Marvic

avatar 26/11/2016 @ 11:50:53
Mon vote :
1. Trente-six chandelles – Marie-Sabine Roger
2. Congo Inc. Le testament de Bismarck – In Koli Jean Bofane
3. L’écrivain national – Serge Joncour
4. Chevrotine – Eric Fottorino

Saule

avatar 26/11/2016 @ 12:31:23
Mon choix:

1. Congo Inc. Le testament de Bismarck – In Koli Jean Bofane (Belgique/Congo), Actes sud
2. Chevrotine – Eric Fottorino (France) , Gallimard
3. La femme au carnet rouge – Antoine Laurain (France), Flammarion
4. Les clés du paradise – Michel Tremblay (Canada), Actes sud



Mandarine

avatar 26/11/2016 @ 13:06:26
Mon choix
La femme au carnet rouge – Antoine Laurain (France)
La fin du monde a du retard – J.M. Erre (France)
Trente-six chandelles – Marie-Sabine Roger (France)
L’écrivain national – Serge Joncour (France)

Ludmilla
avatar 26/11/2016 @ 14:11:18
Mon choix:

1) Congo Inc. Le testament de Bismarck, In Koli Jean Bofane
2) La femme au carnet rouge, Antoine Laurain
3) La fin du monde a du retard, J. M. Erre
4) La fractale des raviolis, Pierre Raufast

Aaro-Benjamin G.
avatar 26/11/2016 @ 14:18:32
mon vote:

1.La femme au carnet rouge, Antoine Laurain
2.L'homme qui avait soif, Hubert Mingarelli
3.Chevrotine, Eric Fottorino
4.Les grands, Sylvain Prudhomme

Nathafi
avatar 26/11/2016 @ 15:24:51

Mon choix :

Chevrotine, Eric Fottorino
La femme au carnet rouge, Antoine Laurain
Les clés du paradise, Michel Tremblay
Trente six chandelles, Marie-Sabine Roger

Myrco

avatar 26/11/2016 @ 15:42:39
Le mien:

1 - Les grands (Sylvain Prudhomme)
2 - L'incertitude de l'aube (Sophie Van Der Linden)
3 - L'écrivain national (Serge Joncour)
4 - Congo Inc . Le testament de Bismarck (In Coli Jean Bofane)

Sentinelle
avatar 26/11/2016 @ 19:44:57
1- L'homme qui avait soif, Hubert Mingarelli
2- Chevrotine, Eric Fottorino
3- L’incertitude de l’aube, Sophie Van der Linden
4- Trente-six chandelles, Marie-Sabine Roger

Pieronnelle

avatar 27/11/2016 @ 12:27:23
1 L'homme qui avait soif, Hubert Mingarelli
2-L'incertitude de l'aube (Sophie Van Der Linden)
3-Congo Inc . Le testament de Bismarck (In Coli Jean Bofane)
4-La femme au carnet rouge, Antoine Laurain

Tistou 28/11/2016 @ 22:20:53
Non Tistou, tu as raison... En fait, je vérifie les votes bureau par bureau... ;)

Non, je suis juste un peu à fond et dès que possible, probablement demain, je vous mets les résultats du vote Polar...

Et ... ?

Tistou 28/11/2016 @ 22:26:12
1 L'homme qui avait soif Hubert Mingarelli

2 Les grands Sylvain Prudhomme

3 Trente six chandelles Marie Sabine Roger

4 La fractale des raviolis Pierre Raufast

Shelton
avatar 29/11/2016 @ 04:26:48
Et je suis toujours en retard...

LesieG

avatar 29/11/2016 @ 15:43:28
Voilà pour moi :

1/ Trente six chandelles
2/ La fin du monde à du retard
3/ L'homme qui avait soif
4/ L'incertitude de l'aube

Ellane92

avatar 29/11/2016 @ 22:40:56
Merci à tous !

