La Peau de chagrin de Honoré de Balzac, André Pieyre de Mandiargues (Préface)
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Pactiser avec le diable
"Si tu me possèdes, tu posséderas tout. Mais ta vie m'appartiendra. Dieu l'a voulu ainsi. Désire, et tes désirs seront accomplis. Mais règle tes souhaits sur ta vie. Elle est là. A chaque vouloir je décroitrai comme tes jours. Me veux-tu ?"
Voilà l'étrange parchemin sur lequel Raphaël va tomber chez un vieil antiquaire de Paris. La vie de Raphaël est désespérée, c'est pourquoi il veut se suicider, mais ce parchemin va changer sa vie et Raphaël, malgré l'étrange et inquiétante prophétie va se fourvoyer dans les salons galants, dans les bras de femmes de haut rang. Tel "Faust" de Goethe qui pactise avec le diable, la peau de chagrin nous emmène dans l'incroyable chute de Raphaël. Un très bon livre, qui malgré la lourdeur de la langue au 19ème se laisse lire avec bonheur.
Les éditions
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La peau de chagrin [Texte imprimé] Honoré de Balzac préf. d'André Pieyre de Mandiargues éd. établie et annotée par S. de Sacy
de Balzac, Honoré de Pieyre de Mandiargues, André (Préfacier) Silvestre de Sacy, Samuel (Editeur scientifique)
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070365555 ; 3,57 € ; 25/03/1974 ; 433 p. ; Poche -
La peau de chagrin
de Balzac, Honoré de
Gallimard
ISBN : 9782070338283 ; 5,70 € ; 02/03/2006 ; 448 p. ; Poche -
La Peau de chagrin [Texte imprimé] Honoré de Balzac
de Balzac, Honoré de Barbéris, Pierre (Editeur scientifique)
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253006305 ; 4,10 € ; 01/09/1972 ; 407 p. ; Poche -
La Peau de chagrin
de Balzac, Honoré de Barbéris, Pierre (Préfacier)
le Livre de poche
ISBN : SANS000007803 ; 01/01/1972 ; 366 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (12)
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Avis mitigé
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 13 mai 2021
Voici l'histoire de Raphaël de Valentin, au bord du suicide un vieil antiquaire lui donne une peau qui réalisera ses rêves. Mais les rêves sont à crédit car chacun fera rétrécir la peau de chagrin et la vie de son propriétaire.
La Peau était comme un tigre avec lequel il lui fallait vivre, sans en réveiller la férocité.
Voilà donc Balzac lancé dans son premier roman où l'imaginaire fait loi. La science fiction de l'époque. Ce livre, publié en 1831, recueillit un succès considérable et eut du vivant de l'auteur sept rééditions. Mais la critique fut très circonspecte. Pour certain l'auteur qui faisait loi s'était égaré.
PERSONNAGES
– ANTIQUAIRE du quai Voltaire : à en croire ses souvenirs de la Régence, aurait au moins 125 ans en 1830. Quoique essentiel à l'action, ce personnage fantastique ne reçoit pas de nom. Non reparaissant.
– AQUILINA (née vers 1803) : se baptise aussi Mme de La Garde dans Melmoth réconcilié (Lequien, juin 1835) où, maîtresse de Castanier, elle le ruine. Apparaît fugitivement dans une liste d'amies de Florine ajoutée en Furne (septembre 1842) à Une fille d'Ève.
– Horace BIANCHON (né vers 1797) : le médecin de Raphaël est aussi celui de la majorité des personnages balzaciens, ce qui en fait le plus souvent reparaissant. S'appelle seulement Prosper dans l'édition originale de 1831. Devient Horace Bianchon en 1838 dans l'édition Delloye-Lecou.
– Jean-Jacques BIXIOU (né en 1797) : caricaturiste et employé, il est un des personnages les plus souvent reparaissants de La Comédie humaine. Il ne s'appelle que Henri ((Monnier ?) sans patronyme jusqu'au Furne.
– EMILE : ami de Raphaël. Il n'a pas de nom de famille. S'il a été rapproché d'Émile Blondet, critique et journaliste qui figure dans plusieurs romans et comme héros dans Les Paysans (La Presse, décembre 1844), rien n'impose l'assimilation que Balzac n'a jamais opérée textuellement.
