Tellement inclassable…

Un spectacle surprenant et totalement hors des normes habituelles… Indiscutable !

Un moment fort et intense qui prend le public et l’interroge sans jamais lui imposer quoi que ce soit… Certitude !

Un concert en live de musique « incomplète », pour reprendre le mot du compositeur, qui offre la possibilité à tout un chacun de devenir, ne serait-ce qu’un instant, co-compositeur d’une symphonie métaphysique extraordinaire… Créatif !

Une parenthèse humaine qui pose des grandes questions existentielles sans les jamais les galvauder, sans prendre les spectateurs pour des abrutis limités, sans vouloir les enfermer dans un système ou une idéologie… Libre !

Si le spectacle a pour objectif de nous inviter à contempler les invisibles pour, peut-être, les apprivoiser, alors c’est réussi ! Quant à l’apprivoisement, là, chacun verra ce qu’il pourra faire en fonction de sa vie, de son expérience, de sa culture…

Merci Nihil Bordure pour cet évènement artistico-métaphysico-humain… et aussi bravo à l’Espace des arts d’oser programmer ce genre de spectacle inclassable !

Huitième rencontre à Angoulême…

Et ce fut une double rencontre car pour cet album « Sprague », j’ai eu le plaisir de rencontrer le scénariste et le dessinateur, Rodolphe et Olivier Roman…
« Sprague » est un album one-shot, comme on dit aujourd’hui ou une histoire complète si vous préférez la langue française… Il a été scénarisé par Rodolphe et dessiné par Olivier Roman, deux grands acteurs de la bande dessinée…
Dans Sprague, il y a plusieurs degrés de lecture qui se coordonnent et s’unissent pour offrir au lecteur un tout passionnant, prenant, riche… Il y a une aventure humaine avec deux frères, un capitaine sur le retour et un perroquet plus humain que nature… Ils partent tous ensemble pour retrouver la grande disparue, la mer !
Mais il y a aussi une fable sur le pouvoir politique, sur l’autorité et la liberté, sujets qui semblent pour le moins bien d’actualité !
Mais il y a aussi un aspect lié au climat, au dérèglement, à l’avenir et à la compréhension des évènements dits naturels. Par certains côtés, c’est un comme si cela hantait les populations aujourd’hui… Allez savoir !
Mais il y a aussi la place du livre et de l’imagination dans nos vies et vous comprendrez bien que ces thèmes me concernent un peu…
Mais il y aussi l’amour car que serait la vie sans amour ?
Mais il y a aussi le virtuel contre le réel, l’homme contre la machine, le passé contre la présent (et même l’avenir !)… A moins que ce soit juste le contraire !
Mais il y a aussi les mots de Rodolphe, les dessins de Roman et les couleurs de Béchu qui composent une magnifique bande dessinée !
Et c’est bien pour cela que j’étais heureux de recevoir Rodolphe et Roman pour comprendre tous les dessous de Sprague…

Septième rencontre à Angoulême…

La septième rencontre de ce festival international de la bande dessinée d’Angoulême permettra à Émilie Saitas de nous faire faire le tour de « Tout un monde », une bande dessinée très instructive sur les habitats légers, mobiles, écologiques… Attention, la bande dessinée n’en demeure pas moins une bédé qui a sa part d’action, d’humour, d’humanité…

En fait, j’ai beaucoup aimé car on apprend de nombreuses choses très factuelles sur ces habitats que l’on ne connait que très mal et le dessin est très fin, très artistique, entièrement réalisé aux crayons de couleurs… Il s’agit d’une bande dessinée reportage de grande qualité et donc, à ouvrir, lire et admirer !

Sixième rencontre d’Angoulême…

Pour la sixième rencontre de ce festival, ce sera la découverte d’un auteur que je ne connaissais pas du tout avant de le lire pour la première fois il y a deux mois… Il s’agit de Jim Bishop auteur de « Lettres perdues » et « Mon ami Pierrot »…

Ses albums m’ont absolument séduit. Il y a de la poésie, de l’humanité et l’envie d’aborder des thèmes graves et lourds tout en restant, non pas léger, mais onirique, magique, poétique, musical presque… Jim Bishop est une sorte d’enchanteur de la bande dessinée !

Absolument à découvrir si vous ne connaissez pas encore !!!

Cinquième rencontre à Angoulême…

La cinquième interview du festival d’Angoulême sera celle avec Lylian et Algésiras et nous parlerons essentiellement de leur adaptation du roman « La tresse »…

Lylian se souvient de notre première rencontre il y a dix-neuf ans… Comme le temps passe vite !!! Mais, nous n’allons pas nous attendrir avec nos souvenir mais bien parler de l’adaptation de ce roman de Laetitia Colombani… Adapter c’est toujours trahir un peu mais ils l’ont fait avec talent et respect de la romancière. Il faut dire qu’ils aimaient tous les deux le roman, ça aide…

Exposition Ryoichi Ikegami, Angoulême 2023

Cette année à Angoulême, le manga était à l’honneur comme c’est le cas depuis trois/quatre ans. Je ne suis pas un gros lecteur de manga mais j’essaye de visiter au moins une exposition par an de façon à découvrir certains genres et auteurs même si je n’adhère pas entièrement….

Ryoichi Ikegami est un mangaka que je n’ai jamais lu (précisément que je n’ai encore jamais lu…) et, du coup, l’exposition qui lui était consacrée au Musée d’Angoulême a été pour moi l’occasion d’une découverte totale et je pense qu’il faudra maintenant que je lise au moins un titre de cet auteur, plus si affinités…

Pour ce qui est de cette très belle exposition, je retiendrai les éléments suivants dans l’ordre de la visite et non dans un classement d’importance sur le fond :

-       La prudence du festival est sidérante car après avoir été pour le moins léger dans le dossier « Bastien Vivès », les voilà qui prennent mille précautions avec les visiteurs de l’exposition pour rappeler le contexte culturel japonais, les rapports homme-femme dans ce pays, la crudité de certains dessins, la violence de certaines scènes… Bref, un peu comme un grand bal des hypocrites qui suivrait la grosse crise d’inconscience… Je ne suis pas certain du résultat dans l’appréciation de la direction du festival par les visiteurs, lecteurs, festivaliers, auteurs…

-       La qualité de la représentation du mouvement dans la narration graphique chez Ryoichi Ikegami est hallucinante. Je vois là comme un des dessins les plus dynamiques que je connaisse…

-       La noirceur des récits de la première partie de son travail saute aux yeux. Surtout celle quand il travaillait seul, noirceur qui sera atténuée quand il va commencer à travailler accompagné de scénaristes. Il avait du mal à trouver des éditeurs tandis qu’avec scénariste, ce sera le moment aussi où il sera édité et diffusé au maximum…

-       La structure même du récit manga qu’il est capable de mettre en place. En particulier, il peut glisser, juste après une scène hyper-violente, un moment de vie quotidienne comme un héros qui épluche ses légumes dans la cuisine…

-       Le fait de voir dans son œuvre des hommes pleurer, et pas seulement en épluchant des oignons !

Cette exposition, très bien construite, m’a touché et donné réellement envie de plonger maintenant dans l’œuvre de Ryoichi Ikegami… On en reparlera donc très vite…