Interview d’Alain Ayroles par Shelton et Axelle

Alain Ayroles est un scénariste de bandes dessinées, né en 1968 dans le Lot, qui s’applique depuis des années à nous offrir des récits de qualité, documenté, bien construits et cultivés. C’est à chaque fois un plaisir de plonger dans ses univers mis en chair par des dessinateurs de qualité comme Bruno Maïorana, Jean-Luc Masbou ou Luigi Critone…

Il a parlé longuement de ses relations avec Jean-Luc Masbou :

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Nous l’avons rencontré à Angoulême à l’occasion du tome 11 de la série De cape et de crocs, dessin de Jean-Luc Masbou. Ce onzième tome vient révéler des éléments nouveaux sur la vie antérieure d’un des personnages phares de la série, Eusèbe le lapin blanc… cette série est certainement son chef d’œuvre et il en parle avec brio…

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Enfin, comme cette année à Angoulême il fut beaucoup question du métier d’auteur de bandes dessinées, il était normal que nous abordions le sujet avec Alain Ayroles :

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Axelle ne s’est pas contentée de faire les images et le montage, si vous écoutez bien, vous constaterez qu’elle a aussi posé des questions, de bonnes questions !

Les ouvrages d’Alain Ayroles sont bien représentés sur le site :

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vauteur/2211

Rigoletto par les Grooms, sortie de chantier

Il y a quelques années, j’ai découvert, un peu par hasard, Les Grooms. C’était pour un spectacle étonnant et de grande qualité, La tétralogie de 4 sous, en 2002, à Chalon dans la rue. Ce soir-là, j’avais assisté à un spectacle dont le but était vraiment la vulgarisation de la musique de Wagner, c’est-à-dire non pas la caricature d’un style mais la mise à disposition du public d’une musique qu’il ne connaissait pas ou peu.

Les Grooms sont nés en 1984, c’est une fanfare théâtrale que nous voyons très souvent à Chalon dans la rue, elle entrée dans notre univers et c’est à chaque fois un plaisir que de les écouter, de les voir, de les suivre…

C’est donc sans aucune appréhension que je me suis rendu au spectacle « sortie de chantier » qui était donné lors du Quartier de lune, le vendredi 17 avril 2015, malgré un temps instable qui d’ailleurs a tourné deux fois à la pluie durant l’heure de spectacle… Mais qu’importe la pluie quand on a un tel plaisir !

Cette fois-ci nous étions en plein opéra avec Rigoletto. Rigoletto est un opéra italien de Verdi et le livret de Francesco Maria Piave est inspiré d’une pièce de théâtre de Victor Hugo, Le roi s’amuse. En fait, il n’y a rien de très drôle dans cette œuvre, c’est un drame avec jalousie, amour, haine, violence… Les Grooms s’attaquent-là à un morceau difficile, sur la forme et le fond, et le public se fait embarquer d’une façon extraordinaire… sidérante… éblouissante… malgré un travail qui n’est pas encore abouti ni terminé.

Il a fallu condenser l’histoire, l’actualiser un peu, travailler la musique, y intégrer des instruments nouveaux comme la flute traversière et l’accordéon, trouver des chanteurs lyriques capables de « pousser la chansonnette dans la rue » même quand il pleut, et tout cela dans une bonne humeur qui permet d’assister au drame tout en souriant… Quelle classe !

Je dirais même quel travail ! Je crois qu’il faut un énorme talent et un travail de fou pour arriver à une telle limpidité, une telle simplicité, une telle accessibilité populaire tout en jouant, chantant et donnant vie à du Verdi ! Un seul mot, bravo !

Un petit coucou amical et admiratif à Musique/Pluriel qui travaille avec eux sur le spectacle de Chalon que vous pourrez voir, en entier cette fois, lors du prochain festival Chalon dans la rue !

Qu’il me soit permis ici de redire aussi que ces spectacles sont possibles grâce aux différentes aides financières qui sont attribuées aux compagnies, aux associations, aux structures diverses qui accueillent des résidences d’artistes. Je peux entendre qu’il y a une crise, des budgets serrés, des difficultés partout, mais un monde sans artistes, sans compagnies et sans créations sera, indiscutablement, un monde plus triste ! La médiocrité télévisuelle – et je reste assez poli et modéré – ne remplacera jamais la force et la puissance de rêve du spectacle vivant ! Qu’on se le dise dans les chaumières !

 

Alors, les Grooms, à bientôt dans Chalon dans la rue !!!

L’art et l’animation de quartier… mais de façon collaborative !

Dans le nombre incroyable d’actions collaboratives, c’est-à-dire toutes ces entreprises humaines où on entend covoiturage, collocation, travail partagé, achats groupés… il en est des moins connues qui, pourtant, d’une part sont des moyens de recréer du lien social, d’autre part sont une forme de consommation différente et probablement teintée de philosophie DD (développement durable, bien sûr !).