Voici la liste des 4 titres retenus pour le prix CL 2017, catégorie dans la catégorie Auteurs établis – Francophonie. S’il y avait de nouveaux votes d’ici minuit, je confirmerais cette liste, ou la réajusterais si nécessaire.
L'homme qui avait soif, Hubert Mingarelli
Congo Inc. Le testament de Bismarck, In Koli Jean Bofane
La femme au carnet rouge, Antoine Laurain
Trente-six chandelles, Marie-Sabine Roger

Shan_Ze

avatar 29/11/2016 @ 23:05:01
Bonsoir,

J'ai un peu de retard...
Mon vote :
1. La fin du monde a du retard de J.M. Erre
2. Congo Inc. Le testament de Bismarck, In Koli Jean Bofane
3. L’incertitude de l’aube, Sophie Van der Linden
4. Les clés du paradise – Michel Tremblay

Merrybelle
avatar 30/11/2016 @ 00:27:00
PRIX CL 2017 – Élection des finalistes

Election des finalistes de la catégorie Découvrir - Roman traduit qui seront au programme de lecture.

Vous devez faire une liste de 4 titres par ordre de préférence!
Si vous en listez moins, la pondération sera ajustée.

Les 4 titres ayant obtenus de la part des participants le plus de points au total seront retenus comme dernière sélection.

Le scrutin de cette catégorie est ouvert jusqu’au 3 décembre minuit heure de Paris.


DENFELD René En ce lieu enchanté
FLEUVE EDITIONS - 208 pages
Résumé :
Dans le couloir de la mort, enfoui dans les entrailles de la prison, le temps s’écoule lentement. Coupés du monde, privés de lumière, de chaleur, de contact humain, les condamnés attendent leur heure.

Le narrateur y croupit depuis longtemps. Il ne parle pas, n’a jamais parlé, mais il observe ce monde « enchanté » et toutes les âmes qui le peuplent : le prêtre déchu qui porte sa croix en s’occupant des prisonniers, le garçon aux cheveux blancs, seul, une proie facile. Et surtout la dame, qui arrive comme un rayon de soleil, investie d’une mission : sauver l’un d’entre eux. Fouiller les dossiers, retrouver un détail négligé, renverser un jugement. À travers elle naissent une bribe d’espoir, un souffle d’humanité. Mais celui à qui elle pourrait redonner la vie n’en veut pas. Il a choisi de mourir.

La rédemption peut-elle exister dans ce lieu où règnent violence et haine ? L’amour, la beauté éclore au milieu des débris ?
https://fleuve-editions.fr/livres/litterature/…


Extrait :
Ce lieu est un endroit enchanté. Les autres ne le voient pas ainsi, mais moi si. Je vois tous les parpaings, tous les couloirs, tous les passages. Je vois les portes qui s’ouvrent sur les escaliers secrets et les escaliers qui mènent aux tours de pierre et les tours qui mènent aux fenêtres et les fenêtres qui s’ouvrent sur l’air libre et pur. Je vois la chambre où les lianes laiteuses des médecins serpentent sur le sol en attendant que le garde appuie sur les boutons rouges pour les remplir. Je vois les terriers secrets du sous-sol où les bidons rouillés dissimulent les urnes des morts et où les urnes répandent leurs cendres sur le sol jusqu’à ce que la rivière déborde et les emporte pour nourrir la terre et les graminées qui s’inclinent sous le ciel. Je vois les oiseaux de nuit duveteux choir du firmament. Je vois les chevaux d’or courir dans les profondeurs de la terre, et la chaleur qui s’échappe de leurs échines vibrer comme du métal en fusion. Je vois où se cachent les petits hommes avec leurs minuscules marteaux, et je vois gesticuler les grisegoules tandis que le four poursuit son lent travail.



