usaient alors qu’elles auraient aimé quelque chose de plus tonique… Il en faut pour tous les goûts, reste à savoir quel public on visait…

Par contre, tous les visiteurs s’accordaient à reconnaitre la richesse des documents et pièces exposées. Aucun doute, il y avait une richesse inhabituelle qui permettait chacun de se lancer dans un grand voyage à la découverte d’Hergé. Tout cela était si fort, si puissant, qu’il me faut revenir sur quelques points particuliers…

Par exemple, la présence d’objet bien réels que l’on va retrouver dans les albums des aventures de Tintin. Il y a deux choses de nature différente. Il y a les objets d’art, de collection, historiques comme par exemple la statuette de l’Oreille cassée, mais cette fois celle qui date des années 1100-1450, reflet bien réel de la culture Chimú… Ou, dans un autre domaine, de nombreuses maquettes ont illustré le fait que l’auteur avait besoin de s’imaginer les choses de façon concrète avant de les dessiner : ainsi, quel plaisir de voir la maquette de la fusée lunaire…

Si Hergé avait besoin de voir les choses, il ne faut pas croire pour autant qu’il consacrait de trop longues périodes aux recherches historiques, géographiques, architecturales… Par exemple, quand il envoie Tintin en Ecosse (L’île noire), il ne connait pas le pays du tout. Quelques années plus tard, il décidera de moderniser un peu l’album, et en 1965 – un peu à la demande de l’Ecosse elle-même – il enverra son collaborateur Bob De Moor pour voir à quoi ressemblait le pays…

Un des moments jubilatoire de l’exposition, surtout pour les tintinologues comme moi et autres curieux de la BD, fut certainement l’exposition d’une planche à travers toutes ses étapes de création : on a le premier jet, sorte de brouillon plus ou moins découpé, un crayonné assez fait avec quelques détails déjà très élaborés, un encrage (encre de chine et gouache sur papier dessin), les bleus de coloriage, enfin, la planche telle que le lecteur la découvrira à la page 27 de L’affaire Tournesol… cette vitrine spéciale – comment nait une planche de bande dessinée ou genèse du récit en image selon Hergé – me permet d’affirmer qu’à elle seule elle justifierait presque la visite de l’exposition !

Mais comment oublier la leçon de cadrage d’Yves Robert – archives télévisuelles d’un grand intérêt – ou la salle consacrée à Hergé le publiciste, visage le plus caché et le moins connu du grand maitre de la bédé franco-belge ?

Enfin, j’ai apprécié les éléments donnés sur Hergé de l’occupation. En effet, souvent on résume Hergé à ses hésitations, ses silences, ses réserves… On a probablement raison mais j’ai quand même découvert un de ses personnages qui me laisse perplexe. Mr Bellum (publication à partir de 1939) est une sorte de résistant, certes très prudent et modéré, mais résistant quand même. Oui, il faut envisager une forme de résistance dans la discrétion, un combat sur papier, sans que cela règle toutes les interrogations sur Hergé…

Pour revenir au cœur de la bande dessinée, rappelons que les années de la guerre furent aussi celles de la couleur dans ses récits, ce qui n’est pas rien car ma génération a entièrement lu Les aventures de Tintin en couleurs…

Enfin, il y aura au moins un moment où j’ai vu les enfants sourire et profiter pleinement de l’exposition… C’est quand, au détour d’un couloir, on se retrouve face à face avec la 2 chevaux de Dupond et Dupont… Ils devaient aller trop vite car quand ils nous voient le coup de frein est très brutal…

Voilà, une grande exposition, très riche dans le fond, un peu faible dans sa scénographie et sa pédagogie, du moins pour le jeune public… Et ce n’est là que mon humble avis !

Deux petits détails encore… La quasi généralisation de la réservation de créneaux via Internet, même pour les jeunes avec gratuité, rend la visite fluide et évite les trop longues files d’attente, on ne peut que s’en réjouir. D’autre part, le catalogue de l’exposition est très agréable à lire, très bien documenté mais on peut regretter que la librairie de propose pas certaines études sur Hergé et Tintin publiées chez d’autres que Moulinsart… Un peu d’ouverture quand même, Tintin appartient à tous ses lecteurs… Non ?

Exposition Hergé à Paris… Juste une petite annonce !

Il y a peu, hier 28 septembre pour être précis, a été inaugurée une grande exposition consacrée à Hergé, le créateur de Tintin, entre autres. Ce personnage mythique, connu de tous ou presque, a construit la gloire de Hergé, parfois même une gloire ambiguë puisque certains critiques et lecteurs ont reproché à l’auteur belge quelques-unes de ses idées politiques : racisme, sexisme, colonialisme…

Au-delà de ces regards parfois cinglants, je vous propose plutôt de revenir en arrière et de nous pencher sur cette grande série des aventures de Tintin, albums que vous connaissez certainement. Il y a quinze ans, lors d’une animation bande dessinée à Chalon, je faisais un petit sondage en collège : 9 enfants sur 10  connaissaient le personnage de Tintin, avaient lu au moins une bande dessinée de cette série et avaient regardé les dessins animés à la télévision… Sur cette tranche d’âge – collégiens – c’était le personnage ayant la plus grande notoriété, loin devant Lucky Luke, Astérix, Gaston et autre Pif !

