Tistou 29/04/2005 @ 19:22:09
Même pas une poule mouillée ! Et pourtant ...
Commenterais demain. Vais au ciné.

Nous étions, ce soir là, sur le lit de mon maître
(Maître, maître, qui l’est réellement ?)
Et j’étais allongé, dolent, de tout mon être
Un oeil clignotant, veillant cependant.

Noir comme on ne l’est que dans les fourneaux du diable
Je passais, repassais, ma patte sur l’oreille,
Derrière l’oreille, présage désagréable
(Présage, présage, tu me donnes sommeil).

Dans la cheminée soufflait un vent de tempête
(Tempête, tempête, enfin, beaucoup de vent)
Dans la quiétude de la couette c’était fête
Et toujours, devant, mon oeil, mon oeil clignotant.

Tout mon poil attirait de la main la caresse,
La caresse de la main, de la main de mon maître
(Caresse, caresse, renouvelée sans cesse)
Caresse, caresse, plus tendre ne peut être.

Et tandis que d’une patte, je lissais mes moustaches
(Moustaches, moustaches, GPS du félin)
Je sortais, je rentrais, mes griffes sans relâche.
Il passait, repassait, sa paume sur mes reins.

Sahkti
avatar 29/04/2005 @ 19:23:19
Alors que mon auto patientait au carrefour
Je le vis avec une grande platine à talons
Dont les fesses murmuraient "à chacun son tour!"
(Fesses qui n'étaient peut-être qu'habile liposuccion)

Dans la file derrière j'entendis un klaxon
(Klaxon qui n'était peut-être qu'un effet du vent)
Le rouge devint vert, en avant le peloton!
Oui mais voilà, j'avais calé. stupidement.

Un agent revêtu d'un superbe costume
Se dirigea vers moi la face toute en grimaces
(Face tordue qui n'était peut-être due qu'au rhume)
Et sortit un calepin d'une énorme besace

Les autres dépassèrent, souriant comme des hyènes
Je maudis bruyamment cette blonde au ventre plat
(Plat qui n'était peut-être que contraction par gaine)
Fit bonne figure et mata le flic d'un air las

Mon grand chagrin d'amour aussitôt il cerna
Et gentiment brandit un mouchoir plutôt louche
(Mouchoir qui n'était peut-être que morceau de drap)
Avant de consulter son guide du bouche-à-bouche.

Ses yeux de braise me firent tomber en pamoison
(Braise qui n'était peut-être que reflet du feu rouge)
Je lâchai le volant, surprise par l'émotion,
Mon cour battant plus fort que ceux de l'Armée Rouge

"Monsieur l'Agent, c'est pas ma faute, c'est la blonde!
(Blonde qui n'était peut-être qu'une pauvre brune)
Là sur le trottoir, qui joue les femmes du monde,
Pour nous obliger tous à être dans la lune!"

"Ha? Une allumeuse?!" L'agent sortit son sifflet
(Sifflet qui n'était peut-être qu'un petit appeau)
Et, vite, partit contraventionner le méfait.
Le soleil sourit, le ciel était si beau...

Sibylline 29/04/2005 @ 19:26:08
Souvenirs entre parenthèses

Voilà, je me souviens, j’avais un beau jardin
( Un jardin qui, peut-être, n’était qu’un balcon)
J’y lisais, à la brune, Teilhard de Chardin
Je n’y comprenais rien et pensais « Je suis …bon »

Alors, je suis allé marcher sur mon terrain
(Terrain dont je faisais le tour en moins d’un bond)
Mais n’étant pas sportif, me fis un tour de rein
Et de médicament dus boire tout un flacon.

Mais, par cet artifice, je sus rendre la rime
Pour arranger au mieux ce si joli sonnet
(Un sonnet qui, en fait, n’était que de la frime)
Et je pus le noter dans mon petit carnet.

