Et les fanfares ? voici la Rhinofanpharyngite pour votre plaisir !

Les fanfares et la rue, toute une histoire, certes, mais pas toujours du goût de tout le monde. En effet, la fanfare n’a pas toujours bonne réputation. La fanfare militaire parce qu’elle joue des airs militaires, la fanfare et ses majorettes parce que les majorettes sont mal vues, et il ne reste que les fanfares municipales qui ont souvent bien du mal à trouver un répertoire original… Oui, j’exagère beaucoup d’autant plus qu’à Chalon dans la rue, chaque année, nous avons une très belle collection de fanfares qui nous offrent de beaux moments narratifs, festifs, remuants ou inspirés de toutes les cultures du monde… Et même tout cela à la fois !
Depuis quelques années, les fanfares ont travaillé en profondeur pour se donner des nouveaux outils de narration avec le chant, le théâtre, la danse… Mais pourquoi suis-je en train de vous raconter tout cela ? Tout simplement parce que je me suis laissé attraper par une fanfare aujourd’hui et que je ne le regrette pas du tout…
J’avais une heure à perdre dans Chalon dans la rue. Cela ne m’inquiétait pas car chacun sait qu’ici durant le festival il se passe toujours quelque chose pour prendre patience avant un spectacle. Je vois une affiche de la fameuse Rhinofanpharyngite qui annonce une déambulation à 18h30 au départ de la cathédrale Saint Vincent. A deux pas d’où j’étais…
Un seul point négatif, il fait trop chaud pour déambuler… 35° c’est un peu trop pour marcher longtemps serrés les uns contre les autres… Non ? Heureusement, mais je ne le savais pas encore, l’espace géographique à franchir allait être assez court… beaucoup plus de musique, de clowneries, de narrations sonores, de danse pour le public, que de marche au sens stricte du terme.
J’ai adoré, tout simplement. Tout d’abord, parce que ces musiciens ont su faire en sorte que c’est au bout d’une heure que j’ai réalisé que je les avais suivi, que le spectacle était terminé et qu’il était temps que je me déplace vers le suivant. Mais, en fait, j’avais envie que ça continue tant tout avait été parfait…
Chaque musicien ne se contente pas de jouer de son instrument, ce qu’il fait quand même et plutôt bien. Il est aussi dans une troupe qui va nous parler à sa façon, donc musicale, de l’homme, de l’animal qui est en nous, de la vie, de la planète, de la richesse, de la pauvreté, de l’avenir, de la confiance en l’autre…  Stop !!! Votre histoire est impossible !!! On ne peut pas raconter tout cela en quelques minutes en jouant de la musique…
Mais c’est qu’ils jouent plus que de la musique ! Tout est dit ! En fait, ils avaient une intention au départ : Les impairs – ils sont 7 musiciens, chiffre sacré – sont peut-être perdus dans la ville, coincés dans un rôle. Ils sont habillés en musiciens, jouent de la musique et ils étouffent de toute évidence. Dès que l’occasion se présente, ils sont prêts à fuir, prendre des initiatives, arrêtent d’obéir et jouent le plus librement. Et quel talent et travail pour arriver à cela sans que ce soit un chantier inaudible pour les spectateurs…

La bonne humeur et la joie se répandent dans le public, on tape dans ses mains, on a envie de bouger et de chanter, envie de les aider non à retrouver enfermés dans leurs prisons instrumentales, mais bien à rester libre et rendre le monde heureux…
Utopie ? Oui ! Mais que c’est beau de pouvoir rêver avec une troupe pendant une heure… Ce n’est quand même pas la télé qui permettrait cela…

Du grand classique de la rue : Les nouveaux antiques de la compagnie Pare choc

L’empereur autoritaire

Le théâtre de rue ? Mais où est-il passé ? C’est vrai que j’ai commencé par vous parler de danse, de performance et de spectacles combinant plusieurs disciplines de la rue et pas encore de théâtre alors que ceux qui me connaissent savent ce que c’est un des points forts des arts de la rue pour moi. Il fallait donc que je vous en parle un peu et ce sera aujourd’hui un début avec la pièce Les nouveaux antiques de la Compagnie Pare choc…

L’oracle sournois

Un empereur, sa famille, le Sénat et le peuple. On pourrait presque tout résumer ainsi. Pourtant vous pourriez alors vous faire des illusions. Imaginez une grande fresque péplum avec Rome reconstruite à Chalon sur Saône, des textes en alexandrins et des costumes par centaines pour donner l’illusion totale de la cour de l’empereur Tacule…

Le parricide potentiel

Tacule était un empereur romain ? En même temps, on n’est pas obligé de croire tout ce qui se raconte dans les spectacles de rue…  L’empereur est menacé directement par son propre fils qui complote pour prendre le pouvoir. Là encore, pure fiction car on sait bien que comploter contre son père n’arrive jamais chez les empereurs ou les rois, seulement chez les papes et c’est bien pour cela qu’on les empêche d’avoir des enfants : ça diminue les risques !