Comme beaucoup, j’ai découvert Tintin très jeune et il n’était pas question de cerner les idées politiques de l’auteur. Je me souviens de Tintin au Congo parce qu’il y avait plein d’animaux, y compris un boa qui osait manger le brave Milou… L’île noire à cause de gros singe fascinant… D’ailleurs, pour ce dernier album, il me faudra attendre très tard pour réaliser que le thème était une affaire de fausse monnaie… Je préférais regarder la bêtise des Dupondt !

Alors vous pensez bien que lorsque j’ai entendu dire qu’Hergé était raciste, je suis tombé de haut. On m’a parlé de sexisme et il a fallu aussi attendre longtemps pour que je réalise que les femmes avaient peu de place dans les aventures de Tintin. Encore plus de temps pour comprendre ce que les lois de protection de la jeunesse avaient provoqué comme aseptisation des histoires… Enfin, plus tard encore, j’ai compris que ce Tintin sans âge et sans sexe était la clef de la réussite de Hergé : tous les lecteurs peuvent sans difficulté aucune s’incarner dans le personnage… Hergé était peut-être beaucoup plus fort que ce que certains de ses contemporains pouvaient bien penser !

On doit donc relire cette magnifique série comme un ensemble, certes témoin de son temps, mais aussi comme fruit de la créativité de son auteur, Hergé. Oui, il est teinté de racisme, un racisme ambiant – ce qui n’excuse rien – mais dont Hergé n’est pas le promoteur inconditionnel. Oui, il y a du sexisme, oui les femmes sont pas les premiers rôles de la série, oui la Castafiore n’est pas l’incarnation d’une féminité incroyable… et en plus Hergé détestait l’opéra…

Durant la Seconde guerre mondiale, Hergé n’a pas réussi à se positionner de façon claire et nette et pour certains il flirta avec l’occupant tandis que pour d’autres il alla jusqu’à s’intégrer dans une certaine collaboration… Ce qui est certain, c’est qu’il ne fut pas un résistant – pas de doute dans ce côté-là – ce qui n’en fait pas pour autant un traitre à la Nation… Il put garder sa liberté sans être inquiété à la Libération grâce à l’appui de certains de ses amis… Donc, il en avait, ce qui est déjà bon signe car de l’argent, par contre, il n’en avait pas du tout…Il y a des albums de natures différentes, certains très personnels comme Le Lotus bleu ou Tintin au Tibet, certains nous font courir le monde de l’URSS naissante à l’Amérique du Sud révolutionnaire tandis que certains nous immobilisent à Moulinsart…

D’ailleurs, puisque j’évoque Les bijoux de la Castafiore j’aimerais préciser que dans cet album le racisme d’Hergé est remplacé par une certaine empathie envers les Gens du voyage… Surprenant, non ?

C’est bien la preuve que cette œuvre est inclassable, hors du temps, lisible par tous… et c’est probablement pour cela qu’un très grand nombre de visiteurs vont aller, que dis-je, vont se précipiter au Grand Palais pour une exposition qui restera dans les mémoires… L’exposition va durer jusqu’au 15 janvier et elle ne se limitera pas au Hergé auteur de bande dessinée, on aura aussi le peintre, le grand amateur d’art contemporain, le publiciste, le collectionneur… Mais je reviendrai vous en parler très vite, laissez-moi juste le temps d’y aller… Non, mais !

En attendant, très bonne lecture et à très bientôt !!!

Des artistes ont besoin de votre aide… Le crowfunding, nouveau financement culturel !

Je sais bien que l’on vous sollicite beaucoup, toute la journée et pour tout et son contraire… Le financement via des plateformes de crowfunding, le financement participatif, est devenu un classique pour éditer, enregistre, exposer, entreprendre… On peut douter d’un tel système mais parfois, cela fait des miracles !

Pour rester modestement dans le domaine culturel, citons le groupe musical de Bourgogne, Nazca. Ils avaient envie d’enregistrer quelques chansons mais cela coûte cher pour un petit groupe. Ils se sont dit, osons le crowfunding… un disque 5 titres, ambition modeste mais il fallait les aider… Et les financeurs, amis et fans, se sont retrouvés au rendez-vous. Le disque sera bien enregistré ! On peut encore les aider pour aller plus loin…

Retrouvez les sur https://fr.ulule.com/nazca-ep/ .

