En plein coeur / Nature morte de Louise Penny

En plein coeur / Nature morte de Louise Penny
(Still Life)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Aaro-Benjamin G., le 10 novembre 2010 (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 54 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 6 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (15 201ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
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La flèche mortelle

Dès cette première parution, cette écrivain québécois-anglophone s’est fait remarquer sur la scène du roman policier. Pourtant la première enquête de son inspecteur Gamache n’a rien de flamboyant car elle s’inscrit dans la tradition du ‘whodunit’ british.

L’histoire s’ouvre avec la découverte du cadavre d’une femme âgée atteinte par une flèche, en plein cœur. Par la suite, Penny fait une longue chronique sur la population du petit village de Three Pines. Le policier Gamache arrive assez tard. C’est un type plutôt fade qui n’infuse pas plus de suspense malgré son incursion au sein de cette communauté tranquille.

Bien que le portrait des mœurs et du contexte socio-politique soit parfaitement rendu, ce polar souffre d’un manque de rebondissements. La simplicité de l’intrigue cède la place à l’étalage des mondanités de villageois.

Sympathique mais sans plus.

(Prix du 1er roman – Anthony, Dilys, Barry, Arthur Ellis et Dagger)

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J'ai apprécié ce roman...

8 étoiles

Critique de Shelton (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 67 ans) - 6 janvier 2021

Il y a quelques semaines, je ne connaissais pas encore la romancière Louise Penny, autrice canadienne de romans policiers. C’est une amie qui m’a glissé son nom après avoir lu une de mes chroniques et elle a bien fait ! Depuis, j’ai fait connaissance avec Armand Gamache, Beauvoir son adjoint et ami, le village de Three Pines et, surtout, ses habitants comme Clara, Peter, Gabri et les autres… Mais pour les découvrir, j’ai commencé par lire le premier roman de la série, Nature morte…

Avant que vous puissiez avoir la moindre velléité de lecture, je dois vous signaler quelques particularités de cette romancière. En effet, j’ai été séduit mais cela peut déstabiliser quelques lecteurs (lectrices aussi d’ailleurs) car le rythme n’a rien à voir avec le tempo de certains thrillers nord-américains. Ici, nous allons vivre dans un village canadien, dans une zone anglophone du Québec et l’inspecteur-chef Armand Gamache aime s’installer dans le village où a eu lieu un crime pour entendre les habitants, pour les comprendre et ainsi donner sens à tout avant de comprendre le crime… Du coup, cela peut prendre du temps… On dort, on mange, on se promène, on discute, on parle poésie…

Seconde particularité, mais elle est directement liée à la première, la romancière prend le temps de construire ses personnages, de nous inviter à les découvrir en profondeur et nous sommes souvent plus dans un roman que dans un polar… On finit parfois par oublier le crime et vivre simplement dans ce village de Three Pines…

Mais revenons à ce crime, du moins si c’en est bien un car il ressemble avant toute chose à un accident de chasse… Un jour, en automne, une vieille institutrice à la retraite, meurt en forêt d’une flèche… Oui, il y a encore quelques chasseurs qui utilisent l’arc dans cette région…

Jane Neal n’a rien d’un gros gibier car la vieille dame de plus de soixante-dix ans ne s’adonnait qu’à la peinture et de façon assez secrète car finalement personne ne voyait ses œuvres… Et personne ne comprend bien ce qui a pu arriver… Un accident et le chasseur maladroit doit hésiter à avouer sa maladresse…

Armand Gamache s’installe dans le village avec son équipe et nous voilà dans la vie quotidienne de cette petite communauté… Nous sommes à la période de Thanksgiving, occasion de découvrir quelques aspects de cette fête que nous ne connaissons que fort peu…

