Septularisen

avatar 30/01/2024 @ 22:17:38
Tranche 6

Cette partie du livre est celle réservée à Kotska, l’ami très croyant de Ludwik.
C’est un long monologue, ou Kotska nous parle de sa vie, de son œuvre, de sa foi. En faisant cela, il nous expose la vie de Ludwik et en parallèle celle de Lucie. On comprend notamment le comment et le pourquoi de la fin en cul de sac, de la relation entre Lucie et Ludwik, et pourquoi cette relation étain «condamnée» depuis le départ!

Ici encore Ludwik, comme avec Heléna apparaît comme le grand «perdant» de l’histoire, puisque Kotska arrive a avoir une… disons «aventure» avec Lucie, ce qui était son rêve mais qu’’il n’a pas réussi à faire !

Ce chapitre est surtout important et intéressant dans la présentation qu’il nous fait de la «confrontation» entre la religion et le monde communiste…Les réflexions de Kotska sont une pure merveille et vraiment très bien amenées!... S’il fallait encore une fois une preuve du grand talent d’écrivain de M.KUNDERA…

Koudoux

avatar 31/01/2024 @ 08:32:56
Tranche 6
C’est la tranche que je préfère.
Le narrateur est Kostka, un ami très croyant de Ludvick .
Il va donc nous donner sa version religieuse de la vie à cette époque.
Grâce à lui on va aussi mieux comprendre le comportement de Lucie.


Koudoux

avatar 31/01/2024 @ 09:07:50

Tranche 7
Cette dernière tranche est composée de plusieurs narrateurs : Ludvick - Helena – Jaroslav.
A travers la fête traditionnelle « la Chevauchée des Rois », on continue à apprendre sur la vie des personnages.
Un fait certain, Ludvik a détruit la vie de Lucie et d’Helena et détérioré celle de ses amis.
Il n’a pas de considération pour les femmes !

Un excellent moment de lecture !

Myrco

avatar 01/02/2024 @ 19:03:20
TRANCHE 7 (7ème partie chapitre 13 inclus)

Cette dernière partie se clôt sur fond de déroulement de la fête traditionnelle de la "Chevauchée des rois".
Sa composition polyphonique s'apparente à une composition musicale dans laquelle s'intercalent à un rythme rapide les trois voix de Ludvik, Jaroslav et Helena: une composition assez artificielle à mon sens tant par exemple le découpage des incursions de Jaroslav (chapitres 8-10-12) me semble n'avoir d'autre justification
que le respect de cette structure

Tout ici s'inscrit dans une tonalité désabusée.
Il y a d'abord dans la perception qu'a Ludvik de ce mélange confus de tradition archaïque et de modernité qui l'altère une impression de "triste et émouvante pauvreté".
Ludvik ressasse son échec auprès de Lucie , conséquence de son "égoïsme juvénile" Face à la métamorphose de Zemanek qui a pris du recul vis à vis de ses positions d'antan, il ne peut que prendre la mesure du caractère désormais vain de sa haine (une haine dont il ne peut cependant se détacher), le comble étant que croyant se venger, il lui aura servi son divorce sur un plateau (la réaction bravache d'Helena face aux deux tourtereaux).
Quant à Jaroslav, l'auteur nous martèle sa lassitude génératrice de son renoncement à se battre pour sa passion, à tel point que lâchement il reprend les mots creux de la propagande, le pire étant de s'être laissé abuser par son propre fils.

On retrouve le thème du caractère insaisissable de la réalité qui nous échappe (la vérité de Lucie qui d'ailleurs ne se sera jamais exprimée en direct ) comme échappe le véritable sens du rituel de la fête.

Et toujours la propension de Kundera à manier le sarcasme : à propos par exemple de ce responsable de la culture qui " ne distingue pas un violon d'une guitare ".

Finalement, la plaisanterie , ce n'est peut-être pas seulement la fameuse carte postale; n'est-ce pas aussi ces mauvais tours que le destin n'aura cessé de jouer à Ludvik qui n'a plus dès lors qu'une envie: tirer au plus vite un trait sur ce passé qui lui a ri au nez.

Windigo

avatar 02/02/2024 @ 00:25:09
Il faudrait que je dépose ma critique prochainement.

Saint Jean-Baptiste 02/02/2024 @ 17:38:49
Il faudrait que je dépose ma critique prochainement.
On se réjouit de lire ta critique, Windigo mais donne nous déjà ton avis sur les différentes tranches, c’est ça le jeu.

Myrco

avatar 02/02/2024 @ 17:48:56
Il faudrait que je dépose ma critique prochainement.

