Le lièvre de Patagonie de Claude Lanzmann

Le lièvre de Patagonie de Claude Lanzmann

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Jlc, le 28 mars 2009 (Inscrit le 6 décembre 2004, 80 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 8 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 481ème position).
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"Oh ! Ton cœur, comme il bat !.."

…lui murmure Simone de Beauvoir au cours de leur première nuit d’amour. Elle a raison, son cœur bat fort, vite et vrai, comme ce livre monumental qui n’est pas un livre de mémoires. L’auteur en récuse d’ailleurs la définition imposée par l’éditeur. « C’est plus compliqué que ça ! »

« Le lièvre de Patagonie » n’est donc pas un chapelet de souvenirs ordonnés, « le passé n’est décidément pas mon fort ». La chronologie est peu ou prou suivie mais elle a moins d’importance que la cohérence d’une vie riche en évènements, rarement en contradictions. Claude Lanzmann l’avoue bien vite : « La question du courage et de la lâcheté est un fil rouge de ce livre, le fil rouge de ma vie. » Et fidèle à cette recherche, il nous entraîne dans sa vie dont il est un amant passionné. C’est tout sauf un tiède. Elégant et tonitruant, féroce et délicat, courageux et malin, joyeux et lucide. « Orgueilleux oui, vaniteux non. Humble oui, modeste non. »

A la vitesse du lièvre nous parcourons trois quarts de siècle, mais le lièvre sait se faire tortue quand le moment, la vie le justifient. Il sait fragmenter le temps, le dilater ici pour le réduire ailleurs. Juif non religieux, enfant de l’assimilation, « ce triomphe de l’oubli », il raconte la province auvergnate, la résistance dans les Jeunesses Communistes, les classes préparatoires à Louis le Grand, le journalisme indépendant, la direction de la revue « Les temps modernes » créée par Sartre, ses rencontres, ses amitiés, ses amours. Plus que d’un écrivain, il brosse un portrait émouvant d’une Simone de Beauvoir, dite« le Castor », plus vivante que jamais. Au delà de ses engagements parisiens durant la guerre d’Algérie, il privilégie le révolutionnaire Frantz Fanon, l’auteur des « Damnés de la terre », et la rencontre qu’il organise avec un Sartre subjugué. Plus que de parler de ses épouses, il raconte longuement son « aventure » avec une infirmière nord-coréenne dans le Pyongyang des années cinquante. Ces pages feraient à elles seules une bien jolie nouvelle. Il fait revivre sa sœur, suicidée d’amour et de désespérance à trente six ans, après avoir été aimée et trahie par Deleuze, Sartre, Rezvani et Claude Roy. Des lignes très pures, très pudiques, éloignées de tout pathos mais si empreintes de tragédie et parfois de colère.

Sartre, c’est « l’intelligence en acte et au travail, la générosité enracinée dans l’intelligence, une égalité vivante, vécue par lui en profondeur et qui, par une miraculeuse contagion, nous gagnait tous. » Sartre avec « son immense bonne foi intellectuelle, son ouverture à autrui, sa capacité à se donner tort » dont pourtant il s’éloignera dans les années soixante dix, peiné de le voir justifier le terrorisme après l’attentat contre des athlètes israéliens aux Jeux Olympiques de Munich en 1972. Cet éloignement n’a jamais altéré « l’affection, l’admiration, la fidélité » et aujourd’hui Lanzmann convient que « la France doit [à Sartre] de n’avoir pas connu le passage à la violence des groupuscules les plus extrémistes, prêts à imiter les modèles allemands ou italiens ». Longue et douloureuse rupture avec Simone de Beauvoir « sans l’ombre d’une rancune ou d’un ressentiment ». Tout ceci est écrit avec une vivacité, un ton, un rythme, une générosité qui laissent transparaître l’amour de la vie, de toutes ses vies, lui qui dit aussi que « la mort aura été la grande affaire de sa vie » Et c’est peut-être pourquoi il a voulu faire de « Shoah » un film de mort.

