Angoulême 2013 – Rencontre avec Régis Hautière et Hardoc

Lors du festival d’Angoulême 2013, Hardoc et Hautière présentaient le premier album de leur série La guerre des Lulus, une publication Casterman. Une occasion de rencontrer ces deux sympathiques auteurs qui se proposent de réaliser une série jeunesse ayant pour toile de fond la Première guerre mondiale… La Grande Guerre !
Shelton : Comment est née cette histoire de La guerre des Lulus ?

Hautière : C’est tout d’abord né d’une envie de ma fille qui a quatorze ans et qui me réclame depuis des années une histoire avec des enfants qu’elle pourrait lire. Une belle histoire plus accessible que des thrillers que j’ai déjà écrits. C’était le premier aspect du déclenchement de cette histoire, puis il y a eu une discussion que j’ai eu avec une copine qui travaillait à l’Historial de la Grande Guerre à Péronne (http://www.historial.org). C’est un grand musée national consacré à la première Guerre Mondiale en Picardie, et mon amie me faisait remarquer qu’il n’existait pas, à sa connaissance, de bande dessinée sur cette période de l’histoire de France que l’on pouvait mettre dans les mains des enfants. A l’Historial, ils ont une librairie, on y trouve des romans jeunesse, des romans, des documents, et les seules bandes dessinées que l’on peut y trouver sont celles destinées aux adultes, donc sombres comme cette période et inaccessibles aux enfants, aux jeunes lecteurs. Ça a trotté dans ma tête durant une période assez longue puis je me suis dit, tiens, pourquoi ne pas faire quelque chose qui se passerait pendant la guerre de 14 qui mettrait en scène des enfants ? Evidemment, on n’est pas sur le front, on est à l’arrière, mais pas du côté français, à l’arrière des lignes allemandes.

Régis Hautière

Shelton : Une histoire qui se déroule durant la première guerre mondiale, avec des enfants, lisible par des enfants, sans que ce soit trop noir… Dites-nous en plus car cela semble difficile à trouver au premier abord ?

Hautière : On a quatre orphelins dont l’orphelinat a été évacué. On est tout près de la frontière belge. C’est au moment de l’évacuation de l’institution par l’armée française que les quatre orphelins en question qui étaient sortis sans autorisation sont tout simplement oubliés. Les Lulus ont échappé à la surveillance des adultes, ils construisent une cabane dans les bois. Tout le monde est paniqué par les  Allemands qui arrivent et on va les laisser à leur triste sort… Enfin, triste… Ils vont surtout être amenés à survivre pendant la durée de la guerre…

Shelton : Dites-nous quand même pour des Lulus ?

Hautière : Oui, quatre garçons, quatre orphelins, mais surtout quatre prénoms qui commencent par Lu… On a Lucien, Ludwig, Luigi et Lucas. Ils vont rencontrer une jeune fille, Luce. Mais cette dernière est-elle une Lulu ? C’est un questionnement que vont avoir les garçons car si son prénom peut convenir, c’est quand même une fille, mais surtout elle a des parents ! Certes, ils ont disparu à ce stade de l’histoire – ils étaient dans une colonne de réfugiés – il n’en demeure pas moins qu’elle n’est pas une orpheline…

Shelton : N’en disons pas trop sur le scénario car il va y avoir une série pour nous raconter le destin de ces enfants… Par contre, il semble que certains jeunes lecteurs s’interrogent sur un aspect fondamental pour la crédibilité de cette bande dessinée… Les Lulus vont tenter de survivre, ils vont récupérer des aliments dans l’orphelinat, en particulier de la farine… Mais que faire de farine si on n’a pas de moyen de cuisson ? Or la cabane n’est pas équipée d’une cuisinière ni d’un four !

Hautière : C’est vrai, je vois que vous avez croisé des lecteurs perspicaces, et c’est pour cela que dans le tome suivant ils vont construire un four dans la cabane…

Shelton : Nous voilà rassurés car pour le moment c’est essentiellement de la ventrée de confiture…

Hautière : J’adore la confiture comme Luigi…

Shelton : Ne restons pas que dans l’alimentaire… comment choisit-on un dessinateur quand on porte un tel projet de série de bandes dessinées ?

Hautière : Ce n’est pas un choix unilatéral, cela se fait vraiment à deux. En l’occurrence, j’avais déjà travaillé avec Hardoc avant la guerre des Lulus. On se connaît depuis longtemps, on habite la même région. On est amis ! On a même déjà travaillé ensemble en bédé (par exemple www.sceneario.com/bande-dessinee/LOUP+LAGNEAU+ET+LES+CHIENS+DE+GUERRE+LE+2-Mercenaires-5607.html ). D’une façon générale, quand je monte un projet de bande dessinée, je préfère travailler avec un dessinateur avec qui je m’entends bien car on va être amené à se fréquenter au moins un an donc le choix ne porte pas simplement sur les aspects techniques ou artistiques. Mais il faut que ce soit quelqu’un dont je respecte le travail, dont le dessin m’inspire… et tout cela était réuni avec Hardoc !

Shelton : N’en dites pas plus, Hardoc pourrait avoir la grosse tête… Justement, tournons-nous vers Hardoc, le dessinateur de cette série. Hardoc, un village, une abbaye délestés de leurs habitants, cela nécessite de la part du dessinateur d’aimer l’architecture, d’avoir des modèles, des repères…

Hardoc sérieux comme un pape

Hardoc : Le village est imaginaire même si l’abbaye qui sert d’orphelinat existe bien. Comme il s’agit d’un petit village, que l’abbaye est devenue un lieu modeste d’accueil d’enfants abandonnés, j’ai beaucoup épuré l’architecture du bâtiment existant pour faire naitre celui de notre histoire… J’ai quand même gardé un espace de grande taille pour que cela semble immense aux enfants, surtout quand il est vide. De plus, les enfants vont évoluer dans peu d’endroits de l’abbaye ce qui pour moi m’a permis de me concentrer sur quelques lieux de l’abbaye-orphelinat. Mais les Lulus sont très souvent dans leur coin de forêt, dans leur cabane, et du coup c’est aussi comme un huis-clos ce que j’aime bien. C’est comme si je les suivais, je les collais, caméra sur l’épaule dans un espace restreint… Dans les deux premiers tomes, on se limite à la cabane, l’orphelinat, le village…

L’abbaye-orphelinat

Hautière : Après, sans vouloir tout dévoiler, ils vont devoir quitter ce cocon et parcourir les routes de France…

Shelton : Hardoc, vous aimez dessiner les cabanes dans les arbres, franchement ?

Hardoc : J’expliquais récemment que moi qui habitais un petit village de trois cents habitants – village que l’on voit à un moment dans l’album – j’ai fait beaucoup de constructions de ce genre. Des grandes cabanes avec des véritables planches, des cabanes en dur ! Bizarrement, dans le village, il y avait un clan constructeur et un clan destructeur. On ne sait pas pourquoi, chaque fois que l’on construisait, d’autres venaient casser… Pour se défendre on avait acheté chez l’épicier du village des sortes de pétards ou petits feux d’artifices, on avait récupéré des morceaux de tubes en PVC et quand ils arrivaient pour leur œuvre destructrice, on tirait nos munitions en utilisant les tubes pour viser dans leur direction et les faire fuir… Oui, donc j’ai beaucoup construit de cabanes et je suis très heureux de prolonger cela avec les Lulus… Du coup j’aime bien aussi les animer, les faire parler, je revis une partie de ma jeunesse… Les dialogues de Régis [Hautière] me font rire tout seul quand je les reçois via l’ordinateur. J’espère que les voisins ne m’entendent pas trop…

Shelton : Le quel de vous deux a inventé le gag du marteau ?