– EUPHRASIE : courtisane et danseuse, 16 ans environ en 1830, elle figure dans le Furne de Melmoth reconcilié (août 1846), où son nom remplace celui d'une certaine Mme Sauvage, et dans Une fille d'Ève au milieu de la liste des amies de Florine ajoutée dans le Furne (septembre 1842).
– Pauline GAUDIN DE WITSCHNAU (née vers 1812-?) : non reparaissante.
– Eugène-Louis de RASTIGNAC (né en 1799) : apparaît dans l'édition originale de La Peau comme le jeune viveur qui présente Foedora à Raphaël. Balzac le fait réapparaître en décembre 1834 dans l'édition Revue de Paris du Le Père Goriot , après avoir appelé son personnage, dans le manuscrit, Eugène de Massiac. Il a ensuite la carrière romanesque que l'on sait.
– Frédéric TAILLEFER (né en 1779-1831) : c'est dans l'édition Delloye-Lecou de La Peau (décembre 1837-juillet 1838) que le banquier amphytrion, anonyme jusque-là, reçoit le nom et donc la biographie de Frédéric Taillefer. Ce nom, apparu en décembre 1834 dans Le Père Goriot avait remplacé dans L'Auberge rouge (Delloye-Lecou, juillet 1837) celui attribué auparavant à son héros assassin (Frédéric Mauricey), donnant ainsi après coup une origine criminelle à la fortune du personnage de La Peau.
– Marquis Raphaël de VALENTIN (1804-1831) : non reparaissant. Son prénom est évidemment tout un poème, et son patronyme est chargé d'ironie.
« Un goût prodigieux du détail »
Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 73 ans) - 22 septembre 2020
Lire pour s'approprier l'expression
Critique de John (, Inscrit le 2 novembre 2010, 34 ans) - 23 septembre 2015
Si l'expression "peau de chagrin" est rentré dans le langage courant, et nous laisse présager la destinée du protagoniste, Balzac nous livre une histoire pré-peau de chagrin semble toute ordinaire, dans laquelle le lecteur saura s'y retrouver, entre histoires familiales, de couple et d'argent.
Je le conseille vivement à tous les fans de Balzac, de conte, de romans français du XIXe, et notamment à ceux curieux et désireux de découvrir le mythe de la "peau de chagrin"
Un Balzac fantastique !
Critique de Pierrequiroule (Paris, Inscrite le 13 avril 2006, 43 ans) - 3 juillet 2013
Cette version modernisée de « Faust » transpose le pacte avec le diable dans la société parisienne sous la Restauration. « La peau de chagrin » tient une place à part dans l’œuvre de Balzac car l’auteur y mêle avec un art consommé la dimension sociale et le fantastique. C'est un roman passionnant et incroyablement dense - moins long que la plupart des ouvrages balzaciens, il ne souffre d'aucune longueur. Un véritable chef d'œuvre qu'il ne faut rater pour rien au monde! Se plonger dans ce roman c’est signer un pacte de lecture diabolique ! Une fois le livre ouvert, vous subirez la même malédiction que Raphaël : vous serez esclave de votre désir de connaître la suite; la peau de chagrin ne vous laissera pas en repos et vos nuits deviendront de plus en plus courtes … jusqu’à la dernière page !
"Si tu me possèdes, tu posséderas tout""...
Critique de Danslombredumur (, Inscrit le 27 janvier 2005, 52 ans) - 6 décembre 2012
Balzac reste à l'heure actuelle l'un des maîtres incontestés du roman français dont il a abordé plusieurs genres, du roman historique, politique au roman poétique en passant par le fantastique ou le philosophique. Il fut aussi l'un des plus prolixes en élaborant petit à petit ce qui allait devenir l'un des plus vastes projets de la littérature française : la Comédie humaine. Cette grande partition, dont il composa 91 mesures sur 137 prévues, devait explorer les différentes classes sociales de son époque et les individus qui la constituaient afin d'en étudier les mœurs et en tirer des leçons.
S'il ne fut pas son premier roman, « La Peau de chagrin », publiée en 1831, n'en fut pas moins son premier grand succès.