Utopique n’est pas un groupe de musique. C’est une petite maison d’éditions. Petite ? Oui, mais les livres sont de grande qualité. Ce sont des albums pour enfants – j’ai déjà eu l’occasion de vous en parler – et les thèmes sont générateurs de réflexion, de lien, d’humanité… Les éditeurs, Zad et Didier Jean, sont avant tout des artistes, des auteurs, des passionnés…

Eux-aussi, ils ont besoin d’aide, de votre aide ! Là, il s’agit de les aider à être présents, avec leur maison d’éditions et leurs auteurs, lors du plus grand salon de la littérature jeunesse, Montreuil. Ils y participent depuis plusieurs année – la maison est née en 2009 – mais pour mettre tous les plus de 30 albums de la maison, il faut plus de place… Il faut donc les aider à se doter d’un plus grand stand… Et, là, pas de miracle, il faut de l’argent ! Ils n’ont pas encore réussi à boucler leur budget, mais ils comptent sur vous !

Retrouvez-les sur http://fr.ulule.com/utopique-montreuil/ .

Rappelons que Utopique était présent au salon du livre de la jeunesse de Chalon-sur-Saône fin mai avec Anne Ferrier, auteur de Mon Extra Grand Frère !

 

Oui, le crowfunding change un peu la donne culturelle, on n’attend plus que les subventions improbables tombent seules du ciel, on vous demande de devenir coéditeurs, cofinanceurs… Alors, à vous de jouer !

Aujourd’hui, début de Pages en partage à Chalon-sur-Saône avec Michèle Lesbre

Aujourd’hui, à 19h, Michèle Lesbre sera à l’Espace des arts pour rencontrer ses lecteurs ou ceux qui pourraient le devenir. Un groupe de lecteurs de la bibliothèque municipale de Chalon-sur-Saône a préparé cette rencontre qui est ouverte à tous. Avant et après, Michèle Lesbre prendra le temps de dédicacer ses ouvrages à ceux qui le voudront. Elle sera disponible à partir de 18h30…

Pour certains, Michèle Lesbre est la romancière qui a fait partie de la sélection du Goncourt avec Le Canapé rouge. Un très beau roman qui nous fait voyager en train à travers la Russie tout en restant à Paris… Pour d’autres, elle est une romancière contemporaine de qualité qui produit des textes courts qui touchent à l’intimité, la notion du temps, mais à chaque fois avec la vie qui est plus forte que tout ce qui peut lui nuire… un peu comme une espérance qui surgirait toujours même au moment le plus improbable, même au cœur du drame… Oui, la vie continue… encore et encore !Mais, pour moi, Michèle Lesbre est une auteure de romans noirs. Certes, c’était au début de sa carrière mais rien n’est plus fort que ces romans Que la nuit demeure ou Une simple chute. Avec Que la nuit demeure, Michèle Lesbre a démontré que l’écriture d’un roman noir, un polar diraient certains avec un peu de mépris, est en fait un acte d’écriture totale… et j’adore !

Ce soir, c’est cette romancière que je vais rencontrer !

Angoulême 2016 : Maxime vous fait découvrir l’exposition consacrée à Li Chi Tak

Cette année la bande dessinée asiatique est mise en avant par l’un des artistes les plus prestigieux d’Hong Kong, Li Chi Tak, pour qui est mise en place une exposition monographique retraçant chronologiquement son œuvre, plutôt prolifique.

Grandes sources d’inspiration de Li Chi Tak, le Japonais Katsuhiro Otomo (Akira) est aussi présent au  festival, récompensé l’an dernier du grand prix d’Angoulême.

A travers 80 œuvres, l’exposition survol une trentaine d’année de travail, et permet d’observer une évolution graphique étonnante.   Allant de la planche de bande dessinée ultra détaillée, aux  illustrations humoristiques pour des magazines, on note la facilité avec laquelle Li Chi Tak passe d’un style graphique à un autre.

La sortie prochaine de sa nouvelle BD, The Beast, est aussi l’occasion d’avoir quelques planches de ses travaux actuels et de constater que l’artiste n’a rien perdu de son talent.

Mais avant de pouvoir éditer leurs BD, les auteurs asiatiques doivent très souvent  passer par les magazines de manga, supports peu connus en France, et thématique de la deuxième partie de l’exposition.  Parlant trop des artistes et pas assez de la manière dont ils travaillent, cette partie se veut plus didactique et présente le travail de nombreux artistes publiés aux éditions Shogakukan, visant plutôt un jeune public. Au milieu de cet ensemble d’artistes aux style propre à chacun est mis en avant, le travail d’une artiste japonaise, Hayashida Q, aux illustrations à la limite du trash mais qui s’intègre bien à l’ensemble de l’exposition qui présente de nombreux styles et genre de manga.

En somme une exposition qui ravira les amateurs de manga mais qui ne manquera pas non plus d’intéresser les autres.

