Tistou 26/08/2004 @ 15:20:40
La visite.

-Je suis le seul, de mon étage, à descendre pour activités physiques. Il y a 2 profs de gym. Alors avec celui qui fait le ménage au gymnase, on fait un double avec eux au tennis.
-Toujours seul dans ta cellule ?
-Ouais, j’l’ai demandé. Et il y a de la place. … Ca permet de travailler mes cours plus facilement. J’ai envoyé ma première série de devoirs la semaine dernière.
-Et l’ambiance pendant l’été ?
-L’ambiance … ? (sourire narquois)
-Oui, je veux dire …, l’atmosphère quoi ?
-Ils se battent. Tous les jours il y en a qui se frittent. Il y a eu de la boxe à la télé pour les J.O.. Et ils font pareil ; Pfhh ! Sinon, il n’y a pas de travail pendant l’été. Ils restent à rien faire, assis dans les cellules.
Tiens au fait, mes lentilles de contact ! J’arrive au bout. J’en ai plus que 6.
-T’as l’ordonnance ?

Et les nouvelles des uns, des autres. Les petites nouvelles du quotidien . Celles qui ne lui parviennent pas, filtrées irrémédiablement par les grillages, les murs, les portes, …
Terrible cette impression de pouvoir dialoguer plus facilement avec son fils par le biais d’un parloir de prison. Désespérante aussi. Enfin non, pas désespérante.
Dans un claquement sinistre, la porte métallique vient de se refermer. Par les barreaux, il a vu une dernière fois son regard posé sur lui. Et le gardien l’a remmené avec les autres, vers son quotidien, vers sa cellule.
Ne restent que les 2 murs de chaque côté, crépis à la va-comme-je-te-pousse, sales de toutes façons. Sales de toutes les mauvaises vibrations qui s’accumulent. Ces 2 murs qui ne laissent qu’un mètre de large, à peine de quoi écarter les bras, et sur les 2 autres extrémités, la grille côté prisonniers et la grille côté visiteurs. Les mêmes grilles, pas la même destination.
Dans l’immédiat, attendre. Attendre que tous les prisonniers de tous les parloirs aient été évacués. Puis que le gardien ouvre la porte du sas d’attente des visiteurs, où déja, ceux du tour suivant attendent. Et qu’un par un,il libère le visiteur enfermé, lui donne le visa vers l’extérieur, vers le soleil, vers les possibles.
Mais d’abord ; attendre au bas de l’escalier devant une autre grille où tous s’agglutinent. Et après la grille, récupérer les clef, téléphone, objets métalliques, laissés dans le petit coffre, récupérer la carte d’identité. Et dans un dernier élan, faire les 150 mètres de cour, de no man’s land, qui séparent le premier portail de l’enceinte proprement dite.
Pas le parcours du combattant. Celui de la liberté retrouvée. L’impression d’être la souris qui sort des griffes du matou.
Composer son numéro. –oui, c’est moi. Si tu veux on peut y aller plus tôt ? 16H30, ça t’irait ?
Tenter de retrouver son équilibre.
C’était hier après midi.

Tistou 26/08/2004 @ 15:24:27
A relier évidemment avec "Sans titre"


Tistou (Prose)
Sans titre
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
Je t’ai trompé
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
Mont-Saint-Michel
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
Soirée d’été : Quatre Bornes
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
Paléolithique : Pale-olitic
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
Lettre : Varanasi
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
La Baby à Yali
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
S.F. : 26 Août 2004
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…

Monique 26/08/2004 @ 15:54:48
Tistou ou la variation carcérale...
J'ai eu du mal à comprendre qui parlait, si c'était un narrateur extérieur ou l'un des 2 hommes, puis QUI se trouvait prêt à sortir ! Oui, j'ai dû revenir, relire, et ouf ! ça allait mieux. C'est le papa qui vient et qui repart, c'était simple pourtant mais j'ai eu du mal...
Sinon, le malaise est là, le sentiment de la coupure avec dehors, du microcosme malsain. Tu aurais pu faire pire, tu as préféré relater une visite de routine entre un père et un fils qui n'ont pas grand chose à se dire, sinon à échanger des regards. Simple et efficace, mais pas gai.
Attends, je vais vous balancer mon texte à faire rire...

Kilis 26/08/2004 @ 18:43:08
Tistou,
Je viens de lire,
j'ai été vraiment prise par ton texte.
C'est tout simplement beau.
Donc j'ai lu les autres, à la suite.
Tu écris "vrai" et j'aime.

Yali 26/08/2004 @ 21:05:50
Tistou,
Je le répète c’est un genre très particulier que celui que tu pratiques, et, je ne sais si j’ai le droit de te dire un truc pareil mais fais gaffe ! Je sais pas si je suis clair, mais c’est en tout cas la première phrase qui me vient après lecture : fais gaffe à toi.
Ce n’est pas une critique, je sais…
Pas vraiment un conseil, non plus… Bref, pas capable de m'exprimer là-dessus.

Monique 26/08/2004 @ 21:08:34
Tistou a titré EXORCISME, et c'est très bien. C'est pas ça l'écriture, avant tout ?

Yali 26/08/2004 @ 21:10:59
Tistou a titré EXORCISME, et c'est très bien. C'est pas ça l'écriture, avant tout ?

Débat d'idée ?
Non !

Monique 26/08/2004 @ 21:12:26
Non, tu as dit que tu ne t'exprimerais pas

Yali 26/08/2004 @ 21:18:44
Je ne m’exprime pas sur le texte mais sur ta remarque, NON, ce n’est pas ça l ‘écriture avant tout, mais ça peut-être aussi ça = forum du capitaine.

Tistou 30/08/2004 @ 08:11:01
Tistou,
Je le répète c’est un genre très particulier que celui que tu pratiques, et, je ne sais si j’ai le droit de te dire un truc pareil mais fais gaffe ! Je sais pas si je suis clair, mais c’est en tout cas la première phrase qui me vient après lecture : fais gaffe à toi.
Ce n’est pas une critique, je sais…
Pas vraiment un conseil, non plus… Bref, pas capable de m'exprimer là-dessus.


Non Yali, ça n'est effectivement pas clair.
Fais gaffe. Tu as raison, j'essaie de faire gaffe à tellement de choses! Même si actuellement une seule chose mobilise mon énergie, et c'est peut être trop tard pour faire gaffe, et faire gaffe n'aurait servi à rien de toutes façons!
Non, je vois bien 3_4 hypothèses de choses auxquelles faire gaffe. Ca en fait encore beaucoup pour comprendre ce que tu dis.
Comprendre m'intéresserait. Si tu peux m'en dire plus, évidemment ça m'interesse. Sur C.L., ou à mon adresse mail.

Yali 30/08/2004 @ 13:42:36
Tistou,
Ce que je voulais dire c’est que tu t’exposes par trois fois, un en le vivant, deux en l’écrivant, trois en le publiant. Faut avoir un moral béton pour supporter la trinité. Oh, au début ça va toujours ou à peu prés, mais vient le temps ou cela devient indispensable, essentielle, — pour ne pas dire une dépendance — et un matin, tu te réveilles et constate que ce que tu pensais être un remède se trouve être un problème multiplié par trois, au quelle il n’existe pas de trithérapie connue. « Fais gaffe ! », ça voulait simplement dire, préserve toi, fais attention à toi. D’autres ce sont consumé à ce jeu là, beaucoup d’autres…

Page 1 de 1
 
Vous devez être connecté pour poster des messages : S'identifier ou Devenir membre

Vous devez être membre pour poster des messages Devenir membre ou S'identifier