Les forums

Forums  :  Forum général  :  "Classiques"

Provis

avatar 25/10/2011 @ 19:03:50
Mais Feint en quoi ça pose vraiment un problème de considérer certains auteurs ou oeuvres comme des classiques?
Le problème est d'abord sémantique : tout le monde ne s'accorde pas sur le sens du mot. Et on n'y peut pas grand-chose, parce que depuis longtemps déjà, "classique" est utilisé dans des sens bien différents.
(on a déjà eu sur CL de nombreuses discussions sur le sujet, sans conclusion évidemment.. :o)

Admettons que "classique" signifie "de grande qualité", et "qui mérite d'être reconnu comme tel". Alors ça pose la question des critères utilisés pour juger une oeuvre (de grande qualité ou non), et on retourne à l'éternel problème évoqué sur CL, l'incontournable subjectivité des jugements qu'on peut porter sur une oeuvre littéraire.

Ca porte tort à d'autres parce qu'ils n'en font pas partie? Dans ce cas ça voudrait dire que cette classification a sa valeur et qu'en fait il faut seulement la complèter, non? Sur quels critères se basent les éditeurs?
Pour moi, le fait que certains souhaitent faire partie d'une classification ne démontre pas la valeur de la classification (ou alors une valeur parfaitement subjective).
Par ailleurs, si on voulait s'en remettre aux éditeurs, il y aurait intérêt à éviter ceux dont le premier objectif est le fric. Autrement dit, il faudrait prélablement porter un jugement sur l'éditeur, ce qui plus on moins revient à porter un jugement sur les oeuvres publiés par l'éditeur : on n'avance pas beaucoup.. :o)

Dranac
avatar 25/10/2011 @ 19:31:06
Admettons que "classique" signifie "de grande qualité", et "qui mérite d'être reconnu comme tel". Alors ça pose la question des critères utilisés pour juger une oeuvre (de grande qualité ou non), et on retourne à l'éternel problème évoqué sur CL, l'incontournable subjectivité des jugements qu'on peut porter sur une oeuvre littéraire.


C'est pour ça il me semble, que les ans font leurs œuvres.

Pieronnelle

avatar 25/10/2011 @ 19:42:14
Merci Provis pour cet éclairage. J'avoue que pour moi classique veut dire plutôt (je ne sais jamais où mettre l'accent:-)) qui a une portée universelle et qui peut s'imposer comme telle à tous. Mais c'est vrai que la question de la subjectivité se pose et que "l'universalité" est un terme vague... Cela peut aussi correspondre à certaines règles, dans l'écriture, dans la forme, dans les messages philosophiques ou autre. Et ce n'est pas pour cela qu'ils auraient plus de valeur mais simplement seraient représentifs de ces règles.
Personnellement moi ça m'est complètement égal mais il est clair que certains ont besoin de s'appuyer sur des "bases" et est-ce si mal?
Alors on ne doit pas utiliser le terme "classique", dans n'importe quel domaine? Ou alors c'est que le terme n'est pas approprié pour la littérature?

Feint

avatar 25/10/2011 @ 20:37:23
Complètement d'accord avec Provis (et pourtant c'est un classique).

Je ne suis pas sûr du tout, Dranac, et même je ne crois pas que la postérité rende vraiment justice à la littérature. Mais on n'a pas vraiment les moyens de s'en rendre compte parce que les œuvres oubliées sont... oubliées, précisément.
Pieronnelle, quand tu écris "Cela peut aussi correspondre à certaines règles, dans l'écriture, dans la forme, dans les messages philosophiques ou autre. Et ce n'est pas pour cela qu'ils auraient plus de valeur mais simplement seraient représentifs de ces règles", je pense que tu rends compte assez justement de l'esprit de ce que représente un "classique" dans l'esprit des gens. Mais les auteurs vraiment importants sont précisément ceux qui transcendent ces règles, ceux qui font en sorte qu'après eux la littérature n'est plus ce qu'elle était avant. C'est aussi pour ça qu'ils restent mésestimés, c'est pour ça que Flaubert par exemple restera toujours moins populaire que Zola qui bien sûr est un très bon auteur mais qui ne lui arrive pas à la cheville, et on pourrait trouver bien d'autres exemples auxquels on pourra toujours m'opposer des critères de goûts ou de subjectivité ; bref je ne suis pas loin de penser que la notion même de classique (au sens que personnellement je ne lui donne pas) porte en germe la négation même de la littérature.
Mais d'un point de vue purement pratique, dans la mesure où il n'est pas possible de mettre tout le monde d'accord sur l'appartenance de telle œuvre ou telle autre aux classiques et que ce n'est pas bien grave qu'on ne soit pas d'accord là-dessus, je me demande s'il est vraiment pertinent de conserver ce classement.

