J’avais dit : « En fait, je parle mieux le néerlandais ou l’anglais que je ne les comprends. » Elle m’avait répondu : « C’est normal. En règle générale, et en français aussi, tu parles mieux que tu n’écoutes. » Ce n’était pas dit de mauvaise part ; c’était la réalité.
Une réalité qui s’applique aussi à l’écrit.
Je vous le confesse : même si l’écriture me fait parfois souffrir, la littérature m’emmerde ! Bon, je tempère, je m’explique : Il m’arrive de voleter de-ci de-là sur les fils de CL, vaguement curieux ; que lisent les gens, qu’en pensent-ils ? Et là, je me sens comme un Martien égaré parmi les spectateurs d’un match PSG-OM. Les élans, les emportements, les transports exaltés me dépassent. Ah ! Balzac ; Ah ! Flaubert ; Ah ! Zola ; Ah !...
On s’étripe –fort civilement, je vous le concède– sur la classification ; tel ou tel est-il « classique » ou pas ? Un peu comme s’il avait droit au Panthéon, ou seulement au Père Lachaise, voire à la fosse commune. Un peu comme à la cour de récré : « quel est le meilleur footballeur du monde ? » « Celui-là, c’est un Artiste. » ; « C’est un bon technicien, mais... » ; « Besogneux mais indispensable... » ; « Il a marqué autant de buts. » ; « Énergique... efficace.... éblouissant... »
Allez, d’accord, je provoque. J’aime bien le foot, parfois, mais les commentaires qu’on peut en faire me font rire. La littérature aussi, j’aime bien, parfois, mais les commentaires m’emmerdent.
« Pourquoi viens-tu les lire, alors ? »
Bonne question. Probablement parce que depuis que j’essaie d’écrire, ici ou lors d’ateliers, je suis confronté à des gens dans la même situation que moi, dont je ne connais pas leur rapport à la chair, mais dont il semble que, contrairement à moi, ils ont « lu tous les livres ». Et je ne comprends pas. Comment font-ils ? Un livre par semaine ; pour certains, un par jour ! Moi, c’est péniblement 2 par an, et encore, l’un d’entre eux, c’est Placid et Muzo !
Je préviens tout de suite ici les bonnes âmes : Je ne suis pas à la recherche du roman qui m’ouvrirait les portes du Paradis littéraire. Je me fous du Paradis, littéraire ou autre. Je viens juste dire.
Pourtant, je sais lire. Depuis tout petit. C’était les années 60. À la maison arrivaient chaque semaine les magazines Tintin, Spirou, Pilote. J’ai lu les images, bien sûr, et dès que j’ai su déchiffrer, tout ce qui me passait sous les yeux. Rien ne m’était interdit ; d’Enid Blyton à Henri Verne (et son grand-père, Jules :-D). Ma chatte s’appelait Tania, comme la nièce de l’Ombre Jaune. La bibliothèque parentale recelait des trésors en « Poche » ou en « J’ai lu » : Bazin, Miller, Gorki, Prévert, les autres cités plus haut, évidemment... Surtout –pour moi–, la collection complète de « Fiction » et ses univers imaginaires, et parfois pas tant que cela. C’est sûrement là que j’ai pris goût aux nouvelles.
Tiens ? oui, j’aime les nouvelles. Enfin, certaines. Borges m’a ennuyé ; je me délecte de Sternberg. (C’est quasi l’essentiel de ma culture en la matière.) Et j’aime les romans policiers saignants, secs et nerveux, même si je ne dédaigne pas un Maigret.
J’éprouvais aussi une réelle fascination pour les feuilletons radiophoniques. Je me souviens ainsi de « La Nuit des Temps », de « L’Imprécateur » ou, plus joyeusement iconoclaste, du « Mystère de la Grande Babelutte ». La mise en ondes du « Grand Meaulnes » m’ennuya. Plus tard, bien plus tard, j’ai essayé d’en lire trois pages : ça m’ennuyait toujours autant.
L’école ? non, rien, merci.
Curieusement, l’école m’a appris à écrire, mais pas à lire. Par « écrire », j’entends, accessoirement, maitriser l’orthographe, mais surtout, faire passer un discours et donc maitriser les éléments de syntaxe et de grammaire indispensable à la compréhension de ce discours, à son efficacité.
Comment « ça ne se remarque pas ! » ? C’est que j’ai raté une leçon.