FARRELL Fiona Les furets de Mr Allbones
Fayard - 288 pages
Résumé :
À la fin de l’ère victorienne, dans la campagne anglaise, Walter Allbones, jeune homme miséreux, vit de larcins, de braconnage et de paris sur des combats de rats. Une nuit, alors qu’il vient de chasser les lapins à l’aide d’un de ses furets, il est surpris par un naturaliste réputé, Mr Pitford, et sa petite-fille, jeune personne d’une beauté envoûtante. C’est le début d’aventures surprenantes : un voyage périlleux à l’autre bout du monde, en Nouvelle-Zélande, où les furets sont jugés nécessaires pour éliminer les lapins qui prolifèrent.
Un roman historique drôle et féroce, inspiré par l’idéologie darwinienne, où percent des préoccupations écologiques très modernes, liées à l’équilibre précaire de la nature.

Extrait :
Il est debout dans l’obscurité, les épaules voûtées, les mains au fond des poches, tandis que l’air de la nuit fait passer par les accrocs et les déchirures de ses vêtements de petits doigts glacés qui lui touchent la peau. Il remue les orteils dans ses galoches de cuir mince et tend une oreille fine pour guetter le reniflement d’un chien, un piétinement de feuilles mortes qui pourrait signifier qu’il a été découvert ; qu’il a été repéré et qu’il se tient, à ce moment précis, comme un animal imprudent, dont la vie est suspendue entre les deux repères du viseur, à la pointe du fusil du garde-chasse. Au-delà du groupe d’arbres qui commencent juste à laisser percer leurs feuilles, un oiseau appelle à plusieurs reprises : un hou-hou plaintif spécial, qu’il ne reconnaît pas. Les étoiles scintillent entre les branches, formant un vaste champ de pâquerettes de lumière. Il fait assez clair pour y voir, même si la lune est réduite à un simple copeau. Assez clair pour distinguer la bosse de la garenne qui ressemble à un ventre, parmi les frondes de fougère et le pâle tissu que forment ses filets, noués pour recouvrir, espère-t-il, chaque issue.
Il se couche de tout son long et, appuyant l’oreille contre la boursouflure de la terre, perçoit les bruits sourds habituels : celui des bestioles qui pénètrent dans d’étroites fissures pour s’y faufiler, auquel se mêlent l’afflux rapide de son propre sang et, tel un bruit de pas légers, les battements de son cœur. Et voilà que, venant d’un lieu à quelques mètres plus bas, tandis qu’il est couché là à écouter comme un bébé au sein, s’élèvent d’autres sons : le frôlement de quelque chose qui se recroqueville pour passer dans un conduit, et dont la fourrure polit la terre, et puis tout à coup le boum, boum, boum de l’alarme, des pattes qui détalent, un ensemble de cris aigus assourdis et le tambourinement qui s’accélère jusqu’à devenir un martèlement frénétique.
Au-dessous, dans l’obscurité, quelque chose s’approche très vite, des yeux rouges luisent dans toute la longueur d’un tunnel, et il n’y a pas d’autre choix que de fuir, en abandonnant les petits au nid, comme une poignée de cerises roses, pour se précipiter au dehors, ou bien, si c’est trop loin, pour se fourrer dans le creux le plus proche, la tête coincée dans un cul-de-sac, l’arrière-train tourné vers l’intrus. À l’abri de l’attaque, espère le lapin. La cervelle et les yeux cachés, en sécurité, hors d’atteinte.
Mais avec Pinky, le lapin a affaire à forte partie. Pinky agite vivement sa queue comme un pinceau, tout à la joie élémentaire de donner la mort. Pinky dressée, petite, à se faufiler dans le trou le plus minuscule. Pinky capable d’atteindre le but inaccessible à d’autres membres plus massifs de son espèce : la base du crâne ou le cercle luisant de l’œil du lapin, exorbité sous l’effet de la terreur, vers lequel elle peut s’insinuer, pour livrer le coup mortel, proprement et sûrement. Et là, elle peut prétendre à cette friandise appréciée par-dessus toutes : la cervelle de l’animal, aussi suave et parfumée que de la crème fouettée, qu’elle aspire dans la boîte crânienne.



