Franck Bonnet – aucun lien de famille même si nous portons le même nom et que nous nous sommes déjà rencontrés il y a plus de 20 ans – est le dessinateur de la série Les pirates de Barataria, une magnifique série qui compte déjà une dizaine d’albums… Dans ce travail il est associé à son ami Marc Bourgne qui joue le scénariste…
J’avais bien prévenu mes étudiants que ce dessinateur était devenu un expert de très haute volée dans le domaine de la marine à voile et qu’il n’était pas question d’improviser les questions sur les voiles, les cordages et autres accessoires de ces grands voiliers qui traversaient l’Atlantique même quand la tempête soufflait… Trop pointu l’artiste, il fallait se méfier…
Alors, quand on est passé près de lui le samedi et qu’il devisait gaiement avec un lecteur sur les avantages et inconvénients des cordages anglais… personne n‘a été surpris et nous avons passé notre chemin, l’air de rien…
Mais, attention, cela ne signifie aucunement que la série serait à éviter car Les pirates de Barataria est une série à lire et nous allons quand même en dire quelques mots…
Les pirates !!! Tout un programme et c’est vrai que depuis le plus petit âge j’ai toujours aimé les Pirates, les Corsaires, les Cap-horniers, les Marins en général… Pour ce qui est de la bande dessinée, j’ai baigné dans Barbe-Rouge, une bande dessinée de Pilote que j’aimais beaucoup et dont les albums sont restés en belle place dans ma bibliothèque… Mais je ne suis pas le seul à penser ainsi car je crois que les pirates en font rêver plus d’un…
Donc, cette série de Bourgne et Bonnet parle de pirates. J’ai lu le premier au moment de sa sortie et j’avais apprécié le scénario de Marc Bourgne ainsi que la mise en dessin très dynamique de Franck Bonnet mais je n’ai pas suivi régulièrement. Les sorties sont nombreuses et si on se laisse surprendre, on prend trop de retard…
C’est l’année dernière, quand j’ai vu que Franck Bonnet serait à Angoulême, que le déclic a eu lieu, j’ai relu toute la série complète jusqu’au dixième, le dernier paru. Grand bien m’en a pris car la série est d’une grande qualité. Un scénario bien construit et dosé qui donne au lecteur l’envie d’aller jusqu’au bout, pas pour d’obscurs artifices d’auteur mais parce que les destins d’Artémis Delambre, des frères Laffite, de la Prussienne de service et de Catherine finissent par nous obséder, on les aime ou on les déteste, mais on veut les accompagner jusqu’à la fin…
Même si la mer n’est pas omniprésente, même si beaucoup de l’histoire se déroule au sol, dans les bayous ou dans les déserts, dans les palais ou des abris de fortune, il n’en demeure pas moins que je suis fasciné par grand nombre de scènes de mer, combats maritimes, tempêtes tropicales… Les bateaux de Franck Bonnet semblent naviguer réellement, pour un peu on les verrait presque disparaitre à l’horizon…
Derrière toute cette saga, il y a un cadre bien réel et historique. Nous sommes au début du dix-neuvième siècle, Artémis est française et elle a un secret dont je ne dirai rien mais que vous allez découvrir au fur et à mesure. Les frères Laffite ont bien existé et ce sont bien eux qui ont créé la république de Barataria dans les bayous de Louisiane. Les différents conflits entre Américains, Anglais et Français sont eux aussi bien réels… et toute cette histoire est une grande série d’aventures, d’espionnage, de fidélité et de trahison, d’amour et de passion, de manipulation et de secrets…
Alors, cette fois-ci, à Chambéry, on n’a pas pris le temps d’une interview car nous n’y étions qu’une seule journée que je n’avais pas de spécialiste des cordages dans l’équipe… Mais ce n’est que partie remise et s’il est à Saint-Malo, on prendra qui sait, la mer avec lui pour qu’il nous explique tout cela… et on n’en reviendra peut-être pas qu’il soit dessinateur et pas marin !
A l’occasion du festival de la BD à Chambéry, deux de mes camarades et moi-même sommes allés à la rencontre de plusieurs dessinateurs, scénaristes ou encore producteurs en compagnie de notre professeur Michel Bonnet.