Hautière : C’est moi, en tous cas, c’était bien dans le scénario. Moi aussi j’ai beaucoup de souvenirs de cabanes. J’ai grandi dans une petite ville de Bretagne, à côté de la campagne, et, là, on faisait aussi des cabanes, avec des pièges pour des ennemis imaginaires qui ne sont jamais venus. Les seuls qui tombaient parfois dans les pièges, c’étaient nous-mêmes…

Shelton : L’ennemi savait qu’il y avait des pièges trop dangereux et il ne prenait pas de risque…

Des éléphants en Bretagne ?

Hautière : Oui, surement et c’est la même chose pour les pièges à éléphants que l’on avait installés [rires]…

Shelton : Revenons-en à cette période de la guerre. Vous traitez l’arrière du front, de surcroît du côté allemand, est-ce que l’on trouve une grosse documentation sur la vie dans cette zone ?
Hautière : Non, en fait, il y a peu de choses écrites sur la vie quotidienne à l’arrière du front en zone allemande. Dans les romans et les films, on trouve quelques éléments mais relativement peu. Il faut donc se documenter beaucoup et surtout arriver à constituer un nombre d’objets conséquents sur la vie quotidienne, ces objets permettant d’identifier cette période. Par exemple, dans le tome 2, la petite Luce a besoin d’être soignée. Il a fallu se renseigner sur les médicaments qui existaient à l’époque. Il y avait déjà de l’aspirine, mais sous quelle forme, sous quel conditionnement, tout cela pour permettre à Hardoc de dessiner du vrai. Les flacons d’aspirine en 1914, on est à la fois loin de la guerre mais en plein dans notre sujet…

Shelton : Le premier volume porte le sous-titre de 1914. Il y aura un album par année…

Hautière : Oui, un par année ce qui permet aussi de voir les enfants grandir. C’est tout d’abord un phénomène physique – challenge du dessinateur – mais aussi un aspect mental, intellectuel et psychologique… on a des enfants au début de l’histoire, qui ont entre 11 et 15 ans. Donc ce sont des adolescents. A la fin de la guerre, ils seront devenus de jeunes adultes… Ils auront accumulé une expérience énorme avec une guerre par procuration en quelque sorte. Certes, ils n’auront jamais été sur le front mais reviendront changés par la guerre. Notre propos est de rester lisible par tous, donc pas de scènes de guerre comme pourtant il y en a eu. L’horreur de la guerre ne sera donc pas vue, mais évoquée à travers le point de vue des adultes, des soldats, des déserteurs…

Shelton : Hautière, on a l’impression que de votre côté le scénario est presque bouclé pour l’ensemble de la série, mais combien de temps faudra-t-il attendre pour avoir le tome 2 de la série, c’est à dire plonger dans l’année 1915 ? Le dessinateur traine-t-il trop ?

Hardoc : Je ne sais pas si le terme de « trainer » est le bon terme. Ce qui est certain c’est que techniquement c’est toujours plus long, plus délicat, de dessiner que d’écrire une bande dessinée. Mais pour le tome 2 on est bien avancé puisque les deux tiers sont déjà réalisés. Je suis en train de travailler sur deux grosses séquences de la fin qui me prennent un peu de temps.

Hautière : L’album est entièrement découpé, le story-board est fini, dans trois/quatre mois on aura terminé l’album, restera alors le travail de l’éditeur. On peut donc raisonnablement penser à une sortie entre septembre 2013 et janvier 2014. On ne travaillait pas avec l’idée du centenaire de la Guerre de 14/18 en tête, mais on va bien avoir à un moment les partions de notre série qui tomberont avec cette célébration qui devrait toucher beaucoup de monde. La coïncidence est pour le moins porteuse…

Hautière et Hardoc loin de leurs outils habituels

Il ne reste plus qu’à lire cette série qui nous fait plonger dans cette période au moment où nous allons nous souvenir collectivement de cette grande boucherie humaine qui ravagea l’Europe entre 1914 et 1918…

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La maison des enfants trouvés, 1914
Tome 1 de La guerre des Lulus
Scénario de régis Hautière
Dessin de Hardoc
Editions Casterman
ISBN : 9782203034426

Mes meilleures rencontres, mes plus beaux souvenirs d’Angoulême 2013… (1ère partie)

Certaines rencontres à Angoulême, durant le festival international de la bande dessinée, sont plus fortes ou denses que d’autres. Ce n’est d’ailleurs pas toujours lié à la qualité intrinsèque des ouvrages présentés par les auteurs. En fait, c’est le résultat d’une alchimie fine et délicate qui mêle la qualité des ouvrages, scénario et/ou dessin, le talent des auteurs, les affinités entre auteurs et intervieweurs, le moment de la journée, l’ambiance du lieu de la rencontre… Quand tous les voyants sont au vert, les acteurs de la rencontre sortent heureux. Il faut, que l’on soit auteur, journaliste, collectionneur, lecteur, festivalier, bénévole de l’organisation, vigile de sécurité… savoir profiter de ces instants de bonheur ! Reste maintenant à vous en faire profiter, c’est une autre affaire…

Jean-François Cellier, Jeanne la Pucelle
Soleil

Je voudrais donc, ici, vous parler de mes plus belles rencontres de 2013. Pourquoi choisir les meilleures ? D’une part parce que je voudrais faire l’effort de vous parler des temps forts de mon festival, d’autre part parce que je voudrais laisser quelques rencontres à mes étudiantes. Nous étions souvent ensemble et je veux qu’elles puissent, comme elles ont commencé à le faire, vous raconter et vous faire partager leurs rencontres… C’est pour cela que je ne parlerai pas de Stephan Desberg, bien que ce fut un excellent moment, car il a accepté de glisser cet entretien spécialement quand il a su qu’une des étudiante, Céline, était une lectrice assidue. Elle viendra donc vous présenter son idole… Charlie Adlard ? Clémentine qui a mené entièrement seule et de façon efficace l’entretien en anglais est déjà venu vous en faire le compte-rendu, y compris avec les problèmes techniques afférents… Je l’oublierai donc un instant, lui-aussi. Enfin, Jean-François Cellier a été adorable et chaleureux durant tout un entretien consacré à Jeanne la Pucelle, sa nouvelle série qui a reçu un prix de la bande dessinée chrétienne… Mais j’étais accompagné de Sandrine et elle vous parlera de cette très bonne rencontre très bientôt…

Anne-Laure To, Retropolis
KSTR

Et les auteures ? Oui, vous nous parlez de vos étudiantes, mais pas encore de femmes alors que l’on sait bien qu’elles sont de plus en plus nombreuses à raconter des histoires en bédé… Nous n’en n’avons pas rencontrées tant que cela, mais Dem, Virginie Augustin, Simona Mogavino, Isabelle Dethan, Patricia Lyfoung, Pénélope Bagieu et Anne-Laure To ont bien fait l’objet de toute notre attention et elles seront bien présentes dans nos échos sonores et visuels du festival… Comme j’étais accompagné de quatre étudiantes, je leur laisserai le soin de parler de ces auteures…

Il ne me reste plus qu’à vous présenter mes meilleurs souvenirs, et cela sans vexer tous ceux qui ont croisé nos chemin car, soyons honnêtes, le talent est omniprésent dans un tel festival !