La souffleuse du public

Le pauvre Tacule qui ne voit rien venir est embêté aussi par les amours de sa fille qui ne sont des plus simples… Il y aura aussi des soldats, des sénateurs, un général un peu limité, un oracle – un des personnages les plus fous de l’histoire – et, enfin, deux techniciens animateurs de spectacles, musiciens et accessoiristes… Bref, 16 personnages à faire vivre pour seulement une poignée d’acteurs… heureusement, ils jouent plusieurs rôles sans que l’on s’en aperçoive… enfin, presque !

Le général vaincu

Le véritable renfort de la troupe ne vient pas du budget qui a permis de confectionner des costumes à partir des objets de la vie quotidienne, il vient du public qui prête mainforte avec plaisir car dans le théâtre de rue, c’est une habitude… Un drap blanc roulé autour du cou et voilà un nouveau sénateur !

L’altruiste au service de la nation

J’ai passé un excellent moment et je n’étais pas le seul car la troupe a bénéficié d’une véritable standing-ovation, à moins que les gens assis par terre aient eu besoin de déplier rapidement leurs jambes. Je préfère l’option de la standing-ovation car elle était parfaitement méritée !

Scène aux thermes

Un beau travail apprécié du public ce qui démontre une fois de plus qu’une bonne histoire, bien jouée, même si le public doit participer, ça fonctionne, ça plait et moi j’aime !!! En plus, j’ai failli oublier de vous le dire, c’est drôle et ça fonctionne bien !

Le peuple en colère

Féérie nocturne et Envolée chromatique…

Qui n’a jamais eu envie de prendre son envol, de réaliser sans danger le rêve d’Icare, de prendre de l’altitude et de regarder notre monde d’en haut. Et, quitte à faire, on changerait les couleurs, on gommerait toute les tâches et on redonnerait son innocence à tous pour vivre plus en paix, dans un bonheur profond et paisible…
Finalement, c’est un peu à cela que nous invitaient les artistes lors de cette grande féérie urbaine, avec ce spectacle inclassable, Envolée chromatique. Inclassable car il y avait un peu de musique, de marionnette, de chorégraphie, de conte, de pyrotechnie, de cirque, de poésie, d’esthétique… Un beau spectacle qui a enchanté une grande partie du public qui s’est laissé séduire…
On pourra toujours reprocher de ne pas en dire assez, de laisser trop de place au spectaculaire, de jouer sur des rouages trop populaire, d’en faire trop… et blablabla… Et pourquoi toujours râler si le public se retrouve dans ces évocations douces, si la poésie fonctionne, si l’émerveillement est bien là ?
La poésie avait pour objectif de faire naitre les plus grosses évocations avec le minimum de mots… une petite touche textuelle et les images arrivaient à gros flots dans nos cerveaux provoquant le bonheur, tout simplement… Et, maintenant, ce type de spectacle fait la même chose alors que les mots seuls n’ont plus beaucoup d’effets sur le public. Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit bien de poésie…
Merci pour ce rêve partagé avec quelques milliers de personnes et en route pour une nouvelle  journée où la chaleur risque de nous ralentir quelque peu dans nos velléités de spectacles !

Vodka, du Tchekhov dans la rue… C’est 100 issues !

Comme lors du festival d’Angoulême, certains étudiants sont venus faire du reportage avec moi… Naomi est allé voir cette pièce de théâtre et elle nous en parle…

Vodka est une adaptation de la comédie L’Ours d’Anton Tchekhov. Oui, vous avez bien lu, un texte de Tchekhov qui a été écrit en 1888 !!! Et on retrouve cela dans la programmation Off du festival Chalon dans la rue 2013 ! En fait, depuis bien longtemps, les arts de la rue s’inscrivent dans la grande tradition classique des drames en tous genres, c’est à dire au cœur de l’humanité toute entière…

C’est avant tout l’histoire de deux vies qui se heurtent. Un homme et une femme dont la rencontre fait des étincelles.

Elle, veuve depuis sept mois, a fait le choix de se couper du monde. Elle soude, elle sculpte. Lui, un exploitant endetté, éternel enragé, vient à elle pour lui réclamer l’argent que son défunt mari lui doit. Après tout pourquoi voudriez-vous que la mort efface les dettes, non mais !