GAUTREAUX Tim Nos disparus
Seuil - 544 pages

Résumé :
Sam Simoneaux, dont la famille a été massacrée quand il avait six mois, débarque en France le jour de l’Armistice. De la Première Guerre, il ne connaîtra que le déminage des champs de bataille de l’Argonne. À La Nouvelle-Orléans, devenu responsable d’étage aux grands magasins Krine, il ne peut empêcher l’enlèvement de la petite Lily Weller. Licencié, sommé par les parents Weller de retrouver leur enfant, il embarque comme troisième lieutenant – maintenir l’ordre et à l’occasion jouer du piano – sur l’Ambassador, bateau d’excursion à aubes qui sillonne le Mississippi. Le roman se déploie alors le long du fleuve, scandé par la musique de jazz – orchestre noir, orchestre blanc et alcool à volonté. Au gré des escales et des bagarres, Sam met au jour un commerce d'enfants mené par quelques spécimens peu reluisants de la pègre des bayous.
Chatoyante fresque striée de noir, Nos disparus explore, outre des thèmes déjà abordés dans Le Dernier Arbre – le destin des hommes au retour de la guerre, la force des liens du sang –, celui de l'inanité de la vengeance.

Extrait :
Il sentit à sa posture qu’elle venait de prendre conscience que les gens disparaissaient soudain d’une façon qu’elle ne pouvait pas comprendre. Elle se mit à pleurer doucement, mais il devinait qu’elle aurait été incapable de dire ce qui la rendait triste. On lui avait expliqué que son père était parti au paradis, puis que sa mère était allé le rejoindre, et rien de tout cela n’avait vraiment de sens pour elle parce qu’elle vivait dans l’éternel présent de l’enfance où les divers mouvements de l’existence suffisent à vous occuper, et où passé et futur n’existent même pas. Il en était malade pour elle, mais pour lui-même aussi parce que la fragile petite épaule qu’il tenait dans sa paume aurait pu être celle de sa propre sœur ou de son propre frère, et il se sentit accablé par la conscience plus forte de la perte qu’il avait subie avant de savoir ce que le mot « perte » signifiait.



GONG Ji-Young Nos jours heureux
Picquier - 332 pages
Résumé :
Yujeong a le cœur en miettes lorsque sa tante Monica, qui est religieuse, l’emmène à la Maison d’arrêt de Séoul visiter un condamné à mort. Rien ne semble pouvoir rapprocher une jeune désespérée de bonne famille d’un triple meurtrier, et pourtant… Au fur et à mesure de leurs rencontres, ils vont se raconter avec sincérité leurs « vraies histoires », affronter les ténèbres et découvrir les lumières éblouissantes au sein de ces ténèbres, réparer leurs âmes meurtries. Ce roman bouleversant nous parle de la force de l’amour, de pardon et de rédemption. En Corée, où la peine de mort n’a pas été abolie, il est considéré comme une œuvre aussi puissante que Le Chant du bourreau de Norman Mailer ; depuis sa parution en 2005, il n’a pas quitté la liste des best-sellers et a été adapté au grand écran en 2006 (plus de trois millions d’entrées).

Extrait :
Maintenant, je vais vous raconter une histoire. C’est une histoire de meurtre. C’est aussi l’histoire d’une famille qui se nourrissait quotidiennement de cris, de hurlements, de coups, de chaos et de jurons, qui ne pouvait faire autrement que se détruire. C’est aussi l’histoire d’un homme malheureux qui croyait qu’il ne pouvait pas être malheureux, c’est ma propre histoire. Ce jour-là, deux femmes et une jeune fille ont trouvé la mort. La première, j’étais persuadé qu’elle méritait son sort et que sa vie n’avait aucune valeur. Elle avait beaucoup d’argent, et pour moi, c’était comme envelopper un ver de terre dans de la soie. Je croyais qu’il n’était que justice que je lui prenne son argent pour le dépenser à bon escient.
Il y avait une autre femme. Une femme qui, de toute sa vie, n’avait jamais rien eu à elle, une femme qui avait toujours vécu en se faisant voler ce qui lui appartenait. Cette femme était en train de mourir. On pouvait la sauver avec trois millions de wons mais je n’avais pas les moyens de me procurer cette somme. Elle mourait chaque jour un peu plus. J’ai cru que le Ciel – s’il existe, après tout j’ai toujours vécu sans me demander s’il existait, je ne me souviens pas de la dernière fois où je l’ai regardé – me comprendrait et que ce n’était que justice. Je veux dire la Justice.