Une d’entre elles a retenu notre attention car atypique, collaborative, DD et profondément humaine ! Il était une fois… Un artiste, Laurent, a proposé une résidence dans un quartier populaire, pour réaliser un travail en commun…

« Quand Laurent s’est pointé à la première réunion et qu’il nous a dit « Moi je suis là pour vous permettre de faire un projet participatif, qu’est-ce que vous voulez faire ? », je vous avoue que l’on ne savait pas du tout où aller… Les gens du quartier avaient la nostalgie des vieilles kermesses et petit à petit l’idée de faire une animation de ce genre est née et elle a plu à Laurent et aux bénévoles du quartier qui étaient motivés pour agir pour redonner un peu de vie au quartier… »

En partant de rien qu’une idée, avec un budget très minime pour ne pas dire moins, voilà des dizaines de bénévoles qui se regroupent et qui finissent par décider de construire un manège à l’ancienne, entièrement ou presque, avec des matériaux de récupération…

« Par exemple, le silure géant qui est sur le manège, c’est une vieille bâche récupérée et à l’intérieur des bouteilles en plastique et des vieux journaux apportés par les familles du quartier. La rosace, elle, c’est du recyclage de vieux tapis de sol des écoles, les décorations sont faites avec des vieux jouets donnés, les boites intérieures du haut du manège, elles, ont été faites par les écoles du quartier… Bref, tout le monde s’y est mis, tout le monde a récupéré, découpé, créé, collé, mis en place… et le résultat c’est ce manège à l’ancienne… »

Mais un projet qui se veut aussi conforme à l’esprit du développement durable doit trouver une source d’énergie propre ! Ce sera donc l’énergie humaine et pendant que les enfants prendront place sur le manège, deux parents (ou grands frères) se mettront sur les deux vélos récupérés, eux-aussi, et intégrés à l’ensemble comme « moteur » !

Enfin, je voudrais signaler que des adultes handicapés ont participé au projet et que certaines anecdotes sont touchantes : « Il fallait  resserrer un boulon. La personne ne se sentait pas capable de la faire mais une bénévole lui a parlé, l’a motivé et il a accepté de le faire. Les deux petits coups de resserrage qu’il a fait déclenchèrent une joie pour toute l’équipe. Maintenant, quand il passe, il regarde si son boulon tient toujours et il est fier de montrer ce qu’il a fait ».

Nous sommes allés à la fête du quartier, on a vu les enfants faire du manège et les parents pédaler pour donner de l’énergie à l’ensemble. Il y a même un vieux lecteur de quarante-cinq tours qui crache sa musique avec cette même énergie et dès que les parents ralentissent, la musique aussi…

Belle harmonie collective, beau projet, belle illustration que l’argent n’est pas le seul moteur de notre monde. Un groupe de parents dans un quartier et la vie peut reprendre avec de magnifique couleurs et une chaleur humaine qui les rend tous indestructibles, même si les temps sont difficiles…

Au départ, comme il fallait donner un nom au projet, on parlait du Manège en chantier. Maintenant qu’il fonctionne, après une réunion de tous les bénévoles, on parle du Tourbillon des Gigougnoux ! Mais ne me demandez pas pourquoi…

Enfin, petite précision, on ne paye pas pour faire un tour de manège !

Le reportage a été effectué lors du Quartier de lune en avril 2015 aux Aubépins, quartier de Chalon-sur-Saône.

Interview de Christophe Arleston à Angoulême

Arleston est un des grands scénaristes contemporains. C’est indiscutable car sa série phare,  Lanfeust de Troy, est connue par un très large public ! Et cela ne se limite pas à cette série culte et ses séries dérivées car Arleston est aussi le scénariste de Léo Loden, Les naufragés d’Ythaq, Les maitres cartographes, et, tout récemment, Ekhö monde miroir ! Excusez du peu !

Durant de longues années, je n’avais rencontré que certains de ses dessinateurs, Paul Glaudel pour Les maitres cartographes, Curd Ridel pour Tandori, Jean-Louis Mourier pour Troll de Troy… Il manquait, malgré le talent des dessinateurs, une rencontre avec ce scénariste et c’est en janvier 2015, le 30 janvier très précisément, qu’elle eut enfin lieu…

J’étais accompagné d’étudiants, Axelle en particulier. C’est elle qui vous propose ce montage, plus exactement ces montages car Arleston est resté presque trois quarts d’heure avec nous et elle a choisi de travailler de façon thématique…

Lanfeust de Troy

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Arleston et « ses » collaborateurs dessinateurs…

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Arleston et Léo Loden

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Arleston et son nouvel univers d’Ekhö

https://youtu.be/_J1cOL43GVc

Il se pourrait que maintenant vous ayez quelques envies de lecture, allez savoir !

Axelle et Michel