C’est dans le décor d’un atelier poussiéreux, au milieu d’on ne sait où, que leurs chemins se croisent. A travers un rideau de plastique rouge sang leur histoire s’enflamme. Les deux êtres s’appréhendent, se cognent, se méprisent, se défient, naît alors une ardente histoire d’amour. La farce prend forme par l’absurdité de leurs comportements face à ce désir mutuel incontrôlé qui leur tombe dessus.

C’est probablement là que l’on retrouve les fondamentaux de Tchekhov, univers où les personnages ont tant de mal à se mouvoir raisonnablement. Pas étonnant que tant de pièces du grand maître russe se terminent par des suicides, des meurtres et des fuites absurdes, plus absurdes les unes que les autres…

De la ferraille, du cuir, une vieille bécane, des flingues, deux comédiens fougueux, talentueux, une énergie débordante, Brand New Cadillac des Clash, nul doute, c’est punk’n'roll et c’est du théâtre, n… d… D… !

Et pour avoir un aperçu, elle a réalisé une petite vidéo :

http://www.youtube.com/watch?v=mMc73Th8vKQ&feature=youtu.be

Merci Naomi !!!

TNS, tout simplement nous, et c’est encore de la danse, mais urbaine cette fois !!!

Dans les troupes importantes de ce festival Chalon dans la rue, il y a TNS, tous simplement nous, un groupe de danseurs chalonnais que le public est heureux de retrouver régulièrement.
Heureux de les retrouver tout d’abord parce qu’ils donnent tout ce qu’ils peuvent au public, ils dansent sans retenue, ils dégagent une énergie incroyable, qui se transmet à chacun de ceux qui ont pris le temps de venir les voir, y compris en plein soleil…
Bonheur de les voir danser car ils ont travaillé, ils ont refusé de jouer sur la facilité, sur le simple naturel. Ici, c’est le travail qui prime et ça se voit tout de suite. La technique est là, le collectif, la maitrise des gestes, l’utilisation de la musique…
Mais il y a encore plus ! Dans cette danse on voit poindre des qualités humaines basées sur le collectif, la simplicité, la modestie. Tout en dansant le mieux possible pour être vu et admiré, pour transmettre de l’émotion et du plaisir, chaque danseur est capable de s’effacer pour laisser l’autre prendre le devant de la scène. Pas de complétion stérile, pas de supériorité individuelle, TNS est un groupe, un tout, une petite merveille chalonnaise que l’on est très heureux d’avoir vu encore cette année en si belle compagnie !
La danse urbaine a bien sa place à Chalon dans la rue, merci de l’avoir démontré encore une fois !!!

La Collection de Chalon dans la rue et, pas en soldes !!!

Danse aquatique

Si je demande à un de mes fils ce qu’il pense de la danse, la réponse attendue arrive immédiatement : « c’est mon truc préféré »… Pourtant, certains formats de danse dans la rue peuvent parfaitement fonctionner et c’est le cas de La collection de Nathalie Pernette. La chorégraphe a conçu un ensemble de 6 courtes interventions in situ (de la piscine gonflable dans un parc à l’ère de jeu pour enfants) et le public qui, au départ, s’est laissé surprendre par hasard par l’une d’elles, finit pour tenter de toutes les voir pour avoir la collection complète…

Au moins voilà des artistes qui n’ont pas trop chaud…

Les thèmes sont tirés de la vie quotidienne : la gêne, le désir, la colère, la joie, la peur et la tristesse. Les musiques peuvent être classiques ou créées pour le spectacle, mais à chaque fois le temps est excessivement court, de l’ordre de cinq à dix minutes.

L’ère de jeu est détournée de son utilisation…

La sensation pour le public est forte car immédiatement on est pris par le sujet. Pas de chichi entre nous, on y va franco de port. Trois danseurs participent au spectacle mais pas tous les trois ensemble, seulement deux…
A peine le public est-il transporté que la petite forme est terminée et qu’il faut reprendre la vie laborieuse de festivalier. C’était donc un intermède dansé comme il y en avait au château de Versailles ! Classe, Chalon dans la rue ! Non ?
Pour ceux qui n’aiment pas trop la danse, même pas le temps de s’ennuyer, décidément tout est possible ici !

Chalon dans la rue, Compagnie Pernette, La collection, parc Georges Nouelle, Place du théâtre, place Saint Vincent, place de l’Hôtel de Ville, place du cloitre, collectionneur, à vous de jouer !