Il ne prit conscience de sa judéité que lorsque sa carte d’identité, pendant la guerre, fut marquée du sceau « Juif » « estampille de malédiction venue du fonds des âges ». Son appartenance au peuple juif se renforça au cours des différents voyages qu’il fit en Israël, dés 1947. Et s’il récusa en son temps l’affirmation de Sartre dans « Réflexions sur la question juive » selon laquelle c’est l’antisémitisme qui fait le Juif, il est heurté par un discours de Ben Bella, premier président de la toute nouvelle république algérienne, qui promet l’envoi de cent mille soldats pour « libérer la Palestine ». « Je croyais qu’on pouvait vouloir en même temps l’indépendance de l’Algérie et l’existence de l’Etat d’Israël. Je m’étais trompé. » L’antisémitisme devient son combat et il fera « Shoah » en dépit de tous les obstacles dont le temps ne fut pas le moindre mais « j’ai été le maître du temps et c’est là sans doute ce dont je suis le plus fier. » Il faut lire les pages où il dit sa recherche tant des bourreaux que des victimes, si différente mais aussi poignante que celle de Mendelsohn dans « Les disparus » et il sait nous faire partager son angoisse de retrouver le coiffeur Abraham Bomba que les nazis obligeaient à couper les cheveux des juives jusque dans les chambres à gaz avant la fermeture des portes. C’est progressivement qu’il prend conscience de ce qu’il veut faire. Il s’est petit à petit convaincu qu’il n’y aurait pas d’images d’archives, ni d’histoires individuelles, que les vivants s’effaceraient devant les morts pour s’en faire les porte-parole. « Shoah » est bien plus que le chef d’œuvre de Lanzmann, c’est la mémoire rendue à ces abandonnés aux camps de la mort, à ce sosie hallucinant de sa tante Sophie retrouvé sur l’album d’Auschwitz, « beau visage empreint de soupçon et d’angoisse, elle sait qu’elle va mourir et ne peut ni ne veut le croire ». « Shoah » dont Jean Daniel lui a dit : « Cela justifie une vie ». Encore la vie !

Claude Lanzmann dit, dans un avant-propos, que ce texte a été dicté, comme le journaliste qu’il est resté en a l’habitude. Dicté certes mais qui a du être lu et relu pour être si bien écrit.
Plus que le travail d’un mémorialiste, « Le lièvre de Patagonie » est le livre d’un très grand écrivain qui, tout au long de sa vie, a bien été à la hauteur.
« Je n’ai rien oublié. J’ai vécu ». Superbement. Passionnément. Comme son livre, superbe et passionnant.

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Les éditions

  • Le lièvre de Patagonie [Texte imprimé], mémoires Claude Lanzmann
    de Lanzmann, Claude
    Gallimard
    ISBN : 9782070120512 ; 25,40 € ; 12/03/2009 ; 560 p. ; Broché
  • Le lièvre de Patagonie [Texte imprimé] Claude Lanzmann
    de Lanzmann, Claude
    Gallimard / Collection Folio
    ISBN : 9782070437788 ; 12,30 € ; 09/09/2010 ; 756 p. ; Broché
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Une vie

8 étoiles

Critique de Fabrice (, Inscrit le 22 novembre 2009, 38 ans) - 4 avril 2015

Chez Claude Lanzmann, il y a du Malraux ou du Kessel.
On le suit dans les maquis de la résistance, dans la lutte clandestine aux côtés des indépendantistes algériens, dans l'intimité de Jean-Paul Sartre et de Simone de Beauvoir, en Israël ou en Corée du nord.
On découvre à ses côtés les femmes de sa vie.
Et puis il y a Shoah, l'oeuvre d'une vie.
L'autobiographie la plus passionnante qu'il m'ait été donné de lire ces dernières années. A lire absolument.