Nous avons eu la chance de rencontrer Valp, dessinatrice de BD chez Delcourt, afin de discuter de sa BD « Les fantômes de Neptune », mais également Thibaud de Rochebrune pour ses dessins dans le diptyque « Michel Ange, le banquet des damnés » scénarisé par Eric Adam, ou encore Philippe Xavier pour parler de sa BD « Hyver 1709 » qu’il a créé avec sa compagne. Dans leurs cas, nous avions déjà prévu de les interviewer pour la radio RCF (et surtout pour le plaisir, on ne va pas se mentir).
Mais tout ne s’est pas passé comme nous l’aurions voulu ; Vehlmann par exemple, très occupé lors de ses dédicaces, n’a pas eu le temps de se retirer afin que nous fassions un enregistrement. En revanche, il a gentiment accepté de répondre aux questions de mes deux camarades en direct de sa table de dédicace afin d’en apprendre plus sur sa série « Seuls » et les incontournables aventures de « Spirou et Fantasio ». Nous aurions évidemment voulu avoir un entretien avec le célèbre Boucq, invité d’honneur du festival, mais il fallait participer à un tirage au sort pour avoir une dédicace, alors imaginez pour une interview… Nous espérons que ce ne soit que partie remise !
Et pour ce qui est des imprévus agréables et surprenants, nous avons rencontré Laurent Segal, producteur dans Kanari Films, une société de production indépendante spécialisée en documentaires, qui nous a fait partager son expérience quant au documentaire dit de création paru en 2008 sur Largo Winch. Ce long-métrage retrace le périple de deux auteurs à la recherche de leur personnage et propose de répondre à la question : comment s’élabore un album de bande dessinée ? Un sujet d’autant plus intéressant de par le récit qu’en a fait Laurent Segal, mettant un point d’honneur sur la relation de confiance, la rencontre et les liens humains.
Une autre rencontre inattendue que nous avons eu la chance de faire concerne Thierry Mornet, appelé Terry Stillborn, responsable éditorial Comics chez Delcourt, qui nous a parlé de sa seconde vie, celle de scénariste. Depuis quatre ans en effet, il publie une série de comics « Le garde Républicain », qui a remporté le premier « Éléphant d’Or Comics » attribué lors de la précédente édition du « Festival BD Chambéry Savoie ». Personnage patriote et non pas nationaliste, le garde républicain provient en réalité d’un concours qu’il avait perdu lors de ses 15-16 ans dont le but était de créer un super héros français. C’est finalement 35 ans plus tard que Thierry Mornet décide de le ressortir, de l’améliorer, dont la démarche principale est de défendre le citoyen et les valeurs de la République, allant même jusqu’à lui créer une partenaire pourtant évidente appelée « Marianne ». C’est un projet qu’il qualifie de collectif, car il fait constamment appel à de nouveaux dessinateurs, en fonction des époques à laquelle se trouve son personnage, tels que Danny Rhodes, Stéphane Roux ou encore Elsa Charretier.
Enfin, sous le chapiteau situé à l’extérieur du centre socio-culturel, nous avons discuté avec deux femmes surprenantes, Sophie dite « Sof », illustratrice, et Anne-Françoise dite « Raf », scénariste, de la collection « Dis-moi Manou ». Issue de l’association « Un autre sens », cette collection pour la jeunesse relate des thématiques apparemment complexes car non-visibles, telles que la conscience d’âme ou encore la notion de la part créative de l’être. C’est donc à travers la bande dessinée et avec pertinence qu’elles permettent aux enfants de comprendre des notions que les parents peuvent parfois, si ce n’est souvent, avoir du mal à expliquer.
Cette journée fût finalement une vague d’informations, de rencontres et pour ma part de totale découverte du monde de la BD, et c’est avec un grand plaisir que je vous ai partagé mon expérience.