Un magnifique instant de danse aérienne et légère…

La cage de la musicienne

Certes, la danse est bien présente pour cette vingt-septième édition de Chalon dans la rue, mais je trouve que la qualité des 8 projets du IN est inégale. En particulier, je n’ai pas apprécié du tout le spectacle dit majeur de la soirée d’ouverture avec la compagnie Osmosis, Cathédrale d’acier. Un ensemble pas au point, une histoire qui reste de l’ordre du mystère, des danseurs qui ne semblaient pas à la hauteur, un public déçu qui s’est désagrégé au fur et à mesure. Les derniers furent surpris par un orage assez violent… Il fallait donc se réconcilier avec la danse et ce fut chose faite avec ce magnifique spectacle du Studio Eclipse, Fallen Thoughts. Certes, il a fallu se déplacer, attendre, puis enfin, dans une nuit étoilée, deux fées sont tombées du ciel pour nous enchanter.

Un ballet défiant les lois de la pesanteur, tout en finesse et souplesse, en poésie et en sensualité. Deux belles artistes qui nous font oublier le temps, la dure journée, la chaleur… le tout accompagné par une musicienne qui réalise la musique en direct.

L’histoire ? Oui, on peut parler d’histoire, mais est-ce que celle que j’ai comprise est la bonne ? C’est la mienne, mais pas plus ! Moi, j’ai vu deux êtres – humains ou animaux, je ne sais pas encore – qui vont être poussés par la curiosité de découvrir l’extérieur de l’arbre, c’est à dire notre monde… Mais rapidement, ils retourneront sur l’arbre, ensemble, et trouveront l’un avec l’autre le bonheur auquel ils avaient le droit…

Ha ! Ha ! Ha ! Vous voyez partout des histoires avec « ils se marièrent et eurent de nombreux enfants… ». Non, en fait, je dis simplement que ce que l’on ne connaît pas fait toujours peur et que parfois c’est en compagnie de ceux que l’on connaît que l’on trouve le réconfort, la sécurité, la sérénité…

Un très beau spectacle de danse dans le IN qui montre bien la place que la danse a trouvé dans Chalon dans la rue en quelques années…

Chalon dans la rue, Pont des Chavannes, 23h00, tous les soir du festival

Le siffleur ? Un instant magique, tout simplement…

Dans la multitude des spectacles de Chalon dans la rue, il existe des petites perles, des moments privilégiés qui offrent aux spectateurs qui s’est approché – parfois bien renseigné par ses amis, ses proches ou les médias – des pics de béatitudes, de bonheur absolu, de jouissance intégrale…

C’est ainsi que sur les bons tuyaux de mon épouse je me suis installé face au siffleur ! Il ne s’agit pas d’un merle mais bien d’un homme de spectacle qui a décidé d’offrir une pause de sifflement en revisitant à sa façon le répertoire classique. Non, ce n’est pas du tout réservé aux mélomanes qui fréquenteraient toute l’année les salles de concert ou d’opéra… Ni même à ceux qui connaissent par cœur l’ensemble des musiques de la publicité pouvant citer ici Mozart, ici Schubert ou encore Satie… d’ailleurs, ces trois compositeurs sont au programme de la prestation de notre siffleur…
Malgré la chaleur qui le faisait transpirer à grosses gouttes, la qualité de la prestation fut parfaite, on aurait presque fini par oublier qu’il y avait une telle chaleur. Pourtant, il était 16h15, 14h15 à l’heure solaire, et nous avons dégusté cette pause, l’air de rien avec un bonheur infini…

Un disque vous permettra de garder un souvenir de cette rencontre, mais n’hésitez pas à venir l’écouter, faite en sa compagnie votre petite sieste musicale et reprenez de l’énergie pour le reste de votre festival…
Chalon dans la rue, 16h15 à la Maison des festivaliers, en face de l’Ecole de l’Est… tous les jours jusqu’à dimanche inclus !

A table !

