Windigo

avatar 24/01/2024 @ 07:41:09
J'ai fini le roman au complet.

Saint Jean-Baptiste 24/01/2024 @ 11:15:40
Tranche 4

C’est Joroslav qui parle. Je crois qu’on ne l’a pas encore vu dans cette histoire. On le retrouve avec sa femme Vlasta, son fils Vladimir et Ludvik dans leur ville natale en Moravie. C’est la fête de la Chevauchées des Rois. Et puis on a droit à une longue digression sur la musique traditionnelle et moderne, que j’ai trouvée assez inutile et un peu tirée par les cheveux. Comme si l’auteur voulait montrer son savoir en la matière.

Une page de folklore bien venue avec le mariage de Vlasta, et puis les raisons de la discorde entre Joroslav, réactionnaire, et Ludvik, militant communiste.
Un dialogue intéressant : comment adapter au communisme les anciennes chansons du folklore, considérées comme trop bourgeoises  : « à nous d’épurer la culture musicale commune, celle de tous les jours, de ces rengaines, de ces couplets à la noix dont les bourgeois gavaient les gens, et de les remplacer par l’art original du peuple ».
Plus loin : « Le parti communiste s’applique à créer un nouveau style de vie, selon la définition de Staline : un contenu socialiste dans une forme nationale ( …) notre orchestre se mit à voguer sur les grosses vagues de cette politique (…) nous chantions des chansons sur Staline ou sur les moissons coopératives ».
Cette emprise du parti communiste sur tous les domaines de la vie…  !


Septularisen

avatar 24/01/2024 @ 13:19:00
Tranche 4

Pas grand chose à dire sur ce que je considère (pour l'instant...), la partie la moins intéressante du livre.
KUNDERA se "perd" un peu ici a nous donner une longue digression sur la musique et la musique folklorique de Moravie en particulier, dont on se demande un peu ce qu'elle viens faire ici...
Jaroslav est un personnage mois intéressant que les autres, dont on se demande d'ailleurs aussi ce qu'il viens faire là? Sans doute un faire valoir a celui de Ludvik?

Le chapitre reprend son intérêt vers la fin, quand on voit les deux personnages (pourtant vieux amis...), parler mais en évitant tous les sujets politiques et "sensibles" à cause de la peur de la délation... Il faut dire qu'ils vivent dans un système, où celle-ci était instituée en véritable "sport national", et ou tout le monde dénonçait tout le monde, y compris dans la même famille d'ailleurs,,, Cela ressemble à s'y méprendre aux livres de l'allemande d'origine roumaine, Mme. Herta MÜLLER (Prix Nobel de Littérature 2009), qui décrit de nombreuses fois la même chose...
Ironie du sort, Milan KUNDERA lui même sera accusé de la même chose qu'il décrit dans ce roman dans les années 2000...

Comme quoi l'histoire est un éternel recommencement!..

Cyclo
avatar 24/01/2024 @ 18:53:26
Curieusement, j'ai assez aimé la tranche 4, justement pour le côté folklorique de la musique et du mariage morave que j'ai beaucoup aimé. Ludvk passe à l'arrière-plan, ce qui me plait, car; comme beaucoup, je trouve le personnage désagréable. On va voir ce qu'il donne par la suite;
Ceci étant, ça se lit très bien, et j'aime cette construction du livre en parties nettement séparées dans l'espace et dans le temps.

Lobe
avatar 25/01/2024 @ 07:56:19
Je ne suis pas les meilleures conditions pour avancer sur la lecture cette semaine, donc n'hésitez pas à me semer !
J'ai repris un peu hier soir, après m'être arrêtée à cette phrase, en fin de tranche 3, qui m'avait fait reposer le livre "elle tenta de me dissuader de prendre un risque à cause d'elle et ne finit par accepter que parce qu'elle ne savait pas dire non". Vu ce que ce rendez-vous implique, pour moi et mes yeux dûment informés par les débats actuels, ça veut dire ce que ça veut dire -> que Ludvik est un forceur, et puis, la scène suivante le confirme, un agresseur (il ne l'a pas violée uniquement parce qu'elle a résisté). Bon, la tranche 4 que je commencerai aujourd'hui devrait tourner autour d'autre chose.

Koudoux

avatar 25/01/2024 @ 09:49:24


Lors de leur dernière rencontre, pour moi, c’est une tentative de viol.
Sur le comportement de Lucie :
- Etait-il acceptable à l’époque d’avoir des relations sexuelles hors mariage pour une fille « sérieuse »
- Comment Ludvik aurait-il évité de la mettre enceinte s’il était parvenu à ses fins ?


Ludmilla, tu as mis le doigt sur quelque chose. Je suis du même avis, qu'il s'agit d'une tentative de viol.

Je ne sais quoi penser de cette fille. Allumeuse ? Sainte nitouche? J'aurais tendance à pencher vers une totale immaturité voire un certain infantilisme mais quand même à 20 ans on n'est plus une petite fille...


De prime abord, c'est ce que le personnage de Ludvik tente de [nous] faire croire avec son récit, mais connait-on la version de Lucie? J'ai hâte de lire la suite.