Petit à petit, Armand Gamache va découvrir ces habitants dont certains vont devenir ses amis, il va pénétrer la réalité du village, comprendre certaines tensions autour de Jane Neal et il finira, bien sûr, par établir la vérité autour de la mort de cette dernière… Ce qui peut gêner quelques lecteurs c’est aussi la part que donne l’autrice aux rêves, aux pensées, à la psychologie, aux rapports humains, aux descriptions de la nature, du climat…

Alors, oui, c’est un roman qui semblera mou aux grands amateurs de thrillers mais qui séduira, du moins à mon avis, les amateurs de romans policiers de qualité, bien écrits (ici bien traduits aussi)… Bref, pour ma part, j’ai beaucoup aimé et depuis j’enchaine les romans de Louise Penny… Je ne m’en suis pas encore lassé…

Je conseille réellement de commencer par ce premier roman, Nature morte…

Pour ceux qui rêvent d'une retraite dorée

6 étoiles

Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 31 août 2013

Les Montréalais quittent la métropole du Québec pour aller s’installer à la campagne. Hormis les gens riches et les immigrants, c’est incroyable le nombre de francophones qui s’établissent en dehors des grands centres dépersonnalisés. Les Cantons-de-l’Est, connus aussi comme étant l’Estrie, sont situés curieusement à l’ouest du Québec. Peu importe, la journaliste Louise Penny de Toronto y a transporté ses pénates, plus précisément à Sutton, une station de ski voisine de la frontière américaine. Mais été comme hiver, la communauté mène une vie active au sommet comme au pied de ses montagnes que l’on pourrait qualifier de grosses collines.

La population est composée d’anglophones et de francophones, qui vivent en harmonie du fait que chacun des clans occupe la même strate sociale. Ce sont donc des milieux conviviaux, où il fait bon vivre sans que l’on ait recours à des accommodements raisonnables pour éviter que le dualisme linguistique de la région produise des flammèches. Toute l’année est jalonnée d’activités rassembleuses. Que ce soient une exposition de tableaux dans la rue, de repas communautaires offerts par les municipalités, de dégustations de vin produit par les nombreux vignerons, d’artistes qui se produisent gratuitement au moment du festival du lait à Cowansville, par exemple, partout, c’est la fête à quelque part. Les gens se connaissent et fraternisent. Ils n’ont pas cette peur de l’autre qui les rend méfiants, même à l’égard des policiers, qui sont souvent les enfants de ceux qu’ils fréquentent.

C’est ce qu’ont aimés les lecteurs de Nature morte, intitulé En plein cœur au Québec qu’Aaro-Benjamin G., Saumar et Leliseur ont déjà commenté.
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/24845
Avant le polar, c’est l’art de vivre qui est important. Un art qui a emmené l’auteure dans la région. Un art qui rappelle la campagne de l’Angleterre. Sous cet aspect, ça fait un peu vieillot. On dirait de bons vieux Anglo-saxons regroupés dans des décors de cartes postales. L’atmosphère peut sembler idyllique et compassée, mais c’est prêt de la réalité.

Le meurtre de l’enseignante, dans un tel contexte, passe pratiquement au second rang des préoccupations. Mais il n’est pas dit que l’inspecteur Gamache de la SQ (Police du Québec) ne veille pas étroitement au grain. On ne meurt pas d’une flèche tirée par un chasseur aussi facilement, surtout quand la victime est une enseignante à la retraite et une bénévole dévouée au sein de l’Église protestante de Three Pines. Il y a un tordu dans le décor.

Ce roman a connu un succès immense au Canada anglais et aux États-Unis. Les amateurs de polars s’ennuieront en lisant autant d’attention portée aux us et coutumes d’une population bien intentionnée. On dirait une assemblée de vieilles anglaises qui s’échangent des nouvelles bienveillantes sur tout un chacun. Comme le meurtre est relégué au second plan, on se demande si l’on a fait le bon choix en achetant ou en empruntant ce roman policier. C’est beau, l’atmosphère BCBG est très tendance, mais c’est un roman destiné aux gens de l’âge d’or ou à ceux qui rêvent d’une retraite dorée.