L'autobiographie d'un philosophe engagé

8 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 7 août 2014

Claude Lantzmann est l'homme qui a analysé la Shoah, après une enquête-fleuve, en vue de la montrer, de manière froide et objective. Il est aussi celui de l'anticolonialisme, de l'engagement pour la gauche radicale, avant de procéder à un inventaire de l'action de l'URSS, non sans un certain pincement.
Ce philosophe engagé, cet acteur engagé, se livre, pour mieux faire comprendre comment se meut un tel personnage, avec un constant mouvement pendulaire allant de l'humilité à une certaine forme d'immodestie, assez aisément pardonnable. Ce témoignage s'avère donc très important, pour mieux saisir, d'un point de vue actif, l'esprit et l'ambiance d'une époque. Seules les longues descriptions de sa liaison avec son cher Castor, Simone de Beauvoir, m'apparaissent franchement d'un goût discutable, d'une impudeur assez franche.
J'ai été impressionné par la résonance hautement polémique en Pologne de la sortie de Shoah, en raison de la diffusion de nombreux et longs témoignages ouvertement antisémites. Il a fallu du temps pour faire admettre qu'il ne s'agissait pas de toute la Pologne et que ces discours étaient utiles pour comprendre un phénomène dur à entendre et à saisir : il fallait arriver à écouter l'indicible.

Cet ouvrage a donc une grande importance.

Shoah, le film de sa vie

7 étoiles

Critique de Béatrice (Paris, Inscrite le 7 décembre 2002, - ans) - 2 juin 2011

Lanzmann, habité par la mise à mort de son peuple, a consacré douze ans à son film. Les chapitres 18 à 21 où il évoque la genèse, des recherches et des scènes de tournage me semblent très convaincants. Et le reste du bouquin ? Il y est question de la résistance et de l’anticolonialisme, de son engagement politique – Sartre, les Temps modernes ; de son identité juive et de l’attachement à l’Etat d’Israël ; il y est question de ses amours et ses amitiés.

Hélas, il ne trouve pas opportun de faire le tri - c’est le point faible de nombreux mémorialistes. Par exemple le chapitre consacré à sa sœur m’a paru niais. Il a été journaliste, donc il sait accrocher le lecteur. Il est passionné et parfois excessif, mais son tic de se donner constamment le beau rôle m’a vraiment agacée.

D’autre part, j’ai été happée par les trente premières pages coup-de-poing, l’auteur parle de la mise à mort, de la peine capitale ; à cette ouverture font écho les derniers chapitres sur le tournage du film Shoah.
Un détail qui m’a gênée : son dédain pour les autres manières d’explorer la mémoire de la Shoah (les œuvres littéraires qui interrogent la psychologie du bourreau ou une expo photo à Paris) ; comme s’il était le seul à détenir la bonne approche.

Je me souviens d’une scène du bouquin : les gens que Lanzmann contactait afin de lever des fonds pour son œuvre lui posaient la question : « quel est votre message ? », et l’auteur ne savait pas quoi répondre. Il ne tente pas de comprendre, car il n’y a rien à comprendre ; il ne se penche pas sur des destins individuels. Primo Levi a été témoin, Claude Lanzmann a cherché des témoins et les a fait parler.

Le coeur bondissant et la joie sauvage..

9 étoiles

Critique de Donatien (vilvorde, Inscrit le 14 août 2004, 81 ans) - 7 décembre 2009

J'ai dévoré ce livre. Tout ceux qui ont vécu cette deuxième partie du XXème siècle ne pourront qu'être émus et admiratifs devant cet homme et son histoire.
Il s'agit vraiment d'un "condottiere". Dès l'adolescence , il est entraîné dans la résistance à l'occupant allemand. L'évocation de ces années de résistance, de complicité avec son père et son beau-père, la personnalité fantatisque de sa mère, est très efficace.
Le personnage son beau-père, Monny, m'a spécialement séduit parce poète, surréaliste, courageux. (Je voudrais retrouver certains de ses poèmes ou photos).
En même temps, Lanzmann connaît ses limites , ses petites lâchetés. Il déclare qu'il n'aurait jamais eu le courage de se suicider ou de résister à la torture.
Il a rencontré et aimé Simone de Beauvoir, Sartre et tous les intellectues de ces périodes. C'est une redécouverte de Simone de Beauvoir, loin des clichés habituels!
Le principal est son combat (12 années) pour la réalisation de "Shoah". Epique et souvent décourageant, mais pas pour lui. Tenace et exigeant, formidable emmerdeur!!!
On en redemande.