Autant que je puisse m’en souvenir, l’essentiel de cet apprentissage date de l’école primaire. Du secondaire, j’ai le souvenir de cette dissection grotesque de « L’albatros », de tout ce que Baudelaire avait voulu y mettre, selon le professeur, et qui faisait du poème essentiellement un travail de lexicographe, alors que, sans dénier le travail de l’auteur après coup, il s’agit avant tout d’une « vision ». Sinon, pourquoi la poésie ?
Mais je lisais toujours, en dehors de l’école. Je me souviens d’avoir aimé Sartre. (Pauvre Jean-Sol, il doit avoir vieilli, aujourd’hui.) Mon premier –et seul– éblouissement littéraire m’est venu à 20 ans : « Cent ans de solitude », ça ne s’invente pas. Je l’ai dévoré d’une lecture hallucinée, en 24 heures, sans comprendre, mais avec la certitude prétentieuse (excusez le pléonasme) que ce roman abracadabrantesque constituait l’aboutissement de toute la folie rimbaldienne, et qu’une queue de cochon valait bien une jambe coupée.
Et puis, ça s’est tari. Je lisais toujours, de loin en loin. De la SF, surtout ; des BD, bien sûr ; de temps en temps, un roman me tombait dans les mains. Venu d’où ? J’écrivais, aussi de loin en loin. Des chansons que personne n’a jamais chantées. Je bricolais.
Et puis, ça s’est tari. Quelques œuvres m’ont ému, pour des raisons vagues et improbables. Aucune n’est un « classique ».
Et puis ça s’est tari. Un jour, je me suis aperçu que je ne lisais plus. Il m’arrivait de reprendre des lectures anciennes, mais rien de neuf. Je devais, à cette époque, n’être pas loin d’une certaine forme de folie.
Alors, suis-je inculte ? Suis-je un « mauvais citoyen », comme le sous-entendait l’autre ? Je ne crois pas. Mais pourquoi, à vous lire, ai-je mauvaise conscience ? Et comment font-ils, tous ces gens ? Ceux de CL, ceux de mon atelier d’écriture ? Pour lire autant, pour avoir un avis si pertinent sur ce qu’ils lisent ?
On m’objectera peut-être que la nouvelle, le roman policier, la SF et la BD sont des genres parfaitement respectables, et que ce qui est en jeu, c’est plus ma paresse et mon manque de curiosité, même à l’intérieur de ces genres qui me sont familiers.
« Comment faites-vous pour me connaître si bien ? » répondrai-je. Mais finalement, ce qui m’inquiète n’est pas là. Il y a dans ce débat « Classique ou pas classique ? », un discours sous-jacent qui m’échappe. Alors, passons sur les paramètres du classicisme, qui semblent différents pour chacun pour en venir à « ce qu’il faut avoir lu pour être un homme ou une femme de culture ». Et là, ça bloque. Sur ce « il faut ». Vous ne l’avez pas dit ? Je ne suis pourtant pas sûr de ne pas l’avoir entendu. Pas formellement, bien sûr, et certainement pas à mon endroit. Sous-jacent, comme je disais plus haut. Et puis ça bloque aussi sur la « culture ». Qui suis-je, que suis-je, si je n’ai pas lu et aimé les classiques ?
« Où veut-il en venir, Minoritaire ? »
Il ne sait pas. Continuez donc de gloser sur ce qui est classique ou pas. C’est sûrement intéressant, utile ; ça fait avancer le schmilblik. Nous avons tous en tête un petit schmilblik qui a besoin d’avancer. Je suis peut-être juste un peu chagrin, triste, et jaloux de ne pas me sentir concerné, de ne pas en avoir même envie.
Une réalité qui s’applique aussi à l’écrit.
Je vous le confesse : même si l’écriture me fait parfois souffrir, la littérature m’emmerde ! Bon, je tempère, je m’explique : Il m’arrive de voleter de-ci de-là sur les fils de CL, vaguement curieux ; que lisent les gens, qu’en pensent-ils ? Et là, je me sens comme un Martien égaré parmi les spectateurs d’un match PSG-OM. Les élans, les emportements, les transports exaltés me dépassent. Ah ! Balzac ; Ah ! Flaubert ; Ah ! Zola ; Ah !...
