Gandhara de Arnaud Delcorte
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Théâtre et Poésie => Poésie
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Quête d'amours
Ce recueil est après cinquante-sept autres, le dernier que je lirai des Editions Bleu d’encre de l’ère Claude Donnay, je tiens à le remercier pour la confiance qu’il m’a accordée pendant plus de dix années et pour la qualité des poèmes qu’il m’a permis de lire. Je suis convaincu que ses successeurs sauront garder le même cap tout en apportant leur touche à la ligne éditrice de cette belle maison. Cette longue période de cohabitation littéraire s’achève par un recueil de très grande qualité, Arnaud a le sens de la poésie, il sait exprimer ses sentiments, ses émotions, ses douleurs et ses joies, ses envie et ses frustrations avec une grande finesse et un toute aussi grande richesse littéraire. Il sait faire pleurer, rire, jouir, souffrir les mots qu’il écrit dans des vers très irréguliers mais très expressifs, dans des poèmes eux aussi très différents. Comme l’écrit Norbert Louis dans un commentaire publié à la fin de ce recueil : « L’œuvre poétique d’Arnaud Delcorte se construit sur un appel contre le silence de la mort / Par le renouvellement des émotions, la puissance du verbe, la musicalité, la sonorité de la langue… ».
La poésie d’Arnaud c’est l’expression des chairs en fusion, de la sensualité évanescente, de la douceur des corps enlacés, abandonnés sous les caresses. « La lumière fait sourde les blessures / Trois hommes dans une chambre / Nus /… ». Les mots sourdent des corps en fusion passionnelle comme la lave brûlante s’écoule du volcan, entre fantasmes, frustrations et jouissance, ils évoquent la souffrance de la rupture, les liaisons éphémères, l’intemporalité de l’amour. Dans sa postface Benoît Pivert écrit : « Chez Arnaud Delcorte, amour, désir, souffrance vont rarement l’un sans l’autre », « … Le poète célèbre le mélange des corps, la fusion des semences … ». Pour Francis Ricard, dans un autre commentaire, « Lire Arnaud Delcorte c’est oser aller à la rencontre des garçons sauvages et des mots fauves qu’on ne rencontre que si l’on ose se perdre dans ces contrées où seuls s’aventurent ceux qui n’ont plus rien à perdre… ».
Arnaud aime les hommes mais aussi les femmes qu’il se contente de désirer, et les chiens peut-être ? « J’aime les hommes que j’embrasse /Les femmes que je convoite / Les chiens / Non pas les chiens … ». « Deux femmes devisent en arabe / Leurs paroles forment un cercle parfait enfermant en son centre la voix fatiguée du mari / … / Je le plains / Il a deux femmes et moi pas d’amant / … ». Dans ses textes il introduit des références aux éphèbes : l’enfant, « Course dans les ruelles / A la poursuite d’un petit pâtre / Comme je les aime / … », les jeunes arabes, à Rimbaud sa vie, ses poèmes, son enfer, « … / La complainte d’un homme à bout de plaisir / Rimbaud ne s’était pas trompé //… »
Comme Rimbaud, Arnaud est un voyageur, « J’erre aux quatre coins du monde byzantin / je parcours les océans les rivages acryliques / J’écume les paysages le soir l’intérieur des garçons / … ». Il a ses lieux de rencontre, ses lieux d’écriture (Manhattan, Bruxelles, Gandhara), ses lieus de contemplation et de voyeurisme. Il aime à parcourir la nature, à la découverte de la terre, de la mer, de la faune, de la flore à l’aune de ses sentiments et de ses émotions, de ses amours impossibles, des beautés qu’il n’a pas consommées tout juste aperçues. « … / Il existait au monde comme la fleur ou le tronc / Il partageait avec les plante un langage viscéral /… ».
Mahler a écrit Le chant de la terre, Arnaud Delcorte a écrit le chant de la chair où il déverse toute sa puissance poétique pour « Survivre / Quand hivernent / Les sentiments ».
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