Jake Raynal, Cambrioleurs
Casterman

Le premier temps fort sera celui de la rencontre avec Jake Raynal. Une véritable surprise et découverte pour moi. Je n’avais jamais lu d’ouvrages signés Raynal, je ne connaissais pas l’auteur. Une responsable de chez Casterman me l’a fait découvrir quelques jours avant le festival avec ce premier volume de la série Cambrioleurs, Les oiseaux de proie. Et j’ai tout simplement adoré, coup de foudre total. Tout d’abord séduit par le graphisme qui va naviguer entre réalisme et impressionnisme (si je peux me permettre cette expression). Ensuite, un sentiment de travail bien fait avec un scénario exigeant, bien construit, qui utilise l’ellipse à merveille en laissant au lecteur un gros travail d’imagination et de construction… Enfin, un thème qui tout en se positionnant dans l’aventure classique est pétri d’humanité, de l’histoire de l’Europe de la fin du vingtième siècle à aujourd’hui… avec un personnage fascinant, héros ou antihéros, qui devient page après page, un compagnon de lecture à défaut de prendre le statut d’ami…
Voilà pour quelques données assez objectives… Pour le reste, le courant est passé immédiatement, je me suis senti en face d’un homme que je croyais comprendre, qui me donnait l’impression de me comprendre et au lieu d’une interview poussive je me sentais dans une discussion amicale autour d’un personnage de fiction que j’avais l’impression d’avoir toujours connu… Illusion, rêve, peu importe, j’entrais dans l’univers d’un auteur que je trouvais de qualité et qui prenait le soin de m’expliquer la genèse de sa série et qui m’initiait à son travail… Il s’avère qu’en plus nous avons pu parler des Balkans, une terre que nous regardions certes de façon différente mais avec beaucoup d’attention, une zone de partage en plus pour consolider cette rencontre définitivement bien amicale…

Une particularité de cette série réside dans une narration graphique qui peut faire alterner pour le plus grand plaisir du lecteur les scènes les plus rapides et violentes avec des séquences lentes comme savaient les écrire et dessiner Hugo Pratt. J’aime ce type de bandes dessinées car je trouve que le lecteur n’est pas pris pour un pauvre reptilien démuni de neurones actifs mais bien pour un être libre et intelligent capable d’accepter de suivre l’auteur, s’il le désire, et de se faire sa propre idée de chaque situation. L’action bien présente doit donc être accompagnée des motivations, du sens, de profondeur ce que fait très bien Jake Raynal…

Si le dessin peut sembler noir au lecteur, l’auteur, lui, m’a paru illuminer par la passion et la joie de faire partager son histoire, sa série, son travail… Une très belle rencontre qui, je l’espère, n’est que la première d’une longue série…

Eric Corbeyran

De qui vous parler après cette rencontre ? Quel auteur vient prendre sa place dans ma mémoire de festivalier 2013 ? J’aurais pu vous parler de mon ami Eric Corbeyran et cela n’aurait pas surpris ceux qui me lisent depuis longtemps. Chaque festival est marqué par une rencontre avec Eric, le scénariste dont il n’est plus possible de dénombrer les albums parus. 250 ? Chiffre probablement dépassé depuis des semaines avec une série comme Zodiaque dont les albums sortent mois après mois… Mais cette année, il n’y a pas eu de rencontre avec Eric, du moins formelle autour d’un micro. Nous nous sommes vus, y compris en dehors des lieux de dédicaces, mais pas d’interviews, il y avait trop de demandes de journalistes… Par contre, j’ai interviewé le dessinateur de la série Le chant des Stryges, une excellente série scénarisée par Eric Corbeyran, Richard Guérineau. C’était d’autant plus intéressant de le faire que sortait à l’occasion de ce festival, un tirage spécial du tome 15 de la série qui va sortir dans quelques semaines. La version d’Angoulême, entièrement en noir et blanc, met en valeur le dessin de Guérineau et c’était donc l’occasion de parler spécifiquement de la narration graphique. Je me suis donc offert l’album et j’ai rencontré celui qui met en dessin cette série depuis le début et qui le fait si bien que je suis resté fidèle à cet univers depuis des années… Comme le dessinateur, j’avoue que parfois je suis pris de peur car il a été annoncé que la série ne comporterait que 18 volumes et, donc, la fin approche… Lire un dernier album, c’est comme mourir un peu. Non ?

Je connais Richard Guérineau depuis quelques années, j’aime son travail et je suis fan de la série Le chant des Stryges. C’est vrai que du coup, nous avions pris l’habitude d’aborder le contenu de la série, ses relations avec le scénariste et ses envies et frustrations après tant d’années dans cet univers. Cette fois-ci, poussé par une version remarquable de ce quinzième volume, nous avons parlé dessin, narration graphique, bonheur de dessiner…

Pour les amateurs de la série, il faut voir certaines planches pour mesurer la qualité du dessin, percevoir le dynamisme de certaines scènes, enfin prendre plaisir avec des séquences spécifiques comme l’extrait du tournage du film d’horreur… Enfin, le fan imprimera dans sa mémoire la planche entière consacré à un Stryge… mais je ne vous en dis pas plus…

Richard a pris le temps de parler, échanger, partager. Cette série représente beaucoup pour lui, il redoute certainement un peu le moment où elle prendra fin. Il devra alors rebondir, passer à une chose, aborder une nouvelle page de sa carrière, avec ou sans Eric Corbeyran…

(A suivre)

Les belles mains d’Angoulême au travail…

En France, on a tellement peur du travail manuel, qui est dévalorisé depuis des années malgré certaines réalités du monde du travail que l’on refuse de voir, que l’on finit par oublier que dessiner est une activité essentiellement manuelle… Et oui, c’est comme ça et si vous n’y aviez pas encore songé, observez tout simplement…

Anne-Laure To, dessinatrice de Retropolis, KSTR

Bruno Bessadi, dessinateur de Bad Ass, Delcourt

Jean-François Cellier, dessinateur de Jeanne la Pucelle, Soleil

Damien, dessinateur d’Arcane majeur, Delcourt

Ers, dessinateur de Hell school, Le Lombard

Federici, dessinateur du tome 2 de Saria, Delcourt

Fred Bernard, auteur de La patience du tigre, Casterman

Jake Raynal, auteur de Cambrioleurs, Casterman

Joël Alessandra, auteur du Périple de Baldassare, Casterman

Reinhard Kleist, auteur du Boxeur, Casterman

Jérôme Lereculey, dessinateur de la série Wollodrïn, Delcourt

Loustal dessinateur de Pigalle 62.27, Casterman

Marek,

auteur de l’adaptation du roman d’Agatha Christie Le couteau sur la nuque,

Emmanuel Proust

Grzegorz Rosinski, créateur de Thorgal avec Van Hamme, Le Lombard

Thomas Legrain, dessinateur de la série Sisco, Le Lombard

Trifn dessinateur d’une adaptation coquine de Cendrillon, Tabou

Oui, la preuve est là, dessiner est bien une activité manuelle, une magnifique activité humaine car elle a pour objectif de nous raconter, avec des dessins et des mots, des histoires pour nous accompagner dans nos rêves les plus fous…

Angoulême 2013 – Rencontre avec Isabelle Dethan

Isabelle Dethan quelques jours avant le festival m’était une parfaite inconnue. Après lecture complète des Terres d’Horus, ce nom résonne dans ma tête comme celui d’une auteure que je vais suivre attentivement. Elle a travaillé sur différents ouvrages en tant que scénariste (Khéti, fils du Nil, Le tombeau d’Alexandre) et aussi en tant que scénariste et dessinatrice (Sur les Terres d’Horus, Les Ombres du Styx, Eva aux mains bleues). Nous sommes deux à avoir pu discuter avec cette sympathique auteure. Je vous propose la partie de l’interview que j’ai faite et la seconde partie viendra plus tard rédigée par ma collègue. La mienne est liée aux Terres d’Horus et la seconde à Eva aux mains bleues.