Quai des bulles 2015, journée du samedi 24 octobre

Toujours à Saint-Malo, en salle de presse de Quai des bulles en compagnie de Zita, Florian, Maxime et Michel…Edmond Baudoin

Si la journée de vendredi s’était terminée dans le bruit, celle de samedi commence dans la douceur, avec du soleil à l’extérieur sur la Manche et la présence ensoleillée et chaleureuse d’Edmond Baudoin… Qui résisterait à une telle personnalité ? Soixante-treize ans, un enthousiasme à faire bouger des statues de granit bretonnes, une passion à réveiller les cancres au fond d’une classe, un talent à faire pâlir les plus grands, des livres originaux et merveilleux qui ont fait rêver des centaines de passionnés à commencer par Michel qui attendait cette rencontre depuis longtemps…

Son dernier ouvrage est étonnant car il traite du destin de quatre scientifiques – Werner Heisenberg, Alan Turing, Leo Szilard et Hugh Dowding – et de leurs interrogations profondes. Il y a même des pages de mathématiques ce qui fait beaucoup rire cet auteur qui n’a pas fait d’études et qui se souvient de ses zéros en math !

Un beau moment qui fait dire à Maxime : voilà une journée qui commence bien !  

Frédéric Bézian

Un courant d’art aux accents du sud s’installe en même temps que Frédéric Bézian. Sa dernière production qu’on ne pourrait totalement qualifier de bande dessinée, est un livre sans tranche et à la trame narrative singulière. Comme une carte il se déplie, et chaque face présente une histoire différente mais toutes deux liées par le fond et la forme. Forme qui d’ailleurs est le sujet de cet ouvrage puisqu’il traite d’une part des recherches du mathématicien Olivier Byrne, sur la géométrie d’Euclide, triangles, carrés, ronds,…de couleurs jaunes, bleus et rouges…et d’autre part du pionnier de l’abstraction Piet Mondrian, qui aurait pu s’inspirer des travaux du mathématicien.

Support et thème peuvent déconcerter, mais comme l’a dit Bézian, un livre est comme un poulet sur une table, si on est végétarien on n’en mange pas, dans le cas inverse chacun choisit la partie qu’il préfère blanc ou cuisse ou les deux.

Ecouter Bézian, c’est aussi se laisser surprendre. Il a l’air sévère et distant, et, pourtant, il dégage très rapidement une chaleur amicale et paisible… Il parle de création comme il l’a pratique, c’est-à-dire de façon claire, accessible, humaine, géniale et pour nous ce fut du bonheur pur !

Marion Montaigne

L’interview de Marion Montaigne alias professeur Moustache, la fille illégitime d’Einstein, est à l’image de son ouvrage de vulgarisation scientifique, décalée mais très instructive ! Elle traite avec un style bien à elle des sujets très variés. Qu’est-ce que la vie d’astrophysicien ? Est-il possible de greffer notre tête sur un autre corps ? Pourquoi les hommes sont-ils bloqués à l’urinoir ? Autant de questions qu’on ne s’est jamais posées mais dont on souhaite désormais avoir une réponse…

Pour son quatrième volume de « Tu mourras moins bête…mais tu mourras quand même » le professeur Moustache s’attaque aussi à la culture cinématographique en analysant scientifiquement des films comme le Seigneur des anneaux, Interstellar ou encore Star Wars.

Cette interview se conclut par une question encore sans réponses: Un homme peut-il se faire greffer un utérus ? Peut-être aurons-nous une réponse dans la série qui sortira prochainement, consacrée au professeur Moustache et à ses multiples interrogations ?

David Chauvel et Alfred

Est-il possible que certains fans de bédés ne connaissent pas encore ces deux grands auteurs que sont David Chauvel et Alfred ? Oui, probablement car après tout il y a tant d’auteurs et de sorties d’albums chaque année… Par contre, il y a tout à parier que les admirateurs de Daho bédéphiles vont tous dévorer cet ouvrage hommage qui accompagne la sortie de cet album Les chansons de l’innocence retrouvée…

Aucun de l’équipe n’était passionné par Etienne Daho. Certes, on connaissait certaines chansons – à part Michel qui semblait venir d’une autre planète où Daho aurait été inconnu – mais nous sommes bien tombés sous le charme de David et Alfred et celui de leur album que l’on peut apprécier même sans chantonner du Daho sous sa douche…

Durant plus d’une demi-heure, ils nous ont fait découvrir les dessous de la création d’un album de chansons, invite à rencontrer un chanteur dans sa simplicité et son humanité, créé des liens entre tous les créateurs…

Finalement, on aurait presque envie d’écouter du Daho en relisant l’album… Chiche ?

Hervé Bourhis

Michel a découvert Hervé Bourhis il y a bien longtemps à une époque où l’on ne faisait pas encore de la bédé numérique dans Professeur Cyclope. Il s’agissait d’un album très sympa dans la collection Tohu-Bohu, Thomas ou le retour du Tabou ! Depuis les bonnes bandes dessinées s’entassent pour le plus grand plaisir des lecteurs : Un enterrement de jeune fille, Piscine Molitor, Prévert inventeur… du moins, si on se limite à celles que l’on a adorées avant l’arrivée de la bédé numérique !