Lieu de mémoire

8 étoiles

Critique de Farfalone (Annecy, Inscrit le 13 octobre 2009, 55 ans) - 16 octobre 2009

Ce que Claude Lanzmann se révèle à lui-même dans cet "opus magnus" et partant nous révèle à nous aussi, est ce à quoi il consent, lui l'athée, l'agnostique. Il consent à sa judéité. Intellectuel issu du parcours républicain du mérite et tributaire de son hérédité, nourri dans les luttes contre les injustices de son temps, paradoxal dans ses engagements, il découvre qu'il "est" juif, non pas comme Sartre voyait le juif dans le regard de l'autre, mais "essentiellement" juif.

Contrairement à Sartre, en opposition plutôt à Sartre -père transgressé* dans la relation avec le Castor- Claude (appelons le Claude pour le déjudéiser) ne fonde pas la judéité dans le regard de l'Autre, le non-juif. Ce qui fait le Juif, ce n'est pas le regard de cet Autre, c'est le vécu accumulé depuis la destruction du Temple, vécu fait de fuite et d'adaptation au domaine étranger (celui des goys), la culture, la religion a-prosélyte qui vient s'engrammer dans la moindre particule, la plus élémentaire particule de ce que le hasard a fait qu'un être humain est un Juif: sa certitude, transmise de génération en génération qu'il est "du Peuple élu".

Et c'est cette certitude, immuable parce qu'elle est "ancrée" (quelle autre signification trouver au symbole d'Arche d'Alliance?) qui fait, qu'épiphylogenèse propre au Peuple Juif servant de soubassement à une épigenèse transmise via les rites, ou chez les Juifs athées une permanence de la réflexion et de l'introspection, qu'un juif est essentiellement ET sous le regard des autres un juif. Il est juif sous le regard de l'autre parce qu'il manifeste sa judéité, et il maintient sa judéité pour continuer d'affirmer sa différence.

"Peuple sûr de lui et dominateur" disait un de Gaulle agacé mais admiratif (et comment ne pas voir dans cet agacement le fond du problème dans sa perception par l'homme européen?) qui se révèle par sa différence et se fortifie par sa permanence, insulte atemporelle au parcours tâtonnant et relativisé constamment par elle-même de la pensée occidentale.
Il faut se rappeler qu'il n'y a pas d'antisémitisme chez les peuples d'Asie, ce sentiment étant strictement occidental, et il n'y en avait pas chez les musulmans avant que le sionisme ne devienne une affaire d'"Etat".

Et ce sont les certitudes affichées par Lanzmann, cette facilité, cette innocence dans l'action, qui agace*. Et cet agacement est au fondement même de l'antisémitisme. Il faut en prendre conscience pour réaffirmer contre Lanzmann et avec Sartre que c'est l'Autre qui a créé le Juif.

Comment ne pas admettre que Spinoza, Husserl, Isaac Stern, Einstein, Charles Chaplin, Hannah Arendt Lévinas, etc... soient des "génies" quand,au fil et au travers de ces Mémoires de Lanzmann ont ressent tout le tiraillement entre les profondeurs de l'être-juif et le travail d'une intelligence aiguillonée par une sensibilité dévastatrice et créatrice? Si le génie, comme l'a dit (je crois) Rimbaud, est une longue patience, alors il y a un "génie" proprement juif dont le terreau est l'histoire tourmentée de ce "Peuple élu".