Camille : Après lecture complète de la série Sur les Terres d’Horus, je me suis demandé pourquoi ce mélange d’enquête policière et Égypte antique ?

Isabelle Dethan : Quand j’ai commencé, l’Égypte était abordée de façon fantastique en bande dessinée comme dans Papyrus. On a eu aussi les films La Momie, adaptation du roman de Théophile Gautier. J’avais beaucoup aimé le premier mais à chaque fois on tombe dans le syndrome des Dieux et momies qui parlent. On va dire que je me suis laissée prendre, car à côté des Terres d’Horus, j’ai aussi fait une autre série avec un dessinateur qui s’appelle Mazan, plus orientée pour la jeuneuse avec des dieux et une momie qui s’appelle Mémé. La grand-mère de la petite héroïne meurt et c’est la gamine et son copain qui l’accompagne dans l’autre monde. J’ai été piégée en quelque sorte… Mais pour Les terres d’Horus, je voulais quelque chose de plus réaliste.

Sur les Terres d’Horus, série complète en 8 volumes chez Delcourt.

Camille : Combien de temps avez-vous eu pour préparer le terrain de votre série ?

Isabelle Dethan : Deux ans à peu près. Mais c’est ce que je prends habituellement pour toutes mes séries. Là, actuellement, je travaille sur l’Empire romain, il m’a fallu environ deux ans pour me constituer une bibliothèque, chercher sur Internet et me créer des contacts, ce qui est aussi important. Il faut rencontrer des archéologues, des gens qui s’y connaissent, car ils ont accès à des documents qu’on n’imagine même pas. Pour les Terres d’Horus je me suis liée d’amitié avec un égyptologue qui séjourne chaque année quelques mois à Tours. Il a gentiment traduit, juste pour moi, des textes ! Certains hiéroglyphes veulent vraiment dire quelque chose, tout le monde s’en fiche, mais moi je sais que ça veut dire quelque chose !

Camille : Êtes-vous intéressée voir passionnée par l’Égypte ?

Isabelle Dethan : Au départ je m’intéresse à tout ce qui est antique, tout ce qui est historique. Suffit juste que se soit un peu rigolo. Je me suis décidée pour l’Égypte parce que je voulais utiliser une héroïne et que d’un point de vue réaliste je ne pouvais aller contre l’histoire. Dans la Rome antique, chez les Grecs le rôle de la femme est plus compliqué, elles sont un peu des mineures. Donc à moins de verser dans la reconstitution historique comme Murena qui est très bien, on est un peu condamné à chercher ailleurs dans d’autres civilisations des femmes qui ont un peu plus de liberté. C’est ce qui m’a décidé pour l’Égypte ancienne et à partir de là j’ai commencé à m’intéresser à la culture et c’est devenu une passion après coup. Ce qui me plait dans l’Égypte ancienne ce n’est pas forcément les pyramides (même si « ça en jette », dixit l’auteure elle-même) et les momies. Compte tenu du contexte historique c’est un peuple que je trouve plus proche de nous, de notre façon d’envisager l’être humain que Rome par exemple. La civilisation romaine est hyper violente, elle est fondée sur la hiérarchie, les rapports hiérarchiques dominateurs, avec des strates. En Égypte l’être humain est peut-être mieux considéré que ce soit les femmes ou les esclaves. Il y a des lois qui font que je m’y retrouve plus, je dis peut-être de grosses conneries, l’égyptologue s’arracherait peut-être les cheveux mais c’est mon ressenti. Je trouve l’Égypte antique statuaire plus douce, plus sereine. Quand on voit les statues grecques ou romaines c’est super beau, mais alors les femmes sont musclées, elles ont des profils de mecs, des mâchoires fortes… Alors qu’en Égypte c’est presque le contraire, les profils sont très doux très sereins.

Les Ombres du Styx nouvelle série en cours, le prochain volume parait en Mars 2013.

Camille : Envisagez-vous de sonner une suite, reprendre des personnages, faire un spin-off ?

Isabelle Dethan : Retravailler sur l’Égypte ancienne : oui ! Donner une suite : non !  Parce que je pense que chaque chose vient à un certain moment. Pendant dix ans j’ai travaillé sur les Terres d’Horus, mine de rien, maintenant on va laisser ça un peu tranquille, je suis partie sur d’autres projets. Je ne vais pas revenir en arrière car je sais que j’évolue moi aussi et donc je ne pourrais pas retrouver la même chose donc il faut que j’avance. Par contre, oui, l’Égypte, j’ai au moins trois projets qui parlent de l’Égypte ancienne.

Camille : Vous pourriez nous parler un peu de ces projets ?

Isabelle Dethan : On n’aime pas trop ! Tant que ce n’est pas signé, on n’aime pas trop ! (rires)

Camille : Vous êtes auteure sur vos propres projets, mais vous travaillez en collaboration avec d’autres auteurs, pouvez-vous nous en dire plus ?

Isabelle Dethan :Bah en ce moment pas grand-chose, Le Tombeau d’Alexandre s’est terminé en Mars 2012, la série est toujours en librairie. J’espère qu’on va retravailler ensemble, avec Laurent Jaffre, mais chacun de nous est sur une série perso donc il faut qu’on finisse ce genre de choses. Par ailleurs avec Mazan  s’est terminée la série Khéti – Les fils du Nil, enfin c’est terminé pour le moment, il est sur d’autres projets là encore. On ne désespère pas de retravailler un jour ensemble. Et enfin j’ai peut-être une piste, un jeune dessinateur m’a contacté récemment, le seul souci que j’ai : c’est de trouver un sujet !  Parce qu’il aime tout ce qui est historique mais un peu trop… Ça va de l’Antiquité jusqu’à Napoléon,  ça fait un peu vaste ! J’aime bien, quand je travaille avec quelqu’un qui aime l’Histoire en général, je lui demande ce qu’il aimerait faire et l’époque avec laquelle il veut travailler. Je cherche, je trouve un thème et j’adapte… Mais là c’est un peu trop large…

Camille : Vous avez des projets en tête ?

Isabelle Dethan : Oui plein ! Il y a les trois sur l’Égypte ancienne, il y en a un sur la Grèce antique, il y en a un de fantastique qui se passerait dans les années 20. Heureusement quelque part, je veux dire à priori en tant qu’auteure de bande-dessinée, on n’est pas censée prendre une retraite quelconque à un moment donné, il vaut mieux avoir des projets, sinon ça veut dire qu’on n’a plus d’envie. Et les projets comme je disais il faut les travailler deux ans  à chaque fois avant, ça ne tombe pas tout cuit, il faut avoir des envies… On travaille sur les séries en amont, alors qu’on est déjà sur la série en cours, parce que le souci c’est qu’il faut manger madame ! (rires) On nous paye quand on fait des planches, deux ans sans rien faire on ne peut pas ! (rires)

Petit bonus pour la route! La très jolie Meresankh enquêtrice de l’Egypte antique.

