Le moine et le singe-roi : Une enquête du commissaire aux morts étranges de Olivier Barde-Cabuçon

Le moine et le singe-roi : Une enquête du commissaire aux morts étranges de Olivier Barde-Cabuçon

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers , Littérature => Romans historiques

Critiqué par Killing79, le 10 avril 2017 (Chamalieres, Inscrit le 28 octobre 2010, 44 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (48 926ème position).
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Versailles et ses dérives

Présentation de l'éditeur
Dans les jardins si carrés de Versailles, tout va de travers. Au milieu de l'enchevêtrement d'allées et de statues moralisatrices du labyrinthe qui orne le plus beau jardin du monde, un horrible meurtre est commis. Un précurseur de Jack l'Eventreur sévit-il sous les fenêtres de Louis XV, le Singe-roi ? Stupéfaite, la cour semble attendre la prochaine victime comme un poulet son égorgeur. Parmi les suspects, rien de moins que le premier chirurgien du roi, un peintre de la cour et la tenancière d'une maison d'un genre très particulier où les relations habituelles entre hommes et femmes sont inversées. Gangrené, Versailles semble devenu le royaume de la transgression des interdits. Dans cette nouvelle enquête du commissaire aux morts étranges, jamais encore les rapports de force n'avaient été aussi exacerbés et l'autorité autant remise en question. Faut-il se soumettre, se démettre ou se révolter ? Le chevalier de Volnay sait qu'il n'a pas le droit à l'erreur, tandis que, tout excité, le moine semble considérer les jardins de Versailles comme un nouveau terrain de jeu. La tension est extrême, les deux enquêteurs abordent la plus périlleuse et la plus fascinante de leurs missions alors que, dans les jardins, le danger rôde partout et surgit souvent de là où on l'attend le moins.


Mon avis: Pourquoi lire ce livre ? Parce qu’une nouvelle enquête du commissaire aux morts étranges est une promesse de voyage dans le temps et dans l’espace. Spécialiste du 18ème siècle, Olivier Barde-Cabuçon place chaque aventure dans cette période. Au fil des histoires, c’est une manière de mieux appréhender les us et coutumes et d’aborder tous les thèmes qui faisaient le monde d’autrefois. De plus, les épisodes sont indépendants et se lisent très bien ainsi (même si la connaissance des précédents est un plus !). L’action se passe à différents points du globe, ce qui permet d’avoir une vue d’ensemble de ce siècle.

Dans ce sixième opus, la grande partie des évènements se situe entre les murs et dans les jardins du château de Versailles. Dès la première ligne, on est plongé dans les rouages de la noblesse. On constate alors que les échanges entre les protagonistes sont régis par la domination. A la cour, le roi a instauré son emprise sur tous les courtisans, certains privilégiés profitent de leur pouvoir pour manipuler les autres. En dehors du palais, les hommes vont même jusqu’à se faire dominer dans la maison de Mme De Marcillac. Les individus sont donc constamment dans le paraître pour plaire au plus grand nombre et se faire leur place.

Dans cette atmosphère perverse, la grande force de ce polar réside de nouveau plus dans ses deux héros que dans l’intrigue elle-même. Entre Volnay, pragmatique et imperturbable et le moine, insolant et indomptable, ils sont comme des chiens dans un jeu de quilles. Face à des mœurs et des pratiques très rigides, ils apportent une belle touche de décalage et d’humour qui bouscule la bien-pensance. Cela donne lieu à des scènes assez savoureuses et égaye les relations plutôt fades et convenues qui faisaient légion à cette époque.
Grâce à une plume toujours exigeante, Olivier Barde-Cabuçon récidive avec une nouvelle aventure passionnante sur le thème de la domination. Ou comment passer un bon moment en immersion dans le milieu désenchanté de la royauté.

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2 étoiles

Critique de Radetsky (, Inscrit le 13 août 2009, 81 ans) - 22 juin 2019

Plus j'avance dans ce bouquin, plus j'ai l'impression de rouler sur des rails... divergents !
C'est très désagréable ! Voilà qu'une langue où s'accumulent les effets de préciosité, les descriptions scrupuleuses d'atours et de décors, où on la châtie au point qu'elle se venge en laissant filer de très modernes métaphores, s'affuble soudain de modes de raisonnement qui font les mêmes dégâts qu'une météorite dans une mare aux canards... au début on ne s'en formalise pas et puis, la chose se répétant, on se sent gêné aux entournures : cette enquête (voyons, parlait-on "d'enquête" au XVIIIe siècle ?) ne sait plus choisir entre la couleur locale et la fidélité à des procédés ne pouvant en aucune façon coïncider avec le temps et les lieux de l'action.
Et tant qu'à faire on nous offre cette perle, à la page 64, où la superficie du parc de Versailles est comptabilisée en... hectares ! Un détail, me direz-vous : il faut bien que le lecteur comprenne de quoi il s'agit. Ce qui signifie qu'on nous prend pour des imbéciles.
Je crois que j'en ai assez et, ne sachant trop si le "commissaire" ne va pas tout à coup brandir son smartphone (certes avec coque en bois précieux, doré, incrusté de fins éclats de rubis et rangé dans un étui de velours) afin d'entrer en relation avec le Saint-Esprit en lui demandant : "passez-moi Maigret", je préfère abandonner cet OLNI à son état de produit ultratransformé et artificiel.

Versailles, et canailles sont des maux qui vont très bien ensemble.

8 étoiles

Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 72 ans) - 10 avril 2018

S’il y a un seul point commun entre les policiers historique de Jean-François Parot et ceux d’Olivier Barde-Cabuçon, c’est bien l’austère Sartine, lieutenant général de la police sous Louis XV. Autour de cet indéboulonnable personnage gravitent, dans leurs deux sagas respectives des personnages de fiction, plus vais que nature pour éblouir davantage cette période qui ne manquait pourtant pas de lumière.
Et si Nicolas Floch s’apparente au mouton blanc, l’autre (Le commissaire aux morts étranges) par contre se confond au mouton noir, n’hésitant pas à rouler (Par l’initiative de son père il est vrai) ce XV dans la boue du fait de ses mœurs fâcheuses de bonobo à gagner d’innocentes « bergères » presque dans un fauteuil.
Ce roman fonctionne comme le chemin de fer à crémaillère Lyonnais, puisqu’il permet de monter graduellement l’intérêt de lecture de cette histoire édifiante.

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