KENT Hannah A la grâce des hommes
Presses de la Cité - 400 pages
Résumé :
Agnes Magnúsdóttir, servante dans l'Islande austère et violente du XIXe siècle, est condamnée à mort pour l'assassinat de son amant et placée dans une ferme reculée en attendant son exécution. Horrifiés à l'idée d'héberger une meurtrière, le fermier, sa femme et leurs deux filles évitent tout contact avec Agnes, qui leur inspire autant de peur que de dégoût. Seul Tóti, le révérend chargé de préparer la jeune femme à sa fin prochaine, tente de la comprendre. Au fil des mois, Agnes raconte sa vérité, aussi terrible soit-elle à accepter. Mais la justice des hommes est en marche, et pourquoi Agnes réapprendrait-elle à vivre si c'est pour mourir ?
Inspiré d'une histoire vraie, A la grâce des hommes est un roman sur la vérité, celle que nous pensons connaître et celle à laquelle nous voulons croire. Avec ce premier roman à l'atmosphère lyrique et ample, Hannah Kent s'impose d'ores et déjà comme l'un des grands écrivains de sa génération.

Extrait :
Nos souvenirs sont aussi mouvants qu'un tas de neige poudreuse en plein vent. Aussi trompeurs qu'une assemblée de fantômes s' interrompant les uns les autres. Seule demeure en moi la certitude que ma réalité n'est pas celle d'autrui. Partager un souvenir, c'est risquer d'entacher ma mémoire des faits. (...) Comme la fine pellicule de glace sur l'eau d'un étang, la vérité est trop fragile pour mériter notre confiance.





LEYSHON Nell La couleur du lait
PHEBUS - 176 pages
En cette année 1831, Mary, une jeune fille de 15 ans entame le tragique récit de sa courte existence : un père brutal, une mère insensible, en bref, une banale vie de misère dans la campagne anglaise du Dorset.
Simple et franche, mais lucide et entêtée, elle raconte comment, un été, sa vie a basculé lorsqu’on l’a envoyée chez le pasteur Graham, pour servir et tenir compagnie à son épouse, une femme fragile et pleine de douceur. Avec elle, elle apprend la bienveillance. Avec lui, elle découvre les richesses de la lecture et de l’écriture… mais aussi obéissance, avilissement et humiliation. Finalement l’apprentissage prodigué ne lui servira qu’à écrire noir sur blanc sa fatale destinée. Et son implacable confession.

Extrait :
alors nous nous sommes mis à table. mais avant que j’avale une bouchée il a fait un signe pour m’arrêter.

nous allons réciter le bénédicité.

il a fermé les yeux et joint les mains et dit que nous devions remercier le seigneur pour la nourriture qu’il nous donnait.

je l’ai écouté et j’ai pensé à la journée que j’avais passée et aux poireaux que j’avais ramassés sous la pluie.

pourquoi est-ce qu’il faut remercier dieu quand c’est moi qui ai cherché les légumes et qui les ai préparés ?

mary. il a tendu le bras pour me faire taire.

et c’est moi qui nettoierai après manger.

il a ri. tu n’es qu’une mécréante.




LORTCHENKOV Vladimir Des 1001 façons de quitter la Moldavie
MIROBOLE EDITIONS - 256 pages
Résumé :
Drôle, grotesque, cruel. Partez à la rencontre du peuple le plus pauvre d’Europe.
Ceci est l’histoire d’un petit village moldave. À Larga, tous les habitants ne rêvent que d’une chose : rejoindre l’Italie et connaître enfin la prospérité. Quitte à vendre tous leurs biens pour payer des passeurs malhonnêtes, ou à s’improviser équipe moldave de curling afin de rejoindre les compétitions internationales.
Dans cette quête fantastique, vous croiserez un pope quitté par sa femme pour un marchand d’art athée, un mécanicien génial transformant son tracteur en avion ou en sous-marin, un président de la République rêvant d’ouvrir une pizzeria… Face à mille obstacles, ces personnages résolument optimistes et un peu fous ne renonceront pas. Parviendront-ils à atteindre leur Eldorado ?