Celui-ci fut imputable à la publicité qu'en fit Balzac en en publiant des extraits parcellaires et des critiques sous des noms d'emprunt dans les journaux d'époque et en faisant patienter ses lecteurs et éditeurs plusieurs mois avant de rendre son manuscrit définitif. Il s'expliqua aussi certainement par la volonté de l'auteur d'insérer dans son œuvre une observation réelle et une analyse fine du cadre social et des préoccupations morales contemporains, dépoussiérant, en outre, le courant romantique et annonçant à sa façon, l'autre courant, réaliste, de la seconde moitié du siècle.
Ce qui fit sa grandeur aurait tout aussi bien pu handicaper les lectures à venir et voir les lecteurs des siècles suivants n'y trouver ni compte, ni intérêt.
En effet, comment se sentir concerné par l'examen critique d'une époque dont les us, coutumes et questions nous échappent -du moins le croit-on- car pour la plupart révolus ?
De même, que trouver de formidable aux préoccupations littéraires de cette même époque alors qu'au fond, nous ne demandons, aujourd'hui, qu'à ce qu'on nous raconte des histoires ?
Par ailleurs, la richesse du style balzacien, la complexité de sa langue, la lenteur de ses longues descriptions dont on peut parfois douter de l'utilité et qui n'intéressent plus guère que le spécialiste ou l'inconditionnel, pourraient en décourager plus d'un, pressé en lecture comme il en est dans la vie, et ce, dès les premières lignes du roman.
C'est sans compter sur la nature même de l'histoire qui, paradoxalement peut s'allier toutes les époques et éveiller encore aujourd'hui cet intérêt voire même passionner le lecteur que nous sommes. Pour quelles raisons ?
D'abord, de veine romantique, l’œuvre nous livre un vrai héros de roman, comme on les aime : ce jeune homme idéaliste, désespéré dans un premier temps, voit ses espoirs et désirs comblés lorsqu'il découvre par hasard une peau d'onagre exauçant tous les vœux. Aujourd'hui encore, on ne peut s'empêcher de s'attacher à Raphaël, malgré sa démesure et sa candeur, parce qu'au fond, on lui ressemble, voire on l'envie - Qui n'a jamais rêvé de voir s'accomplir le moindre de ses souhaits ?-, du moins dans un premier temps.
Ensuite, il choisit un genre en vogue au 19e siècle, le fantastique, qui aujourd'hui encore, soigne les plus stressés d'entre nous de leurs angoisses existentielles en leur racontant des histoires parfois bien plus terrifiantes que celles vécues durement au quotidien. Pour cela, il faut nous ramener Raphaël dans la réalité, le rendre plus humain, vraisemblable, en donnant une contrepartie à son extraordinaire chance : la vie du héros est indéfectiblement liée à la peau et celle-ci rétrécit à chaque souhait exaucé. L'antiquaire chez lequel il trouve la peau l'a bien mis en garde ; on sent dès le départ la menace qui pèse sur ses frêles épaules et, comble du drame, on tremble à chaque fois de le voir succomber à la tentation du souhait suivant. Plus, on comprend le chemin qu'il suit, car on l'aurait peut-être suivi à sa place : son insouciante folie dépensière, son inquiétude devant le rétrécissement rapide de l'objet, ses tentatives désespérées pour éviter les derniers vœux mortels.
Enfin, en touchant à Raphaël de Valentin, Balzac se fait visionnaire et touche à l'Humanité en ce qu'elle a d'osciller en permanence entre le désir -le vouloir- et la possibilité de le réaliser -le pouvoir-. Cette oscillation résume et consume, au fond, notre existence. D'autant plus qu'il lie celle-ci, en apothéose, à une histoire d'Amour qui voit l'une tenter de se sacrifier pour l'autre qui acceptera son destin funeste en lui refusant ce sacrifice. A la manière des grands mythes tragiques, c'est en possédant totalement l'être aimé (elle lui donnerait sa vie) que le héros réalise son ultime désir et rend son dernier souffle. N'y a-t-il pas du Roméo et Juliette, ou du Tristan et Iseut derrière ce Raphaël et Pauline ?
En définitive, ce qui pourrait éreinter la lecture du roman pourrait tout aussi bien en être la force : la méticulosité et le pragmatisme balzaciens alliés au romantisme d'un personnage humain livré tragiquement à un destin qui le dépasse. Une leçon philosophique qui traverse les époques, à la manière des grands mythes, pour arriver jusqu'à nous et remuer encore nos âmes...