C’est dans cette revue déjà mythique, Le professeur Cyclope, qu’est né Le Teckel et c’est pour le retour triomphant qu’Hervé Bourhis faisait son escale devant le micro de vivre-a-chalon et RCF en Bourgogne…

Un beau moment de discussion libre et ouverte où il est question de bédé, de culture, de bande dessinée, de l’industrie pharmaceutique et même de libertinage… Hervé aime raconter des histoires et on l’écouterait des heures durant sans se lasser, avec la Manche devant nous… c’est comme dans un beau rêve…

Jung

Coréen adopté, arbre sans racine, Jung répond tout d’abord à nos questions avec un certain repli mais laisse finalement place au personnage attachant et captivant que l’on avait rencontré dans sa bédé autobiographique « Couleur de peau miel ». A travers cet ouvrage, il retrace avec humour et sensibilité son enfance et son adolescence d’enfant adopté qui cherche tout d’abord à enterrer ses origines coréennes mais qui est peu à peu rattrapé par son envie de comprendre et découvrir ses racines. Depuis il s’est rendu à plusieurs reprises en Corée afin de creuser son passé, et nous contera ses aventures et découvertes qu’il y’a fait dans le tome 4 qui sortira prochainement.

Dans son livre le plus récent, Le voyage de phœnix, il prolonge avec une fiction son travail sur les origines, sur la résilience et la reconstruction… Passionnant !

Philippe Jarbinet

Philippe Jarbinet se consacre depuis quelques années (2009) à la fin de la seconde guerre mondiale dans le sud de la Belgique (son pays) avec la série Airborne 44. Actuellement la série comporte trois diptyques de qualité. Chez lui autant de soin au scénario qu’au dessin, la documentation est d’une grande précision quant aux armements, aux tenues et aux équipements de toute nature… La bande dessinée n’est pas un amusement, c’est un art narratif complet qu’il est fier de pratiquer…

En plus de tout cela – on ne prête qu’aux riches – Philippe est un homme de qualité, agréable et disponible qui prend du soin à répondre aux questions sans ménager son temps ni son énergie… Tous les sujets y passent des Ardennes Belges aux anciens combattants, des soldats américains aux allemands, des femmes pilotes à sa jeunesse avec son père, des armes de la guerre aux souvenirs de ces évènements dans son village belge…

Il avoue avoir de la chance d’exercer ce beau métier d’auteur de bédés et il prend le temps de partager avec nous comme s’il s’enrichissait en notre compagnie… Merci Philippe !

Nicolas Jarry, Stéphane Créty et Pierre-Denis Goux

Recevoir des Nains dans une émission de radio ne pose pas de problème particulier car cela ne se voit pas sur les ondes, surtout si les micros sont bien réglés au départ… mais, en fait, ce ne sont pas des nains que nous avons reçus mais les auteurs des Nains, série publiée par les éditions Soleil, ce qui n’est pas tout à fait la même chose !

Nicolas Jarry est le scénariste de la série Nains. Il nous a expliqué le concept, la façon de travailler, l’univers dans lequel il nous invite à voyager. Il parle avec conviction, joie, nous nous laissons prendre et on arrive très vite à cheminer avec Redwin de la Forge… On sent qu’il vient du monde du jeu de rôle, comme Michel d’ailleurs qui retrouve là un peu de sa jeunesse lointaine…

Pierre-Denis Goux, le dessinateur qui a posé les bases graphiques de la série parle ensuite de son travail et du premier album en particulier dont il a assuré le dessin. Puis, Stéphane Créty, le dessinateur du tome 2, parle de son travail et de sa passion pour l’histoire et la fantaisie. La série Nains lui permet d’unir les deux et ce n’est que du bonheur !

Un grand cri du côté de l’exposition de Fluide Glacial nous ramène à la vraie vie dans la salle de presse du Quai des bulles. Reconnaissons que ces animations bruyantes nous causèrent quelques difficultés lors des interviews radio…

Mahi Grand

Imaginez une jeune femme qui dans sa famille pied-noir entend en continu sa grand-mère dire « C’était mieux là-bas ! ». La situation est bloquée et on comprend qu’elle fasse, un jour, son sac et aille voir comment c’est là-bas ! C’est exactement ce qu’a fait Olivia Burton… Dès qu’elle a découvert l’Algérie, ses couleurs, ses paysages, ses habitants, elle a imaginé qu’elle ne pouvait raconter cette aventure qu’en bande dessinée…

Malheureusement pour elle, heureusement pour Mahi Grand, elle ne savait pas dessiner ! Comme ils avaient déjà travaillé ensemble, il sembla logique au deux d’unir leur travail pour cet ouvrage L’Algérie, c’est beau comme l’Amérique. Mahi Grand était à Saint-Malo, il est venu dire qu’il avait dessiné l’Algérie où il n’était jamais allé mais que la collaboration avait été parfaite… Depuis, il est allé en Algérie, du moins à Alger et il avoue qu’il n’aurait pas dessiné tout de la même façon même si de nombreuses personnes, pied-noir ou Algériens, lui ont dit que l’essentiel était bien là…

Un joli moment en compagnie d’un auteur charmant et délicat qui offre un ouvrage passionnant et agréable à lire !