On se réjouit de lire ta critique, Windigo mais donne nous déjà ton avis sur les différentes tranches, c’est ça le jeu.


J'adhère...sinon je ne vois pas l'intérêt de ces lectures communes.

Saint Jean-Baptiste 02/02/2024 @ 17:51:44

Tranche 7

Un fait certain, Ludvik a détruit la vie de Lucie et d’Helena et détérioré celle de ses amis.
@Koudoux
Oui, c’est bien vrai, et il a aussi détérioré sa propre vie, par manque de jugeote, par manque de tolérance ou par manque de volonté ? un peu tout ça sans doute.

Saint Jean-Baptiste 02/02/2024 @ 18:05:31
TRANCHE 7 (7ème partie chapitre 13 inclus)

Cette dernière partie se clôt sur fond de déroulement de la fête traditionnelle de la "Chevauchée des rois".
Sa composition polyphonique s'apparente à une composition musicale dans laquelle s'intercalent à un rythme rapide les trois voix de Ludvik, Jaroslav et Helena:

@Myrco
Je trouve que cette Chevauchée des Rois prend tellement de place dans le roman qu’elle doit avoir une signification qui m’a échappé.
L’auteur a peut-être voulu faire l’évocation d’un monde ancien qui a perdu sa signification et dont il a la nostalgie. Mais ça n’a rien à voir avec le régime communiste. C’est le cas de tous les folklores, on observe des règles très strictes mais on ignore le plus souvent leur origine et ce qu’ils veulent dirent ou raconter.

Peut-être aussi que dans ce roman, c’est tout simplement pour donner un fil à l’histoire comme tu sembles le dire ?

Cyclo
avatar 02/02/2024 @ 18:40:01
J'ai beaucoup aimé la sixième partie, le récit de Kostka. : enfin de l'humanité, un personnage qui m'a plu, au détriment de Ludvik.
J'ai relevé certaines de ses remarques :
Page 324-325 (éd. Folio) : "Je dis : les chrétiens. Mais qui sont-ils au juste ? À la ronde, je vois que des pseudo-chrétiens, qui vivent exactement comme des incroyants. Or, être chrétien, cela signifie vivre autrement. Cela signifie suivre la route du Christ, imiter le Christ. Cela signifie se détacher des intérêts particuliers, du bien-être et du pouvoir personnel, se tourner vers les pauvres, les humiliés, vers ceux qui souffrent. " Magnifique exposition de ce que devrait être le christianisme !
Page 368 (id) : "aucun grand mouvement qui veut transformer le monde ne tolère le sarcasme et la moquerie, parce que c’est une rouille qui corrode tout." C'est ce qui explique (en partie) l'échec du communisme et qui aurait condamné tout régime fondé sur une religion (christianisme quand il eut le pouvoir, islamisme aujourd'hui, etc... pointons du doigt presque toutes les religions)...

Myrco

avatar 03/02/2024 @ 15:07:28
TRANCHE 7 (7ème partie chapitre 13 inclus)

@Myrco
Je trouve que cette Chevauchée des Rois prend tellement de place dans le roman qu’elle doit avoir une signification qui m’a échappé.
L’auteur a peut-être voulu faire l’évocation d’un monde ancien qui a perdu sa signification et dont il a la nostalgie. Mais ça n’a rien à voir avec le régime communiste. C’est le cas de tous les folklores, on observe des règles très strictes mais on ignore le plus souvent leur origine et ce qu’ils veulent dirent ou raconter.

Peut-être aussi que dans ce roman, c’est tout simplement pour donner un fil à l’histoire comme tu sembles le dire ?


@SJB
Comme toi je m'interroge sur l'importance accordée à cette fête dans le roman.
Kundera semble très attaché à tout ce qui ressort de la tradition morave qui fonde une part de son identité. Peut-être tout simplement avait-il envie d'en perpétrer la trace et le personnage de Jaroslav n'en est-il que le vecteur.