C’est sur des rires que nous avons terminé cette superbe rencontre. Je pense que je n’oublierai pas, car je ne suis pas certaine d’avoir la chance de la rencontrer dans une situation aussi paisible. Isabelle Dethan est spontanée et passionnée par son travail, son art. Je l’ai perçu et elle parvient à nous faire ressentir ça avec des mots… C’est juste génial!

 Je vous prie d’excuser le côté un peu spontané des réponses, car être sous le regard de deux étudiantes, d’une caméra et avoir un micro sous le nez n’est pas un exercice facile !

La Grande Guerre dans la bande dessinée…

Le 28 juin 1914, un fait divers à Sarajevo va provoquer en quelques semaines ce que nous appelons, aujourd’hui, la Première guerre mondiale. Ne jouons pas les naïfs, ce n’est pas l’attentat d’un prince héritier, l’archiduc François-Ferdinand de Habsbourg, qui à lui-seul va plonger l’Europe dans une boucherie étonnante et imprévisible. En fait, le crime politique des Balkans n’est qu’un déclencheur, un détonateur, le petite goutte qui fait déborder le vase empli de haine et ressentiment depuis des années comme celui des Français qui voulaient reprendre l’Alsace et la Moselle aux Allemands…

Tout cela, c’était il y a presqu’un siècle, et l’approche du centenaire assez horrible provoque, du moins c’est l’impression que j’ai, une avalanche d’ouvrages sur la question en particulier en bande dessinée. Je vais donc profiter de cet article pour en présenter quelques-uns parmi ceux que j’ai lus ces dernières semaines. Pour moi, il ne s’agira pas de s’enfermer dans les évènements militaires ou politiques, mais plutôt de voir comment certains aspects de cette guerre ont permis et permettent encore de raconter des histoires…

En bande dessinée, aborder la question de la première guerre mondiale c’est obligatoirement ouvrir l’œuvre d’un certain Jacques Tardi. Il a définitivement mis sa marque, son talent, dans un certain regard sur 14/18, sur la guerre en général. Tout a commencé, pour lui, avec de longues discussions avec son grand père qui avait fait les tranchées. De tout cela il nous a fait une série, Adèle Blanc Sec, qui se déroule avant et après la guerre, une façon de montrer quelques personnages hantés par l’horreur de la boucherie ; puis un album extraordinaire, C’était la guerre des tranchées, sorte de recueil de nouvelles qui illustrent la vie quotidienne des soldats dans cet enfer ; enfin, quelques adaptations de romans comme Le voyage au bout de la nuit de Céline et Le der des ders de Daeninckx… Dans tous ces livres, un regard centré sur l’homme, celui qui subit, pas celui qui provoque mais l’être humain avec ses grandeurs et ses ombres…

Mais si la guerre de 14/18 est bien décrite et abordée entre autres avec les ouvrages de Jacques Tardi, force est de constater qu’elle n’est pas souvent regardée du bout de cet Empire colonial français qui pourtant a envoyé de très nombreux poilus qui ne sont pas tous revenus, loin s’en faut ! Pour cela, je vous propose deux histoires très bien écrites et dessinées. Tout d’abord, antériorité de parution, celle de Lax (scénario) et Blier (dessin), Amère Patrie. Il s’agit de deux très beaux albums qui retracent la participation aux combats d’Ousmane Dioum, le chasseur sénégalais, et de Jean Gadoix, le braconnier de Haute-Loire. Mais en ces temps barbares on pouvait être rejeté par racisme et fusillé injustement sur fausse dénonciation ou pour l’exemple… Cette histoire qui n’a pas vocation à décrire tous les destins humains de cette période fait un focus d’une profondeur humaine terrible à partir d’une vérité que l’on souhaiterait trop souvent oublier…

Autre regard sur l’Empire dans cette période troublée, Didier Quella-Guyot (scénario) et Sébastien Morice (dessin) font revivre Tahiti en 1914, en particulier au moment de l’attaque de l’île par deux bâtiments de la marine allemande. Oui, on ne le sait pas assez mais les terres lointaines du Pacifique ont été terriblement bombardées en 1914 ! Les auteurs, eux, en profitent pour nous raconter une double histoire policière parfaitement bien huilée par un scénariste qui vient de s’entrainer avec l’experte du crime en adaptant deux enquêtes d’Hercule Poirot (La maison du péril, Les vacances d’Hercule Poirot)… Papeete 1914 est donc une très bonne histoire sur un fond historique peu connu avec un dessin de Sébastien Morice qui flirte en permanence avec l’animation contemporaine. Un livre réellement plaisant à lire avec un peu d’humour ce qui ne gâche rien quand on aborde cette guerre mondiale…

Dans un genre très différent, mais avec aussi une bonne dose d’humour, Régis Hautière et Vincent Hardoc ouvrent une belle série où la guerre sera vécue par des enfants, des orphelins qui se retrouvent en quelque sorte abandonnés à leur propre sort. Ces enfants français, par une heureuse manipulation du scénariste vont même se retrouver dans le camp allemand… Mais n’en révélons pas trop, vous allez avoir le plaisir de découvrir tout cela. Les Lulus vont donc connaître une guerre qui n’aura probablement rien à voir avec celle des poilus. En effet, ces jeunes ont été frappés par le malheur avant la Grande Guerre car ce sont quatre orphelins, Lucien, Lucas, Luigi et Ludwig, il ne peut donc plus leur arriver pire ! Ils sont unis comme les cinq doigts de la main (d’ailleurs, tout laisse à penser qu’il faudra bien trouver un cinquième doigt, non ?) et devront se soutenir pour traverser cette période cruelle… il n’y a pour le moment qu’un tome de paru pour cette Guerre des Lulus et il porte une double sous-titre : La maison des enfants trouvés, 1914

Enfin, pour clore ma liste non exhaustive, je voudrais faire escale en compagnie d’une bande pas toujours très fréquentable dont l’histoire se déroule près de Mérandac durant l’été 1929… Une bande ? Pas des gangsters, seulement des jeunes qui suivent une formation agricole pas très orthodoxe à la discipline de fer, à proximité d’une belle propriété où la belle Jeanne nous fait comme une petite crise d’adolescence tardive… 1929 ? Mais quel rapport avec la guerre ? Nous sommes à la veille, ou presque, de l’inauguration du monument aux morts du village et le surveillant général de l’établissement est une gueule cassée… Enfin, Le droit chemin, titre de cette histoire en deux albums, est aussi au carrefour d’histoires secrètes d’amour, de filiation et d’honneur, tout ce qu’il faut pour plonger le lecteur dans un drame inextricable au lendemain de la première guerre mondiale. Le scénario de Wilfrid Lupano est parfait mais on sent qu’il a dû mettre trop d’informations dans les dernières pages. Peut-être aurait-il fallu un troisième album, qui sait ? J’ai beaucoup apprécié le dessin de Morgann Tanco et j’espère le retrouver rapidement aux commandes graphiques d’une nouvelle série…

C’était la guerre des tranchées, Jacques Tardi, Casterman

Amère Patrie, Lax et Blier, Dupuis

Papeete 1914, Didier Quella-Guyot et Sébastien Morice, Emmanuel Proust

La guerre des Lulus, Hautière et Hardoc, Casterman

Le droit chemin, Lupiano et tanco, Delcourt

N’ayez pas peur !
Lupiano et Tanco

Pour découvrir Hamlet dans la rue !