Cyril Pedrosa

Maxime était un peu dans ses petits souliers pour recevoir Cyril Pedrosa car c’est lui qui devait le faire parler ce cet ouvrage impressionnant Les Equinoxes. Oui, il s’agit bien d’une œuvre imposante, mélange haut en couleurs, œuvre hybride entre bédé, roman, art plastique et poésie… Cyril nous a invités à le suivre au cœur de son histoire, celle qui traverse les saisons, nous plonge dans l’intimité et fait de la vie quotidienne une extraordinaire fiction ! La vie de ses personnages aux destins croisés nous a émus, impressionnés et ce fut une belle rencontre !

Erwan Le Saëc

Évidemment pas de déplacement à Saint-Malo sans parler de marins et de pêcheurs de morue. C’est cette activité qu’Erwan Le Saëc nous fait découvrir à travers la série bédé « Entre Terre et Mer ». Dans ces trois albums, nous suivons donc le périple d’un jeune homme (Pierre Abgrall) qui décide de tout quitter pour tenter de trouver un travail sur la côte en tant que saisonnier. Mais il va très vite être attiré par la mer et va décider de s’embarquer sur la « Charmeuse » au côté son équipage si particulier. Attention ne vous trompez pas cette bande dessinée ne raconte pas que l’histoire a proprement parlé des marins mais également de l’attente de leurs femmes et la peur de celles-ci de ne jamais les revoir…

Pour ce faire, l’auteur et le dessinateur ont tous deux choisi de représenter dans certaines pages les peurs de certains personnages quant à la mort, les différentes superstitions ou légendes de l’époque et nous font même rentrer dans l’inconscient de certains personnages à travers leurs rêves (ou plutôt cauchemars). C’est donc vous l’aurez compris un dessinateur qui nous invite au voyage et stimule notre imaginaire. A un moment, nous avons même crû que la « charmeuse » était là au large de Saint-Malo, à nous attendre…

Mais les reporters ne sont pas partis et Erwan leur a rappelé que la mer ne fut pas que source de bonheur, qu’elle a emporté avec elle de nombreux marins (parfois très jeunes) et qu’elle a fait beaucoup pleurer sur cette terre de Bretagne !

Fabien Vehlmann

La série Seuls est pour certains lecteurs une des grandes réussites de la bande dessinée jeunesse et rencontrer le scénariste c’est toujours l’occasion d’aborder plus de mille questions toutes aussi intéressantes les unes que les autres…

Après avoir parlé de cul – non, je n’exagère pas – avec une journaliste qui croyait que Seuls était une bande dessinée qu’il fallait interpréter comme Freud l’aurait fait à son époque, Fabien a plutôt parlé de la série, des personnages, des limbes, de la vie et de la mort, de la société… Oui, Seuls est bien comme une Utopie qui parle de nous, de notre société, des femmes et des hommes… et il n’y a pas que le cul dans la vie… Non ?

Passionnant de rencontrer un tel homme qui est à la fois un adulte racontant des histoires aux enfants – de 10 ans à 15 ans – et un enfant qui a bien conscience de ne pas être, encore, un adulte à part entière… Mais doit-on être adulte ? Ne faut-il pas garder un petit quelque chose de notre jeunesse ?

Chacun donnera sa réponse, bien sûr, et pour ceux qui veulent cultiver un petit souvenir de leur jeunesse : bonne lecture de Seuls !

Eric Chabert

C’est après une journée remplie de belles et diverses rencontres (toutes plus enrichissantes les unes que les autres) que nous avons pu rencontrer Alexis Chabert, dessinateur de la BD intitulée Gainsbourg qui retrace graphiquement l’histoire de ce légendaire chanteur…

Dès les premières pages le ton est donné on découvre un jeune homme talentueux mais déjà tourmenté par ces démons qui auront raison de lui quelques années/pages plus tard… Au cours de notre entretien, le dessinateur nous a expliqué le défi qu’a été de représenter pour lui ce chanteur dont les dessins il faut l’avouer relèvent parfois de la caricature (oreilles décollées, nez proéminent…). Pour lui, ce travail est nécessaire car le lecteur doit le reconnaître facilement et ces attributs font partie du charme du personnage…

C’est donc une bédé très visuelle, graphique, colorée et poétique qu’Alexis Chabert et François Dimberton nous proposent ici… Une bande-dessinée à avoir dans sa bibliothèque assurément et à lire en écoutant quelques-unes de ces chansons indémodables…

Didier Kassaï

Dès la lecture terminée, Zita savait que c’est elle qui interrogerait Didier Kassaï. Pourtant, avouons qu’un contretemps a bien failli faire sombrer ce plan dans le fond de la Manche… heureusement, la rencontre eut lieu !

Dans Tempête sur Bangui, l’artiste centrafricain expose avec simplicité, subtilité et parfois même avec humour, le paysage chaotique qu’il traverse tous les jours avec force, courage et lucidité.

