Bravo docteur Béru de San-Antonio

Bravo docteur Béru de San-Antonio

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Lucien, le 30 septembre 2004 (Inscrit le 13 mars 2001, 68 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (3 575ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 6 857  (depuis Novembre 2007)

Calembours, gouaille, gaudriole, suspense et... philo!

Pas possible ! Six mille bouquins critiqués et pas une ligne sur San-A. ! Rien sur sa majesté le gravos Bérurier ! Rien sur la vieillasse Pinuche et sa moustache tombante ! Mais qu’est-ce qu’ils foutent, sur ce site ? Trop occupés par leurs forums, leur décorum, leurs erratums… Va encore falloir que le vieux Lucien s’y colle ?!
Tous les titres conviendraient. Alors, pourquoi celui-ci ? Parce que je viens de le ligoter, mes toutes belles. Deux malheureux euros chez Gibert contre deux heures de déconnage garanti.
La recette de l’élixir san-antoniesque ? Toute simple, comme les remèdes de bonne femme du docteur Béru. Toute simple et efficace : deux doigts (d’honneur) de calembours, un soupçon de gouaille typiquement parisienne, une bonne rasade de gaudriole bien franchouillarde, un zeste de suspense et... quelques pages de café philo que l’autre con de Spongieux il peut aller se rhabiller !
Quand il prend une affaire en main, le beau commissaire Antoine San-Antonio, le fils chéri de sa maman Félicie, flanqué de son inspecteur préféré, l’heureux époux de Berthe, Alexandre-Benoît Bérurier, dit Béru, dit l’enflure, dit Sa Majesté, les malfrats n’ont qu’à numéroter leurs abattis et les minettes se préparer pour l’abattage. Vertueux s’abstenir ! Pas pour les coincés du bulbe, la prose râblée du rabelaisien San-A. ! Pas pour les rosières, les rombières, les tassés des lombaires, les paralysés des zygomatiques, les gommeux, les pompeux, les nauséeux, les péteux plus haut que leur cultureux.
Faut dire que sur le plan de la technique amoureuse, y en a pas deux comme San-A. Visez un peu l’orfèvre (en restant décent sur ce site grand public) : « Mes doigts ubiquitent à tout va. Je lui ai pas plutôt largué le grand pectoral que je lui trifouille déjà le moyen adducteur. Mon index gauche lui délimite l’omo-hyoïdien tandis que mon médius droit lui met en évidence la symphyse pubienne. Je suis le Paganini de l’anatomie féminine. En quarante secondes elle est au point de fusion. »
Romantique, n’est-il pas ?
Quant à la philo, matez un peu, mes choutes, et dites voir si ça vaut pas les œuvres complètes de Jean-Sol Partre reliées en peau de mérou :
« Faut toujours emmerder les gens qui ont raison de (ou contre) vous. Voilà une tactique infaillible. La position de repli suprême. La seule véritable force de votre San-A. c'est qu'il emmerde d'instinct et profondément, avec une rare ferveur, tous ceux qui ne sont pas d'accord avec lui. »
Pas mal, non ? A ruminer comme un chewing-gum mental par les habitués de nos forums, trouvez pas ? Et cette perle, rien que pour vous Mesdames :
« Les femmes n'ont jamais peur des conséquences de leurs bêtises, c'est ce qui leur permet de les apprécier. Alors que les hommes se gâchent la vie parce qu'ils sont effrayés par les leurs. »
Avouez que ça vaut Ginette Alibi, voire même Minnie Gringoire, non ?
Je ne vous retiens pas plus longtemps. Il reste peut-être une bouquinerie ouverte à deux pas de chez vous. Vous entrez, vous faites main basse sur « Bravo docteur Béru » et vous plongez dans cette intrigue à couper le souffle (visez l’originalité de la formule) qui vous dévoilera les grands mystères de Caducet-sur-Parbrise, charmante bourgade du Cher et Tendre : trois médecins coup sur coup ont été retrouvés morts dans des circonstances douteuses ; Alexandre-Benoît Bérurier « ex-interne des hôpitaux de Paris », va prendre leur place et se la jouer Knock ou Sganarelle, cupidité en moins. Et si «Bravo docteur Béru » n’est pas disponible, vous avez le choix entre quelque 175 autres titres. Alors ? Vous n’êtes pas déjà dans l’ascenseur ?
Si vous êtes encore là, je vous quitte sur cette sélection de grains nobles : « Il existe une catégorie d’hommes qui sont cocus à tous les échelons. On les trouve fils-cocu, mari-cocu, père-cocu, amant-cocu, Français-cocu, fonctionnaire-cocu, automobiliste-cocu, contribuable-cocu, cocu-cocu. »
Un détail rassurant tout de même : San-A. ne fait pas mention du lecteur-cocu !