Je publierai ainsi, d’ici peu, ce livret.
L’éditeur en fera un luxueux tirage
(Ou alors c’est celui dedans ma cheminée
Qui tirera parti de ce brillant ouvrage)

Saint Jean-Baptiste 29/04/2005 @ 19:26:18
LES ELUCUBRATIONS DU DRAGUEUR REPENTI

Du temps que j'étais jeune et beau, bien balancé
(J'étais jeune en effet, mais beau, allez savoir !)
Le soleil invitait la jeunesse au trottoir
Une jeune donzelle arpentait le pavé

Je me rapprochai d'elle et gaiement je lui dis :
Viens, donne-moi la main, rechausse tes sandales
(Ses pieds nus répandaient une odeur de moisi)
La belle rétorqua : d'accord, mais t'as cent balles ?

Je compris qu'elle était péripatéticienne
Un peu désarçonné, je pris un air benêt
(Je n'ai pas du forcer, je crois que je l'étais)
Et puis j'ai bredouillé : peut-être à la prochaine.

L'amour était dans l'air et les filles dociles
(Enfin c'est ce qu'on dit quand on est charlatan)
On entendait au loin la rumeur de la ville
J'en accostai une autre, on s'assit sur un banc

Je me croyais poète et j'avais pris mon luth
(Je disais, c'est un luth, mais c'était un crin-crin)
Ma chanson chantait faux, j'attirai le crachin
Et la fée s'encourut avant que je la butte.

Pourtant, j'étais porté par un très noble élan
(Je parle d'un élan mais c'était autre chose)
Alors je repartis dans le joyeux printemps
Mais nommer ma requête, à peine si je l'ose

Je vis une élégante, arrangée, pas trop fière
(Pas trop fière, ou plutôt, facile, on se comprend !)
Elle avait de beaux yeux, le sourire engageant
Et je lui proposai d'embarquer pour Cythère

Ah ! ce n'était pas non, c'était mon jour de chance,
(Quand je dis jour de chance, attendons, nous verrons !)
On partit sur la Meuse, oubliant la prudence
Tous les deux enlacés dans une embarcation

Arrivés au milieu du fleuve étincellent
(la Meuse en vérité est un fleuve interlope)
Touchés par un chaland on coula dans la flotte
Je perdis mon amour qui s'enfuit en nageant

Cette fois, sur ce coup, je me sentis balaise
J'avais lu des chansons, je crois bien, de Rostand
Et je croyais séduire en disant des fadaises
(Mais Rostand, lui au moins, il avait du talent)

Honteux, tel ce renard que la poule avait pris,
Je retournai chez moi la queue entre les pattes
(C'est façon de parler, j'ai deux pieds, pas deux pattes !)
Je n'étais pas poète et j'étais bien puni.

Lyra will 29/04/2005 @ 19:26:26
Excusez-moi de poster en avance, mon père a besoin de l'ordi, donc je suis obligée d'envoyer ça maintenant.

Mes "peut-être" sont plus des suppositions, que l'on pourrait mettre au présent que des "souvenirs vagues" et puis, je me suis beaucoup inspirée du texte d'origine pour le premier vers :0)
Bon j'envoie, j'ai hâte de lire les votres :0)
Et encore pardon Mr Edmont...



Nous étions ce soir là sous un grand saule en larmes,
(Un nous qui n’était peut-être qu’un toi et moi)
Une larme chaque fois qu’un sourire me désarme,
C’est te dire à quel point dans tes rires, je me noie.

De notre amour, un arc-en-ciel donnait le ton
(Un ton qui n’était peut-être qu’une illusion)
Et la nature avec toi, en parfaite équation,
J’avais beau chercher, je ne trouvais la solution.

Le temps se jouait de nous comme moi de tes yeux,
Un peu de pluie, et toi tu me disais qu’à Rome,
On la prenait souvent pour les pleurs de Dieu,
(Un dieu qui n’était peut-être qu’un homme).

Alors tu as ri, et m’as aussi raconté,
Qu’un arc-en-ciel n’est pas l’œuvre du temps,
Mais d’un pot de peinture par les anges renversé,
(Les anges qui n’étaient peut-être que des enfants).