Extrait :
— Enfin te voilà, Italie de notre cœur !
Séraphim Botezatu eut beau cligner des yeux à plusieurs reprises, la ville qui s’étalait devant eux, au pied des collines, ne disparut pas pour autant. Toutes blanches, les maisons de pierre étaient aussi éblouissantes que la joie des quarante-cinq Moldaves qui se tenaient près de lui sur une éminence avoisinant la capitale des capitales, Rome elle-même. À l’ombre d’un petit bosquet, Séraphim et ses compagnons de voyage osaient à peine y croire. Enfin ils étaient parvenus en Italie ! Enfin la vie allait retrouver la limpidité et la simplicité du temps jadis où ils étaient enfants. Ils avaient laissé leur village derrière eux : Larga, c’était la pauvreté, la désorganisation moldave, et cette saleté de terre où le maïs ne donnerait jamais que des trognons de chou, quand bien même ils s’échineraient comme des forçats. Tandis que là, devant eux, ils avaient Rome ! Autrement dit, pour les hommes un boulot peinard sur un chantier – comparé au sarclage, n’importe quel travail est une sinécure – , et pour les femmes des ménages chez un riche Italien, avec lequel les plus chanceuses finiraient par convoler.




OLMSTEAD Robert Le voyage de Robey Childs
Gallmeister - 240 pages
Résumé :
Un matin de 1863, la mère de Robey Childs s'éveille bouleversée par un songe. Un grand danger planerait sur son mari, soldat de la guerre de Sécession. Elle envoie alors Robey, son unique enfant, âgé de quatorze ans, sur les traces de son père avec pour seule arme une veste réversible aux couleurs des uniformes de chacune des deux armées. Commence alors pour Robey un voyage qui bouleversera sa vie. Monté sur un cheval noir hors du commun, cadeau providentiel d'un de ses voisins, il traversera un pays en ruines, découvrant sur sa route la véritable nature des hommes.
 
Le Voyage de Robey Childs est le récit d'une quête initiatique, subtile fable aux accents d'épopée qui traverse l'histoire d'un pays déchiré par une guerre fratricide. 
 
Extrait :
En ce dimanche 10 mai de l’année 1863, Hettie Childs appela son fils, Robey, et lui demanda de redescendre des anciens champs. C’était le soir. Il longeait la clôture de la haute prairie où broutaient les bêtes, mâchonnant un brin de l’herbe nouvelle qui poussait dans les parties à faucher, au bord de la pâture.
Il allait d’une démarche traînante, balançant les épaules, tournant les genoux vers l’extérieur. Il avait déjà des mains d’homme, carrées, aux doigts fuselés, et de longs cheveux qui lui tombaient librement dans le cou. C’était un garçon dont le corps déjà mûr n’avait pas encore fini de grandir, et ces derniers temps il avait connu des poussées de croissance épouvantables. En une seule nuit, il avait grandi de plus de deux centimètres ; le matin venu, il avait eu l’impression qu’on lui avait étiré les membres et son corps était si douloureux qu’il n’avait pu retenir un hurlement en s’asseyant dans son lit.
Les chiens s’étaient levés d’un bond et sa mère lui avait demandé quelle mouche l’avait piqué ce matin-là. Depuis quelque temps, elle avait du mal à supporter les obscurs besoins des garçons et des hommes, ainsi que leur tendance à agir sans réfléchir à propos de choses qu’ils n’étaient pas en mesure de comprendre et encore moins d’exprimer clairement. Pour elle, les hommes étaient comme une période de sécheresse ou un orage sec qui soudain éclate. Ils venaient, puis repartaient ; ils avaient mal, ils souffraient. Ils riaient tout seuls et pleuraient en secret, comme s’ils obéissaient à un signal lointain et silencieux. C’étaient d’éternels enfants, gentils et brusques à la fois. Ils percevaient des sons que personne d’autre n’entendait, comme les chiens. Et comme la lune, ils changeaient tous les huit jours.