On s’étripe –fort civilement, je vous le concède– sur la classification ; tel ou tel est-il « classique » ou pas ? Un peu comme s’il avait droit au Panthéon, ou seulement au Père Lachaise, voire à la fosse commune. Un peu comme à la cour de récré : « quel est le meilleur footballeur du monde ? » « Celui-là, c’est un Artiste. » ; « C’est un bon technicien, mais... » ; « Besogneux mais indispensable... » ; « Il a marqué autant de buts. » ; « Énergique... efficace.... éblouissant... »
Allez, d’accord, je provoque. J’aime bien le foot, parfois, mais les commentaires qu’on peut en faire me font rire. La littérature aussi, j’aime bien, parfois, mais les commentaires m’emmerdent.
« Pourquoi viens-tu les lire, alors ? »
Bonne question. Probablement parce que depuis que j’essaie d’écrire, ici ou lors d’ateliers, je suis confronté à des gens dans la même situation que moi, dont je ne connais pas leur rapport à la chair, mais dont il semble que, contrairement à moi, ils ont « lu tous les livres ». Et je ne comprends pas. Comment font-ils ? Un livre par semaine ; pour certains, un par jour ! Moi, c’est péniblement 2 par an, et encore, l’un d’entre eux, c’est Placid et Muzo !
Je préviens tout de suite ici les bonnes âmes : Je ne suis pas à la recherche du roman qui m’ouvrirait les portes du Paradis littéraire. Je me fous du Paradis, littéraire ou autre. Je viens juste dire.
Pourtant, je sais lire. Depuis tout petit. C’était les années 60. À la maison arrivaient chaque semaine les magazines Tintin, Spirou, Pilote. J’ai lu les images, bien sûr, et dès que j’ai su déchiffrer, tout ce qui me passait sous les yeux. Rien ne m’était interdit ; d’Enid Blyton à Henri Verne (et son grand-père, Jules :-D). Ma chatte s’appelait Tania, comme la nièce de l’Ombre Jaune. La bibliothèque parentale recelait des trésors en « Poche » ou en « J’ai lu » : Bazin, Miller, Gorki, Prévert, les autres cités plus haut, évidemment... Surtout –pour moi–, la collection complète de « Fiction » et ses univers imaginaires, et parfois pas tant que cela. C’est sûrement là que j’ai pris goût aux nouvelles.
Tiens ? oui, j’aime les nouvelles. Enfin, certaines. Borges m’a ennuyé ; je me délecte de Sternberg. (C’est quasi l’essentiel de ma culture en la matière.) Et j’aime les romans policiers saignants, secs et nerveux, même si je ne dédaigne pas un Maigret.
J’éprouvais aussi une réelle fascination pour les feuilletons radiophoniques. Je me souviens ainsi de « La Nuit des Temps », de « L’Imprécateur » ou, plus joyeusement iconoclaste, du « Mystère de la Grande Babelutte ». La mise en ondes du « Grand Meaulnes » m’ennuya. Plus tard, bien plus tard, j’ai essayé d’en lire trois pages : ça m’ennuyait toujours autant.
L’école ? non, rien, merci.
Curieusement, l’école m’a appris à écrire, mais pas à lire. Par « écrire », j’entends, accessoirement, maitriser l’orthographe, mais surtout, faire passer un discours et donc maitriser les éléments de syntaxe et de grammaire indispensable à la compréhension de ce discours, à son efficacité.
Comment « ça ne se remarque pas ! » ? C’est que j’ai raté une leçon.
Autant que je puisse m’en souvenir, l’essentiel de cet apprentissage date de l’école primaire. Du secondaire, j’ai le souvenir de cette dissection grotesque de « L’albatros », de tout ce que Baudelaire avait voulu y mettre, selon le professeur, et qui faisait du poème essentiellement un travail de lexicographe, alors que, sans dénier le travail de l’auteur après coup, il s’agit avant tout d’une « vision ». Sinon, pourquoi la poésie ?
Mais je lisais toujours, en dehors de l’école. Je me souviens d’avoir aimé Sartre. (Pauvre Jean-Sol, il doit avoir vieilli, aujourd’hui.) Mon premier –et seul– éblouissement littéraire m’est venu à 20 ans : « Cent ans de solitude », ça ne s’invente pas. Je l’ai dévoré d’une lecture hallucinée, en 24 heures, sans comprendre, mais avec la certitude prétentieuse (excusez le pléonasme) que ce roman abracadabrantesque constituait l’aboutissement de toute la folie rimbaldienne, et qu’une queue de cochon valait bien une jambe coupée.