Je t’ai donc demandé si notre arc-en-ciel,
Etait aussi une bêtise, un jeu d’enfants,
La couleur éphémère d’une lune de miel.
(Une lune qui n’était peut-être qu’un instant).

Tu m’as répondu que si la lune est sucrée,
Le péché est gourmant, et ce monde à l’envers,
Cette bulle de verre, est notre paradis d’été.
(Un paradis qui n’était peut-être que la terre).




PS: La pluie assimilée aux pleurs de Dieu, et le pot de couleurs sont de vraies légendes.

Lyra will 29/04/2005 @ 19:26:59
Mais non, je n'étais pas en avance :0)

Mentor 29/04/2005 @ 19:28:50
Je poste ! Je déteste les termes poule mouillée, wet chicken ou wet blanket...

Mes pas tranquilles, réguliers, mesurés,
Décidaient seuls de ma destination
Sur ce sentier même pas balisé.
(Sentier qui n’était peut-être qu’un layon).

Mon esprit vagabond se réjouissait.
J’allais seul, heureux, le regard au loin,
Vers un avenir radieux et parfait.
(Avenir peut-être sans lendemain).

Une Vahiné m’attendait là bas,
Hamac tendu entre deux cocotiers.
O Malvina ma si douce îlienne !
(Ilienne, mais peut-être une Aliène).

Ma belle Créole ambrée, nous allions,
Fruits de la passion, passer à l’action,
Jouissant de force corossols et mangues.
(Corossols peut-être un peu exsangues).

Forêt traversée, lagon immaculé,
Je ralentis, cours, puis le pied je lève.
Rien : pas de hamac, point de Vahiné.
(Hamac qui n’était peut-être qu’un rêve).

Aérofreins, brutal atterrissage.
J’en suis sûr : elle n’a pas été sage.
Une de perdue, voilà, je suis foutu.
(Une de perdue, peut-être une de perdue).

Dix pas plus loin, dix divines naïades
Me sautent au cou et disposent de moi.
Mon corps est à elles si l’esprit est malade.
(Corps peut-être pas vraiment fait pour toi).

Voilà : dix ans passés, oubliée tu es.
Dix ans, dix enfants et dix fois cocu.
Mais pourquoi ne pas m’avoir attendu ?
(Pourquoi ? Peut-être m’avais-tu deviné).,


Je sais, c’est boiteux, bancal et jambe de bois. C’est douteux pour les rimes, les pieds, les vers et les pas mûrs. C’est tout sauf po-éthique, limite pat-éthique. Mais je me suis bien marré. Et ça, c’est très bon.
Non, n’insistez pas, je ne viendrai pas sonner aux prochains sonnets.

Sibylline 29/04/2005 @ 19:32:30
Mais je me suis bien marré. Et ça, c’est très bon.

Ben tu vois! Cela t'aura au moins servi à comprendre le principal dans cette affaire là.
En plus, maintenant que tu vois le résultat, tu es bien obligé de reconnaître que ton poème n'est pas plus mauvais que les autres/

Sibylline 29/04/2005 @ 19:33:57
Dites, on a quand même 8 sonnets! Ce n'est pas si mal

Sibylline 29/04/2005 @ 19:34:19
Pas 8 sonnets, mais 8 poèmes

Mentor 29/04/2005 @ 19:38:04
Comme Tistou, je reviens + tard. Merci Sibylline en attendant!!!

Spirit
avatar 29/04/2005 @ 19:49:23
Loupbleu c'est superbe,voilà pourquoi je ne m'y suis pas mis.

Spirit
avatar 29/04/2005 @ 19:51:44
Kristelle trés bien également je pense que je vais stopper mes envois de poémes.