Il y décrit sans prendre parti ce que vivent quotidiennement les habitants centrafricains et apporte un point de vue global sur la réalité d’une situation méconnue des Européens, situation qui frappe avec une violence inouïe également d’autres régions en Afrique. Amnesty International a coédité l’ouvrage, c’est pour vous dire à quel point il est important aujourd’hui que l’information se relaie, et que des auteurs, dessinateurs tel que Didier Kassaï soient soutenus, édités et diffusés !

Geneviève Marot

Il faut savoir clore un beau moment et ce n’est pas si simple car quand on est bien, on souhaiterait que cela ne cesse jamais… La rencontre avec Geneviève Marot est venue au bon moment car quitte à terminer une journée comme celle-ci – commencée avec Edmond Baudoin – autant le faire avec cette auteure d’une qualité humaine étonnante… J’en vois déjà qui imaginent que cette périphrase cache un talent moyen… Détrompez-vous, Geneviève est profondément humaine, douce, chaleureuse et attentive aux autres mais c’est aussi indiscutablement une auteure complète avec laquelle il va falloir compter car pour son coup d’essai elle a réalisé un coup de maître !

Certes, pour s’entretenir avec elle il fallut déplacer des chaises, trouver un coin tranquille dans un hôtel qui commençait à se remplir des bruits de festivaliers repus, de journalistes épuisés et d’auteurs éreintés… mais, à peine assis, on se serait cru sous un tamarinier accompagné d’un accordéoniste malgache… c’était peut-être, qui sait, Jean Piso. Attention, prononcez « pisou » !

L’ouvrage de Geneviève Marot – là, par contre prononcez bien maro – est de toute beauté et cela restera une des lectures fortes de cette fin d’année 2015. Il est pétri d’humanité, musical, exotique, drôle… La narration graphique est dynamique, plaisante et efficace ! On en finirait presque par douter que Geneviève signe ici sa première bande dessinée ! Et pourtant c’est bien le cas !

Et, bien sûr, mille regrets (pas éternels car il y aura des séances de rattrapage) pour ceux que l’on aurait dû rencontrer mais qui ont été victimes de quelques dysfonctionnements… Lupano, Philippe Buchet, Emem, Bastien Vivès, Jérémie Moreau…

 

Quai des bulles 2015, Saint-Malo et la bande dessinée… par Zita, Florian, Maxime et Michel

Cette année, un groupe d’étudiants – Zita, Maxime et Florian – accompagné de leur enseignant Michel, a eu la chance de pouvoir aller travailler au Quai des bulles. C’était le trente-cinquième festival de la bande dessinée et de l’image projetée de Saint Malo et ils y étaient… pour vous, bien sûr !

Il est bien écrit « travailler » car en l’espace de 36 heures de présence ils ont rencontré pas moins de 21 auteurs merveilleux qui les ont fait rêver et dont ils espèrent, maintenant, vous donner envie de les découvrir, de les lire… Le rêve n’est utile que s’il est partagé, non ?

Dans un premier temps, ils voulaient juste vous proposer de survoler ces rencontres avec une photo, une ou deux phrases, un dessin ou une couverture d’album… Une sorte de carte dans laquelle vous pourrez découvrir votre menu car chacun doit trouver l’auteur qui saura lui convenir… On n’est pas obligé de tout aimer, mais il faut tout goûter ! Pour les plats de résistance, ils reviendront avec articles, vidéos, photos, sons… Soyez patients !

Il ne faut pas oublier que si toutes ces rencontres ont pu avoir lieu c’est grâce aux attachées de presse des maisons d’édition et à l’organisation presse du festival. On n’en parle pas souvent mais que tous ces acteurs en soient remerciés du fond du cœur, sans vous, rien n’était possible !

Voici donc leur carte, leur menu et à vous de choisir !

 

Axelle vous invite dans la magie d’Harry Potter… L’expo de Paris à ne pas manquer !

Tous les fans d’Harry Potter ont rêvé au moins une fois de pouvoir visiter « Poudlard » et le monde magique d’Harry Potter. Ce qui est possible si on habite en Angleterre et qu’on a la chance de pouvoir visiter le « Harry Potter Studio », tour qui regroupe tous les décors et accessoires des films.

En attendant de pouvoir un jour visiter cet antre probablement magique, nous pouvons toujours aller visiter l’exposition dédiée au jeune magicien à Paris. En effet c’est à la cité du cinéma que sont exposés jusqu’au 6 septembre certains décors, accessoires et costumes de la célèbre saga. La visite se fait par petit groupe et créneau horaires, pour des raisons techniques et pour permettre au visiteur de mieux s’immerger.