Cyclo
avatar 03/02/2024 @ 19:15:33
La dernière partie m'a finalement plu, avec des voix différentes de narrateur qui s'entrecroisent, avec les retrouvailles d'ami.e.s qui ne s'aimaient plus et même se haïssaient, avec cette belle fête de la Chevauchée des rois qui s'achève dans un concert musical de réconciliation.
Ludvik qui a réfléchi sur lui-même, conclut que "partout où j’avais essayé de régler des comptes avec l’injustice, c’était moi-même qu’à la fin j’avais débusqué comme fauteur de tort."; Eh oui, il s'aperçoit, un peu tard que la vengeance et la haine ne mènent pas loin, et que l'amitié (avec Jaroslav, par exemple) peut renaître de ses cendres.
La fin de cet étrange roman se termine là-dessus. J'ai failli abandonner en cours de route (faut dire que j'ai eu la grippe, malgré la vaccination, et que j'ai dû interrompre ma lecture pendant quatre jours) tant je trouvais le personnage Ludvik détestable, et finalement, il n'était que pitoyable !
Et puis, la forme est un peu tarabiscotée, avec des allers-retours dans l'espace et le temps, des personnages qui disparaissent pour reparaître bien plus loin, des années après. Y a de quoi se perdre. Mais ce roman nous plonge dans la Tchécoslovaquie communiste et dans son évolution vers plus de liberté, mais très surveillée, quinze ans après le début. un sacré livre tout de même !

Saule

avatar 03/02/2024 @ 23:51:14
J'a terminé le livre, depuis un moment déjà. Au final j'ai bien aimé malgré des longueurs et des passages un peu confus et pas très intéressants (sur le folklore surtout).

Comme le dit Myrco, et comme je disais avant, le titre du livre finalement s'applique à la carte postale mais aussi à la vie de chacun des protagonistes dont la vie prend une tournure absurde. Les apparences sont trompeuses, les bonnes intentions tombent, les gens se mentent à eux meme et le destin est là pour le leur rappeller. Ce que j'ai bien aimé c'est la lucidité des personnages qui se rendent comptent petit à petit de la vanité de leurs efforts et de leur aveuglement. Et puis il y a une bonne dose d'ironie et de sarcasme de voir que, au final, c'est le professeur communiste qui tourne sa veste et tire son épingle du jeux, toujours avec lucidité.

Contrairement à vous, j'ai trouvé le personnage Ludvik intéressant, son cheminement pour se rendre compte de la vanité de sa vengeange préméditée pendant quinze ans le rend digne. Il a un certain courage aussi, avec Helena par exemple, il a la dignité de rompre immédiatement lorsqu'il se rend compte de son erreur.

Ce que j'ai préféré c'est l'évocation de la Moravie, les histoires d'amour, surtout entre Ludvik et Lucie et Jarsolav et Lucie. L'auteur parvient à evoquer les scènes et les rendre vivantes, c'est très visuel.

Lobe
avatar 05/02/2024 @ 10:15:26
Je suis désolée, je n'ai pas eu/pris le temps de lire du tout les deux dernières semaines, mais hier j'ai enfin fini les tranches 5 et 6 : comme j'ai envie de refermer le livre dès qu'on est dans la tête de Ludvik (ses descriptions du corps vieillissant d'Hélène, boudiou, je n'en pouvais plus : et le sien alors, quand est-ce qu'il le passe au scalpel comme ça ?), j'ai été très soulagée de la sixième partie. Comme vous, certaines digressions m'ont laissée de marbre ; globalement j'ai assez envie d'en finir, même si certaines phrases parfois font mouche.

Saint Jean-Baptiste 05/02/2024 @ 10:42:15
: comme j'ai envie de refermer le livre dès qu'on est dans la tête de Ludvik (ses descriptions du corps vieillissant d'Hélène, boudiou, je n'en pouvais plus :;
(...) globalement j'ai assez envie d'en finir,
C’est vrai, Lobe, Ludvik est un gougea mais continue, tu verras, pour finir, il n’est peut-être pas si mauvais qu’on ne le pense.

Saint Jean-Baptiste 05/02/2024 @ 10:44:34
TRANCHE 7 (7ème partie chapitre 13 inclus)

@SJB
Comme toi je m'interroge sur l'importance accordée à cette fête dans le roman.
Kundera semble très attaché à tout ce qui ressort de la tradition morave qui fonde une part de son identité. Peut-être tout simplement avait-il envie d'en perpétrer la trace et le personnage de Jaroslav n'en est-il que le vecteur.
Ben moi, Myrco, je pense qu’il n’était pas si attaché à cette fête, il comptait partir le matin.
Et puis il ne connaît pas l’histoire de cette chevauchée, à part sa musique.
Je pense que l’auteur l’a mise comme toile de fond à son roman et c’est plutôt bien réussi.


Saint Jean-Baptiste 05/02/2024 @ 11:04:18
Tranche 6

Kotska arrive a avoir une… disons «aventure» avec Lucie,
(...)
grand talent d’écrivain de M.KUNDERA…


@Septu
Je trouve que cette liaison de Kotska avec Lucie est plutôt invraisemblable. Ça ne tope pas avec le personnage de Kotska. Mais je pense que Kundera ne peut pas imaginer qu’on puisse avoir de l’affection pour une femme sans avoir envie de la sauter.
J’ai aussi comme toi beaucoup d’estime pour son talent mais je n’aime pas son côté obsédé sexuel, comme on peut le voir, entre autres, dans « La légèreté de l’être ».