Un public assidu et concentré malgré la soleil

Un public assidu et concentré malgré le soleil

A tous ceux qui croient, de bonne foi, que la bande dessinée ou le théâtre de rue détruisent les grands classiques, je voudrais dire que bien souvent c’est par ces médias spécifiques que des jeunes marchent à grands pas vers la culture… J’ai une fille qui est devenue grands amatrice d’opéra après avoir assisté à un Carmen dans la rue et qui a lu Hamlet après un spectacle de rue… Alors, avant de critiquer, il faut lire et aller voir… ce que nous avons fait, comme chaque année, lors de Chalon dans la rue !

Batteurs-16Le théâtre de rue est un art particulier qui reprend, certes, une grande partie des canons du théâtre classique mais en se les appropriant d’une façon spécifique. Certaines compagnies ont développé un art particulier en établissant des liens indéfectibles entre art de la rue et théâtre classique, et c’est le cas des Batteurs de pavés, une remarquable compagnie helvète.

Deux excellents acteurs

Deux excellents acteurs

Tout d’abord, ils vont chercher leur inspiration dans le théâtre classique et nous avons encore en mémoire le spectacle Macadam Cyrano – directement inspiré d’Edmond de Rostand – et qui avait eu un succès considérable à Chalon en son temps… Les voici de retour, cette fois, avec Hamlet, la grande tragédie de Shakespeare !

Hamlet en personne, qui l'eut crû ?

Hamlet en personne, qui l'eut crû ?

Pour travailler dans la rue, il faut d’une part raccourcir le temps du spectacle car une tragédie de presque quatre heures, en anglais de surcroît, cela ne serait pas acceptable. Ensuite, il faut un minimum d’acteurs. La troupe n’est venue à Chalon qu’avec deux acteurs, ce sera un peu juste puisqu’il y a une trentaine de personnages dans la pièce d’origine, et donc il faudra du renfort pris dans le public. Enfin, Hamlet est un prince du Danemark et il faudrait des costumes de cour, chose impensable dans la rue, il faudra donc quelques attributs bien caractéristiques pour identifier les personnages…

Ophélie et sa belle perruque

Ophélie et sa belle perruque

Voici donc comment deux acteurs dotés d’une énergie incroyable déclenche un spectacle dynamique et incroyable avec l’aide d’un public qui est prêt à tout et qui illustre bien ce que certains savent depuis longtemps : lors d’un spectacle, le public doit surtout être disponible avec son imagination prête à foncer…

La reine d'Angleterre en personne...

La reine d'Angleterre en personne...

J’avoue que l’on s’est bien amusé avec ces deux helvètes perdus sur notre asphalte illuminé de soleil. Il faisait chaud dans nos têtes, mais le cœur battait à cent à l’heure grâce aux Batteurs de pavés qui ont su nous faire rompre les amarres d’avec la réalité…

Le couple royal du Danemark

Le couple royal du Danemark

« Vengeance ! Vengeance ! » Criait Hamlet tandis que la reine du Danemark, mère de Hamlet, disait avec conviction « Ouiiii ! ». Comme le but était quand même de faire rire avec une tragédie, nous n’étions mêmes pas étonnés d’entendre Ophélie murmurer « Glouglou », avant même qu’elle ne se noie…

Duel fatal à la cour

Duel fatal à la cour

Merci aux deux des Batteurs de pavés présents à Chalon dans la rue et grand merci à tous les spectateurs qui se sont prêté au jeu de ce spectacle fou qui a eu beaucoup de succès…

Bravo à tous ces artistes !

Bravo à tous ces artistes !

Plus de renseignements sur http://www.batteursdepaves.com

Un grand spectacle de la compagnie Kumulus, à Chalon dans la rue

Il y a des spectacles qui sont plus qu’un amusement, plus qu’un simple moment de passé à se distraire, car ils nous invitent à réfléchir, à comprendre, à agir…
Silence encombrant 4
La compagnie Kumulus nous avait déjà, du moins pour certains d’entre nous, offert un spectacle extraordinaire avec Les pendus. C’était une pièce de théâtre très « bavarde », une pièce écrite qui ne laissait aucune place à l’improvisation des artistes, et dont le public sortait silencieusement, incapable d’enchainer derrière le moindre spectacle. Il fallait que chacun cherche un sas de récupération, souvent abimé dans son for intérieur…
Silence encombrant 21
Pour beaucoup, revenir à un spectacle de la compagnie Kumulus, c’était prendre le risque de s’exposer, encore une fois, à la sagacité de ces femmes et hommes qui nous entrainent dans de grands spectacles de rue qui ne laissent personne indifférent !
Silence encombrant 11
Et tout commence devant un container d’ordures où la société de consommation a entassé ses déchets. Les rebuts, les objets abandonnés sont nombreux et il y a parmi eux, aussi, des êtres humains. L’humain, quand il a servi, quand il est usé, quand il ne peut plus rendre le moindre service, est rejeté – maison de retraites, chômage, rues – comme le plus grand ou le plus riche des objets, tous appelés à être remplacés dans la foulée par un objet – ou un humain – de meilleure qualité, de meilleur rendement…
Silence encombrant 8
Et c’est là que l’on commence à percevoir le poids de ce spectacle. Ce rebut, ces encombrants, sont vivants ! Les êtres humains, d’abord, certes vieux, usés, malades, lents, sont encore capables de choisir dans le container des objets, de leur donner une mission, un rôle, même si nous nous éloignons très vite de l’usage habituel, du moins de celui que lui avait donné le fabricant, le diffuseur, le vendeur…
Silence encombrant 19
Les acteurs sortent, sans jamais se lasser ces objets et les trainent, les glissent, les lancent, les installent… sans un mot ! Et c’est bien là que nous voyons que la troupe a souhaité changer de registre après Les pendus. Un spectacle « bavards » est suivi d’un spectacle taiseux…
Silence encombrant 2
Silencieux ? Non, pas vraiment, soyons honnêtes. En fait, nous assistons pendant toute la durée du spectacle (1h40) à une symphonie étonnante. Chaque bruit est là pour se lier à celui d’à-côté en créant ainsi une harmonie objective qui porte le spectateur. Quand le glissé, le frotté, le percuté, le tombé, le lancé se combine on obtient des mouvements symphoniques admirables. Ici, pas d’allegro, plutôt du moderato. Car, c’est l’éloge de la lenteur, du temps économisé, de la récupération qui submerge la foule qui, un instant avant, courrait pour ne pas raté le spectacle…
Silence encombrant 28
Tout dans le festival est boulimie, comme dans notre société, et, soudain, nous revenons à l’essentiel. Les objets nous alourdissent, nous enchaînent, nous rendent esclaves. On a beau être usé par le travail et la vie, réduit à trier les déchets… nous trouvons encore le moyen de tenir à ces déchets, nous voulons les garder, les collectionner, les installer, capitaliser en quelque sorte… Comme ces habits que les acteurs gardent sur eux, manteaux sur pulls, chapeaux de toute nature, accessoires qui embellissent ou dénaturent le tout…
Silence encombrant 20
D’où pourrait venir la libération totale, celle qui nous affranchirait de ces objets et de ce matérialisme ambiant ? Les acteurs vont nous montrer le chemin car, au fur et à mesure du spectacle, ils vont s’alléger des objets, qu’ils laissent trainer et de leurs vêtements. Cette nudité va les libérer, les alléger, jusqu’au moment où ils pourront quitter les lieux du tri des déchets et redevenir des femmes et des hommes libres !
Silence encombrant 43
Je précise bien qu’il ne s’agit pas d’un spectacle érotique et que la mise à nu est totalement symbolique…
Silence encombrant 48
Le spectacle n’est plus joué à Chalon, il faudra attendre le 26 juillet à Alençon, le 2 août à Périgueux, le 16 septembre à Cergy-Pontoise ou le 13 octobre à Port-Saint-Louis pour passer un tel temps de spectacle, hors du commun mais aussi hors du temps…
Silence encombrant 47
J’ai tout simplement adoré, a-do-ré !!!