Et puis, ça s’est tari. Je lisais toujours, de loin en loin. De la SF, surtout ; des BD, bien sûr ; de temps en temps, un roman me tombait dans les mains. Venu d’où ? J’écrivais, aussi de loin en loin. Des chansons que personne n’a jamais chantées. Je bricolais.
Et puis, ça s’est tari. Quelques œuvres m’ont ému, pour des raisons vagues et improbables. Aucune n’est un « classique ».
Et puis ça s’est tari. Un jour, je me suis aperçu que je ne lisais plus. Il m’arrivait de reprendre des lectures anciennes, mais rien de neuf. Je devais, à cette époque, n’être pas loin d’une certaine forme de folie.
Alors, suis-je inculte ? Suis-je un « mauvais citoyen », comme le sous-entendait l’autre ? Je ne crois pas. Mais pourquoi, à vous lire, ai-je mauvaise conscience ? Et comment font-ils, tous ces gens ? Ceux de CL, ceux de mon atelier d’écriture ? Pour lire autant, pour avoir un avis si pertinent sur ce qu’ils lisent ?
On m’objectera peut-être que la nouvelle, le roman policier, la SF et la BD sont des genres parfaitement respectables, et que ce qui est en jeu, c’est plus ma paresse et mon manque de curiosité, même à l’intérieur de ces genres qui me sont familiers.
« Comment faites-vous pour me connaître si bien ? » répondrai-je. Mais finalement, ce qui m’inquiète n’est pas là. Il y a dans ce débat « Classique ou pas classique ? », un discours sous-jacent qui m’échappe. Alors, passons sur les paramètres du classicisme, qui semblent différents pour chacun pour en venir à « ce qu’il faut avoir lu pour être un homme ou une femme de culture ». Et là, ça bloque. Sur ce « il faut ». Vous ne l’avez pas dit ? Je ne suis pourtant pas sûr de ne pas l’avoir entendu. Pas formellement, bien sûr, et certainement pas à mon endroit. Sous-jacent, comme je disais plus haut. Et puis ça bloque aussi sur la « culture ». Qui suis-je, que suis-je, si je n’ai pas lu et aimé les classiques ?
« Où veut-il en venir, Minoritaire ? »
Il ne sait pas. Continuez donc de gloser sur ce qui est classique ou pas. C’est sûrement intéressant, utile ; ça fait avancer le schmilblik. Nous avons tous en tête un petit schmilblik qui a besoin d’avancer. Je suis peut-être juste un peu chagrin, triste, et jaloux de ne pas me sentir concerné, de ne pas en avoir même envie.
Et ben moi ça m'est égal si un livre est classique et ce que ça veut dire... Rien que mon ressenti qui compte! Je suis égoiste comme ça! :P
Tu sais, ces livres "qu'il faut avoir lu" (comme ce livre qui liste les incontournables, Les 1001 livres qu'il FAUT avoir lus dans sa vie, http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/27253 ), il faut juste pas prendre ça littéralement, chacun à son cheminement personnel littéraire, ses affinités, on ne peut pas se comparer.
Tu sais, ces livres "qu'il faut avoir lu" (comme ce livre qui liste les incontournables, Les 1001 livres qu'il FAUT avoir lus dans sa vie, http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/27253 ), il faut juste pas prendre ça littéralement, chacun à son cheminement personnel littéraire, ses affinités, on ne peut pas se comparer.
J'aime vraiment ce que tu écris. Je ne crois pas que Jean Sol a si mal vieilli (Le Diable et le Bon Dieu m'avait saisie, mais c'était il y a deux ans, je ne sais pas si mes goûts ont changé), et je te suis dans ta lecture folle de Cent ans de solitude.
Pour le reste: j'envisage les Classiques comme un horizon inatteignable, insurmontable. Déjà le C majuscule en dit long. Mais la montagne ne m'effraie pas, je n'en fais pas une ambition personnelle: je lirai les livres dont j'ai envie au rythme qui est le mien (limaçonneux ces temps ci), les Classiques seront des jalons. Pas des passages obligés.
Ah vraiment, j'aime ce texte (je n'ai pas encore lu le précédent, j'attends l'envie)!