Dans la vie du festivalier BD, il y a un moment incontournable, l’attente ! Oui, il faut rapidement choisir un auteur et se mettre paisiblement dans une file… Les minutes s’égrènent, parfois les heures… Alors que faire ? Lire, discuter, faire ses mots croisés, somnoler, jouer sur son portable, méditer, faire bonne figure même quand on est épuisé ou déçu – ça c’est quand il y a une dédicace sur tirage au sort – et, enfin, manger et boire car il faut quand même bien vivre…
On a le sentiment que les choses se sont bien améliorées depuis quelques années. Le public a évolué, s’est éduqué… Moins de heurts et de mots entre collectionneurs, des visages plus sereins, des discussions chaleureuses… Un peu comme si chacun avait retrouvé le plaisir de recevoir un cadeau… Oui, la dédicace est bien un cadeau des dessinateurs… Ils vous offrent un peu de leur art sur ce papier de l’album et vous allez rentrer à la maison avec une œuvre, symbole d’une rencontre… Chaque fois que vous la regarderez, vous vous souviendrez de François Boucq, Tebo, Jacques Terpant ou Julien Maffre…
J’ai ainsi pu ainsi entendre une très belle discussion entre plusieurs lecteurs de la série Seuls, adultes et enfants… Il y avait les lecteurs inconditionnels, les déçus – ou pas – du film, et même des parents qui venaient d’acheter à leur fils un tome – qu’ils avaient déjà à la maison – pour avoir les « belles » dédicaces de Fabien Vehlmann, scénariste de la série… Chose amusante, ces parents n’avaient pas encore lu la série mais j’ai senti que le papa était prêt à se lancer dans cette lecture des dix albums déjà parus !
La 41ème édition du festival Chambéry BD s’est déroulée à partir du vendredi 6 octobre aux pieds des montagnes… et j’y suis allé avec une équipe de trois étudiants, Viviane, Pauline et Vincent…
Il y avait du monde, des auteurs, des livres, de la passion et en une journée nous n’avons pas eu la prétention ni la possibilité de rencontrer tout le monde… Oui, il faut faire des choix… Parfois, il y a tellement de monde qui attend un auteur que l’on a quelques scrupules à prendre le temps d’un entretien qui va « léser » ces lecteurs et collectionneurs qui viennent parfois de loin… Alors on se contente de quelques mots, d’une photo… Cela fait des souvenirs fugitifs et fragiles mais souvenirs quand même…
Parfois, il y a des rencontres que l’on n’a pas vu venir, des coups de cœurs fruits du hasard ou des circonstances, des moments qui resteront forts comme l’interview avec Laurent Segal, producteur de documentaires (sur Largo Winch ou Boucq par exemple).
Enfin, il se dégage de cette manifestation de la chaleur, du plaisir partagé, de la curiosité et du dialogue… On voit très souvent des lecteurs parler entre eux, échanger, donner leurs sentiments sur un album, une série, une dédicace, un auteur, une rencontre… Il n’est pas faux d’affirmer qu’il existe bien une communauté des lecteurs de bandes dessinées, voire même une communauté bédé, tout simplement…
Et le soir, il faut repartir, reprendre la route… Toutes les rencontres resteront dans nos esprits comme des petites richesses à conserver… Valp, Philippe Xavier, Fabien Vehlmann, Thibaud de Rochebrune, Thierry Mornet, Laurent Segal, Jacques Chupin…
Et maintenant, il faut mettre tout cela en place, écrire, monter des émissions et revenir vous parler avec détails de tout cela… Le plaisir – oui, c’en est bien un – du retour de reportage ! Et nous espérons bien que cela vous donnera envie de lire quelques bandes dessinées qui vous auraient échappé !
Ce week-end, en Europe, on va regarder le patrimoine d’une façon plus affinée, avec un peu plus d’attention, de considération et cela me semble capital. Mais il ne faudrait pas imaginer que le patrimoine ne serait constitué que de pierres, de vieilles pierres, si belles soient-elles… certes, l’architecture appartient bien au patrimoine mais elle n’est pas la seule à le constituer et le faire exister…
Le spectacle visuel sur la façade du théâtre dans le cadre de Couleurs d’amour 2017 à Bourg-en-Bresse nous raconte surtout que le monde est multiculturel ce qui est en soi une richesse incroyable. Toutes les cultures, toutes les musiques, toutes les histoires humaines nous racontent l’histoire unique, celle de l’humanité !