Polar Québécois

7 étoiles

Critique de DE GOUGE (Nantes, Inscrite le 30 septembre 2011, 67 ans) - 30 août 2013

Le cadavre d'une instit en retraite est, avant tout, un prétexte pour regarder la réalité d'un village québécois, sans doute un peu hors norme...
Des artistes, des amitiés d'enfance ou nouvelles , un meurtre, des mômes et leurs parents paumés, un relent d'homophobie, une police comme on en voudrait partout (qui sait interroger ses propres troupes et se voir avec lucidité quant à elle même !), voila les ingrédients d'un analyse sociétale fascinante quoique sans doute, peu représentative.

Bref, un joli moment !

Une belle histoire policière, une jolie histoire de vie, qui ne vous marquera pas dans le tréfonds de votre vie, mais que vous aurez sans doute plaisir à relire dans quelques années ?
Pour moi, un livre qu'on pense relire est un bon livre !

Portrait d'une communauté

8 étoiles

Critique de Saumar (Montréal, Inscrite le 15 août 2009, 90 ans) - 23 octobre 2012

Dès le deuxième chapitre, Armand Gamache, inspecteur-chef à l’escouade des homicides, Sûreté du Québec, commence l’enquête suite à la découverte du corps de Jane Neil, le cœur transpercé d’une flèche, dans les bois du village Three Pines, (Cantons de l’Est). Qui aurait pu désirer la mort de cette institutrice à la retraite que tous connaissaient et aimaient bien? Elle a connu quasi tous les enfants de ce village et, de plus, elle se dévouait pour les bazars, auprès de l’association des femmes de l’Église anglicane? Elle était aussi peintre à ses heures, puisque la veille de sa mort, elle a dévoilé son tableau « Jour de foire ».

Une rumeur d’accident de chasse circule, mais Armand Gamache pense à une cause suspecte. Avec le détective Jean-Guy Beauvoir et les autres membres de l’équipe, ils travaillent minutieusement pour en trouver le mobile, car la flèche est introuvable. L’histoire nous renseigne autant sur le village et sur la vie de ses habitants que sur l’enquête. Les personnages sont nombreux et bien décrits. L’auteure réussit à nous donner pleine confiance en Gamache et ce dernier arrive à faire participer les villageois dans l’enquête. Ce qui exerce notre sens de déduction en nous obligeant à porter une attention spéciale aux événements. L’enquête ne provoque ni lassitude ni ennui, mais plutôt une hâte d’apprendre pourquoi et par qui a été tuée Jane Neil.

Un dénouement inattendu survient qui nous tiendra en haleine, jusqu’à la fin. Les intrigues sont de plus en plus resserrées, et le suspense rebondit. L’intérêt relancé, il devient alors facile de connaître le vrai coupable. C’est très captivant. Bravo à Louise Penny pour ce premier roman policier, qui lui a mérité le prix Agatha.

Un bon polar Québecois

9 étoiles

Critique de Leliseur (, Inscrit le 10 septembre 2009, 67 ans) - 25 février 2011

Tous les ingrédients sont là l'inspecteur Gamache arrive dans ce petit village anglais Tree Pines (fictif) La découverte du corps de Jane Neal une gentille vieille dame qui est aimée de tout le village.
Le coeur transpercé par une flèche accident ou meurtre ? Qui est le ou la coupable ? Voilà que devra découvrir Gamache avec l'aide de son équipe . Le premier roman de Louise Penny qui a remporté le très prestigieux prix Agatha. Bravo!

Un roman que j'ai bien aimé. Ce genre de roman où on essaie de trouver le coupable. Une bonne enquête menée par Gamache .
Je vais certainement lire d'autres romans de Louise Penny et un gros merci à Michel Saint- Germain qui a découvert Louise Penny et traduit son premier roman.

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  Approche de natif 9 DE GOUGE 12 septembre 2013 @ 18:18

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