Pour le reste: j'envisage les Classiques comme un horizon inatteignable, insurmontable. Déjà le C majuscule en dit long. Mais la montagne ne m'effraie pas, je n'en fais pas une ambition personnelle: je lirai les livres dont j'ai envie au rythme qui est le mien (limaçonneux ces temps ci), les Classiques seront des jalons. Pas des passages obligés.
Ah vraiment, j'aime ce texte (je n'ai pas encore lu le précédent, j'attends l'envie)!
Minoritaire, tu as sûrement lu des classiques, même sans le savoir.
Et puis, l'important, c'est que tu aies, toi, tes propres classiques. (même réponse à Lobe).
Ton post est sympa et très très bien écrit. C'est nous qui pourrions en être jaloux ! ;o))
Alors pourquoi être chagrin ?
Et puis, l'important, c'est que tu aies, toi, tes propres classiques. (même réponse à Lobe).
Ton post est sympa et très très bien écrit. C'est nous qui pourrions en être jaloux ! ;o))
Alors pourquoi être chagrin ?
C'est bizarre cette sorte de complexe qu'il peut y avoir à ne pas avoir lu des classiques. Personne n'oblige à les lire, c'est une démarche qui doit être personnelle ; ce n'est pas pour ça qu'il faut leur retirer leur place dans la littérature ou à contrario leur donner une trop grande importance. Si je suis intervenue dans la question de la classification c'est simplement à cause de la demande de suppréssion. Si tout le monde est d'accord pour avoir sa définition des classiques il en est de même pour plein d'autres classifications. le problème étant donc le principe de classification en général... Même si cette dénomination de classique (plus que sa classification) renferme des avis divers, elle existe bien. Certains peuvent ne plus être vraiment des références en littérature, (bien que tout cela soit subjectifs) ils ont eu leurs rôles, leurs intérêts, leurs influences ; je persiste à croire que certains sont encore essentiels mais certainement pas obligatoires ; il serait bien dommage en tout cas qu'ils passent aux oubliettes, que certains passent à côté sans les aborder, surtout quand il n'y a aucune certitude que la relève soit assurée par la littérature contemporaine...
La vraie question que pose ton texte Minoritaire c'est : pourquoi tu n'as plus eu envie de lire ? La multiplication de divers autres médias n'explique pas tout. Personnellement je crains que la "profondeur" de tous ces médias soit bien insuffisante et incite plus au papillonnage même s'ils sont enrichissants sur d'autres points ; et, Minoritaire, tu n'écrirais pas comme tu écris si tu n'avais pas d'abord lu ; je crois que ce besoin d'écriture viens de la perte de cette lecture, de ce manque qu'il y a en toi ; personnellement je pense que ça n'est pas suffisant, nous ne possédons pas TOUT en nous, même si l'écriture pour moi est essentielle. Et ce qui pousse à lire n'est-ce pas avant tout la curiosité, alors un peu de curiosité pour ces classiques est-ce si inutile ? Mais pitié cela n'a RIEN à voir avec la culture !
Mais ce n'est que mon avis...
La vraie question que pose ton texte Minoritaire c'est : pourquoi tu n'as plus eu envie de lire ? La multiplication de divers autres médias n'explique pas tout. Personnellement je crains que la "profondeur" de tous ces médias soit bien insuffisante et incite plus au papillonnage même s'ils sont enrichissants sur d'autres points ; et, Minoritaire, tu n'écrirais pas comme tu écris si tu n'avais pas d'abord lu ; je crois que ce besoin d'écriture viens de la perte de cette lecture, de ce manque qu'il y a en toi ; personnellement je pense que ça n'est pas suffisant, nous ne possédons pas TOUT en nous, même si l'écriture pour moi est essentielle. Et ce qui pousse à lire n'est-ce pas avant tout la curiosité, alors un peu de curiosité pour ces classiques est-ce si inutile ? Mais pitié cela n'a RIEN à voir avec la culture !
Mais ce n'est que mon avis...
Un texte sympa et bien tourné, mais la cible est par trop floue. La lecture c'est bien plus qu'une question de classique, de livres à avoir lu. La littérature c'est la subversion, l'évasion, la fuite hors de soi, c'est ce qui rend la vie supportable. La littérature c'est la preuve que la vie ne suffit pas, disait un écrivain, je ne sais plus lequel (Pesoa ?), cité sur le fil des citations (par Jlc ?) il y a longtemps.