A lire absolument, ne serait-ce que pour avoir sous les yeux "en acte" pendant 545 pages le principe d'incertitude, le taraudement du doute, le long et dur travail tectonique qui fait de chaque action la cause de sa remise en question, l'écartèlement permanent entre les rites (en ce qui concerne Lanzmann, athée ce seraient plutôt les archétypes) et la réflexion qui ont permis à une culture de se maintenir malgré tout, malgré les pogroms, malgré la Shoah, en se situant au dessus de l'horreur d'une condition imposée par l'Histoire, la permanence de ce qu'est l'humain: la résistance et l'adaptation.
Et à lire aussi pour s'approprier la somme de faits que Lanzmann récole, ressurgis de sa mémoire -et n'en doutons pas de ses archives-, faits qui sont en partie l'Histoire du XXème siècle. Pour ma part une certaine fréquentation du Sartre intime, méconnu a été une révélation, éclairante sur l'homme Sartre.
Personnellement très critique à l'égard du sionisme (au vu de ses conséquences) je comprends mieux les fondements de cette idéologie après la lecture de Lanzmann.

Je ne mets que 4 étoiles par mesquinerie pure: je suis jaloux de cette facilité à écrire.

*c'est la Loi qui est transgressée à travers le père, mais la Loi n'est-elle pas le Père?

Passionnantes Mémoires

9 étoiles

Critique de Francesco (Bruxelles, Inscrit le 16 février 2001, 79 ans) - 2 juin 2009

« Le lièvre de Patagonie » Mémoires de Claude Lanzmann éditions Gallimard




L’ auteur de Shoah nous livre ses passionnantes Mémoires au cours des 500 pages qui nous emmènent sur le chemin de son itinéraire exceptionnel de « cent vies « à travers le monde , de ses conquêtes féminines , de ses souvenirs de résistant membre des jeunesses communistes , de ses rencontres intellectuelles , de l’élaboration de son grand film documentaire sur l’extermination des juifs à travers de nombreux témoignages.
A 83 ans , il déclare « je ne sais pas ce que c’est que vieillir « : tout au long de son récit on croise les femmes aimées l ‘actrice Judith Magre , Dahlia une jeune kibboutzik , Kim une infirmière rencontrée au péril de sa vie ,Angelika Schrobsdorff écrivain berlinoise de mère juive et de père aryen sans oublier la compagne de Sartre Simone de Beauvoir qui sera sa compagne pendant 7 ans puis son amie jusqu ‘à sa mort en 1986.
Elle dont il admirait « le voile de sa voix, ses yeux bleus , la pureté de son visage et plus encore celle de ses narines »
Il sera avant tout journaliste à France Soir aux cotés de Pierre Lazareff qui l’enverra en Allemagne de l’Est , en Algérie , au Thibet en Israël notamment pour couvrir la guerre des Six Jours .
Aussi il participera avec Sartre à l’aventure de sa revue « les temps modernes ».
Enfin on ne peut passer sous silence son travail de titan avec son film « SHOAH » auquel il consacra 12 années documentaire composé de nombreux témoignages des rescapés et et des polonais voisins des camps passifs devant la tragédie.
Son style est alerte , virevoltant , bondissant comme ce lièvre rencontré une nuit en voiture sur les routes de Patagonie lui donnant une « joie sauvage comme à 20 ans »

Le chef d'oeuvre absolu à lire pour se remonter le moral en temps de crise

10 étoiles

Critique de Pic (, Inscrite le 28 mars 2009, 67 ans) - 29 mars 2009

La perfection et la force du style pourraient faire croire qu'il y a eu effort pour effacer l'effort. Cependant, Claude Lanzmann a bien expliqué qu'il n'a pratiquement pas eu à se corriger. Il s'est relu. Il suffit de l'écouter parler en conférence, à la radio ou à la télévision pour comprendre qu'il parle, sur un tempo d'ailleurs assez lent, définitivement, directement à la perfection.

Livre impossible à résumer.
Il faut le lire. Ce livre est impérieux, une fois qu'on est dedans, on ne peut pas s'arrêter.
Une expérience indispensable qui donne une énergie vitale extraordinaire.

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  Adieu M. Lanzmann 7 Patman 6 juillet 2018 @ 23:41

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