Débézed

avatar 25/10/2011 @ 22:25:32
C'est comme en gymnastique, il y a de grands gymnastes qui exécutent des mouvements de très haut niveau à la perfection et il y a ceux qui inventent la gymnastique, qui créent de nouvelles difficulté, qui proposent de nouveaux champs d'évolution, les Endo, Tsukahara, Korbut, Kim, Mogilniy, etc...

Dranac
avatar 25/10/2011 @ 23:26:06

Je ne suis pas sûr du tout, Dranac, et même je ne crois pas que la postérité rende vraiment justice à la littérature. Mais on n'a pas vraiment les moyens de s'en rendre compte parce que les œuvres oubliées sont... oubliées, précisément.


Voici déjà une ramification. Dans mon esprit classique pour ce qui est d'un livre, ne veux pas dire forcement " littérature ", il y a de bien fameux genres qui ne sont pas littéraire, comme des essais par exemples, des documentaires etc.

Provis

avatar 26/10/2011 @ 13:59:05
Personnellement moi ça m'est complètement égal mais il est clair que certains ont besoin de s'appuyer sur des "bases" et est-ce si mal?
Non bien sûr, mais encore faut-il que les bases soient solides, sinon c’est la catastrophe ! :o)


Alors on ne doit pas utiliser le terme "classique", dans n'importe quel domaine? Ou alors c'est que le terme n'est pas approprié pour la littérature?
C'est que, précisément, "classique" a en littérature (et dans le domaine des arts) un sens qui n'est pas celui qu'on lui donne généralement.


Après les avis personnels.. :o), voici le Trésor de la Langue française :
http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/…;

dont, concernant l’aspect historique de la signification du mot :

1. 1548 adj. « qui est dans les meilleurs » (SEBILLET, Art. Poet., I, 3 ds HUG. : lecture des bons et classiques poétes françois) 1611, COTGR.;

2. 1611 « qui fait autorité, considéré comme un modèle du genre » (COTGR.);
1791 (MIRABEAU, Collection, t. 1, p. 338 ds LITTRÉ : cette terre classique [l'Angleterre] des amis de la liberté);
1809 « ordinaire, habituel » (LAMARCK, Philos. zool., t. 1, p. 180 : elles n'ont point le caractère classique);
av. 1826 « qui ne s'écarte pas des usages établis » (BRILLAT-SAVARIN, Physiol. du goût, p. 364 : Veuillez accepter pour demain un dîner classique, en petit comité);

3. 1680 « (auteur) qu'on enseigne dans les classes » (RICH.); v. aussi Trév. 1771;

4. a) littér. 1680 « (d'un auteur latin) qui est dans les meilleurs et qui sert de modèle » (RICH.);
1753 « (des auteurs des XVIIe et XVIIIe s.) id. » (Encyclop. t. 3);
1810 (Mme DE STAËL, De l'Allemagne, t. 2, p. 127 : de la poésie classique et de la poésie romantique);
b) 1768 « qui répond aux règles de l'art » (J.-J. ROUSSEAU, Dict. de mus., p. 463 : Style de Mottet [...] est plutôt classique et savant);
1835 (Ac. : Classique, se dit également, dans les Arts d'imitation, De ce qui rappelle la manière antique, ou De ce qui est conforme aux règles strictes de l'Art).

Etymologie.
Empr. au lat. "classicus" « citoyen de la première classe » (Caton d'apr. Aulu-Gelle ds TLL s.v., 1280, 81 : emploi subst.), attesté comme adj. au sens de « exemplaire, de première importance » (Aulu-Gelle, ibid., 1280, 79).

Radetsky
avatar 26/10/2011 @ 14:34:06


?? bien sûr que si, ce sont, au moins pour les deux premiers, des auteurs étudiés en première.

Alors, c'est une bonne nouvelle !

Début Précédente Page 2 de 2
 
Vous devez être connecté pour poster des messages : S'identifier ou Devenir membre

Vous devez être membre pour poster des messages Devenir membre ou S'identifier