"Ça s'est tari", je comprends ça ; ça me parle. Même, ça me rappelle des souvenirs.
Quant aux classiques, ça n'existe pas ; mais il reste la littérature.
Quant aux classiques, ça n'existe pas ; mais il reste la littérature.
C'est la bonne question, Minoritaire, mais ne compte pas sur moi pour y répondre, parce que je ne vois pas...
« Où veut-il en venir, Minoritaire ? »
;-))
Curieux Minoritaire ! Tu écris beaucoup mieux que tu ne lis, si je comprends bien. Et si tu écris sans jamais rien lire, au moins tu ne crains pas d'être accusé de plagia.
Enfin, tu as quand même lu Cent Ans de Solitude en 24 heures et là, tu me la coupes ! parce que moi j'ai mis deux heures à lire 60 pages et puis j'ai laissé tombé.
Je ne crois pas que l'école apprenne à lire – ni à écrire, d'ailleurs. Je crois que c'est plutôt une disposition, ou un don.
Mais il me semble que c'est important d'imposer la lecture des classiques à l'école pour avoir une échelle de valeur, une base de comparaison pour les lectures futures.
Mais si le mot « classique » dérange, parlons « de livres reconnus bons par la majorité des lecteurs expérimentés », par exemple.
Par contre je me demande si la lecture développe le jugement et l'intelligence. J'aurais plutôt tendance à penser que non.
Les générations de nos arrières-grands-parents étaient analphabètes. Et pourtant, ils avaient autant de bon sens et de jugement que les générations d'aujourd'hui. Ils étaient probablement plus sûrs d'eux-mêmes et moins manipulables. Et, certainement tout aussi cultivés mais, différemment.
« Alors, si je ne lis pas les classiques, suis-je inculte ? demandes-tu. Suis-je un « mauvais citoyen », comme le sous-entendait l’autre ? » (L'autre, c'est moi, je me suis reconnu) ;-))
Pas de complexe, Minoritaire ! Si tu n'a pas lu les classiques, ça ne devrait pas t'empêcher d'être « un bon citoyen » (Il faut comprendre le bon citoyen comme au XVIIème siècle on parlait de l'Humaniste : l'homme qui s'intéresse à tout mais ne se pique de rien).
En tous cas, si ça peut te consoler, tu écris comme un bon citoyen ; je te lis toujours avec beaucoup de plaisir et d'admiration, même si je ne commente plus jamais.
Moi, minoritaire, je pense que tu lis. Je pense que tu lis beaucoup, et que tu mens. Je soupçonne ton art mensonger de puiser sa source dans tes nombreuses lectures démenties, les lecteurs ayant été à bonne école : tous les auteurs sont des menteurs.
J'apprends que tu écris aussi or, je ne sais si je l'ai mentionné déjà, mais les auteurs sont des menteurs.
J'apprends que tu écris aussi or, je ne sais si je l'ai mentionné déjà, mais les auteurs sont des menteurs.
Belle confession, Minoritaire, et très bien écrite pour quelqu’un qui ne sait pas lire ! :o)
(et je te ressemble sans doute un peu, parce que je suis loin de lire un livre par semaine !)
Et on en a parlé ! (j’ai fouillé un peu, et je n’ai pas conservé la moitié des fils que j’ai trouvés !)
(je n’ai pas retrouvé celui que tu avais donné, SJB.. )
Classiques ?
2004 (Jules)
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
les classiques
2005 (Sebdams)
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
Classiques à lire absolument
2008 (wiza)
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
Quels sont vos "classiques" préférés ?
2008 (Eva)
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
pourquoi lire les classiques
2009 (Andro2)
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
"Classiques"
(Feint)
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
2011
Les futurs "classiques"
2012 (Coutal)
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
Faut-il classer Kessel, Saint-Exupéry ou Malraux en "classiques" ?
2013 (Shelton)
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
(et je te ressemble sans doute un peu, parce que je suis loin de lire un livre par semaine !)
« Où veut-il en venir, Minoritaire ? »Tout à fait. Et si les classiques n'existent pas, comme dit Feint, il est essentiel d'en parler.. :o)
Il ne sait pas. Continuez donc de gloser sur ce qui est classique ou pas. C’est sûrement intéressant, utile ; ça fait avancer le schmilblik. Nous avons tous en tête un petit schmilblik qui a besoin d’avancer.