Silence encombrant de la compagnie Kumulus
www.kumulus.fr

Chalon dans la rue, un festival à ne pas manquer !

Prise de pied-11Sortir, quand on est une famille, n’est pas une sinécure. Il faut, d’abord, et ce n’est pas rien, se mettre d’accord sur le point à atteindre – spectacle, monument, musée, sommet au point de vue inégalable, lac à l’eau tempérée, restaurant au prix accessible et j’en oublie beaucoup – surtout quand on a à la maison des adolescents indécis, des vieillards grognons ou des bébés pleurnichards. Tout cela peut vous sembler exagéré, mais rassurez-vous, j’ai trouvé la solution à tous vos problèmes, surtout si vous êtes dans le Chalonnais ces jours-ci. Il est grand temps de venir découvrir Chalon dans la rue !

Un véritable festival populaire

La convivialité lors de l'inauguration 2012

La convivialité lors de l'inauguration 2012

Oui, c’est bien par là qu’il faut commencer car c’est une foule immense qui vient chaque année voir les spectacles, arpenter les rues, applaudir les artistes, y compris les plus petits et obscurs que l’on croise la guitare à la main à un carrefour. Cette foule est nombreuse tout simplement parce que les spectacles sont nombreux et variés, parce qu’il y en a pour tous les goûts, pour tous les âges. Elle aussi nombreuse parce qu’il existe des parcours pour les enfants, pour les personnes à mobilité restreinte, pour ceux qui ont des handicaps visuels ou auditifs. Oui, Chalon dans la rue c’est pour tout le monde !

Festival populaire car il s’agit des arts de la rue – théâtre, danse, cirque, jonglerie, chant, arts plastiques, performances physiques – sont des arts qui touchent depuis toujours un très grand public. Qui n’a pas de souvenirs d’une fanfare dans son village, du passage d’un cirque, d’un jongleur poétique un soir sur la plage ? Nous avons tous succombé, au moins une fois à un artiste de rue et depuis nous attendons avec impatience les récidives… C’est le fondement populaire de Chalon dans la rue, nous aider à retrouver ce bonheur !

Un public bon enfant, sage et discipliné...

Un public bon enfant, sage et discipliné...

Enfin, ne le cachons pas, Chalon dans la rue est une grande manifestation populaire parce qu’il n’est pas obligé d’être nanti financièrement pour apprécier un spectacle. Beaucoup de spectacles sont gratuits, car appartenant au In donc financés par l’organisation du festival et ses sponsors et partenaires, tandis que pour tous les spectacles du Off, le prix est laissé à l’appréciation du public : vous payez en fonction de vos moyens et votre ressenti du spectacle… rien ne vous empêche d’être généreux, quand vous le pouvez, quand vous le voulez !

La rue du public, point d’entrée du festival

Le point de passage et d'accueil des publics, des familles en particulier

Le point de passage et d'accueil des publics, des familles en particulier

C’est bien dans l’école maternelle de l’est que vous rencontrerez Patricia et son équipe et que vous pourrez construire votre parcours festivalier, que ce soit pour une demie journée ou une journée entière, que ce soit seul ou avec vos enfants, que ce soit en bandes d’amis ou en amateurs éclairés des arts de la rue…

Si le matin, vous arrivez avec votre croissant, on vous offrira le café et vous pourrez échanger avec ceux qui ont découvert des petites merveilles de spectacles et qui vous donneront les idées qui ensoleilleront votre journée…

Enfin, vous trouverez tous les parcours existants et disponibles avec de très bonnes fiches pratiques, des plans…

Et avant de repartir, Grégoire vous servira un de ses cocktails sans alcool avec sa machine alliant boisson et musique !

Ecoutez votre verre de jus de fruits !

Ecoutez votre verre de jus de fruits !

Que le spectacle commence !

Et c’est ainsi que vous vous retrouverez sur le bitume chalonnais à la recherche du spectacle qui vous enchantera…

Emotion et sensations fortes

Emotion et sensations fortes

Aujourd’hui, j’ai pu ainsi assister à une sorte d’enterrement avec le sourire mais dans le recueillement, j’ai croisé une bien drôle de machine à musique, vu danser une troupe sur la place de la mairie, failli me faire écraser par un chameau, avant de prendre place pour un majestueux spectacle de trois heures…

Chalon ou ailleurs...

Chalon ou ailleurs...

Ce dernier, Beau travail, production de la compagnie 1 Watt, était une appropriation de l’espace urbain par une troupe. C’était un spectacle entre théâtre burlesque et symphonie absurde urbaine en objets mineurs, entre performance physique et artistique – le spectacle durant trois heures, la performance est aussi du côté des spectateurs – et entre installation précautionneuse et destruction organisée… Bref, un drôle de moment dans un spectacle atypique avec des artistes hors du commun… Et je serai complet en précisant qu’il s’agit d’une troupe du Gard !

Drôle d'installation !

Drôle d'installation !

A vous de collectionner vos souvenirs, de consolider votre imaginaire et de partager avec vos enfants et proches car le spectacle est toujours une façon d’échanger, de se construire, de grandir, d’être plus humain !

Magie d'un soir

Magie d'un soir

Bon Chalon dans la rue 2012 !