PARKES Nii Ayikwei Notre quelque part
Zulma - 304 pages
Résumé :
C’est Yao Poku, vieux chasseur à l’ironie décapante et grand amateur de vin de palme, qui nous parle. Un jour récent, une jeune femme rien moins que discrète, de passage au village, aperçoit un magnifique oiseau à tête bleue et le poursuit jusque dans la case d’un certain Kofi Atta. Ce qu’elle y découvre entraîne l’arrivée tonitruante de la police criminelle d’Accra, et bientôt celle de Kayo Odamtten, jeune médecin légiste tout juste rentré d’Angleterre. Renouant avec ses racines, ce quelque part longtemps refoulé, Kayo se met peu à peu à l’écoute de Yao Poku et de ses légendes étrangement éclairantes…
Porté à merveille par une traduction qui mêle français classique et langue populaire d’Afrique de l’Ouest, ce roman époustouflant nous laisse pantelants, heureux de la traversée d’un monde si singulier.

Extrait :
Les oiseaux n’ont jamais cessé de chanter. Si tu regardes bien, tu vas voir que quoi qu’il se passe les oiseaux vont chanter leur chanson. Au temps de mon grand-père, la forêt était dense dense, et beaucoup plus haute ; nous n’avions pas besoin d’aller loin pour tuer un phacochère. Ah, leurs pistes commençaient aux abords du village et le goût de leur viande dans notre bouche était comme l’eau, tellement nous en mangions. Je me souviens. Maintenant ils se sont enfoncés loin loin, les phacochères. Mais toutes les choses sont entre les grandes mains d’Onyame. Et seul Onyame, celui qui brille, sait pourquoi les crottes des chèvres sont si belles à voir. On ne se plaint pas.
Quand je pars en forêt, je vois que le monde est plein d’étonnements. Les oiseaux sont tout couleurs couleurs. Rouge. Bleu de la mer. Jaune. Certains comme les feuilles. D’autres blancs comme le blanc du coton nouveau. Est-ce qu’il y a une seule créature qu’on ne trouve pas là- bas ? Le plus petit gibier que j’ai rapporté à la maison est l’adanko. (Les adanko ne sont pas difficiles à attraper. Même quand ils se cachent, on va toujours voir leurs grandes oreilles dépasser. Si je les avais créés, j’aurais mis des yeux sur leurs oreilles en pointe, pour les protéger. Mais alors, j’aurais eu trop de mal à les capturer. Et peut- être la faim serait en train de me consumer. Ah, adanko. Tu cours vite, mais j’ai beaucoup de pièges. Ainsi vit le chasseur).




SEETHALER Robert Le tabac Tresniek
Wespieser - 256 pages
Résumé :
En août 1937, le jeune Franz Huchel quitte ses montagnes de Haute-Autriche pour venir travailler à Vienne avec Otto Tresniek, buraliste unijambiste, bienveillant et caustique, qui ne plaisante pas avec l’éthique de la profession. Au Tabac Tresniek, se mêlent classes populaires et bourgeoisie juive de la Vienne des années trente.
Si les rumeurs de la montée du national-socialisme et la lecture assidue de la presse font rapidement l’éducation politique du montagnard mal dégrossi, sa connaissance des femmes, elle, demeure très lacunaire. Ne sachant à quel saint se vouer avec Anezka, la jeune artiste de cabaret dont il est éperdument amoureux, il va chercher conseil auprès du « docteur des fous », Sigmund Freud en personne, client du tabac et grand fumeur de havanes, qui habite à deux pas. Bien qu’âgé et tourmenté par son cancer de la mâchoire, le professeur va finir par céder à l’intérêt tenace que lui témoigne ce garçon du peuple, vif et curieux.
Mais les temps ne sont guère propices aux purs et, dès mars 1938, l’Anschluss va mettre un terme brutal à l’apprentissage de Franz et à sa prestigieuse amitié. Otto Tresniek, peu disposé à boycotter sa clientèle juive, s’attire les foudres de la Gestapo, tandis que Freud se résigne à émigrer en Angleterre.
Par la grâce d’une langue jubilatoire, d’une intrigue où la tension ne se relâche pas, et de personnages forts et attachants, voici un roman qui se lit d’un trait. L’humour viennois d’Otto Tresniek et de Freud est la politesse du désespoir dans une société déboussolée où ils ne trouvent plus leur place. Pas plus que leur protégé, plein de vie et de poésie, qui tentera pourtant, fidèle à leur enseignement, de nager à contre-courant.