Tout commence avec une partie de ping-pong. Oui, quatre personnes entament cette partie et invitent quelques personnes à venir se mêler au jeu. Rien de bien extraordinaire dans tout cela si ce n’est que les tenues des joueurs surprennent. Talons, pantalons, chemises tout cela nous éloigne du sport… Non ?
Soudain les envies naissent et se déchainent et on comprend qu’il va s’agir de danse contemporaine plus que de théâtre. Un cuisinier entre en jeu. Il propose au public quelques amuse-bouche avant de mettre au travail certains. Il faudra émincer des oignons et préparer des poireaux. Quels rapports entre sport, danse et nourriture ? Pourquoi faudrait-il qu’il y ait des rapports entre les différents éléments de ce spectacle décalé et déjanté ?
Chaque spectateur doit pouvoir construire son histoire. Pour l’un ce sera par exemple le besoin d’énergie du sportif qui passera par l’alimentation « utile » avant de dégénérer éventuellement dans le surplus, dans le rejet, dans le déchet. Pour d’autres, pourquoi pas, le danseur, le sportif est angoissé par son corps, par cette nourriture qui lui fait envie mais qu’il finit malgré tout par rejeter… Pour d’autres, enfin, l’incompréhension du passage entre activités et nourriture persistera jusqu’à la fin du spectacle…
Toutes les étapes du repas sont évoquées, de la conception à la digestion, et le spectateur en délicatesse avec le conceptuel sera guidé par les mots écrits sur un tableau. Oui, il en faut pour tout le monde…
Cela n’empêchera pas le questionnement angoissant du festivalier qui voudrait bien comprendre pourquoi le cuisinier finit par se livrer totalement aux actions des quatre danseurs…
La fin – du repas ou de la danse – laisse aussi dubitatif car on passe d’une expression poétique, sensuelle et mystique (presque) à une chorégraphie sur du standard international sans intérêt. Erreur inutile, provocation constructive ou action incomprise, allez savoir ?

Alors faut-il y aller ou pas ? Oui, si vous êtes inconditionnels de la danse contemporaine et que vous souhaitez vous faire votre propre idée ! Oui, si vous voulez voir les évolutions des danseurs ballotés par leurs envies et pulsions au milieu des aliments, parfaitement comestibles au départ ! Non si vous refusez envers et contre tout que l’on puisse jouer avec de la nourriture ! Non, si vous préférez les spectacles qui commencent par « il était une fois » et qui finissent par « ils se marièrent et cuisinèrent tous les jours » car, ici, vous ne trouverez peut-être pas l’histoire…

C’était Scène de la compagnie Pic la poule !

Embarquement immédiat !!!

Je vous avais dit que la cour des Kids était conçue pour les familles et dès mercredi après-midi, à l’occasion de plusieurs répétitions générales j’ai pu constater que c’était vrai. Ce fut le cas, en particulier, pour un très beau spectacle, Marchand de voyages de la compagnie La chose publique.
Imaginez, que vous découvriez en pleine nature, au pied d’un arbre, un vaisseau spatial. L’engin est-il capable de vous emmener au loin ? Vous doutez car depuis toujours on vous a appris à ne pas trop rêver. On vous distribue un ticket, gratuitement, ce qui ne fait que réveiller votre suspicion. Partir dans cet engin, vous étiez presque prêts à l’accepter, mais gratuitement, cela cache certainement quelque chose de grave… Soyons prudent…
Heureusement, ces divagations d’adultes ne touchent pas les enfants (à partir de cinq ans selon les organisateurs du voyage) de prendre le ticket en main et d’attendre avec impatience… Attendre quoi ? Mais ils ne le savent pas exactement car ils n’imaginent pas encore ce que peut être un voyage sonorique…
Un premier numéro est tiré au sort et voilà qu’un jeune homme se lève et nous quitte pour une expérience sans équivalent dans le monde. Après quelques préparations physiques et psychiques, le voilà dans la capsule… Bon voyage !
C’est la musique qui va servir de carburant. L’acteur de ce très beau spectacle va donc jouer avec les sons, les mélodies, les instruments de musique et son ordinateur pour composer la symphonie du voyage… et ça fonctionne !
Véritable poétique magique, ce spectacle a enchanté tous les spectateurs, pas seulement les enfants, tous les adultes qui les accompagnaient ont salué là un très bon spectacle qui respecte le jeune public et rend l’imaginaire musical accessible à tous…
N’oubliez pas de récupérer votre carte d’embarquement et bon voyage !
Attention, il n’y a pas qu’un enfant qui voyage mais deux. Parents, pas de panique, vos enfants reviendront du voyage et ceux qui ne sont pas tirés au sort voyagent tout autant que ceux qui sont obligés, sécurité oblige, de mettre casque et lunettes soniriques…

Cette compagnie lorraine qui s’est illustré avec son travail sur les lieux, sur l’identité, sur la mémoire et la transmission, c’est à dire sur tous les enjeux culturels, propose ici un travail sur la musique et ce qu’elle provoque chez celui qui l’écoute… Un seul mot : merci ! Une seule envie : que vous soyez nombreux à voyager !

Embarquement tous les jours à 14h et 16h, Parc Georges Nouelle, durée du voyage environ 35 minutes (s’il n’y a pas de problème technique lors du voyage)…