Dès le début, nous sommes plongés dans l’univers fantastique d’Harry Potter en se trouvant face à face avec le « choixpeau » magique. Une occasion pour savoir à quelle maison on pourrait appartenir si on était à « Poudlard ». Après quelques effets surprenants (que je tairais pour ne pas dévoiler la surprise à ceux qui souhaiteraient la découvrir), nous nous retrouvons plongés dans l’exposition à la découverte des différents objets entreposés. De la chambre d’Harry en passant par les tenues de « quidditch » jusqu’à la cabane d’Hagrid, nous sommes littéralement emportés au cœur de l’univers de J.K Rowling. Tout au long de la visite les célèbres musiques des films permettront davantage de nous immerger.

Bien sûr, l’exposition n’est pas aussi grande que le « Harry Potter Studio Tour » à Londres (qui expose tous les décors de la série) et la visite se termine assez vite, malgré les quelques animations proposées. On sera également déçu de ne pas voir certains objets ou décors.

Malgré tout cela reste un bon moment à passer, et les fanas d’Harry Potter seront tout de même ravis de pouvoir découvrir certains éléments de la saga. En attendant sa lettre d’admission pour « Poudlard », l’exposition Harry Potter reste une bonne alternative !

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La Cité du Cinéma accueille le phénomène Harry Potter, le temps d’une exposition itinérante. Du 4 avril au 6 septembre 2015, les petits et grands moldus ont la chance de pouvoir découvrir Poudlard et ses habitants, dans une folle exposition.

Horaires : 10h30-19h en semaine, 9h30-20h week-end, vacances et jours fériés
Attention, les entrées se font par créneaux horaires !
En savoir plus sur http://www.sortiraparis.com/arts-culture/exposition/articles/78680-exposition-harry-potter-a-la-cite-du-cinema#JVHageFvHzd5k6Tf.99

Découvrez Alex Varenne…

On est indiscutablement marqué par ses lectures de jeunesse. Quand je dis jeunesse je pense aussi bien aux premiers livres lus durant la préadolescence que les livres dévorés comme jeune adulte. Les premiers émois sentimentaux, les premiers engagements politiques, les premières prises de responsabilités sociales sont souvent – en tous cas ce fut le cas pour moi – le fruit de lectures ou de rencontres liées à la lecture. C’est ainsi, je suis bien obligé d’assumer !

Il y a donc longtemps, alors que le journal Pilote nous avait abandonné sur le bord de la route de la bande dessinée, il y eut des points de résistance, des lieux de création libre, des journaux qui ont tenté de faire survivre ou transformer l’esprit de Pilote… C’est ainsi que nous avons pu, ma génération, bénéficier de Charlie mensuel, L’écho des savanes, Métal hurlant…

C’est dans Charlie mensuel que nous allons découvrir Alex Varenne, dans la série Ardeur, scénarisée par son frère Daniel. Il s’agissait d’une science-fiction post guerre atomique, c’était un genre à l’époque où la guerre froide mobilisait tant d’énergie, d’armement, d’argent… Ardeur est un personnage qui a déserté, qui est mutilé et qui traverse une Europe anéantie sous l’effet des radiations… La bande dessinée est en noir et blanc et personne n’aurait je pense à l’époque imaginé qu’Alex Varenne puisse devenir un grand maitre de l’érotisme dessiné…

Quand j’ai appris que cet auteur allait exposer son travail à Paris, j’ai repensé à certaines lectures et je me suis dit qu’il fallait y aller, ne serait-ce que pour lui dire que j’avais aimé son travail, que j’avais apprécié son dessin et aussi pour que son nom reste présent dans notre mémoire en bulles…

J’étais accompagné d’Axelle, notre journaliste stagiaire, qui non seulement a suivi l’exposition avec attention, mais a réalisé le reportage photographique qui accompagne ce petit article… C’est important de transmettre même si je reconnais que la guerre froide et le risque d’embrasement de l’Europe appartient à un passé lointain… quoi que…

Occasion donc de plonger dans l’univers libertin et coquin d’Alex Varenne, de découvrir des planches originales de bandes dessinées mais aussi des toiles plus grandes – pas gigantesques non plus car comme il le dit son atelier est trop petit pour peindre sur très grand format – et du coup le visiteur s’aperçoit qu’Alex Varenne est un artiste contemporain qui peut être rapproché, sans aucun doute, de Roy Lichtenstein… Oui, pas moins !

J’ai été très heureux de rencontrer ce grand de la bande dessinée – ceci est un avis personnel, bien sûr, mais qui sera partagé avec tous ceux qui prendront le temps de le découvrir – et depuis j’avoue avoir pris le temps de relire quelques histoires comme L’affaire Landscape – pas une réussite commerciale selon les aveux de l’auteur lui-même –, Ardeur – une série qu’il faut redécouvrir –  et bien sûr certaines histoires plus déshabillées qui ont fait sa gloire… et comment ne pas citer Carré noir sur dames blanches ?

Il est temps de vous laisser le temps de lire ou relire Alex Varenne… Quant à l’exposition, elle ouverte à Paris jusqu’à fin août, donc pensez-y si vous avez un peu de temps dans la capitale…

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Exposition Alex Varenne

Galerie Huberty-Breyne

Rue Saint Honoré

Paris