Extrait :
Un dimanche de la fin de l’été 1937, s’abattit sur le Salzkammergut un orage d’une violence inhabituelle, qui allait amener dans la petite vie tranquille de Franz Huchel un revirement aussi décisif qu’inattendu. Aux premiers grondements du tonnerre dans le lointain, Franz avait couru se réfugier dans la cabane de pêcheur qu’il occupait avec sa mère à Nussdorf, un village situé au bord de l’Attersee. Tapi dans la chaleur de la couette, il épiait du fond de son lit le vacarme terrifiant des éléments déchaînés. La tempête ébranlait la cabane de toute part. Les poutres gémissaient, les volets claquaient et les bardeaux moussus clapotaient bruyamment sur le toit. Les rafales de vent jetaient une pluie cinglante contre les vitres, devant lesquelles une poignée de géraniums décapités se noyait dans ses bacs. Au-dessus d’une caisse de vieux vêtements, un Christ en fer forgé vacillait sur son mur, menaçant d’expédier ses clous et de sauter de la croix, tandis que de la rive toute proche retentissait le fracas des barques de pêche, précipitées contre leurs piquets d’amarrage par la fureur des vagues.
Quand l’orage se fut enfin calmé, un timide rayon de soleil effleura les dalles noires de suie polies par des générations de pêcheurs lourdement bottés et se risqua jusqu’au lit. Franz se pelotonna dans un petit frisson de bien-être, avant de pointer la tête hors des plumes et d’examiner les lieux. La cabane était toujours debout, Jésus toujours sur la croix, et, à travers la vitre constellée de gouttelettes, scintillait, telle une fragile lueur d’espoir, le rouge délicat d’un unique pétale de géranium.


Merrybelle
avatar 30/11/2016 @ 00:32:01
Mon choix

1. GAUTREAUX Tim Nos disparus
2. OLMSTEAD Robert Le voyage de Robey Childs
3. PARKES Nii Ayikwei Notre quelque part
4. SEETHALER Robert Le tabac Tresniek


Ellane92

avatar 30/11/2016 @ 06:00:29
Merci Shan_Ze.
Les 4 finalistes de cette catégorie sont bien :

L'homme qui avait soif, Hubert Mingarelli
Congo Inc. Le testament de Bismarck, In Koli Jean Bofane
La femme au carnet rouge, Antoine Laurain
Trente-six chandelles, Marie-Sabine Roger

Ellane92

avatar 30/11/2016 @ 06:01:33
Voici ma sélection :
1. Notre quelque part, Nii Ayikwei Parkes
2. En ce lieu enchanté, René Denfeld
3. Le voyage de Robey Childs, Robert Olmstead
4. Les furets de Mr Allbones, Fiona Farrell

Koudoux

avatar 30/11/2016 @ 12:30:01
Mon choix :
1- PARKES Nii Ayikwei Notre quelque part
2 - FARRELL Fiona Les furets de Mr Allbones
3 - SEETHALER Robert Le tabac Tresniek
4 - GONG Ji-Young Nos jours heureux

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