Connectez vous pour ajouter ce livre dans une liste ou dans votre biblio.

Les éditions

»Enregistrez-vous pour ajouter une édition

Les livres liés

  San-Antonio

Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série

Des généralistes qui partent un par un…

7 étoiles

Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 72 ans) - 10 février 2017

Extrait des misérables…

Charles Valoche .
Je sonne déclenchant des ondes d’inquiétude de l’autre côté de l’huis. Je perçois des murmures, des raclements de pantoufles, des bruits de sièges bousculés.
Enfin une de femme, tout ce qu’il y a de peu cordial, demande :
-Ce que c’est ?
-Je voudrais parler à m’sieur Valoche, réponds-je.
-Au sujet de quoi ?
-De la part de son patron.
On actionne une clé. Une dame de quarante ans, mais qui fait le triple de son âge, m’apparaît. Elle est en chemise de nuit bleu sale, elle a les pieds nus sur le lino de l’entrée.
Ses seins ont tendance à se débiner et ils tomberaient si bas si son gros bide ne les retenait.
Cette personne pue le rance et le sommeil. Son visage bouffi s’encadre des cheveux huileux qui sentent la friture.
D’ailleurs tout l’appartement renifle la pomme frite froide.
-Y a quèque chose de cassé ? demande-t-elle après m’avoir étudié d’un œil cloaqueux.
-Sait-on jamais ! lui dis-je. Votre mari est ici ?
-Y se lève. On venait juste de s’endormir, après la fin des émissions, reproche-t-elle.
Du menton elle me montre un magistral TV encore fumant.
Quelque part, venant d’une pièce voisine, j’entends crier merde par un monsieur qui, vraisemblablement, vient de se cogner le gros orteil contre son pied de lit. En échos un moutard se met à sangloter.
-Allons, bon, Géger est réveillé, maintenant, continue la fée du logis en dardant sur moi des éclats vénéneux. C’t un gamin que les vers l’empêchent de faire ses nuit. Pour un coup qu’il roupillait convenablement.
A la cantonade, elle lance:
-Eh ben, t’arrives, Charlot, quoi merde !
- Oh, merde, y a pas le feu, quoi, merde !

Un bon San Antonio.

Excellent

8 étoiles

Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 41 ans) - 23 septembre 2009

Un très bon cru de la saga ! J'adore !

SAN-A est indispensable !

10 étoiles

Critique de JEANLEBLEU (Orange, Inscrit le 6 mars 2005, 56 ans) - 6 mars 2005

Régulièrement je prend un SAN ANTONIO pour me ressourcer à cet humour et à cette vision du monde rabelaisienne.

J'ai l'impression de retrouver des amis (San-A, Béru, La Pinuche, Félicie, La Gravosse, Marie-Marie, Le Vieux, ...) avec qui je me sens bien.

Ce titre est un des (nombreux) tout bons.

Forums: Bravo docteur Béru

  Sujets Messages Utilisateur Dernier message
  Des louches entières de plaisir 2 Bolcho 30 septembre 2004 @ 21:03

Autres discussion autour de Bravo docteur Béru »