Sur le fond, c’est sans aucun souci mais d’un point de vue narratif, reconnaissons que c’est certainement le moins puissant des trois spectacles proposés dans la soirée. Peut-être parce que les auteurs ont voulu trop nous en dire en trop peu de temps…
Il n’en demeure pas moins que les tableaux proposés sont parfois très forts en évoquant ces cultures pillées par les colonisateurs et que tout cela aurait certainement mérité plus de développement…
C’est l’occasion de dire que ces spectacles sont le fruit du travail de Gilbert Coudène. Cet homme a déjà un parcours colossal dans le domaine et son partenaire de production, Light Event Consulting, a une ampleur internationale. On leur doit, entre autres, un grand nombre de jeux de lumières à Lyon à l’occasion de la fête des lumières qu’ils ont participé à transfigurer… Aujourd’hui, les plus grands monuments se sont laissés séduire et présentent leurs façades et leurs histoires en couleurs et en musiques pour le plus grand bonheur des visiteurs… de Chartres à Lyon, du Puy à Bourg…
Couleurs d’amour a commencé pour nous avec le spectacle de Brou qui raconte en une quinzaine de minutes l’histoire de Marguerite et Philibert ainsi que la construction du monastère royal…









On trouve dans ces deux volumes des critiques et articles sur Euripide, Musset, Labiche, Dumas, Victorien Sardou, Déroulède, Courteline, Eschyle… et, franchement, c’est passionnant surtout si vous aimez le théâtre, l’histoire du théâtre… Le tout est bien écrit avec plein de petits détails sur les acteurs de cette époque (1888-1898).
Il y a dix ans, dans mes lectures, j’ai eu un choc émotionnel fort avec la découverte de « Kiki de Montparnasse » de Catel. Je connaissais bien Catel et suivais ses parutions au fur et à mesure mais je ne m’attendais pas à un tel travail, une biographique comme elle dit de cette qualité, une narration graphique si puissante, un personnage si attachant… Bref, un chef-d’œuvre ! Oui, il peut y avoir des chefs-d’œuvre même en bédé !
Mais, cette même année, toujours en bande dessinée, il y avait eu la lecture de mon premier « Petit Poilu », ces magnifiques albums sans parole pour les jeunes lecteurs. Pierre Bailly et Céline Fraipont avaient juste voulu offrir à leur enfant une bande dessinée adaptée. Ils étaient auteurs par ailleurs et ils voulaient mettre leurs talents – indiscutables – au service de leur propre famille… Depuis la série n’a jamais cessé et quand Pierre Bailly est venu à Chalon-sur-Saône, ce fut un grand succès !
C’est durant cet été 2007, que j’ai lu ou relu tous les Spirou et Fantasio. En fait, c’est une série que je ne connaissais pas beaucoup – chez nous on ne lisait pas le magazine Spirou – et je voulais me faire une idée sur ces deux héros, cette série et les auteurs qui l’ont fait vivre. Dans l’ensemble, je dois avouer que j’ai plutôt été séduit et comme tout le monde j’ai eu mes petits chouchous… Par exemple un album comme « Qui arrêtera Cyanure ? » m’a beaucoup marqué et ses auteurs, Tome et Janry, sont pour moi ceux qui resteront comme des grands de la série… et je ne veux surtout pas oublier des grands noms comme Jijé ou Franquin…
Mais je ne lisais pas que de la bande dessinée car j’ai toujours eu des lectures très variées. Je retrouve dans mes notes des lectures de théâtre (Jean-Michel Ribes), des romans de toutes sortes d’Henriette Bernier à Hugo Boris en passant par Amélie Nothomb, la découverte des polars de Gladys Mitchell et pour terminer cette courte évocation je voudrais parler livre jeunesse…
En effet, cette année, j’ai lu un magnifique album pour enfants, un livre illustré comme on dit. Il s’agit de « Loup noir » d’Antoine Guilloppé. Je viens de vérifier, il est encore disponible alors si vous avez des enfants, des petits-enfants ou même si vous aimez les beaux livres… voilà une belle idée de lecture !