Tranche 3

Je suis d'accord avec vous deux.
Pour moi, pas de consentement donc tentative de viol.
Lucie me semble être naïve et pas allumeuse, mais sans connaitre sa version difficile d'en être certaine.

Myrco

avatar 25/01/2024 @ 09:58:07
@SJB
Je crois qu’on ne l’a pas encore vu dans cette histoire.


Nous non, mais Ludvik si;-)
Il apparaissait de manière furtive dans la première partie (folio p 24): "j'aperçus sur le trottoir d'en face un vieil ami de jeunesse, Jaroslav, (...)je détournai vivement le regard".
. Et puis on a droit à une longue digression sur la musique traditionnelle et moderne, que j’ai trouvée assez inutile et un peu tirée par les cheveux. Comme si l’auteur voulait montrer son savoir en la matière.


ressenti partagé

Koudoux

avatar 25/01/2024 @ 10:12:29
Tranche 4
Ici le narrateur est Jaroslav un vieux copain de Ludvick.
Fidèle ami partageant son amour pour la musique, il va nous permettre de mieux connaitre Ludvick.
Pour moi, qui n’ai aucune culture musicale, j’aurais aimé moins d’explications techniques.
Le personnage de Ludvick me déçoit de plus en plus…

Saint Jean-Baptiste 25/01/2024 @ 11:24:33
Ludvik est un forceur, et puis, la scène suivante le confirme, un agresseur
Je trouve que c’est bien vu, Lobe. C’est aussi mon avis : Ludvik désire Lucie, ça ne veut pas dire qu’il l’aime.

Septularisen

avatar 25/01/2024 @ 11:29:59

Tranche 5 : Cinquième Partie, 5 chapitres.

Retour du personnage de Ludvik comme narrateur de l'histoire. C'est le chapitre central du roman. On assiste au rendez-vous "galant" entre Ludvik et Helena.

Ludvik a séduit Helena et veut la "posséder" physiquement pour se venger de son mari, Pavel Zemanek, qu'il tient pour responsable de tous ses malheurs, puisque bien des années avant celui-ci avait voté son exclusion du parti communiste et de l'université.
Helena est une femme amoureuse, qui bien que très intelligente ne se rend pas compte qu'elle est manipulée par un homme qui n'en a rien à faire d'elle et qui l'utilise comme instrument de sa vengeance...

Milan KUNDERA nous raconte très bien la différence de mentalité entre les deux personnages. Ludvik obnubilé par sa soif et son désir de vengeance, il ne "voit" plus rien d'autre et n'a plus d'autre objectif... Helena, aveuglée par son amour et prête à tout pour cet homme ...
Ce chapitre n'a pas été sans me rappeler le roman "Madame Bovary" de Gustave FLAUBERT, notamment sa "romance" avec Rodolphe... D'ailleurs, comme dans le roman de FLAUBERT, non seulement c'est vraiment très bien écrit, très fin et très bien restitué (quel talent!..) par l'auteur, mais en plus on a vraiment l'impression d'être dans la tête des deux personnages et l'on comprend très bien leurs psychologie et leurs motivations personnelles...

A la fin, Ludvik comprend que tout le plan qu'il a élaboré n'a servi a rien, puisque Helena lui révèle qu'elle et son mari sont séparés depuis de nombreuses années, et qu'il font chambre à part! Tout s'effondre donc pour lui, puisque son objectif était de "toucher" Pavel en "ruinant" son mariage avec Helena!..

Ces pages aussi sont très bien écrites, il n' y a rien redire, c'est vraiment du "grand art"!..

Septularisen

avatar 25/01/2024 @ 11:31:49

.Lucie me semble être naïve et pas allumeuse, mais sans connaitre sa version difficile d'en être certaine.


Il me semble qu'on va la connaître par la suite dans le roman...

Koudoux

avatar 25/01/2024 @ 11:33:45
Ludvik est un forceur, et puis, la scène suivante le confirme, un agresseur

Je trouve que c’est bien vu, Lobe. C’est aussi mon avis : Ludvik désire Lucie, ça ne veut pas dire qu’il l’aime.

Bien d'accord avec vous , le consentement de Lucie est inexistant !

Saint Jean-Baptiste 25/01/2024 @ 11:35:33
@SJB
Je crois qu’on ne l’a pas encore vu dans cette histoire.


Nous non, mais Ludvik si;-)
...Ludvik l’a vu et toi aussi, Myrco, bravo ! J’aurais dû écrire les noms des personnages et le n° de la page où ils apparaissent.
Mais il y a des auteurs – des auteurs bien intentionnés – qui, quand ils font revenir un personnage, rappellent en deux mots qui c’est.

Saint Jean-Baptiste 25/01/2024 @ 11:38:56
Ludvk passe à l'arrière-plan, ce qui me plait, car; comme beaucoup, je trouve le personnage désagréable.
@Cyclo
C’est curieux qu’il apparaisse comme un personnage désagréable parce que, si je ne me trompe, il incarne l’auteur.