Saint Jean-Baptiste 05/02/2024 @ 11:16:14
Tranche 7 et dernière.

Maintenant, le texte revient avec ses parenthèses, ses mots en italique, et ses explications tarabiscotées.
C’est d’abord Ludvik qui parle : il a perdu Lucie, il s’est trompé sur elle, il ne s’en remet pas, et l’abâtardissement de la Chevauchée des Rois augmente encore sa détresse.
Et puis c’est Héléna qui soliloque : elle s’adresse à son mari Zemanek puis à Ludvik. Mais la fête continue et il y a des nouveaux venus dans l’histoire, un certain Jindra amoureux de Héléna et une certaine Brosova jeune et jolie maîtresse de Zemanek.

Ensuite c’est un vieux « pays » de Ludvik qui parle : Koutecky, un ancien roi du jour, si j’ai bien compris. Tout ça sent un peu le méli-mélo comme construction de roman.
Et puis après, c’est de nouveau Ludvik qui parle ; il va de déception en déception. Et, à travers toutes ses déceptions, on décèle l’abandon du communisme ; personne n’y croit plus, et même l’infâme Zemanek, celui qui avait condamné Ludvik, s’est laissé séduire par les idées nouvelles.
Et puis la pauvre Héléna s’explique dans un texte qui est très beau, c’est le chapitre 14 de la septième partie et, dans le chapitre suivant, elle devient vraiment pathétique.
La fin de l’histoire est vraiment bien trouvée, elle réserve des surprises tragi-comiques qui sont bien amenées et qui accentuent encore la « plaisanterie » de certaines destinées humaines.
Mais, ce que j’ai trouvé très bien, c’est qu’il y a comme une rédemption pour Ludvik. Son comportement pour Héléna est tout-à-fait à la hauteur, il se comporte, enfin, comme un type bien.


Dans l’ensemble je trouve que cette manière de faire parler les personnages les uns après les autres est une solution de facilité. Il doit être plus difficile, mais plus élégant, de faire apparaître les personnages au bon endroit et au bon moment, et d’avoir ainsi une histoire continue.
Je trouve aussi curieux qu’il y ait dans ce livre des textes de toute beauté, bien écrits, et d’autres qui sont pesants et surchargés. Mais ça, c’est pour la forme.

Le fond, par contre, est intéressant et important ; il contient des réflexions profondes sur le besoin d’amour, le sens de la vie et l’emprise des idéologies sur les destinées individuelles. Mais ce qui m’a le plus impressionné c’est la démonstration qu’une vie peut basculer sur un coup de dés lancés au hasard dans sa jeunesse. Ludvik en fait la démonstration : toute sa vie a basculé pour une stupide peccadille . Mais ça tient aussi à son caractère, à sa première épreuve, il a basculé dans une vie vide de sens. Il est incapable de rebondir, on a l’impression qu’il ajoute du malheur à son malheur, comme si c’était une fatalité. Pourtant, on peut croire qu’il y a peut-être comme une rédemption à la fin, quand il veut sauver Héléna.

Je trouve qu’il n’y a rien d’exagéré dans le personnage de Ludvik et, ce qui est troublant, c’est qu’il incarne sans doute un aspect de la personnalité de l’auteur. Et alors on doit penser que Kundera fait preuve de beaucoup de lucidité dans son introspection.

Je pense, pour finir, que ce roman étrange convenait très bien pour une lecture en commun et, personnellement, je suis ravi de l’avoir vécu avec les très honorés participants, qui n’étaient pas très nombreux mais… la qualité a remplacé la quantité.


Saint Jean-Baptiste 05/02/2024 @ 11:47:08
Ludvik est un gougea
Un goujat, saperlipopette ! ;-))

Myrco

avatar 05/02/2024 @ 17:50:34
: comme j'ai envie de refermer le livre dès qu'on est dans la tête de Ludvik (ses descriptions du corps vieillissant d'Hélène, boudiou, je n'en pouvais plus :;
(...) globalement j'ai assez envie d'en finir,


@Lobe

Dommage que tu te sois polarisée sur cet aspect misogyne du personnage (ceci dit représentatif d'une mentalité dominante à l'époque) qui est somme toute un aspect secondaire et semble t'avoir empêchée d'apprécier ce roman -qui est bien autre chose - à sa juste valeur.

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