Vedette d'un instant

Vedette d'un instant

Découvrir la biodiversité à la Citadelle de Besançon…

La Citadelle Vauban

La Citadelle Vauban

Nos ancêtres n’avaient point besoin de définir le mot biodiversité pour en prendre pleinement connaissance et conscience. En fait, si on parle de nos ancêtres agriculteurs, soit la majorité d’entre eux si on se replace cinq siècles en arrière. Car si on s’intéresse à ceux qui nous ont précédés au dix-neuvième et vingtième siècle, les comportements sont moins évidents… Nous ne nous intéresserons ici qu’aux espèces vivantes animales et végétales pour simplifier notre propos. Mais la biodiversité est aussi une façon de parler et étudier les gènes, les microbes, les écosystèmes…

La biodiversité

Chaque espèce, même végétale, a sa place et son rôle

Chaque espèce, même végétale, a sa place et son rôle

La biodiversité est une façon de regarder et considérer le monde : une multitude d’espèces vivantes différentes et une place utile pour chacune d’entre elles. On ne peut concevoir un développement durable qu’avec un véritable respect pour toutes les espèces vivantes, chacune nous permettant de vivre durablement sur cette planète… une espèce qui disparaît n’est pas un fait divers, une anecdote ou une anomalie, c’est un déséquilibre dramatique qui se met en place sur la planète et dont les conséquences peuvent avoir des répercussions sur de nombreuses autres espèces…

Il faut reconnaître que nous ne sommes pas, nous les hommes, capables de tout comprendre et tout prévoir. Quand nous pêchons de façon intensive en mer, nous épuisons une espèce qui finit, parfois, par disparaître. Nous mettons alors une espèce en difficulté, celle qui se nourrissait de cette dernière en voie d’extinction, tandis que nous mettons en danger celle qui était mangée par l’espèce qui était nourrissait celle en voie d’extinction… Même si cela est un peu schématique, quand une espèce disparaît, cela perturbe toutes les espèces ou presque…

Voilà pourquoi depuis de nombreuses années des scientifiques se battent pour que l’on respecte mieux et de façon plus rigoureuse les différentes espèces animales. L’Union internationale pour la conservation de la nature classe les différentes espèces de la façon suivante : espèces disparues, espèces disparues mais survivant en élevage, espèces en danger critique d’extinction, espèces en danger, espèces vulnérables, espèces quasi menacées, espèces faisant l’objet de préoccupations mineures, espèces sur lesquelles les données sont insuffisantes, et, enfin, les espèces non évaluées…

Zoos et parcs animaliers

La fête au zoo lors d'une naissance

La fête au zoo lors d'une naissance

Un certain nombre de parcs animaliers et de zoos, de muséums naturels et de réserves, se sont donnés comme mission de participer à un travail de consolidation de la biodiversité (protection d’espèces, accompagnement de la reproduction d’espèces, préparation et accompagnement de réinjection d’espèces dans la nature…) et d’information et de sensibilisation du public aux problèmes rencontrés par les différentes espèces…

Parmi ces lieux œuvrant pour une biodiversité bien comprise, acceptée et vécue par tous les êtres humains, on trouve, en particulier, le muséum d’histoire naturelle au cœur de la Citadelle Vauban de Besançon.

Une citadelle Vauban transformée en laboratoire ?

Il ne faut probablement pas aller jusque-là, mais depuis la rénovation complète des lieux et sa réorganisation en muséum vivant, dynamique et pédagogique, vous allez trouver là de quoi cheminer vers la compréhension totale de la biodiversité avec un aquarium de rivière, un insectarium, un noctarium, un jardin zoologique et plusieurs espaces d’expositions plus classiques.

Il est difficile de résumer autant de lieux, de collections vivantes ou pas et de tout dire d’autant plus que le visiteur ne pourra pas tout voir et tout comprendre. Il devra faire des choix, choisir un thème ou un autre, se plonger à fond dans une visite sans vouloir faire la visite à cent à l’heure ce qui ne lui apporterait rien… Chaque partie du muséum vous enrichira, à vous de bien choisir votre périple !

Insectarium

Gentille ou méchante ?

Gentille ou méchante ?

Comme ils nous gênent ces petits insectes qui se glissent au fond de nos cuisines, dans nos jardins, dans nos placards, dans nos jardins… La biodiversité commence par la connaissance des espèces, la perception de leurs rôles, la maitrise de la façon de les écarter de notre chemin sans les détruire massivement…

On peut ainsi comprendre comment dans certains pays on choisit son araignée, on l’installe avec respect dans sa maison pour se protéger des moustiques… Les araignées ont un pouvoir de répulsion et de fascination et il est intéressant de voir des petits garçons admirer pendant de longues minutes quelques mygales tandis que des filles tremblantes n’osent pas entrer dans l’insectarium…

Aquarium

Le petit protégé, l'apron du Rhône

Le petit protégé, l'apron du Rhône

Deux éléments ont retenu mon attention dans ce domaine. Tout d’abord, l’apron du Rhône. En effet, si ce n’est qu’un tout petit poisson de rivière qui ne se rencontre plus que dans trois cours d’eau (Loue, Durance et Ardèche), j’ai compris qu’il était le symbole d’eau pure que nous n’avons presque plus. Par contre, j’ai pu entendre un spécialiste m’expliquer comment, ici, à Besançon, on avait pu comprendre sa vie, sa reproduction et comment ainsi, on était en train de sauvegarder son espèce…

Qui veut des câlins ?

Qui veut des câlins ?

Mais si les connaissances sur l’apron peuvent paraître complexes pour les plus jeunes visiteurs, le bassin extérieur où l’on peut caresser quelques carpes autres poissons rouges ou noirs, réjouira les plus petits, du moins s’ils ont le courage de mettre la main dans le bassin… je recommande un vieux gros poisson noir qui adore se faire caresser le ventre, du moins c’est ce qu’il m’a dit à l’oreille…

Noctarium

Les rongeurs mal-aimés

Les rongeurs mal-aimés

Immersion interdite aux éléphants ne supportant pas de voir passer une petite souris entre leurs pattes, car ici la place est offerte aux rongeurs de toute nature, des plus petits aux plus gros, y compris les rats de nos égouts.

Le visiteur devra attendre que sa vision soit habituée à cette lumière de nuit tombée et il restera dans le silence complet s’il veut voir ce que font ces petites bêtes quand nous dormons profondément. J’avoue que les rats d’égouts m’intriguent beaucoup car ils sont, du moins sur ce que j’en ai vu et compris, à la fois assez « intelligents » et bien organisés socialement. Finalement, ceux que l’on présente assez souvent comme nos ennemis, seraient peut-être ceux qui nous ressemblent le plus, allez savoir ?

Parc zoologique

Sa majesté le lion d'Asie

Sa majesté le lion d'Asie

Non ! Vous n’entrez pas dans un zoo comme les autres, vous n’allez pas vous promener bêtement au milieu de cages avec des animaux qui seraient là emprisonnés pour que vous puissiez juste les observer, les admirer, les plaindre…

Toujours digne...

Toujours digne...

Bien sûr, il y aura des fauves qui feront l’admiration de tous, mais, par exemple, c’est la première fois que je voyais un lion d’Asie, espèce qui a presque disparu et dont les derniers spécimens en liberté sont dans la forêt de Gir en Inde.

Retenez un peu Obélix !

Retenez un peu Obélix !

Il y a une très belle collection d’oiseaux, de marsupiaux, de singes sans oublier quelques individus comme ces sangliers des Visayas, animal sauvage d’Asie du Sud-Est…

Une belle journée en perspective

Oui, je peux vous conseiller de passer la journée dans cette citadelle de Besançon – monument qui reçoit le plus de touristes de toute la Franche-Comté – car les enfants y seront très heureux. Il faut bien une belle journée entière pour tout voir, surtout que durant l’été vous pourrez avoir la possibilité d’avoir des ateliers avec un médiateur scientifique qui vous offrira toutes les explications voulues !

Pendant que les enfants se passionneront pour la biodiversité – il n’est d’ailleurs pas interdit aux parents d’en profiter – les parents à tour de rôle pourront eux visiter le musée remarquable de la résistance et de la déportation qui, particularité non négligeable, a été créé par une jeune femme allemande !

Toujours fascinant à observer !

Toujours fascinant à observer !

Vous trouverez des informations complémentaires sur :
www.citadelle.com