Cyclo
avatar 25/01/2024 @ 11:39:41
Après la tranche 4, que j'ai bien aimée, on retombe sur Ludvik. J'ia relevé au moins deux paragraphe qui me le le rendent un peu moins antipathiques :

p. 276 (éd. Folio) "les journaux peuvent, à mon sens, se prévaloir d’une circonstance atténuante, et de taille : ils ne sont pas bruyants. Leur futilité demeure silencieuse ; ils ne s’imposent pas ; il est possible de les mettre à la poubelle. Également futile, la radio ne jouit pas de cette circonstance atténuante ; elle nous poursuit au café, au restaurant, voire durant nos visites chez des gens devenus incapables de vivre sans la nourriture ininterrompue des oreilles."
Que dirait-il aujourd’hui de la nourriture ininterrompue pour les yeux et les oreilles que sont la télévision et peut-être même internet ? Sans compter l'usage intrusif du smartphone qui s'invite même aux repas en famille !.

p. 285 : "Les hommes sont esclaves des normes. Quelqu’un leur a dit qu’il fallait être comme ceci ou comme cela, alors ils s’y efforcent et n’apprendront jamais quels ils furent et qui ils sont. Du coup, ils ne sont personne. Plus que tout, il faut oser être soi-même."
Ce qui est une critique du régime de l'époque qui prétendait tout normaliser. Mais n'est-ce pas partout comme ça et de plus en plus aujourd'hui ? Car ce ne sont pas seulement des régimes politiques qui créent des normes, mais l'économie aussi, le commerce, les médias...

Bref, le roman est riche de réflexion, comme tous les grands romans, il nous entraîne à nous interroger sur nous-mêmes, sur comment on réagit dans telle ou telle situation, nos relations avec les femmes (car c'est un roman très masculin, de mon point de vue, et qui pourrait faire l'objet de critiques féministes, aujourd'hui).

Saint Jean-Baptiste 25/01/2024 @ 11:55:20


Ce chapitre n'a pas été sans me rappeler le roman "Madame Bovary" de Gustave FLAUBERT, notamment sa "romance" avec Rodolphe...

... il n' y a rien redire, c'est vraiment du "grand art"!..
Septu, tu m’obliges à reprendre en main cette chère Madame Bovary. ;-))
Mais, si je me souviens bien, sa rencontre avec Rodolphe est écrite avec pudeur et sans trop de détails, ce qui laisse une place à l’imagination du lecteur. Flaubert est d’un autre tonneau quand même !

Saint Jean-Baptiste 25/01/2024 @ 12:08:55


p. 285 : "Les hommes sont esclaves des normes. Quelqu’un leur a dit qu’il fallait être comme ceci ou comme cela, alors ils s’y efforcent et n’apprendront jamais quels ils furent et qui ils sont. Du coup, ils ne sont personne. Plus que tout, il faut oser être soi-même."

Bref, le roman est riche de réflexion, comme tous les grands romans, (...) et qui pourrait faire l'objet de critiques féministes, aujourd'hui).
Tu as raison, Cyclo, ce livre contient beaucoup de réflexions intéressantes, et nos féministes d’aujourd’hui auraient beaucoup de choses à redire.

Mais la phrase que tu donnes, ne trouves-tu pas qu’elle est lourde, mal écrite. Il me semble qu’on pourrait dire la même chose avec moins de mots et d’une manière plus élégantes. Et je ne crois pas que la traduction y soit pour quelque chose.

Septularisen

avatar 25/01/2024 @ 12:38:50

Septu, tu m’obliges à reprendre en main cette chère Madame Bovary. ;-))


;~)))


Mais, si je me souviens bien, sa rencontre avec Rodolphe est écrite avec pudeur et sans trop de détails, ce qui laisse une place à l’imagination du lecteur. Flaubert est d’un autre tonneau quand même !


Je parlais surtout du point de vue de la psychologie des personnages ici SJB!
Après, il est vrai que FLUABERT vivait à une époque... Disons "plus pudique"!...

Saint Jean-Baptiste 25/01/2024 @ 16:55:29

Je parlais surtout du point de vue de la psychologie des personnages ici SJB!
Après, il est vrai que FLUABERT vivait à une époque...
Oui, Septu, il y a des points communs entre Emma et Lucie ; toutes les deux, elles voudraient bien mais…

Quant au style, écoute Flaubert :

« - J’ai tort, j’ai tort, disait-elle, je suis folle de vous entendre.
  - Pourquoi ?… Emma ! Emma !
  - Oh ! Rodolphe ! … fit lentement la jeune femme en se penchant sur son épaule.
Le drap de sa robe s’accrochait au velours de l’habit, elle renversa son cou blanc, qui se gonflait d’un soupir et, défaillante, tout en pleurs, avec un long frémissement et se cachant la figure elle s’abandonna ».

Il y a plus d’érotisme dans ces trois lignes que dans les 16 pages de la séance entre Ludvik et Héléna. Kundera n’est pas Flaubert, je trouve qu’il en est loin.

Saint Jean-Baptiste 25/01/2024 @ 16:56:11
Je me demande parfois si je ne deviens pas vieux jeu. ;-))

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