Et on en a parlé ! (j’ai fouillé un peu, et je n’ai pas conservé la moitié des fils que j’ai trouvés !)
(je n’ai pas retrouvé celui que tu avais donné, SJB.. )
Classiques ?
2004 (Jules)
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
les classiques
2005 (Sebdams)
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
Classiques à lire absolument
2008 (wiza)
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
Quels sont vos "classiques" préférés ?
2008 (Eva)
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
pourquoi lire les classiques
2009 (Andro2)
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
"Classiques"
(Feint)
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
2011
Les futurs "classiques"
2012 (Coutal)
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
Faut-il classer Kessel, Saint-Exupéry ou Malraux en "classiques" ?
2013 (Shelton)
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
Et si les classiques n'existent pas, comme dit Feint, il est essentiel d'en parler.. :o)C'est même précisément parce qu'ils n'existent pas qu'ils méritent qu'on en parle.
C'est fou comme on peut oublier. Je n'ai aucun souvenir de ce fil. Du coup je me fais l'effet de radoter, même si c'est pour la bonne cause.
"Classiques"
(Feint)
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
2011
Comment peut-on prouver qu'une chose n'existe pas ? Allez-y messieurs les censeurs !:-)
C'est facile : c'est quand il y a beaucoup de gens qui y croient.
Ah, Minoritaire, combien je me retrouve dans ton texte ! Echouée ici un peu par hasard, au départ, je me suis un peu trouvée dans ton état d'esprit, n'ayant pas l'air de lire comme la majorité ici...
Mais je crois que chacun aborde la lecture comme il l'entend, et cela peut évoluer, sans doute, ou stagner, selon divers paramètres... Les "rencontres" et échanges sur CL peuvent aussi nous ouvrir l'esprit. L'évocation du livre par semaine m'a fait sourire, c'est un peu ce dont je rêve, mais le temps et l'envie ne sont pas toujours présents, on ne peut pas être au four et au moulin... Alors il y a des semaines à deux ou trois, selon le volume, et puis d'autres sans rien...
Donc, même si je me suis décidée à découvrir des auteurs d'aujourd'hui, demeurant jusqu'à il y a peu une indécrottable du XIXème siècle, je subis aussi ces questionnements, pensant que je ne lirai jamais tous les livres catalogués comme "classiques" (je ne suis pas intervenue dans ce débat parce que pour moi un "classique" était toute autre chose...), par manque de temps, d'envie, de certains auteurs qui me rebutent avant même d'avoir ouvert la première page de leur livre...
N'est-ce pas comme en peinture, par exemple ? On n'est pas obligé de tout aimer, d'apprécier une toile parce que c'est une référence, et on peut tout à fait en zapper l'exposition...
Lire doit être un plaisir...
Mais je crois que chacun aborde la lecture comme il l'entend, et cela peut évoluer, sans doute, ou stagner, selon divers paramètres... Les "rencontres" et échanges sur CL peuvent aussi nous ouvrir l'esprit. L'évocation du livre par semaine m'a fait sourire, c'est un peu ce dont je rêve, mais le temps et l'envie ne sont pas toujours présents, on ne peut pas être au four et au moulin... Alors il y a des semaines à deux ou trois, selon le volume, et puis d'autres sans rien...
Donc, même si je me suis décidée à découvrir des auteurs d'aujourd'hui, demeurant jusqu'à il y a peu une indécrottable du XIXème siècle, je subis aussi ces questionnements, pensant que je ne lirai jamais tous les livres catalogués comme "classiques" (je ne suis pas intervenue dans ce débat parce que pour moi un "classique" était toute autre chose...), par manque de temps, d'envie, de certains auteurs qui me rebutent avant même d'avoir ouvert la première page de leur livre...
N'est-ce pas comme en peinture, par exemple ? On n'est pas obligé de tout aimer, d'apprécier une toile parce que c'est une référence, et on peut tout à fait en zapper l'exposition...
Lire doit être un plaisir...
Comment peut-on prouver qu'une chose n'existe pas ? Allez-y messieurs les censeurs !:-)Ta question s'adresse aux censeurs, alors je laisse à d'autres le soin d'y répondre. Mais si elle s'était adressée aux penseurs, aux penseurs du Café du Commerce dont je suis, je t'aurais répondu :
On prouve que quelque chose n'existe pas de la même manière qu'on prouve que quelque chose existe : par la spéculation purement métaphysique.
