Une voix dans l'ombre de Andrea Camilleri

Une voix dans l'ombre de Andrea Camilleri
(Una voce di notte)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Tistou, le 5 avril 2020 (Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (41 999ème position).
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Aux prises avec la Mafia

La tentaculaire Mafia, quoi de plus normal pour un commissaire comme Montalbano, en Sicile, d’y être confronté. Ce n’est pas toujours le cas. Là ça l’est franchement et, du coup, c’est inhabituellement crépusculaire.
Bien sûr on retrouve les habituels ingrédients des successifs épisodes de Montalbano. Ses enquêtes pépères, son goût plus qu’affirmé pour la gastronomie … sicilienne, bien entendu, son intérêt pour les jolies femmes, ses habituels comparses maintenant familiers (Catarella, Fazio, …) et le parti-pris de Serge Quadruppani, son traducteur, d’adapter en français les particularismes du parler sicilien par rapport à l’italien qu’on qualifiera de classique. Nul doute que ce dernier point puisse perturber certains, personnellement je le vois plutôt comme un respect de l’intégrité de l’œuvre d’Andrea Camilleri.
La photo que donne Andrea Camilleri de l’emprise mortifère de la Mafia sur cette Sicile est peu engageante. Personnellement je ne pensais pas qu’on pouvait en être encore à ce point d’emprise, entre responsables économiques et hommes politiques dévoyés. Heureusement que le commissaire Montalbano est là ! Ah oui, mais non, il n’est pas là dans la vraie vie …
Ca commence gentiment avec un Montalbano qui récupère de bon matin ensoleillé sur la plage qui débute devant sa maison un poulpe donné par un pêcheur, tout ce qu’il y a de plus vivant, le poulpe, et qui va lui générer quelques désagréments ! Heureusement qu’il a Adelina pour gérer sa maison et lui faire la cuisine. Elle, elle sait faire avec les poulpes, un bon coup de dent et hop !
Mais la journée continue bizarrement avec une friction avec un automobiliste hargneux qui manque d’envoyer son véhicule dans le fossé et qui se montre sérieusement incivil. Incivil et arrogant ? Bah oui, Giovanni Strangio, c’est le fils du Président de la Province.
Mais ça continue avec une déclaration de cambriolage de la part d’un directeur de supermarché qui semble, à la réflexion, davantage terrorisé par la police que par les cambrioleurs …
L’ombre de la Mafia plane sur tout ceci (pas sur le poulpe en fait !) et il faudra bien du sang froid et compter ses amis à Montalbano pour sortir vainqueur de ce bras de fer. Mais Dieu que c’est angoissant !
Plus crépusculaire que de coutume.

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Gênée par la traduction

7 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 24 août 2020

Cette journée d’anniversaire , même si il a fallu le coup de "tiliphone" de Livia pour le lui rappeler, commençait mal pour Montalbano . Coupure au pied, visions, impressions d’être surveillé puis agressé par un poulpe sur son évier, cafetière bouillante renversée.
Quant il quitte enfin sa maison, être traité par un trentenaire en BMW de "vieux débris", c’en est trop. Trop content de pouvoir bloquer le chauffard à la station service et de le faire menotter et arrêter. Sans savoir que Giovanni Strangio est le fils d’un homme très influent, le "dottor" Michele Strangio, le président de la province.
Deux hommes qu’il aura l’occasion de revoir ou d’entendre dans des situations de plus en plus dramatiques.

Quelques heures plus tard, Montalbano appelé par Guido Borsellino, le gérant d’un supermarché, se rend sur les lieux du cambriolage. Très vite la version du gérant lui semble suspecte. Il faut dire que les propriétaires sont des membres de la Mafia.
Montalbano devra poursuivre son enquête, pas toujours dans le respect de la loi, pour trouver ou retrouver des preuves, avec beaucoup de diplomatie et prouver une vérité compliquée surtout quand de "grands noms" y sont impliqués.

Une intrigue correcte, un récit très rythmé, et souvent très drôle, des personnages savoureux auraient pu en faire une lecture très agréable. Mais la traduction choisie pour retranscrire le dialecte et les expressions siciliennes a été pour moi un réel problème m’obligeant à relire trop souvent les phrases.
C’est pourtant le 8° livre que je lis de cet auteur et je n’ai pas le souvenir d’avoir eu tant de difficultés.

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