La peau de chagrin
Critique de Exarkun1979 (Montréal, Inscrit le 8 septembre 2008, 45 ans) - 6 mars 2012
"Faites le jeu ! Le jeu est fait ! Rien ne va plus !"
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 11 mars 2010
Mais qui est donc ce jeune homme désespéré qui joue sa dernière cartouche ? Raphaël de Valentin est un jeune homme de vingt-sept ans dont le père a été ruiné sous la Restauration. Ayant suivi des études pour devenir avoué, le jeune lettré rêve toutefois d’écriture et travaille à un manuscrit dont le thème est la volonté. Au début du récit, il émerge d’une vie de débauche et de luxure qui lui a laissé des marques indélébiles sur le corps et le visage. Il est hanté par le suicide et bien résolu à mettre ses projets à exécution lorsqu’une visite dans un magasin de curiosités vient changer son destin pour son plus grand bonheur ou malheur selon le point de vue de chacun.
Roman d'une densité extrême dans lequel Balzac encore une fois analyse de façon remarquable le comportement de la haute société et surtout les règles impitoyables auxquelles sont assujettis ses membres. Les faibles et les désargentés n’ont aucune chance de se faire une place avantageuse socialement. Ils sont rejetés impitoyablement et raillés sans vergogne. L’argent est le maître suprême et toutes les activités humaines sont soumises à ce dieu tout-puissant. Peut-on dans ce cas reprocher à Raphaël sa décision qui lui vaudra une vie de luxe et la satisfaction de posséder une fortune et de pouvoir ainsi échapper à cette misère morale et monétaire qu’il connaît si bien ? Un personnage fort sympathique que ce jeune homme.
Est-il besoin de préciser que l’écriture de Balzac est d’une richesse incroyable et que certains passages sont tout simplement éblouissants ? Je me réconcilie peu à peu avec cet écrivain et son style. Les descriptions abondent et j’ai particulièrement aimé celle du lendemain de fête chez l’infâme Taillefer alors que les convives se réveillent au petit matin et se voient tels qu’ils sont vraiment, sans masque et surtout sans fard pour les dames. Le résultat est plutôt effroyable…
J’ai aussi relevé plusieurs citations et phrases savoureuses dont je vous donne ici quelques exemples :
« À ta place, je tâcherais de mourir avec élégance. »
« Un pouvoir impunément bravé touche à sa ruine. »
« J’étais tristement gai. »
« Un homme est fort lorsqu’il s’avoue sa faiblesse. »
« Mes idées sont comme des fantômes, elles dansent devant moi sans que je puisse les saisir. »
Bref, une lecture enrichissante. Je poursuis donc avec cet auteur.
Mitigée.
Critique de Lait-Ah (, Inscrite le 17 juillet 2008, 32 ans) - 17 juillet 2008
C'est dommage le début me plaisait mais après cela devenait de la torture.
J'ai tout de même présenté ce livre en fiche de lecture orale à ma classe sans l'avoir fini et je l'ai recommandé mais je ne risque pas de reprendre du Balzac tout de suite.
Mon avis est donc mitigé et c'est pour quoi je ne met que .
Un livre qui fait réfléchir
Critique de Coutal (, Inscrit le 11 juin 2007, 37 ans) - 12 juin 2007
Je conseille ce livre à tous. N'hésitez pas à survoler, voire à sauter le chapitre du milieu, assez ennuyeux.
une référence!
Critique de Zonzon42 (, Inscrit le 28 février 2007, 33 ans) - 28 février 2007
Du Balzac dense
Critique de Joachim (, Inscrit le 24 mars 2006, 44 ans) - 4 mai 2006
Un Faust français à la sauce Balzac
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 6 mai 2005
Le résultat est assez réussi, et on y reconnaît tout de même bien l'empreinte de l'auteur. Il se rapproche ainsi, dans cette oeuvre, de Théophile Gautier, et même de Maupassant. La langue française du XIXème est quand même assez typique !
A quel siècle pour la littérature et la peinture !
Je suis tombé sur une adaptation de ce roman court en bande dessinée, située à la fin du XXème, et assez libertine. Raphaël de Valentin y est représenté en minet flambleur et dragueur, avec un physique intermédiaire entre ceux de Marc Lavoine et d'Anthony Delon.
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