;-))
J'avoue que je préfère les penseurs :-)
Wikidit : "Le classicisme est un mouvement littéraire qui se développe en France, et plus largement en Europe, à la frontière entre le XVIIe siècle et le XVIIIe siècle, de 1660 à 1715. Il se définit par un ensemble de valeurs et de critères qui dessinent un idéal s'incarnant dans l’« honnête homme » et qui développent une esthétique fondée sur une recherche de la perfection, son maître mot est la raison."
Bon bon bon...
Le problème avec la littérature, c'est qu'elle nous donne une bonne raison de nous positionner et de nous affirmer être doué de raison (voire de raison plus pertinente que celle des autres), ce qui s'étend aux détenteurs de culture tout pareil. Bof.
Sauf que la culture est quelque chose de friable voire frivole, nos échappant des doigts dès qu'on veut s'en saisir dans un sens matérialiste du terme.
Chacun évolue dans son rapport à la lecture et/ou la culture mais, me semble, que tout ça est comme un régime alimentaire : l'important est de savoir ce qui est bon pour soi, en qualité comme en quantité.
Et puis, v'là, Mens sana in corpore sano.
Mais de nouveau, tout est dans le besoin de qualifier, cloisonner, répertorier, définir. L'esprit humain a besoin d'être rassuré, validé.
Moi, j'ai envie de mourir en me disant que ce que j'ai lu m'a fait du bien, m'a fait grandir, m'a apporté suffisamment de "nourriture" mentale, spirituelle ou émotionnelle pour dire que je peux me transformer sereinement en poussière.
On a autre chose à faire que de se définir selon une catégorie quand il est l'heure de trépasser.
Bon bon bon...
Le problème avec la littérature, c'est qu'elle nous donne une bonne raison de nous positionner et de nous affirmer être doué de raison (voire de raison plus pertinente que celle des autres), ce qui s'étend aux détenteurs de culture tout pareil. Bof.
Sauf que la culture est quelque chose de friable voire frivole, nos échappant des doigts dès qu'on veut s'en saisir dans un sens matérialiste du terme.
Chacun évolue dans son rapport à la lecture et/ou la culture mais, me semble, que tout ça est comme un régime alimentaire : l'important est de savoir ce qui est bon pour soi, en qualité comme en quantité.
Et puis, v'là, Mens sana in corpore sano.
Mais de nouveau, tout est dans le besoin de qualifier, cloisonner, répertorier, définir. L'esprit humain a besoin d'être rassuré, validé.
Moi, j'ai envie de mourir en me disant que ce que j'ai lu m'a fait du bien, m'a fait grandir, m'a apporté suffisamment de "nourriture" mentale, spirituelle ou émotionnelle pour dire que je peux me transformer sereinement en poussière.
On a autre chose à faire que de se définir selon une catégorie quand il est l'heure de trépasser.
C'est l'idée de la NÉCESSITÉ de définir quels textes seront classiques (dans l'acception courante et abusive du terme) qui, à terme, est à mon avis néfaste à la littérature ; l'idée de présenter une œuvre comme exemplaire - alors que précisément la création, puisque c'est bien de cela qu'il s'agit, se définit hors du champ de l'exemplarité.
Par ailleurs, cette élection des "classiques" se fait par consensus, tandis que la lecture est une pratique essentiellement singulière. En art, l'avis de la majorité, consensuel par nature, ne vaut pas grand-chose.
Par ailleurs, cette élection des "classiques" se fait par consensus, tandis que la lecture est une pratique essentiellement singulière. En art, l'avis de la majorité, consensuel par nature, ne vaut pas grand-chose.
CL devrait se démarquer en réinventant des catégories nouvelles.
Mais à la fois, ça resterait des catégories qu'on essaierait de faire correspondre aux anciennes...
Caramba ! Je me demande où SJB, inconditionnel du genre, classerait les "Martine"...
Mais à la fois, ça resterait des catégories qu'on essaierait de faire correspondre aux anciennes...
Caramba ! Je me demande où SJB, inconditionnel du genre, classerait les "Martine"...
Caramba ! Je me demande où SJB, inconditionnel du genre, classerait les "Martine"...
:-)))))))
J'ai aimé ton texte, Minoritaire, c'est à la fois un grand coup de pied rageur et un élan d'amour.
Je l'ai ressenti comme ça, plein d'ambivalence.
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