Sibylline 29/04/2005 @ 19:56:19
Bon, je ne vois plus rien venir.
(Spirit, il n'est pas trop tard pour te lancer.)
Et si on faisait un petit bilan ?
Sahkti a une façon bien à elle de conduire en ville, et de séduire les agents aux yeux de flamme. Pourtant, elle nous révèle qu’elle regarde plutôt les blondes…
Kristelle a l’air d’être en train de vivre un moment qui compte dans la vie d’une femme ;-))
Tistou est redevenu chat… et il voit bien ce qu’est la dure existence d’un matou. (ma préférée est la 4ème strophe)
SJB (dont je me doutais bien qu’il ne résisterait pas à l’appel du vers métré et rimé) nous parle encore des relations homme-femme qui semblent être son principal centre d’intérêt et à le lire, on comprend pourquoi.
Lyra flirte, et se perd dans les angelots, les rires et l’arc-en-ciel. C’est bien mignon.
Et pour finir, Mentor qui s’est enfin lâché et en a profité pour aller faire un tour dans les îles et s’entourer de vahinées.
J’espère que tout le monde s’est amusé à cet exercice et que d’autres posteront encore…
;-)))))

Sahkti
avatar 29/04/2005 @ 19:59:09
oui :) c'était rigolo, je l'ai fait sans me prendre au sérieux, ce qui explique le côté un peu bricolo du truc mais m'en fiche, je me suis bien marrée!

Sahkti
avatar 29/04/2005 @ 19:59:36
(et je ne suis attirée que par les rousses!)

Spirit
avatar 29/04/2005 @ 20:00:33
Vous êtes toutes et tous trés bon,j'ai définitivement honte.Plus jamais je ne mettrais de poémes,j'ai honte. (Enfin jusqu'à la prochaine fois).
Un immense bravo a tous.

Sahkti
avatar 29/04/2005 @ 20:10:35
LOUPBLEU: ton poème est excellent, du contenu et du style. Tu t'es joué avec facilité des containtes et l'ensemble est très harmonieux. J'adore!

KRYSTELLE: c'est tendre et sensible, je trouve aussi que ton écriture est fluide, tout s'enchaîne bien.

TISTOU: tu as habilement détourné la contrainte de la répétition dans la parenthèse, il fallit y penser et c'est réussi. Ton texte est superbe, on sent que le sujet t'inspire et que tu as pour lui beaucoup de respect.

SIBYLLINE: petit bémol de ma part pour la contrainte du contenu des parenthèses, mais après tout, rien n'était imposé. Sinon, ton texte est amusant et bien rythmé.

SJB: Idem que Sib pour la contrainte des parenthèses. Tu as fait quelque chose de très rigolo. J'aime beaucoup "la Meuse en vérité est un fleuve interlope"! C'est très chouette ton texte, plein d'humour comme d'habitude.

LYRA: ton poème est superbe Lyra. Sensible, avec une petite pointe de tristesse et beaucoup de beauté. Bravo!

MENTOR: J'ai souri en lisant Iliene... Aliène :) C'est drôle et sérieux à la fois et j'aime bien cette ambiance vahiné que tu as installée.

Kilis 29/04/2005 @ 20:10:50
Il nous reste gravé au fond de la mémoire
Une image, un moment beau comme un souvenir
Un bouquet de senteurs caché dans une armoire
Tu crois que je pleurais, je n’ai fait que gémir

Je te vis souriant venir à ma rencontre
Tu dis qu’il faisait beau, je prétends qu’il pleuvait
Quand tu m’ouvris les bras, je me serrai tout contre
Ton ciré détrempé, pour le moins, il bruinait

Tu me tendis la main comme une récompense
M’invitant à aller nous poser sur un banc
J’avais ma robe bleue, non, la rouge , tu penses
Celle-là dont le vent violait les rubans

De sourires en regards, de mots doux en mots tendres
Je pensais que tu finirais par m’embrasser
Le baiser ne vint point et lassée de l’attendre
Je t’ai abandonné pour m’en aller danser

Il nous reste gravé au fond de la mémoire
Un chagrin, un regret beau comme un repentir
Un bouquet de senteurs caché dans une armoire
Qui pourrait bien un jour parfumer l’avenir

Sibylline 29/04/2005 @ 20:13:58
Waouh! Aussi beau que si ce n'était pas un jeu...
Bravo Kilis. :-))

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